Dès 1969.

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Le temps de l’adaptation et de la découverte.

Durant les mois précédents, Anya et Dimitri se familiarisent avec les us et coutumes françaises. Ils ne sont pas accoutumés à autant de libertés ; le peuple français a des droits et il peut s’exprimer ouvertement sans pour autant craindre la colère du pouvoir exécutif. C’est si différent de chez eux !

La première fois qu’Anya accompagne Natacha au supermarché, elle est surprise de voir sur les rayonnages, quantités de nourritures diverses et variées… Elle qui, en Roumanie, trimait pour trouver un bout de pain et de fromage, la plupart du temps rassis.

Natacha est cantinière dans l’école de ses enfants et la présence d’Anya lui facilite le quotidien. Ainsi sa belle-sœur peut aller les chercher à la sortie des classes et s’occuper d’eux, le temps qu’elle rentre à la maison. Cela lui permet de faire quelques heures supplémentaires, non négligeables avec deux bouches de plus à nourrir. Quant à la jeune femme, elle est ravie de se rendre utile, sa nièce et son neveu sont si adorables et obéissants. En outre, elle profite de ce temps pour perfectionner son français et grâce à Florence, elle parle de mieux en mieux la langue. La petite prend son rôle de maîtresse d’école très au sérieux et souvent Anya ne peut retenir un petit rire devant sa frimousse mimant les attitudes d’adultes.

Anya a emporté peu de vêtements avec elle et ceux-ci lui paraissent vieillots à côté de l’élégance des françaises. Natacha est une femme coquette, dans sa garde-robe plusieurs tenues demeurent suspendues aux cintres… Il aurait été dommage qu’elles le restent ! Aussi, elle les offre de bon cœur à sa belle-soeur. Celle-ci dont le ventre commence à s’arrondir, les retouche à sa taille. La jeune femme a des doigts de fée, un véritable don pour la couture. Natacha est impressionnée par son talent, elle lui propose donc si elle est d'accord pour faire quelques travaux de couture rémunérés. Anya est emballée par l’idée et de fil en aiguille, grâce aux voisines, amies et collègues de travail de sa belle-sœur, elle compte désormais une petite clientèle fidèle. Dorénavant, elle peut participer aux besoins de la famille. Hors de question pour elle de se faire entretenir.

De son côté, Pierre prend Dimitri sous son aile. Le futur père n’est pas du genre à rester inactif… il a toujours travaillé depuis son plus jeune âge. Lorsque son beau-frère est à l’hôpital, il s’occupe à la maison ; tous les jours il passe quelques heures à améliorer son français, si besoin il exécute de menus travaux de plomberie, d’électricité ou autres. Lorsque le temps le permet, il s’occupe à l’extérieur, entretenant le petit jardin mais les moments qu’il préfère, ce sont les longues conversations avec Pierre. Passionné tout comme lui par son métier, il ne se lasse pas de l’entendre parler de l’hôpital et de ses urgences.

Le jour où son beau-frère l’emmène dans son service pour la première fois, son rêve de pratiquer la médecine en France prend tout son sens. Soigner, soulager les patients toujours plus nombreux… être utile aux autres ! Même avec un poste en dessous de sa qualification professionnelle, pouvoir ressentir les odeurs et l’effervescence des lieux le comblerait.

Dimitri est médecin jusque dans son âme, ne plus exercer lui pèse énormément… mais tant qu’il n’aura pas une carte de séjour, impossible de travailler en France légalement.

Rapidement, aidé par Natacha, le couple fait une demande de naturalisation. Les accompagnant à la préfecture, elle les aide à remplir tous les documents nécessaires, leur explique que la nationalité française leur sera acquise sur décision du Préfet et qu’ils doivent remplir certains critères à long terme. Une enquête de moralité sera également diligentée afin de s’assurer de leurs bonnes mœurs. Pour la régularité de leur séjour, une carte de résident leur est délivrée durant le délai d’instruction de leur dossier, valant autorisation de travailler sur le sol français.

Muni de son précieux sésame, Dimitri est confiant pour l’avenir, il est certain de pouvoir trouver un emploi dans le service des urgences. Lors de sa visite, il avait bien remarqué que le personnel était débordé, courait inlassablement d’un patient à l’autre. Avec le soutien de Pierre, il plaide sa cause auprès du chef de service. Le contact passe tout de suite entre les deux hommes. Les connaissances et les qualifications du jeune roumain sont indéniables, et pourraient être fort utiles au service… Le travail ne manque jamais ici ! Ceci-dit, il doit se contenter d’un emploi de brancardier malgré son diplôme de médecine. Dimitri n’en a cure… Lorsqu’il obtiendra la nationalité française, il pourra faire valider son autorisation d’exercer en France par le Ministère de la Santé Publique.

Pour la surveillance de sa grossesse, Natacha dirige Anya vers son gynécologue ; il a mis au monde ses deux enfants. La jeune femme redoute toujours de subir des violences sexuelles mais sa belle-sœur lui certifie qu’elle peut avoir toute confiance en lui, il n’y aura aucun geste déplacé.

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