Cinq

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Tout le week-end, je n’ai fais que vaquer à mes occupations routinières. J’ai regardé ma série, je me suis couchée tard à avoir passer trop de temps au téléphone avec mon meilleur ami, et surtout j’ai travaillé.

Mais aujourd’hui, nous rentrons dans la dernière semaine avant les vacances. Alors c’est un peu plus motivée encore que je me lève ce matin. Je prends la tenue que j’avais préparée la veille et l’enfile, mais, comme dans 99% des cas, je décide d’en changer. Alors je vais dans mon dressing et saisis un jean bleu très clair, limite gris, et un petit haut noir léger que j’habille d’un gilet ample en grosse mailles blanches. Je prend un collier à plusieurs rangs et, quand vient l’heure de me rendre au lycée, je mets mes converses hautes noires et une petite veste noire sur mon gros gilet. Sac en main et chaussures aux pieds, je peux partir de chez moi.

La journée commence par une heure de permanence en compagnie de Perrine : Théa passe la moitié de l'heure avec sa meilleure amie ; Léonie, elle, passe le maximum de temps avec son futur copain et Rémy et Martin vont toujours acheter du tabac à cette heure-ci. Et puisque je voulais en parler de vive voix à Perrine, je profite donc de ce moment pour tout lui raconter, concernant mon vendredi midi. Je commence alors mon récit, essayant de n’omettre aucun détail ayant son importance. Le sourire qu’elle n’arrive pas à enlever de son visage ne fait qu’alimenter le mien, étirant le coin de mes lèvres un peu plus à chaque instant.

  • C’était si bien, tu sais, sortir un peu de la routine. J’adore tous mes moments avec vous et tu le sais bien hein, mais c’est vrai que parfois j’ai besoin de nouveau, et là ça l’était. Il était à la fois si gentil, passionnant et passionné, intéressant et intéressé. Tout n’était pas autour de lui, mais tout n’était pas autour de moi non plus, tu vois ? Ça m’a fait tellement de bien, et je repasse un midi avec lui aujourd’hui.
  • C’est super, je vois comme ça te rend heureuse, tu rayonnes et tu pétilles et c’est tout ce qui compte. On leur dit quoi cette fois ?

Je comprend le sous-entendu : quel est le mensonge pour ce midi ? Mais cette fois je ne veux pas mentir et je compte d’ailleurs ne pas le cacher, ne pas me cacher.

  • Rien, pas besoin d’excuse, pas besoin de mensonge. Ce sera la vérité.
  • Tu es sûre ? Je veux dire, Théa et Léonie seront contentes j’en suis sûre, mais Martin ? Il va mal le prendre, Raph.
  • Mais je ne peux rien faire d’autre. Lui mentir ? Pour faire quoi, aller où ? C'est pas dans son intérêt de faire ça.
  • T’as raison.
  • A propos de quoi ? s’insinue Théa
  • Martin, lui répond Perrine.

Et c’est à ce moment que je décide de lui raconter ce que je ne lui avais pas encore intimé. Tout au long du récit, sa bouche et ses yeux n’ont cessé de s’ouvrir un peu plus grand.

  • Rassure-moi Raph, tu connais sa réputation ?

Je rigole de sa remarque protectrice et un tantinet inquiète, mais lui répond par l’affirmatif. Je connais sa réputation, j’ai eu beaucoup d’appréhensions mais j’ai dépassé ça pour le moment. Au loin Martin arrive, avec Rémy et je sais que c’est le moment d’avoir une discussion. Je l’entraîne alors un peu à l’écart et je m’efforce de me montrer honnête et compréhensive. Je sais pour ses sentiments à mon égard, ceux qu’il entretient depuis 4 ans.

  • OK, alors, je voulais te parler par rapport à vendredi midi, et à ce midi. Non, je ne suis pas allée voir le prof de section euro vendredi midi, et je suis désolée d’avoir menti. Je pense que j’ai fait ça pour moi, pour ne pas trop m’avancer sur la situation mais la vérité c’est que depuis mardi dernier je passe du temps avec ce garçon et ça me fait du bien. Je suis pas vraiment sûre d’où ça mènera ni même de là où je voudrais que ça mène. Mais je sais que je ne veux plus mentir.
  • C’est qui ?
  • Ethan.

Un rire le secoue quelques secondes puis, face à mon sérieux, il se reprend et arbore maintenant un air étonné un peu blessé.

  • Quoi ? Le mec grand là ?
  • Ouais.
  • C’est un connard. Raph, c’est pas possible que ce soit lui. C’est impossible, putain. Il joue avec toi, c’est sûr. Tu ne peux pas croire à ses conneries. C’est un connard !
  • Arrêtes. C’est pas vraiment le cas. Il n’est pas si méchant, je t’assures.
  • Pour le moment, parce qu’il a besoin de toi pour s’amuser, il va jouer, te prendre ton cœur et le piétiner. Il n’en a rien à foutre de toi, Raph. Ouvres les yeux !
  • En fait je t’en ai pas parlé pour cette raison. J’avais assez de doutes comme ça, j’appréhendais déjà assez, pourquoi tu ne peux pas te réjouir du bonheur des autres parfois ? Je me sens bien, je dis pas que ce sera une grande et belle amitié, mais il me sort de mon quotidien, il masque mes démons et je peux me sentir vivre sans retenue. J’ai réussi à gommer mes doutes, calmer mes angoisses et fais en sorte de ne voir que le meilleur de la situation parce que je suis jeune ! J’ai tout le temps de m’inquiéter plus tard, là tu vois, je voulais juste profiter, être heureuse et passer de bons moments.
  • Je sais pas quoi te dire, à part que je suis désolé mais jamais, au grand jamais, je ne pourrais approuver ça. Il te prend pour une conne et faudra pas compter sur moi quand tu reviendras brisée. En attendant, sois heureuse, profites et passes de bons moments rempli de vie avec lui. Il a l’air d’être le seul qui te fasses ressentir ça. Ah, mais c’est sans doute parce que c’est le seul que tu autorises pour ça.

J’ai une boule dans le gorge et je suis mitigée entre pleurer ou lui en mettre une dont il se souviendrait toute sa vie. Mais je n’en fais rien, je tourne juste les talons et vais à la salle de cours où je passerais ma prochaine heure de français.

Je retrouve Ethan directement après le cours de maths, à 12:30, dans le self où je lui ai dis de m’attendre. Ce midi, c’est encore futsal et cette fois, nous supportons tout deux une équipe différente. Alors, bien évidement, nous nous lançons dans des paris pendant que je me dépêche de vider mon plateau.

Une quinzaine de minutes plus tard, nous sommes dehors, et encore une fois, Ethan a ce cylindre coincé entre ses lèvres pleines et je l’observe, en retrait. Je vois une esquisse de sourire se dessiner au coin de ses lèvres, mais il ne laisse pas à voir ses dents. Il ne le fait jamais. Une fois de plus, il m’entraîne vers la salle de sport accolée au lycée. Certains de ses amis sont assis dans un gradin, et, à celui d’à côté, les miens y sont installé. Je sens le regard perçant de Martin me brûler quand le bras d’Ethan tente de se poser dans le creux de mes reins. Mais tout de suite je prend les devants et pars un peu plus loin nous trouver une place.

Après avoir féliciter les deux équipes, nous retournons, avec le reste des spectateurs, dans l’enceinte du lycée. Je prend rapidement mon sac au passage et nous nous en allons vers mon casier pour récupérer mes cours de l’après-midi.

C’est devant ma salle qu’Ethan me laisse avec mon groupe de potes et lui s’en va retrouver sa classe. Deux heures d’histoire m’attendent et, je vois aux regards de mes amies, que j’ai des explications à donner.

À plusieurs reprises, j’ai réussi à esquiver les questions qui m’assaillaient mais je n’ai, malheureusement, pas pu toutes les éviter. Petit à petit, j’ai vu les doutes et l’inquiétude laisser place à de l’excitation et de la joie de voir leur amie joyeuse. Et je sais que ça compte beaucoup pour elles.

Ce soir, j’ai, encore une fois, fini à 18 heure. Dans le bus, Léonie m’a interrogé, espérant avoir plus de détails, mais j’aime avoir mes secrets. Alors, agacée, elle a vite abandonné et c’est sur sa relation avec Théo, son futur-copain, que la discussion a divagué.

Plus tard dans la soirée, j’ai reçu un message d’Ethan alors que je prenais ma douche.

De : Ethan

Hey, maintenant tu acceptes de passer plus de temps avec moi ? Ou tu veux encore attendre ?

À : Ethan

Ça se négocie... je ne suis pas contre. Demain ?

De : Ethan

Ça me va. Demain midi, basket ?

À : Ethan

C’est parfait pour moi. À demain.

De : Ethan

À demain.

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