Chapitre 13 (partie 2)

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 — C’est quoi ce merdier Jad ?! éclata sa jumelle en baissant l’arme puis en cramponnant immédiatement la nuque du chauve. Tu as intérêt à avoir de bonnes raisons ou je te jure que tu vas passer un sale quart d’heure !

 Kara se tourna vers les attroupements et leur déclara qu’il n’y avait plus rien à voir, que l’affrontement était terminé et qu’ils feraient mieux d’aller voir ailleurs si elle y était. L’homme lui ayant prêté l’arme vint la récupérer avant de s’en aller. La foule, attristée de la tournure que prenait la lutte, désenflait petit à petit.

 — On n’a même pas pu savoir qui allait gagner.

 — Oui c’est trop bête, le combat était pourtant mieux que les autres jours.

 — Oh attendez ! Je crois qu’il y a une autre altercation plus bas.

 — Vrai de vrai ? Allons voir immédiatement.

 — J’adore les journées animées comme celles-là !

 — Pareil. Dépêchons-nous avant qu’il n’y ait trop de monde sinon on ne verra rien !

 Kara désespérée par l’attitude des habitants de Gybor recentra toute son attention sur son frère et l’inconnu qu’elle maintenait.

 — Déjà on va sortir de la tour aux trampolines pour laisser le passage aux gens un peu plus civilisés que vous, quoique j’aie des doutes là-dessus vu ce que je viens d’entendre.

 Les jumeaux se dirigèrent vers un endroit plus calme en embarquant avec eux le chauve qui n’avait guère eu le choix de les suivre. Kara expliqua en même temps comment elle avait retrouvé son frère.

 — On avait dit qu’à 8h30 on se rejoignait pour le départ. Tu étais en retard, je t’ais donc cherché mais je n’ai pas eu besoin de le faire longtemps. Il m’a suffi de suivre la foule et le bruit et je t’ai découvert déchaîné contre ce type pour je ne sais quelle raison.

 — Oui et bien c’est de sa faute à lui si j’étais en retard, bougonna Jad.

 — Quoi ? Mais c’est toi qui as commencé en me poussant au sol, s’indigna le chauve qui osait enfin parler.

 — Tu ne m’as pas laissé le choix en voulant t’enfuir.

 — Cela suffit ! Vous êtes tous deux des gamins. Dites-moi l’origine du problème. Mais avant cela présentes-toi, ordonna Kara à l’attention de l’adolescent chauve légèrement intimidé.

 — Je me nomme Aran, j’ai 14 ans.

 — Bien. Moi c’est Kara, la jumelle de Jad qui est à côté de moi. On a 18 ans. Dis-moi ce qu’il s’est passé.

 — Ton frère m’a assailli pour un sac.

 — Tu n’avais qu’à me répondre quand je t’ai posé une question, reprocha Jad.

 — C’est ce que j’ai fait : je t’ai dit que je n’avais pas le temps.

 — Mais ce n’est pas une réponse ça !

 — Bien sûr que si.

 Jad commençait à bouillir de rage, cet Aran l’horripilait prodigieusement. Quant à Kara elle leva les yeux au ciel, décidément son frère était parfois vraiment immature.

 — Donc si je comprends bien, l'origine du problème est un sac ? interrogea Kara en se pinçant l'arête du nez, signe d'une lassitude naissante.

 — Oui mais pas n'importe lequel, c'est celui de Jenson ! Tu vois quand je te disais qu'il lui est sûrement arrivé quelque chose, j'ai une preuve maintenant ! Il ne serait pas parti sans son sac puisque dedans il avait le strict nécessaire pour survivre à peine quelques jours.

 — En effet c'est curieux mais honnêtement je pense que ce Jenson est une source d'ennuis. Mieux vaut l'oublier dès à présent. Regarde, à cause de lui tu t'es battu avec un jeune de 14 ans pour son sac, c'est quoi la prochaine étape ? Disparaître comme lui en ayant tenté de le chercher ?

 — J'aide simplement ceux qui le méritent, souligna le frère.

 — Et tu penses sincèrement qu'il mérite cette aide ?

 — Bien sûr, tout le monde a droit à sa chance.

 — Non Jad, pas certaines personnes. Tu devrais déjà le savoir, fit sèchement Kara avant de se retourner vers Aran dont ils étaient en train d'oublier la présence.

 — Pourquoi tu tiens tant que cela à ce sac ?

 — Mon père est malade. Il lui faut un traitement rapidement mais on n’a pas assez d’argent pour le soigner. Quand j’ai vu ce sac abandonné je n’ai pu m’empêcher de jeter un œil à l’intérieur. En voyant ce qu’il contenait je me suis dit que c’était ma chance et que j’allais pouvoir troquer le tout contre des médicaments.

 — Je comprends mieux. Si tu veux mon frère peut peut-être aider ton père. Il se débrouille assez bien en ce qui concerne les soins. N'est-ce pas Jad ?

 Pour toute réponse Jad se contenta de grommeler un "oui" à peine audible. Aider une personne ne le dérangeait pas, oh ça non bien au contraire. En revanche aider non intentionnellement ce morveux, ça oui, cela le barbait au plus haut point. Mais avait-il vraiment le choix ? Quand sa sœur décrétait une chose il avait intérêt à être dans son sens.

 — Vrai de vrai ? Vous comptez réellement m'aider ? s'exclama le chauve médusé.

 — Évidement, tu as des raisons plus qu'honorables pour que l'on te donne un coup de main. Et puis comme l'a dit Jad il y a quelques instants : il aide seulement ceux qui le méritent. Donc en soi cela ne le dérange pas et moi non plus.

 Jad croisa ses bras l'air indigné, sa sœur utilisait ses propres phrases contre lui. Si la justice existait dans ce monde elle n'était manifestement pas de son côté.

 — Je te trouve gentil Kara et ton frère... disons qu'il fait comme il peut, avoua Aran.

  À cette phrase Kara ne put se retenir de lâcher un éclat de rire, à contrario son frère s'offusqua.

 — Très bien, en conclu Kara tout en souriant. Dans ce cas amène nous à ton père. On va voir ce que l'on peut faire pour lui.

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