Somptueux désespoir

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T'es un peu comme un fantôme dans mon existence trop vide. Je t'écris ça mon ange parce-que j'te jure qu'à ton départ le monde s'est assombri, le soleil s'est enfui, les fleurs ont fanées, et le verglas s'est éparpillé sur le bitume, jusqu'à me trouver moi. Comme si tout un univers s'effondrait. Au son de sa voix j'ai su, que rien ne serait jamais plus comme avant. Et puis tu es parti, tu t'es envolé aussi haut que le cri des oiseaux.

Depuis, j'ai fouillé dans beaucoup d'têtes mais je t'ai jamais retrouvé. L’espoir fait souvent plus de mal que de bien, mais c’est dans le mal qu’on retrouve le bien. Tu m'as retiré le souffle. Aujourd'hui tu es mon bien qui me fait du mal. Et mon mal qui me fait du bien. Parce-que sincèrement. Combien de chance avions nous de nous rencontrer ? Je voulais juste que tu me sauves un peu de l'obscurité cet été là, mais tu m'y as enfoncé hier en partant, alors sans le vouloir, je suis devenue l'obscurité. Comme mes mots ne sont plus à la hauteur du silence, j'ai ce son strident qui emporte ma souffrance, à chaque seconde qui passe. Ces vieux souvenirs raclés, ramassés, entassés, ramenés du fin fond de nos mémoires, j'en fais quoi sans toi, dis moi ? Parce-que plus les mois passent, plus ce poids insoutenable se fait sentir, et j'ai intensément l'impression qu'ils ne partiront jamais. Il y a eu ma vie avec toi pendant un certain temps et très vite, beaucoup trop vite il y a eu ma vie sans toi.

Ma présence cette nuit est fantomatique, je ne pourrais jamais te dire pourquoi, c'est comme ça. Je suis invisible. Et c'est mon histoire. Je respire l'enfer et ceux des autres. Au quotidien. Et ça ne cessera jamais. La question qui me hante. Tu vois. L'unique que je me pose et qui n'aurait jamais du exister. Dis moi, pourquoi ton toi manque, pourquoi me laisses-tu avec ton absence ? On était plutôt du genre à s'appeler une semaine sur deux, ou un mois sur trois ça dépendait de nos vies, des circonstances, mais on s'aimait, on le savait, c'était notre évidence. Parce-que tout passait à vive allure et nous empêchait de prendre le temps, de trouver le temps pour notre nous. Dans le fond, on le savait que l'autre poursuivait son bout de chemin. Alors on reprenait contact dès que l'un traversait un temps calme dans sa vie, ce qui nous permettait de nous retrouver. Le truc, c'est qu'aujourd'hui ma période calme dure depuis des mois, peut-être quelques années d'ailleurs, et que tu n'es toujours pas revenus. Tu demeures absent à l'appel. Je cris à l'aide, en vin, comme un putain de papillon de nuit qui crève en plein jour. Je te cherche, partout, sans cesse. Ça en devient épuisant, mais je ne peux pas, je ne peux plus faire autrement. Je n'étais pas préparée à un moi sans toi tu sais. Ce n'était pas écrit dans la suite de l'histoire que je nous avait imaginé, je te le promet. Tu peux donc comprendre à quel point je me sens, légèrement, ou plutôt éperdument larguée. Parce-que je n'ai rien contrôlé. Ce 25 juillet, je n'y avait jamais songé. Alors que j'aurais du. Putain comme j'aurais du.

Alors cette nuit mes sentiments sont au cimetière, et je verse douloureusement les dernières larmes qu'il me reste. Mais il n'y en a plus une seule qui sort, il n'y a plus qu'une alarme de haine qui retentit en moi.

Alors je me dis que, peut-être, un jour, on se retrouvera. Que tu seras là quand le soleil sera couché, que les étoiles se seront éteintes, et que la tempête sera passée. Ou que peut-être ton souvenir pourra légèrement s'estomper, et puis se faner durant les prochains étés trop vivants et chantants, mais jamais il ne disparaîtra réellement. Pas tous c'est vrai, mais les miens de souvenirs sont amnésiques, ils hantent mon présent sans comprendre qu'ils sont morts des années auparavant. Tout ce que j'demande aujourd'hui, c'est qu'on me laisse devenir ivre de nos souvenirs. Parce-que notre amitié était née durant la plus belle période de ma vie, ce lapse de temps où ce bordel monstre n'en faisait pas encore parti. Ce lapse de temps où j'étais moi aussi, envie.

"La vie n'est qu'un mauvais départ, et la mort, une fin éclatante." Je t'aime comme il n'est plus permis, je t'aime comme je t'ai toujours aimé, je t'aime depuis le premier jour, je t'aime comme la confidente que j'ai pu être pour toi, ou comme ta plus grande amie malgré ma petite taille. En réalité je t'aime, envers et contre tout. Et cet amour restera éternel. L'amour de toute une vie, celui qu'on ne connait qu'une fois, n'oublies jamais.

Tu n'étais pas mon frère, ni mon père, ni mon copain, ni Jean, ni Victor, ou encore Corentin, non, c'est vrai. Mais t'étais toi. Mon plus grand ami. Cet ami qui m'a fait grandir. Cet ami qui a toujours été présent. Cet ami qui était fou de moi. Parce-que moi aussi j'étais folle de toi. Parce-que c'était toi et moi. Parce-qu'un jour je me suis réveillée un matin folle amoureuse de toi, je sais pas comment s'est venu, je sais pas si ça partira. Mais cette sensation de manque ne m'a pas encore quittée. Pas tes mots, ni tes bras me protégeant. Plutôt la façon que t'avais de me rassurer, la façon que t'avais de me regarder, la façon que t'avais de me faire sourire et oublier, la façon que t'avais de me faire vivre, cette façon que tu avais d'être omni-présent sans l'être vraiment, la façon que t'avais de, peut-être, m'aimer. De m'aimer et de me protéger, comme éternel allié.

Un jour, on m'a demandé ce que tu aurais penser de l'état dans lequel je suis aujourd'hui. On m'a demandé comment je pouvais désirer la mort alors que tu ne demandais qu'à vivre. On m'a jeté au sol pour me faire réagir, en me criant que tu ne méritais pas de partir donc je me devais de rester. Mais en attendant, tu es intensément absent mon ange. Et la vie sans toi, bordel comme c'est dur. Alors, j'espère que tu ne m'en veux pas, de crever à petit feu sans toi. Tu sais si bien à quel point j'coulais déjà quand t'étais là. Maintenant je me noie.

AutobiographieTragédie
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Somptueux désespoirChapitre1 message | 8 ans

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