Chapitre 10

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Tous se jetèrent des regards confus. L’un des soldats s’adressa à Dregan:

— Capitaine, venez voir.

Il s’approcha de Raelinn et aperçut la marque sur son cou. Impossible de l'identifier en revanche.

— De quoi s'agit-il ?

La marque, en forme de X avec une flèche au centre, se démarquait à la fois par sa forme et sa couleur rouge.

— Un sort qui retient princesse Raelinn à Egror, semblerait-il.

Nicolae approcha des deux hommes et Dregan s’adressa à lui.

— Que sais-tu de ce symbole?

Le jeune homme regardait la marque de plus près. Il plissa les yeux, observa un moment, et se tourna vers eux, sourcils froncés.

— Désolé mais je ne peux rien vous dire. Je ne l’ai jamais vu. Je ne saurais pas comment créer un contre-sort.

Naevys se joint à eux.

— Dans ce cas, j’ai peut-être une idée.

— De contre-sort?

Les elfes possèdaient un talent pour la magie élémentaire mais n’étaient pas experts en contre-sort. Il s’agissait plutôt du domaine des sorciers et Nicolae avait bien dit qu’il ne pouvait rien faire.

— Personnellement, je n’en connais pas.

Elle garda un ton calme, bras dans le dos, et ajouta:

— Allons voir L’ancien.

— L’ancien?

—Il vit dans un village dans les montagnes d’Egror.

— Il accepterait de nous aider?

— Bien sûr. Venez. Le chemin risque d’être long.

Ils quittèrent donc Rovouplat pour se retrouver dans une route familière. Naevys prenait les devants. Ils continuaient vers l’ouest où les attendaient une route de pierres. Tout autour d’eux, tout n'était que désert. Les oiseaux volaient au-dessus d’eux, leurs cris plus comparables à ceux d’oiseaux de proie. Ils avançaient à bon rythme, bien que seul l’elfe connaissait leur destination. Ils suivaient Naevys. Plus ils continuaient vers l’ouest de l’île, plus le terrain devenait escarpé.

— Faites attention.

Cette dernière se déplaçait avec grâce parmi les pierres et ses compagnons la suivaient avec prudence. Raelinn se réjouissait d’avoir pu échanger sa robe-de mariée pensa-t-elle avec amertume-contre des vêtements plus confortables.

Après plusieurs heures à marcher parmi les montagnes, ils virent un village. Non, une véritable ville, cachée derrière toutes ces pierres. Les maisons de pierres s’adaptaient au reste du paysage. L’elfe les guida vers l’une d’elle, petite de taille et assorties à toutes les autres. Lorsque Naevys frappa à la porte, un homme plutôt âgé ouvrit la porte. Sa peau parcheminée et ses cheveux tout blancs témoignaient de son grand âge. Il portait une longue tunique émeraude comme ses yeux et souriait d'un air avenant.

— Naevys, qu'est-ce qui t'amène ici ma petite ?

— Nous avons besoin de votre aide.

L'homme arqua un sourcil.

— Eh bien, qu'attendez-vous ? Entrez donc.

Ils obéirent. Toute en bois comme à l'extérieur, il n'y avait qu'une seule pièce avec un coin cuisine, une bibliothèque, et, bien sûr, un lit.

— En quoi puis-je vous aider ?

Lorsqu’ils expliquèrent tout, de l’enlèvement de Raelinn à la marque sur son cou, le vieil homme voulu voir de ses propres yeux. La jeune femme éloigna sa longue chevelure argentée de son cou. Les paroles de l’ancien les laissa sous le choc.

— Le sceau de l'esclavage.

Suite aux regardes effarés des vampires, il expliqua :

— Un sceau posé par un sorcier pour empêcher son porteur de quitter l'île. Il est généralement utilisé sur les esclaves, d'où le nom.

— Le sceau des esclaves, donc Naevys le porte aussi, conclut Illythia.

— Elle le portait. J'ai utilisé un contre sort à l'insu du roi des orcs.

— Donc, vous pouvez faire pareil pour Raelinn ?

— Ce ne sera pas un problème mais ça prendra du temps.

Il sembla alors remarquer la présence de Nicolae. Après l’avoir observé un moment, il ajouta:

— Je vois que vous avez un de mes confrères avec vous.

— Comment avez-vous deviné?

Il indiqua le grimoire à la taille de Nicolae d’un doigt ridé.

Le vieux sorcier leur expliqua qu'il fabriquerait la potion qui annulerait le sort mais qu'elle devait bouillir 24 heures. Il sollicitait par ailleurs l'aide de Nicolae qui accepta sans broncher. Le reste du groupe se retrouva donc sans rien à faire et visita la ville.

L'endroit en lui-même rappelait les villes humaines. Dans l'ensemble, rien de spécial à voir. En revanche, à l'inverse de ces dernières, des cours de magie se donnaient à l'extérieur. Illythia resta un moment pour écouter le professeur. Cela changeait des cours qu'elle suivait au palais et y prit intérêt. Ce que remarqua l'homme qui dirigeait la leçon.

— Voulez-vous vous joindre à nous ?

La princesse s'étonna de la question et ignorait quoi répondre. Les élèves, tous plutôt jeunes, elle nota, la regardèrent. Elle décida de s'approcher et se joindre au groupe. Illythia s'assit sur l'un des bancs durs et froids. Une fille aux yeux dorés la regarda avec curiosité. Elle parassait avoir une dizaine d'années.

Au son de la cloche, Illythia quitta la classe et continua d'explorer. Ses pas la guidaient à travers la ville animée. Elle décida de visiter les échoppes qui lui rappelaient celles de la place principale de Rozesbourg. Un élan de nostalgie la frappa et elle se trouva vouloir rentrer. Tout lui rappelait Askaria. Elle ne pouvait rien acheter, puisqu'elle partit sans argent dans sa précipitation.

Le soir venu, ils passèrent la nuit à l'auberge. Nicolae vint les retrouver, l'Ancien l'ayant remercié de son aide. Ils purent se reposer dans de doux draps de coton. Le voyage aura duré mais il touchait à sa fin. Le lendemain, ils quittent Egror, leur mission accomplie. Pourtant, le sommeil ne vint pas facilement à Illythia, qui se tournait et retournait sans cesse. Au final, ils n'apprirent pas si le roi des orcs avait périt et elle craignait qu'il ne les suive.

Le lendemain, ils retournèrent à la maison de l'Ancien. Le vieux sorcier les accueillit avec un sourire.

— Ah, vous voilà. Je vous annonce que la potion est enfin prête. Le petit Nicolae aura été d'une grande aide.

Le garçon rougit à ces mots.

— J'ai… J'ai déjà une expérience avec les potions, bafouilla-t-il. Ma mère tient une boutique à Likatorm.

— Je vois. Eh bien on peut dire qu'elle t'a bien appris.

S'adressant à Raelinn, il lui donna une coupe remplie d'un liquide violet étrange.

— Si vous buvez cette potion, vous pourrez quitter ces terres.

Cette dernière regarda la potion avec appréhension et sentiments partagés. D'un côté, elle lui offrait la liberté. De l’autre, l'idée de la boire était peu attrayante.

— Ce n'est pas dangereux, je vous assure, fit l'Ancien.

Après un moment d'hésitation, Raelinn but la potion d'un trait. Son visage se tordit de dégoût.

— Les potions ne sont pas faites pour avoir bon goût, rigola Nicolae.

Une lumière apparut à l'endroit de la marque qui disparut comme si elle n'avait jamais été là.

— Donc il n'y aura aucun problème pour quitter Egror ? voulut s'assurer Dregan.

— Non. La potion a annulé le sceau qui n'existe désormais plus.

— Voulez-vous venir avec nous ? demanda Illythia.

Le vieil homme sourit.

— Ma place est ici Jeune princesse. Et d'ailleurs je suis bien trop vieux pour voyager.

Il ajouta pour Naevys :

— Au revoir ma petite.

Il la prit dans ses bras et avec un dernier merci, ils se séparèrent.

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