Chapitre 1: Entrée dans la morgue

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Dans une nuit aussi sombre que l’encre, où le hululement des hiboux est telle qu’un son aigu et de fort volume à l’intérieur d’une pièce vide, la lune qui se montre en entier en ce soir, réussit tout de même à bercer de sa douce lueur une silhouette humaine. Grâce à ses éblouissants rayons, on peut apercevoir des mèches de lisses cheveux bruns virevoltant dans un puissant vent, avant, d’enfin, se déposer juste en-dessous de la poitrine d’une jeune femme d’une vingtaine d’années, lors de cette incessante bourrasque. Sous ce froid glaciale, la demoiselle croise ses bras, afin de mettre ses mains sur ses épaules, tentant vainement de faire cesser ses frissons dû à la température, regrettant d’avoir enfiler une robe d’été noir aux motifs de fleurs mauves, avec, en prime, de fines bretelles, ce matin.

Tentant de trouver son chemin vers l’infirmerie, où elle doit se rendre pour compléter son inscription en tant qu’“humaine”, elle regarde la forêt ou elle se trouve, de ses yeux de jade, dans l’espoir de trouver une quelconque indication.

En train de désespérer à petit feu, elle aperçoit soudain un jeune homme d’environ son âge, et d’une très belle carrure - il faut l’avouer - avancer. Essayant de ne pas se laisser déconcentrer par sa très longue chevelure d’ébène et son regard de braise, la jeune dame se risqua à lui poser une question.

-Excuser-moi, pourriez-vous m’indiquer la direction vers l’infirmerie, je vous prie ?

-Tournez à gauche et ensuite continuez tout droit, à un moment vous aller trouve une bâtisse carrée de couleur blanche, avec une porte noire qu’y vous fera face, lui répondit-t-il. Ce sera l’infirmerie.

-Merci pour votre aide

-Ce n’est rien. Et vous pouvez me tutoyer, enfin, si on se recroise un jour… finit le jeune homme en souriant, laissant ses canines plus pointues que la moyenne bien visible, avant de repartir.

Cette-dernière remercia encore une fois l’individu puis lui souhaita de passer une bonne soirée et partie dans la direction indiquée. Une fois à bonne destination, elle prend une longue respiration pour se donner du courage et entra dans la bâtisse. En entrant la donzelle remarque qu’une odeur très puissante d’antiseptique flotte allègrement, lui chatouillant le nez au passage. Détachant son attention de la fragrance – beaucoup - trop persistante à son goût, elle se mit à observer la salle d’attente contenant une quinzaine de personne de son âge jusqu’à la fin vingtaine de toutes origines. Avant de s’assoir sur les chaises à l’allure fort peu confortable, la jeune dame s’inscrit à l’accueil, puis alla rejoindre les autres. À l’instant même où son postérieur rencontre les tabourets fait d’un solide plastique, un infirmier entra dans la salle et appelle un jeune homme.

-Ça y est je commence à stresser ! clama une fille d’environ 25 ans. Puis elle se retourna et tente d’engager la conversation avec elle, histoire de se changer les idées. Salut, moi c’est Katia Stone, et toi ?

-Marie Lesage. Alors qu’est-ce qui t’amène ici, Katia ?

- C’est la seule université qui a bien voulu de moi… Enfin, vu leur peu de critères pour les étudiants humain, ce n’est pas trop étonnant. Et toi, Marie. Que fais-tu dans cette immense morgue?

- Ils ont le meilleur programme en psychologie et en science humaine, tout simplement. Ou, devrais-je plutôt dire qu’ils ont le meilleur programme en tout.

Sa voisine émit un petit gloussement aigu avant de confirmer, en hochant, la tête ce que la brunette venait de dire. À ce même moment, deux infirmiers d’allure tout à fait banale et sans trait « monstrueux » l’appela Enfin, seulement en apparence, car après avoir dit son nom l’un des deux hommes en blouse blanche traversa littéralement le mur et lui ouvrit la porte de son bureau de l’intérieur.

La pièce est comme l’accueil, mais en plus petit et avec un bureau et des chaises nettement plus confortable. L’endroit en lui-même est sympathique et dégage plus de chaleur que la bâtisse totalement aseptisé, grâce à une petite plante déposé dans une armoire comprenant plusieurs dossiers médicaux et à une jolie peinture de paysage accroché sur un mur. Puis, lorsque sa rapide inspection des lieux fut fini, l’infirmier commença à lui parler :

- J’imagine qu’en remplissant votre formulaire d’inscription vous avez pris connaissance de vos responsabilités en tant qu’humaine, dans cet établissement, ainsi que de celles que vos camarades « monstres » à votre égard. Mais comme c’est inscrit sur mon contrat de travail, je vais vous le répéter, dis-t-il à la légère. De plus, si vous avez des questions ou des inquiétudes, je ferais de mon mieux pour y répondre avec le plus de justesse. Puis-je poursuivre ?

- Oui, allez- y, lui- répond-t-elle d’une lassitude la plus totale.

Elle lisait dans sa chambre, chez elle, à Montréal au Québec, les règlements de l’école tellement souvent qu’elle connait toutes les règles, interdictions et spécificités de l’université tellement par cœur qu’elle pourrait les réciter comme bon lui semble. Ce n’était donc qu’une simple formalité, pour elle, que d’écouter ces lois.

- Très bien, je commence. En tant qu’humain vous avez le devoir et l’obligation de fournir votre sang, votre chair et votre âme à vos colocataires et uniquement eux. Tous refus de vous y contraindre conduira à un licenciement direct et immédiat, sans retour de jugement ou de seconde chance. Bien sûr, en contrepartie, ils ne pourront pas vous tuer, arracher votre tête ou tout autre organe, vital ou non, car ça ne repousse pas par magie. Si vous voyez ce que je veux dire, dit-t-il en tentant de faire de l’humour, puis il continua. Leur appétit ne doit en aucun cas nuire à votre état de santé ou à votre étude. Durant toute votre scolarité ils seront également légalement responsable de vous et devront assumer leurs erreurs si, il vous arrive quelque chose de grave et que vous êtes hospitalisé. Des questions ?

- Eh bien, je me questionne depuis un certain temps, mais comment l’équipe médicale va faire, pour que les humains ressortent de leurs années d’études en un seul morceau? Je veux dire… nos familles vont sûrement se poser des questions, s’ils nous revoient, à la sortie des classes, en quadruple amputés.

-Oui, en effet. Et bien pour pallier à ce problème, nos scientifiques ont créés un vaccin très… spéciale. Voyez-vous le sang des vampires leur permet de se régénérer plus rapidement. Cela fait en sorte que les blessures que vous aurez disparaîtront à la fin de l’année scolaire.

- J’imagines que votre indication concernant mes organes et dû à cela, conclut Marie, soulagée de ne pas rentrer en pièces décomposées.

L’infirmier lui confirma ses dires, tout souriant. Puis il prit une seringue ainsi que des aiguilles contenues dans un emballage stérile. Lhomme sorti, également, d’un petit tiroir un flacon rempli d’un liquide vermeil. D’un geste habile, il déballa la seringue et la remplit du fluide vermillon, ensuite l’homme de soin inséra une aiguille à l’endroit convenu.

Par la suite il approcha l’ensemble de sa jeune patiente en lui expliquant qu’il injectait sa première dose et qu’elle devra être renouvelée tous les mois. Après cet évènement, le membre du personnelle la congédia en lui remettant la clé de sa collocation et en lui souhaitant la bienvenue parmi l’établissement.

Une minute plus tard, Marie resta plantée dehors, devant la porte de l’infirmerie. Elle fixa ladite clé en inspirant. Ça y est sa dernière année de liberté pouvait commencée…

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