Chapitre 1 : Suis-je normale ? 

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C’est une question compliquée.

J’essaye en général de beaucoup m’analyser même si j’y arrive rarement. J’ai toujours fonctionné par addictions depuis que je suis petite. Il y a eu les jeux vidéos, les échecs récemment, l’alcool, la drogue pendant un court moment, la clope et le tabac et j’en passe. Mais la chose qui a toujours, toujours été là quelque soit l’âge et la période.

C’est le sexe.

Chaque enfant découvre son corps à sa manière et à des âges différents. Pour certains c’est très tôt et d’autres très tard. J’ai été de la première catégorie. 3 ans, une tétine et des saignements. Cinq ans plus tard je cherchais déjà « sexe » sur internet, je regardais des vidéos d’animaux, me faisais des scénarios et la masturbation était devenue déjà depuis longtemps quelques chose d’habituel. Chaque soir sans exception. C’est d’ailleurs toujours à l’heure d’aujourd’hui le cas.

Mais ensuite en grandissant il y a eu d’autres penchants.

Le BDSM en fait partie, le plaisir et le désir d’être totalement soumise et sous le contrôle de quelqu’un moi qui d’ordinaire adore le contrôle. En grandissant, j’ai aussi développé une certaine addiction aux vidéos pornographiques de telle sortes que ça en devient compliqué de s’en passer. Puis je me suis longtemps convaincue que je ne me suffirai que par moi même car j’étais incapable d’avoir des orgasmes avec quelqu’un. Mon corps ne ressentait pas particulièrement de plaisir et c’était plus l’acte en lui même qui m’excitait au plus au point. Ça a toujours été comme ça, ce qui m’excite le plus n’est pas l'acte ou les sensations car à cette époque la personne ne m’avait fait jouir mais c’était la situation, et voir que quelqu’un me désirait qui me rendait émoustillée.

Ensuite, en grandissant j'ai eu des expériences douloureuses, comme tout le monde. Je pense que chacun à quelque part un mouton noir dans son coeur et une histoire qu'il ne tient jamais à raconter. Mon mouton noir à moi s'apelle Charline.

Que dire sur elle ? Elle m’a détruit le corps. Dans le mauvais sens. J’ai finis en lambeau, arrachée et je me sentais salie.

Elle était la seule personne à qui j’en avais jamais parlé, à qui je m'étais confiée et elle n'a rien trouvé de mieux à me dire que le fait que j’avais un problème sexuel et que je n’étais qu’une sale nymphomane. Il est vrai qu’on faisait beaucoup l’amour, que j’en voulais beaucoup, j’en ai toujours voulu beaucoup. Je ne peux pas être dans une relation ou le sexe n’est pas une priorité.

Bastien, l'homme que je fréquente actuellement, a le potentiel pour la relation parfaite, son seul problème c’est moi. Et mon besoin insatiable. Au début c’était parfait, ça durait bien. Maintenant les sessions se ralentissent et c’est de plus en plus court, plus amoureux mais moins érotique. Tout ce dont j’ai envie c'est cette ivresse des corps et il fait les choses vraiment bien malgré tout.

Le problème c’est que à peine terminer, à peine l’envie revient.

Le seul moment ou je me sens détachée et réellement comblée, c’est la jouissance. Je contrôle mon corps pour finir en même temps que lui mais c’est compliqué. Je sais me faire jouir seule aussi, complètement. Je sais être fontaine. Je connais mes points et mon utérus comme ma poche et je sais comment faire pour m’exciter. En bref le problème vient réellement de moi.

A chaque nouveau partenaire j’idéalise l’idée du sexe, j’idéalise les rapports et l’alchimie parce que c’est ce que je recherche, l’électricité. Et dès que la routine s’installe et que ça devient moins intense, je deviens frustrée. Je deviens ruminante sur le sujet et mon insatisfaction se transforme en mal être. Du coup pour combler ce manque je me touche plus souvent, mais ça devient compliqué de m’en contenter à la longue.

J’essaye d’en parler aussi mais c’est un sujet avec lequel je ne suis pas à l’aise parce que j’ai honte de ne pas être facile au lit. Les personnes me veulent au début parce que elle se dise qu’elles vont passer du bon temps, que c'est excitant d'avoir une femme qui aime ça. Mais dès qu’il s’agit de rester et de combler ça tout le temps ça fuit. Je ne veux pas vivre dans une relation sans feux d’artifices. Je veux une relation ou les corps s’accordent en permanence, restées au lit toute la journée rien que pour ça ne me dérange absolument pas et au contraire ce serait même un fantasme.

J’ai de nombreux fantasme, tous différents. Me faire attacher toutce qui ramène à la soumission et peut me procurer de l’excitation. Le fait d’être à la merci. Ou au contraire de mener. J’aime être l’audace, mener la danse, diriger et sentir la personne sous ma dominance. Tout dépend de mon côté.

Tout dépend si c’est Lyz ou moi au final.

Lyz, la nymphomane

Moi je serai donc la timide ? Non pas vraiment.

J’ai donné un nom à cette entité de moi, peut être pour me dédouaner de toutes ces choses auxquelles je pense. Je sais qu’elle ressort, souvent pendant le sexe et surtout pendant le sexe, c’est un de mes alter après tout, enfin c’est comme ça que je me l’approprie. Elle fait ces choses que moi je n’oserai pas faire, bouger des hanches, descendre de soit même, regarder avec CE regard la, dire des choses obscènes. Lyz est un peu mon autre sexuelle. Tandis que je suis juste la moi, celle a qui il faut pousser la tête pour qu’elle descende vous faire une pipe.

Lyz n’aurait aucun mal a être au dessus, Moi un peu plus.

C’est ridicule un petit peu.

Je me sens ridicule à présent.

Est ce que ce n’est pas ridicule d’écrire et de penser à tout ça et est ce que au final je ne prends pas juste trop la tête. C’est ce qu’ils disent tous très souvent « tu te prends trop la tête » la vérité c’est que c’est une addiction comme une autre. Je suis addict au sexe voilà tout, maintenant il faut juste que j’apprenne a vivre avec sans être frustrée parce que il ne me touche pas assez ou parce que il ne me comble pas assez. Je suis loin d’être une mal-baisée. J’ai peut être juste un petit problème au niveau de mon appétit sexuel voilà tout.

Est ce que ça fait de moi quelqu’un d’anormal ?

Je ne sais pas.

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