Chapitre 11

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Le groupe retourna à Revouplat. Cette fois, aucun obstacle ne se dressa sur leur chemin. Ils montèrent à bord du bateau. Comme il commençait à se faire tard, tous se mirent d'accord pour attendre le matin pour permettre à Nicolae de se reposer.

Le soir, sous le ciel étoilé, Illythia se tenait pieds nus sur le pont du bateau. Le bois tiède était aggréable sur sa peau. Elle posa ses mains sur la barrière. Sa natte volait sous la brise fraiche. Elle ne réalisa pas la présence de personnes familères.

— Nous rentrons enfin chez nous. 

Illythia se tourna pour faire face à Raelinn et Naevys. 

— Oui.

Ils retrouveraient des terres plus accueillantes. 

De son côté, Nicolae se reposait dans la cabine du capitaine. Seul, il put repenser aux événements récents. Il ne faisait aucun doute que son frère n'était plus de ce monde. Il chassa la tristesse en se disant qu'au moins il périt en étant lui-même. 

— Alexander...

Qu'avait-il pensé dans ses derniers instants? Avec un soupir, l'adolescent se mit au lit. Demain, ils rentraient tous chez eux.

 Le lendemain, après un petit-déjeuner rapide, ils prirent la mer. Comme Dregan promit à Naevys, le groupe d'arrêta d'abord à Roskya, l'île des elfes. Ils jetèrent l'ancre au port de Fiolaplat. Des fleurs décoraient les maisons et échoppes. Leur parfum agréable faisait plaisir au nez. De nombreuses personnes discutaient. Illythia regardait tout autour, les yeux ronds. Elle avait tant lu sur ces terres mais rien n'égalait de les voir en vrai. 

Ils se dirigèrent vers la cité des elfes, suivant leur nouvelle amie. Au vu de la petite taille de l'île, le trajet ne pris qu'environ une heure. À l'avant, Naevys marchait avec enthousiasme, comme si elle dansait. 

— Hourra, enfin de retour ! Fini d'obéir aux orcs.

Sa bonne humeur contagieuse, ils souriaient avec elle.

— Nous y voilà ! La cité des elfes se trouve juste devant.

Ils passèrent la barrière pour se trouver dans une cité verdoyante. Des plantes et des fleurs décoraient les maisons. Leurs couleurs vives attiraient leurs regards. Ici tout rayonnait de la joie de vive des habitants. Illythia remarquait de nombreuses personnes dans les rues, toutes aux traits typiques des elfes. 

— Où se trouve votre maison, Mademoiselle Naevys? demanda Dregan.

Cette dernière réfléchit.

— Si mes parents y vivent encore, alors ça ne sera pas un problème pour la trouver. 

La jeune elfe les guida dans les rues de la cité jusqu'à une maison de couleur verte. Une clôture entourait la cour décorée de fleurs.

— Celle-ci. Je m'en souviens très bien.

Pourtant, malgré ses paroles assurées, une vague d'appréhension submergeait Naevys qui n'osait pas frapper. Elle n'y était pas revenue depuis tant d'années et ignorait à quoi s'attendre. Naevys prit une grande respiration.

— Oui, qui est-ce?

Celle qui leur ouvrit ressemblait trait pour trait à Naevys en plus âgée. S'il restait le moindre doute quant aux propriétaires de la maison, il partirent aussitôt. Cette femme ne pouvait être que la mère de leur nouvelle amie. La femme demeura silencieuse un moment sans rien dire. Elle observa l'adolescente. Ses yeux devinrent ronds comme des soucoupes.

— Vous… Naevys, c'est toi?

L'adolescente hocha la tête et la plus âgée sourit. Elle prit sa fille dans ses bras.

— J'ai cru que tu avais disparu pour toujours.

— J'ai eu de l'aide.

Ce fut à ce moment que la femme les remarqua. Tous souriaient, heureux pour Naevys qui avait retrouvé sa famille.

— Oh, désolée. Où avais-je la tête ? Entrez je vous pris.

Ils suivirent la femme à l'intérieur qui semblait bien douillet. Du papier-teint fleuri ornait les murs et un rideau léger couvrait la fenêtre. L'endroit, bien que peu spacieux, était accueillant.

— Oh, nous avons des invités, fit une voix masculine.

Deux elfes aux cheveux et aux yeux émeraudes arrivèrent dans la pièce. Le premier, un homme, tenait la main d'une fillette. Les yeux du plus vieux devinrent ronds comme des soucoupes.

— Naevys ? C'est toi ? C'est vraiment toi ?

Il lâcha l'enfant et prit Naevys dans ses bras. La fillette regardait la scène. Qui était-elle?

— Papa, c'est cette fille la grande sœur dont tu m'as parlé ?

— Oui, c'est elle.

— Grande... Grande sœur?

Naevys observa la fillette. Vu l'âge de l'enfant, elle était née durant son temps à Egror. Pourtant la ressemble physique entre elles était indéniable.

— Elle est adorable ! s'extasia Illythia. Quel est ton nom ?

— Moi c'est Makaela ! Vous êtes des amis de Grande sœur ?

Sa voix et son visage adorable furent craquer Raelinn qui poussa un « Oh ! », souriant.

— Je crois que nous pouvons dire ça, répondit Dregan. 

— Il semblerait que nous ayons beaucoup de choses à nous racconter, fit la mère.

Dregan raconta leur partie de l'histoire. Il commença par l'enlèvement de Raelinn, qui choqua les parents. Lorsqu'ils racconta la rencontre avec Naevys et l'aide qu'elle leur apporta, ils semblerent fiers. Au fil de l'histoire, chacun y ajouta son point de vue. 

— Un enlèvement...

— Affronter son propre frère...

— Le roi des orcs est un méchant?

Naevys ne pouvait le nier. Ses souvenirs de son arrivée chez les orcs demeurait frais dans sa mémoire. Aussitôt accostés sur l'îles, les orcs l'avaient emmenée, elle et d'autres enfants menottés, au palais. La terreur logée dans son cœur, elle, une enfant innocente, devait se faire à l'idée qu'elle ne reverrait plus ses parents. Impossible de raconter ce qu'elle avait vécu devant une enfant comme Makaela.

— Tu n'as pas eût peur?

— Oui, surtout au début. Mais je ne croyais pas à ma liberté avant de rencontrer ces gens.

— Grande sœur est à la maison ! s'exclama Makaela.

Naevys lui caressa la tête et l'enfant sourit de toutes ses dents.

— Je tiens à vous remercier à nouveau pour tout ce que vous avez fait, leur dit la mère. Merci d'avoir ramené Naevys.

— Ce n'était rien du tout, répondit Klyn.

Ils quittèrent la famille d'elfes, la petite Makaela leur faisant au revoir de la main, geste qu'ils retournèrent en souriant.

— Naevys semble avoir un instinct de grande sœur, fit Illythia une fois dans la rue. Elle la connaît depuis peu et s'est déjà attachée à Makaela.

— Eh bien, c'est normal, répondit sa sœur. Cette petite est adorable.

Ça personne ne le nia.

Ils marchèrent à travers les rues de la cité. L'abondance d'elfes de toutes sorte fascinaient toujours les vampires qui pour la plupart n'en avaient peu ou pas vu. Les échoppes sur le côté des rues vendaient toutes sortes d'objets artisanaux colorés. Illythia faisait le tour, malgré les avertissements de Klyn de ne pas s'éloigner. Il la suivit. Nul besoin de s'inquiéter, en revanche, elle se contenta de tout regarder avec des yeux brillants. Les elfes étaient pacifistes de toute façon. Tant qu'ils ne montraient aucune hostilité, il n'y aurait pas de soucis.

— Je suppose que nous pouvons rester ici pour aujourd'hui, concéda Dregan.

Le roi attendait sa fille mais une petite pause ne pouvait pas faire de mal. Cela ménagerait Nicolae qui était le seul à savoir commander un bateau. Il comprendrait qu'ils doivent se reposer.

Le soir venu, ils passèrent la nuit sur le bateau avant de repartir. Ils quittèrent Roskya le matin. Sur le port, Naevys et sa famille assistait à leur départ. Ils leur firent au revoir de la main alors que le bateau s'éloignait. Roskya rétrécissait alors qu'ils naviguaient vers leurs terres natales.  Tous sur le pont du bateau, ils regardèrent la mer bleu. Des poissons nageaient ainsi que des sirènes. Ils laissèrent Nicolae à Likatorm et rentrèrent à la cité des vampires. En chemin pour le château, Illythia gardait le silence, une boule dans la gorge. Elle voulait revoir son père, bien sûr, mais elle appréhendait sa réaction.

Le groupe entra dans la salle du trône où se trouvait le roi en compagnie de Sieur Kazimir et de sa garde personnelle.

— Raelinn, tu es revenue.

Il prit sa fille dans ses bras et s’adressa à Dregan.

— Merci, Dregan. 

— Ce n'est rien, fit Dregan avec une révérence.

Illythia assistait à la scène sans un mot. Elle ne pouvait respirer. Le roi posa les yeux sur sa fille cadette, un regard noir qui ne lui échappa pas.

— Dregan, vous et vos soldats pouvez disposer.

— Bien, Majesté.

— Raelinn, laisse-nous seuls un moment.

— Entendu, Père.

Aussitôt les portes fermées, Zoltan sortit une lettre qu’il montra à Illythia.

— Alors, explique. Que cela veut-il dire ?

Écrit par la princesse elle-même, le mot disait ceci :

« Père, je suis partie avec les soldats. Ne vous inquiétez pas, tout ira bien. Je reviendrai avec Raelinn. Illythia. »

— Je ne pouvais pas rester sans rien faire, se défendit Illythia.

— Tu es une princesse. Ta place est au château.

— Je sais. Mais j'ai été utile. Et vous voyez bien que je suis saine et sauve.

— Rien ne le garantissait.

Illythia ne répondit pas. Elle avait vu les dangers et vécu la peur. Impossible de nier que sa vie aurait pu être mise en danger. Pourtant, son seul regret fut de trahir son père.

— Je ne veux pas te perdre, murmura le roi d'une voix plus douce.

— Je sais, Père.

— Va dans ta chambre s'il te plaît. Cette conversation est terminée.

Défaite, Illythia monta jusqu'à sa chambre.

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