7 février 1665

2 minutes de lecture

Après la discussion que j’avais eue avec mon frère, j’avais pris la décision de parler à mon père. Je savais que cela serait dur. Mais Fendora m’avait apprit à ne haïr personne, car elle même était haïe par les gens de la ville ; du fait de sa profession. Je lui en avait d’ailleurs parlé, et comme toujours, elle avait été de bon conseil. Je pris la décision d’attendre un peu, car je ne voulais pas que mes sentiments prennent le dessus sur mes mots.

Je passais une bonne partie de la matinée à concocter toutes sortes de potions soignantes que l’apothicaire avait commandées. Fendora était sortie chercher du sureau afin d’en faire des décoctions pour soigner des troubles digestifs. Après l’épidémie de peste qui avait sévi dans le pays quelques années auparavant, les gens de basse condition avaient peur de la voir revenir, mais n’ayant pas les moyens de faire venir un médecin, ils faisaient appel à Fendora qui les soignait en échange de légumes ou de services divers. Pour cela, elle était appréciée par beaucoup de gens, mais cela ne lui permettait pas de vivre en ville, car elle serait aussitôt arrêtée par la Brigade, si elle n’était pas lynchée par les badauds. C’est pour être sûre qu’on ne vienne pas lui chercher des noises qu’elle avait contribué à donner une réputation mystique à la forêt. Alors que nous étions à table, Fen me demanda quand j’avais l’intention d’aller voir mon père.

  • Tu sais, lui dis-je, je préfère laisser le temps passer, quitte à attendre encore un mois ou deux.
  • Fais les choses à ton rythme, ma fille, laisses ton instinct te guider. Comptes-tu revoir ton frère avant ?
  • A vrai dire, bafouillais-je, je ne sais pas trop. Il m’a dit que je manquais à ma famille et que même père pleurait mon absence.
  • Crois-moi ma fille, le départ d’un enfant brise un père.
  • Qu’en sais-tu !? Tu n’en as jamais eu !

Réalisant ce que je venais de dire, je préférais quitter la pièce. Après avoir fermé la porte, je m’adossais au mur, et me laissais glisser jusqu’au sol, honteuse. Ce soir là, j’entendis Fendora pleurer dans sa chambre.

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