Chapitre 5

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Jordan fulminait… sur elle, sur les événements récents et surtout sur son incapacité à gérer la situation. Coincée dans ce monde inconnu, elle perdait le contrôle des événements. Devoir compter sur des inconnus et leur devoir des dettes la frustrait profondément. Elle désirait se confier à son ami à propos de l’étrange voix qui l’avait mise en garde du danger la veille et de toutes ces choses incompréhensibles qui s’abattaient sur eux les unes à la suite de l’autre. L’état de Kris n’arrangeant rien à son sentiment d’impuissance. Elle se demandait encore ce qui avait bien pu se passer. Trop émerveillée par le panorama de la cité, elle n’avait pas vu son ami défaillir. Elle l’avait rattrapé in extrémiste avant que sa tête ne heurte violemment le sol. La jeune fille l’avait délicatement étendu sur l’herbe. Interloqué par l’agitation, les hommes s’étaient rapidement approchés des deux jeunes. Ils constatèrent que Kris s’était évanoui, sans raison apparente. Il n’avait aucune lésion, il semblait juste s’être endormi. Il était maintenant couché sur le planché du chariot.

Le garçon était toujours inconscient et avait un sommeil agiter. Jordan lui jetait constamment des regards inquiets. Si un quelque conque malheur arrivait à Kris… elle n’osait envisager le pire. L’adolescente s’en voulait déjà d’avoir embarquer son ami dans cette histoire. Si elle ne l’avait pas convaincu de voler cette épicerie, ils ne se seraient jamais retrouvés dans cette situation délicate. Ils auraient continué à vivre leur quotidien. Elle n’osait s’imaginer le sentiment de ces soldats fassent à la perte de leur camarade. L’adolescente se sentait coupable. Même indirectement, d’une manière ou d’une autre, elle et Kris était responsable de sa mort. Elle était vraiment reconnaissante que malgré la situation, les soldats prennent soin d’eux.

Le groupe parvint enfin aux portes de la cité. Le général Arwin se détacha du groupe et discuta rapidement avec l’un des soldats postés à l’entrée de la cité. Celui-ci fit un salut, poing droit dans le dos et poing gauche sur le torse, et s’en alla au pas de course. Ils attendirent stationner à l’entrée de la ville. Une épaisse muraille d’une dizaine de mètres de haut fortifiait la capitale Périumci. Plusieurs étendards flottaient au vent. Un loup à trois têtes se dessinait sur un tissu rouge. La première tête gardait une tige fleurie dans la gueule. La seconde se tenait fier et droite tandis que la dernière rugissait révélant ses crocs mortels. Des gardes patrouillaient au-dessus du mur. Les impressionnantes portes, faites de bois et de fer, étaient gardées par des soldats massifs aux regards durs. Marchands, paysans, nobles, femmes et hommes, tous confondus, allaient et venaient par ce passage. Jordan n’en revenait pas. Et dire que cet accès était l’un des moins empruntés. Que pouvait donner la porte principale ?

Des soldats, portant un équipement léger constitué d’une brigandine et de gantelet cuivrée, s’avancèrent vers le général. Sur leur veste figurait un blason représentant la même image que celle de l’étendard. A la différence que la tête centrale avait intervertit sa place avec la troisième tête, celle révélant ses crocs. On retrouvait également cette figure sur leur épaule sur un fond gris. Ils se mirent au garde-à-vous, poing gauche au cœur et poing droit au dos.

  • Lot Ouir, soldat Der, classe Un du régiment Intérieur. Nous avons reçu vos ordres mon général, s’annonça le soldat.
  • Bien. Repos, acquiesça Arwin. Merci de nous avoir attendu, Lot.
  • Bon retour parmi nous mon général, ajouta le soldat Der.
  • Je vous charge d’escorter Nota et Irvin. J’ai également besoin de quelques hommes à qui confier Gréén Filtz, mort au combat, informa-t-il.

Malgré la surprise de cette annonce, le soldat Der ne posa pas de question et envoya deux ses hommes récupérer la dépouille.

  • Doit-on en informer la famille ? questionna Lot Ouir.
  • Je m’en charge, lui assura son supérieur.

Jordan écoutait l’échange tout en observant Kris. Elle voulait accompagner le général, présenter ses condoléances à la famille. Cela soulagerait peut-être sa conscience. D’un autre côté, elle ne pouvait se résigner à laisser Kris seul. Le choix était difficile. La jeune fille trancha.

  • J’aimerai venir avec vous, déclara Jordan.
  • Faisons ainsi, décida le général après une courte réflexion. Tcur amènera ton ami au lieu convenu. Des personnes de confiance veilleront sur lui. Je t’y emmènerai ensuite.
  • Je ne sais pas comment vous remerciez pour toute l’aide que vous nous avez donner, dit-elle rassurée.
  • Abandonner des enfants en détresse ferait de nous la honte du pays, affirma Morn à haute voix.
  • Merci… vraiment, remercia-t-elle.
  • Je suis certain qu’un jour, ce sera vous qui viendrez à notre secours. C’est ainsi qu’est faite la providence des dragons protecteurs, ajouta-t-il.

Le groupe se divisa donc en trois. Irvin et Nota les quittèrent escorté par le soldat Der, Lot Ouir et ses hommes. Jordan soupçonnait les deux nobles d’avoir un rang plus élevé qu’ils ne voulaient le faire croire. De peur d’être trop indiscrète, elle n’avait pas osé aborder le sujet, comme l’avait fait Kris.

  • Une bonne route à toi, Jordan, salua Irvin. Que Kris et toi puissiez trouver votre voie.
  • Que la bénédiction des dragons soit avec vous, ajouta Nota en s’éloignant.
  • Merci !

Ensuite, ce fut à son tour de quitter Kris. Sentant son cœur indécis, elle suivit rapidement le général Arwin pour ne pas changer d’avis. Après tout ce que ces hommes avaient fait pour eux, elle ne pouvait que leur faire confiance. Elle les remercia chaleureusement. Morn, Og et Tcur la rassurèrent et partirent à leur tour.

Cela faisait maintenant une heure qu’ils étaient rentrés dans la capitale. Jordan et Arwin déambulaient de rue en rue dans cette énorme ville. Le cliquetis des sabots des chevaux sur les pavés étaient étouffés par le brouhaha omniprésent des citadins. Périumci était un lieu insolite. Les bâtisses à colombage étaient d’un brun profond et tiraient jusqu’au rouge. Les maisons se collaient les unes aux autres. Magasins et marchands ambulant animaient la rue. La mixité des peuples était marquante. Cultures et apparences différentes se mêlaient pour ne former qu’un. Beaucoup de personnes étaient vêtue de façon sobre et modeste. Une minorité se démarquait avec leurs vêtements luxueux. L’animation régnait partout où ils allaient. Jordan suivait de près le général. Elle craignait de se perdre dans l’immensité de la ville. Elle faisait entièrement confiance à sa monture, Aresver, qui suivait docilement le mouvement. Intimidé par le général Arwin, le voyage se passait sans commentaire. Jordan pensait encore à Kris. Ses pensées se perdirent lorsqu’elle remarqua l’étrange orthographe du pays. Elle n’arrivait pas à lire les écriteaux des enseignes. Pourtant, elle et Kris communiquaient aisément avec les individus rencontrés jusqu’alors. C’était étrange. Cependant, ça ne la bouleversa pas trop. Cela ne représentait qu’une goutte de tout ce que les deux étrangers avaient vécu jusqu’ici.

Jordan suivait le guide. Ils bifurquèrent sur un autre chemin et le décor changea. Ils empruntèrent une route étroite longeant un canal. Certaines bâtisses donnaient sur les eaux du cours d’eau. Une petite barque était attachée sur un ponton aux pieds des portes des maisons.

Ils aboutirent sur une place. Ici, les maisons à colombages étaient peu entretenues et le sol boueux. L’animation et la foule étaient toujours présentes, mais différentes. L’atmosphère n’était plus aux marchands et à la richesse, mais aux plaisirs et à la boisson. Un quartier pauvre tel qu’il en existe beaucoup. Cela sonnait familier aux oreilles de Jordan, habituée à fréquenter les bas quartiers.

  • Nous continuons à pied, lui signala le général Arwin en mettant pied à terre.

Elle limita et un garçon d’une dizaine d’année accourus aussitôt vers eux. Les cheveux gras et le visage sale, il leur sourit. Le général lui tendit les rênes des chevaux. Un homme plus âgé vint les rejoindre. Les hommes débattirent sur la somme que couteraient la surveillance des chevaux.

Jordan s’approcha des eaux, sa couleur brunâtre ne révélait pas le fond du canal. Elle sondait les eaux calmes à la recherche d’êtres vivants. Elle fut distraite par une agitation dans la ruelle voisine. Elle se dirigea vers la source du bruit. C’était une impasse donnant sur l’arrière des bâtisses où se trouvait un garçon entouré de trois hommes. Par son accoutrement, elle reconnut un noble. Mal à l’aise, il observait la scène, impuissant. Les deux autres individus dominaient le garçon de trois têtes et devaient au moins faire deux fois sa largeur. L’un des agresseurs le lynchait à coup de pied. La victime trop faible face à ces géants peinait à se protéger de leurs coups. Son regard croisa celui de la fille. Ces yeux bridés, étaient d’un bleu éclatant, remplis de larmes, ils imploraient de l’aide.

Jordan fut pris de fureur à la vue de ce spectacle. La frustration qu’elle avait contenue et accumulée jusque-là explosa en elle. Elle sentait son sang circuler dans ses veines avec colère. Sans réfléchir aux conséquences, ni même aux raisons de cette violence, la jeune fille se rua, sans crier gare, sur l’un des assaillant. Elle l’atteignit et se baissa juste assez pour percuter l’homme à hauteur de la taille, pile sous son centre de gravité. Déconcerté par cette attaque soudaine, l’adolescente parvint à le renversé. L’homme atterrit dans les eaux brunes du canal. Jordan savait que la surprise était son atout face à des hommes la dominant en force brute. Sans attendre, elle se tourna vers le second agresseur. D’un mouvement rapide, de la paume de sa main, elle porta un coup au menton de son adversaire, sa mâchoire se refermant avec un bruit sec. Elle enchaina avec un coup de genoux dans l’aine. L’homme rugis et tomba à genoux. Elle se concentra sur le dernier homme. Celui-ci était paniqué. Les yeux de la jeune fille révélaient une rage profonde. La pression qui dégageait d’elle le fit finalement fuir. Soudain, Jordan eut un frison. Ses sens en alerte, elle sentit une masse la surplomber. Par réflexe, elle protégea son visage de son avant-bras et un coup de poing s’abattit sur elle. L’impact fut violent. Elle s’écarta pour maintenir une distance de sécurité. La situation devenait tendue. Cet assaut venait du premier homme tombé à l’eau. Il était remonté sur la berge. Tandis que le second se remettait déjà de son coup. La surprise passée, les agresseurs avaient repris leurs esprits. Pourtant, Jordan ne se laissa pas décourager. Sous l’effet de l’adrénaline, la douleur du coup restait lointaine et ses bras tremblaient prêts à frapper.

Mais étonnement, les hommes baissèrent leur poing. C’était inattendu. Ils avaient l’air de pesé le pour et le contre. Une main se posa alors sur l’épaule de Jordan. Contrarié, les hommes firent demi-tour, abandonnant le combat. Troublée, la jeune fille se tourna et reconnu avec soulagement le général Arwin. Sa seule présence imposait le respect. Son aura écrasante avait suffi à faire fuir les agresseurs. Elle lui sourit et relâcha sa garde, comprenant que le combat avait réellement pris fin. Jordan chercha le garçon du regard, mais il avait déjà pris ses jambes à son cou.

  • Accroit la vitesse de ton mouvement de rotation pour donner plus de puissance à ton poing. Tes appuies doivent être plus équilibrés, développa Arwin.

La jeune fille visualisa l’enchainement et acquiesça comprenant les points à améliorer. Elle releva la tête et écarquilla les yeux. Le général Arwin venait-il de la conseiller ?

  • Je tiens à ajouter que je n’accepterai pas un autre acte inconscient. Ces hommes n’auraient eu aucun remord à te tuer, intervint-il avec un ton ne permettant pas de répliquer.

Son sérieux fit prendre conscience à Jordan que son initiative dangereuse aurait pu mal finir. Toutefois, elle ne baissa pas les yeux. Au contraire, elle plongea son regard avec fierté dans celui de son interlocuteur. Elle ne regrettait en rien d’être venu en aide à ce garçon. Arwin le comprit. Il fit simplement demi-tour et l’adolescente le suivit.

Ils s’engagèrent dans des rues tortueuses entourées d’eaux. Empruntant de temps un autre un pont pour changer de rive. Ils quittèrent rapidement l’animation de la place. Ils ne croisèrent que très peu de personnes. Le général s’informa, à plusieurs reprises auprès de ces gens, du chemin à prendre. Habitués et contrairement aux apparences, ils étaient généreux en information. Les locaux leur décrivaient avec précision et patience la route à prendre. Comme leur avait indiqué un vieux canotier, ils aboutirent à une cour encadrée de bâtisses. Atteignant leur but, ils la traversèrent. Ils leur suffisaient de passer sous l’arche au bout de la cour pour trouver la demeure de Gréén.

Jordan se figea prise de doute. Était-ce réellement une bonne idée ? Sa présence n’aggraverait-il pas le déchirement de la famille ? Avait-elle le droit de les voir ? Comment allaient-ils l’accueillir ? Réalisant le poids de sa démarche, elle hésita. Si Kris venait à mourir, elle retrouverait et battrait les responsables de sa mort. C’est ce qu’elle ferait. Elle devait être prête à cette éventualité et assumer les conséquences de ses actes. Elle ne pouvait les rencontrer sans être résolue. Elle prit une grande respiration et calma son esprit. Elle avança vers la porte où l’attendais le général, décidée à faire face à la peine de cette famille.

Arwin frappa sur le bois humide de la porte et s’annonça. La porte s’ouvrit révélant un jeune homme. C’était une personne grande et maigre, il avait les traits tirés par la fatigue et des poches grises se formaient sous ses yeux.

  • Oui ?
  • Je suis Arwin Shim. Gréén Filtz était sous mon commandement, s’introduit-il. Êtes-vous l’un de ses proches ?
  • Oui. Je suis Domi, son frère cadet. Je vous en prie, rentrez, les invita-t-il d’un ton révélant son inquiétude.

Ils entrèrent dans une petite pièce vétuste. Une étroite fenêtre laissait seulement à un filet de lumière d’éclairer les murs. Une simple table en bois et trois chaises décorait les lieux. Une femme entra à son tour dans la pièce. Elle devait être la mère du soldat. Ses cheveux cendrés étaient soyeusement tressés. Le temps n’avait pas usé sa beauté. Elle se tenait droite et avec dignité dénotant avec la pauvreté qui les entourait. Jordan, mal à l’aise, fuyait constamment les regards des proches du soldats.

  • Mère, voici Arwin Shim l’un des supérieurs de Gréén, le présenta le jeune homme.
  • Ninha Filtz, enchantée, dit-elle d’une voix fragile.
  • Madame… commença Arwin.
  • Je vous écoute.
  • Votre fils, Gréén Filtz a servi l’empire avec une dévotion sans égal.

Elle resta droite, mais réussissant avec difficulté à stopper les tremblements de ses mains.

  • Je suis au regret de vous annoncer qu’il est tombé au combat, acheva le général.
  • A-t-il accompli son devoir ? s’enquit-elle contrôlant à peine l’émotion qui la submergeait.
  • Jusqu’au bout.
  • Je… pardon. C’est de notre faute si Gréén est… je suis désolé. Je…, intervint maladroitement Jordan.

La mère l’observa, les yeux pleins de larmes. Elle esquissa un sourire et relâcha sa peine qui coula sur ses joues sèches.

  • L’as-tu tuée ? interrogea la mère.
  • Non ! Mais… à cause… on a…, balbutia Jordan incapable de sortir une phrase.
  • C’est tout ce que j’avais besoin de savoir. Ne porte pas le poids du destin. Gréén a fait son devoir. Si d’une quelconque façon, il a aidé une si jolie jeune fille, j’en suis heureuse, la réconforta Ninha.
  • Pardon. Pardon.

Elle s’approcha de Jordan et l’a pris tendrement dans ses bras. D’abord confuse, l’adolescente se raidis. Elle s’était préparée à être battue ou insultée, mais il n’en fut rien. Jordan sanglota à son tour et rendit son étreinte à cette mère endeuillée. Cette chaleur la toucha au plus profond de son être. Domi, le cadet, posa affectueusement une main sur la tête de Jordan. Elle n’oubliera jamais cette rencontre. Malgré les circonstances, cette famille était passée au-dessus de la haine. Grâce aux paroles de cette mère, le cœur de Jordan s’allégea du poids de la culpabilité. Jordan se repris doucement. Ces yeux lui piquaient d’avoir pleuré. Cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas laissé aller aux larmes. Arwin leurs expliqua quelques formalités. Peu après, elle et le général Arwin quittèrent les défunts. Jordan se promit de revenir un jour les saluer.

Ils retracèrent la route, repassant par les ponts, les trottoirs et les rues qu’ils avaient traversées un peu plus tôt. Ils retrouvèrent la place où ils récupèrent les chevaux. La jeune fille flatta l’encolure d’Aresver, contente de le revoir. Le général Arwin l’aida à se hisser sur son destrier.

Le soleil rejoignait déjà l’horizon échangeant sa place avec la Lune. La cité était baignée dans les couleurs du crépuscule. Le monde présent dans les rues et sur les places diminuait. Tandis que les foyers et les tavernes se remplissaient.

Jordan talonnait toujours son guide. La jeune fille était exténuée. Elle ne désirait qu’une seule chose, s’étendre dans un lit et se laisser emporter par le sommeil. La courte nuit et cette longue journée riche en émotions lui avaient demander toute son énergie. Sans compter qu’elle ressentait déjà des courbatures dû à sa longue chevauché. Toute cette fatigue l’assommait. Mais elle tenait bon. Elle voulait rejoindre Kris le plus vite possible. Il était proche de leur destination et ça l’encourageait.

Le général Arwin fouilla dans la sacoche accrochée à sa selle. Il en sortie une pochette contenant de minces bâtons d’une dizaine de centimètres. Il en porta un à sa bouche et en tendis un autre à Jordan. Elle l’imita et mordis le bâton. Un goût acidulé rappelant celui du citron envahit sa bouche. Cette amertume fut chassée par une seconde saveur, douce et sucrée comme le miel. La texture était semblable à celui du sucre et fondait dans sa bouche. Elle englouti la friandise.

  • Nous y sommes presque, encore un peu de patience, l’encouragea-t-il. Le courage dont tu as fait preuve aujourd’hui, t’aidera toute ta vie.

Jordan lui sourit. La jeune fille reconsidéra son bienfaiteur. Elle l’avait mal jugé. Il était certes sévère, peu bavard et plutôt distant, toutefois il restait attentif à ses besoins et ne la méprisait pas malgré son statut de général. Elle s’apprêtait à le remercier quand elle discerna une masse noire plonger à toute vitesse sur elle.

L’espace d’un instant et la masse hostile la percuta durement. Le souffle coupé, Jordan fut projeté par la brutalité de la charge. Inconsciemment, elle se protégea la tête et atterrie sur le sol pavé. L’impact fut violent. Sur le dos, elle toussait et tentait de retrouver une respiration normale. Confuse, elle voulut se relever. Une sinistre silhouette se dessina alors au-dessus d’elle. L’adolescente se figea. Qui était cet homme ? Elle le devinait malveillant. Tout son être lui criait de fuir le danger imminant. Encore sous le choc de la chute, elle n’arrivait pas à faire obéir son corps et luttait pour se redresser. L’individu s’accroupit un sourire aux lèvres. Un symbole était tatoué sur son visage terne. Le tatouage symétrique représentait deux demi-cercles s’opposant tandis que deux points noirs se dessinaient dans leurs angles. Un trait barrait les demis cercles en leurs centres. Ensuite, elle surprit avec horreur l’homme tendre un poignard menaçant vers son visage. Elle vit la lame affûtée se rapprocher de son œil. Son cœur battait bruyamment et l’assourdissait. Jordan voulait crier, hurler, se débattre, mais elle était paralysée par la peur.

Elle comprit qu’elle allait mourir.

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