Chapitre 4

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Je ne compte plus les jours de bataille. Un brouillard épais et humide ne quitte plus la plaine depuis plusieurs jours déjà. Les cris annonciateurs de mort, le bruit des armes s’entrechoquant les unes contre les autres, le grincement des armures broyés, la brume les étouffe. Elle ne laisse que quelques sons s’échapper. Lorsqu’ils nous parviennent, nous savons que la mort en personne nous attend.

Reste-t-il seulement un millier de soldats de notre Grande Armée ? Coincé d’un côté par la falaise et de l’autre par l’ennemi, notre marche de manœuvre est restreinte. Nous perdons sans cesse du terrain, reculant nos lignes de défenses face aux assauts violents de l’ennemi. Nous avons été repoussés jusqu’aux plaines du Kraï. La ville Periumci n’est plus qu’à un jour de marche. Notre dernier rempart. Le moral des hommes est au plus bas. La faim et le froid n’arrangeant rien à notre état. Nous avons vu la mort de près… trop près. Et si la mort ne nous emporte pas, ce sera la folie qui nous consumera. Nous luttons et nos forces s’amenuise d’heure en heure. Malheureusement, les espoirs de victoire et de libération se sont éteints dans nos cœurs. Je doute même qu’ils aient existé. Depuis notre naissance dans ce monde de vengeance et de sang, notre quotidien se résume à la survie. Cette guerre cruelle et interminable ne nous laisse aucun répit. Bon nombre de nos camarades ont péris et les batailles perdues ne se comptent plus. La force ennemi ravage, piétine et détruit toutes vies sur son passage. Cette guerre n’en est plus une… seulement un massacre. Pourtant, nous luttons continuellement dans une guerre qui n’est pas la nôtre, dans une guerre que nous n’avons pas commencée.

Pour quelle cause nous battons-nous ? Je le sais. Pourtant, malgré le sang des Fondateurs qui coule en moi, je ne la comprends pas. Mon maître m’avait averti. La connaissance s'est accompagnée de l'impuissance face au destin. Je pleure les successeurs qui, dans l'avenir, devront subir ce même sort. Ce pouvoir est une malédiction plus qu’autre chose.

La Lignée ne peut être rompue.

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