Chapitre 8

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Les cages des autres s’étaient ouvertes comme des fleurs, les quatre panneaux vitrés s’écroulant sur le sol tandis que la face située au-dessus de leurs têtes était maintenu en place par de fine tige de métal aux quatre coins. Comment se faisait-il que ma cage ne s’ouvrait pas ? Y avait-il un bug quelconque ? Cela signifiait-il que la course était finie pour moi avant même d’avoir réellement commencé ?


J’observais les autres coureurs qui étaient déjà loin. Mais ce faisant je remarquais que je n’étais pas le seul toujours sur la ligne de départ. Une bonne centaine de coureurs et de coureuses étaient toujours enfermé. Ce n’était pas un bug. Il devait s’agir de l’un de leur coup bas, comme le coup des vols de capsules d’oxygène la nuit. Mais dans quel but ? Je me laissais aller contre la vitre, perdant espoir petit à petit.


Soudain j’aperçu un point lumineux au-dessus de ma tête dans le ciel. C’était un drone, avec une caméra. Je me souvins alors que Clio devait être en train de regarder l’émission. Une émission où elle voyait le frère qui était censé la protéger, abandonner sans même avoir tout essayer. Une vague d’énergie déferla en moi. Je n’avais rien dans mon sac à dos de suffisamment solide pour tenter ce que j’avais en tête. Je n’avais donc pas le choix. Je devais faire un sacrifice.


Je me redressais d’un coup, armais mon bras et balançais un grand coup de poing dans la vitre en face de moi. Une terrible douleur explosa dans mes phalanges et remonta le long de ma main, passant par mon poignet droit et arriva jusqu’à mon épaule. Je ne laissais que quelques seconde à mes nerfs maltraité pour ce ressaisir le temps de reculer de nouveau mon bras. Je donnais un nouveau coup. Puis encore un. Et encore. A chaque coup la douleur s’intensifiait, ma vision se brouillait.


Je secouais la tête pour me ressaisir. Ainsi je pus remarquer qu’une étoile s’était formé dans le verre. Je touchais au but. Je frappais de nouveau la vitre de toutes mes forces. Des tâches rouges apparurent sur la vitre. Je ne compris ce que c’était qu’en voyant mes doigts, enflé et sanguinolent. Peu importait, encore deux ou trois coups et je pourrais enfin sortir de cette cage de malheur. Mais pour aller où ensuite ? Avec une main dans cette état je ne pourrais surement pas rattraper les autres et encore moins remporter la course. Mais il était trop tard pour reculer. Je ne me laisserais pas faire. J’avais déjà eu pire non ?


Encore deux coups !


Encore un coup.


Mais j’en étais incapable. Je n’en avais plus la force. Si proche du but, et pourtant… je pris une grande inspiration, me plaquais contre la vitre opposée pour reculer le plus possible et je me jetais de toutes mes forces, de tout mon poids sur l’étoile qui était devenu une toile d’araignée, fragilisant le verre. Mon épaule droite percuta la vitre et je passais à travers. M’entaillant au passage en de multiple endroits. Qu’importe j’étais dehors.


Je fixais le drone qui ne m’avait toujours pas lâché avec son œil unique. Je lui fis un grand sourire, destinée à ma sœur, pour la rassurer. Puis récupérant mon sac que j’avais laissé dans la cage en verre je partais sur le chemin de la course à travers la plaine.


Bien après les autres. Tant pis.


Je venais de prouver à Clio, aux organisateurs et plus important encore, à moi-même, que j’étais capable de réussir par ma seule volonté. Je mis une distance d’au moins un kilomètre avant de m’arrêter pour enfin oser regarder ma main. Je devais évaluer les dégâts.


Je m’arrêtais soudainement, sans ralentir avant. Brusquement comme ça, comme si je me disais qu’il fallait que je le fasse maintenant avant de changer d’avis.


Je levais ma main droite qui n’étais plus qu’un poids mort tellement elle était engourdie. Deux de mes doigts avaient viré au bleu, surement cassés, et sinon ma main entière était couverte de sang séché. Je sortais la mini trousse de secours que j’avais emmené « au cas où » et finalement il se trouve que j’avais bien fait. J’en sortit un désinfectant en spray, une crème cicatrisante ultra efficace, une bande et quatre baguette de bois. Initialement ces baguette servait au médecin pour appuyer sur la langue de leur patient et observer le fond de leur gorge. Ici elles me serviraient à me faire une attelle.


L’eau que j’avais était trop précieuse pour l’utiliser juste pour nettoyer le sang tandis que l’eau que l’on trouvait dans les ruisseaux était trop pollué et elle risquait d’infecter mes plaies plus qu’autre chose. Je pris un pan de mon T-Shirt que j’humectais à l’aide de ma salive et je frottais vigoureusement ma main pour retirer le sang coagulé. La douleur me faisait grimacer. A peine je touchais ma main qu’elle irradiait de douleur. Après quelques minutes le sang sec avait quitter ma main pour tacher mon T-shirt. Je pus passer à la seconde étape. Désinfecter. Je pris le spray et en aspergeait ma main. Je gémis involontairement sous la brûlure que cela provoqua. A triturer ainsi ma main, la douleur s’était réveillé et elle s’en donnait à cœur joie.


Lorsque j’estimais que je ne pouvais faire mieux, je rangeais le flacon et attendis un peu que le produit sèche. Puis j’appliquais délicatement, sur toute ma main et sur toutes les coupures la crème cicatrisante. Je lui laissais quelques instants pour pénétrer un peu ma chaire. Puis tout doucement je plaçais une baguette sur le dessus de l’un de mes doigts probablement cassé, une autre en dessous et je maintenais le tout avec plusieurs tours de bande. Je répétais les mêmes gestes sur le deuxième doigt et je finissais en enroulant la bande autour de mon poignet pour être sûr que le tout serait bien fixé. Je l’avais suffisamment serré pour que le traitement soit efficace et que mes doigts ne puissent bouger mais pas trop non plus pour éviter de me couper la circulation du sang, ce qui aurait été pire.


Satisfait, je remballais ma trousse de secours et repartais en direction de la forêt que j’apercevais au loin. Je me demandais soudain comment je ferais pour trouver la première borne, après tout je ne savais même pas si je me dirigeais dans la bonne direction. Alors que je croyais tout espoir perdu, si je ne trouvais pas les bornes j’étais éliminé, les dernières instructions sur le site gouvernemental me revinrent en mémoire.


Le parcours se divisait en dix étapes environ, chacune de 35 kilomètres ce qui faisait un total pour la Couse entière de 350 kilomètres. Pour la première étape nous devions traverser la plaine, la borne serait là en évidence. Nous avions jusqu’à minuit heure local pour valider notre passage. Bien sûr la borne était capable d’enregistrer l’ordre de passage de chacun, et avec l’écart temporelle qui séparait chaque enregistrement elle était capable d’évaluer la distance qui séparait chaque coureurs. Toutes ces informations étaient bien sûr transmises aux téléspectateurs dans l’émission.


Toutefois pour faciliter la course, le gouvernement proposait un schéma approximatif de chaque étape. Il était trop approximatif pour se permettre de tricher en préparant à l’avance des cachettes de ressources, mais pas assez pour ne pas être utile sur le terrain. De plus et ça le gouvernement l’avait écrit en rouge, le terrain où se déroulait l’épreuve était protégé sur tout son périmètre par un grillage électrifié avec des barbelé au sommet et des gardes armées et accompagné de chiens. Ce qui devait suffisamment intimider la population pour nous empêcher de tricher.


Après plusieurs heures de marches et une bonne dizaine de kilomètres derrière moi, je croisais mon premier rival. Il était allongé sur le sol en position fœtale. Il sanglotait, le visage caché entre ses bras. En passant près de lui, je vis que l’une de ses chevilles était très enflé. Tellement enflé et déformé qu’elle ressemblait plus à un ballon de foot qu’à une articulation.  Stupéfait je m’arrêtais et lui demandais ce qu’il avait. Intérieurement je me demandais comment il était parvenu à se tordre une cheville sur un terrain plat. En m’entendant, il s’arrêta de pleurer et me dévisagea. Il eut l’air de prendre une décision et me désignant sa cheville il me dit de faire attention car à cause d’eux, il ne pouvait plus participer, et il ne savait même pas s’il n’allait pas mourir empoisonné. Interloqué je lui demandais à quoi il voulait que je fasse attention.


-          Aux serpents, voyons ! me dit-il comme si ça réponse était d’une évidence implacable.


En regardant mieux je vis la morsure déjà infecté dans le ballon qui lui servait de cheville. De deux trous bien nette, suintais du pus et du sang. J’hochais la tête et le remerciais. Avant de repartir je lui demandais si je pouvais faire quoi que ce soit pour lui, pour l’aider. Il secoua la tête.


-          Non, tu ne peux rien pour moi, c’est trop tard. Il s’agissait d’un serpent ayant muté. Tu connais aussi bien que moi les ravages qu’ils font…


Sa voix ce brisa. Je le comprenais. En effet ces serpents étaient terribles et beaucoup plus meurtriers que les serpents normaux. Ceux qui existaient avant que la pollution ne s’installe. Comme beaucoup d’animaux d’ailleurs, leurs mutations pour résister à la pollution les avaient rendu beaucoup plus dangereux. Leur venin leur servait à filtrer et nettoyer l’air qu’ils inspiraient ainsi ils ne s’empoisonnaient pas avec les particules toxiques de l’air mais leur poison n’en devenait que plus mortel.


S’il ne recevait pas des soins rapidement il avait toutes ses chances de mourir. Ayant déjà perdu pas mal de temps, je le saluais d’un signe de la tête avant de continuer mon chemin.


J’alternais des moments de course avec une marche soutenu pour limiter le nombre de pauses. Alors que le soleil était déjà bas sur l’horizon, je venais seulement de dépasser la moitié de mon parcours. J’entendais encore par moment le bourdonnement du petit drone transportant la caméra qui allait me suivre tout au long de cette épreuve pour que mes proches suivent mon évolution en temps réel.


J’imaginais que ceux qui étaient resté enfermé dans les boites en verre avaient dû réintégrer le centre. Je me demandais comment le personnel allait pouvoir expliquer ce qui c’était passé. « Un simple dysfonctionnement technique » ne serait pas suffisant. C’était évident maintenant qu’ils pratiquaient une sorte de pré-sélection pour cette épreuve. Une pré-sélection qui n’avait été annoncé nulle part et qui n’avait pas lieu d’être étant donné qu’ils avaient organisé cette épreuve pour tous les volontaires qui avaient échoué à l’épreuve de Sélection.


Alors que je réfléchissais aux retombés de ce qui s’était passé, j’en vins à me demander si Tom et Gabrielle étaient eux aussi resté coincé dans les boites en verre, ou si au contraire ils étaient déjà loin devant. D’ailleurs, où en étaient les autres ? Ceux qui étaient partit dès le début, étaient-il déjà arrivé à la fin de la première étape ?


Constatant que le temps continuait de s’écouler plus vite que je ne progressais, je réduisis les moments de marche soutenu au profit de la course. Mais physiquement je sentais que j’approchais de ma limite, je ne pourrais pas tenir ce rythme très longtemps. Cela faisait environ une heure que je voyais la forêt au loin. Je savais que la seconde étapes de la course était d’entrée dans cette forêt. Je savais donc que j’approchais de la fin de ma première étape, ce qui me motivait et me donnait des ailes.


Je n’avais plus que quelques heures pour atteindre la fin de cette étape, avant la fin de la journée à minuit, si je n’y parvenais pas, j’étais éliminé. Il y avait de quoi ce motiver, non ? J’ignorais ce que les autres coureurs avaient fait en étant parvenu à la fin, s’ils avaient continué pour prendre de l’avance où s’ils avaient préféré se coucher. Personnellement, je pense que je ferais les deux. Je continuerai sur quelques kilomètres pour rattraper au moins un peu mon retard de ce matin, puis je me coucherais pour reprendre des forces.


J’avais déjà consommé la barre de céréale que j’avais mis dans mon sac lorsque nous étions dans le dortoir. Maintenant, il ne me restait que mes réserves d’oxygènes, d’eau, et quelques petites choses dans ma trousse de secours.


En lisant dans le règlement que tous les coups étaient permis, j’avais décidé de rajouter un couteau à mon attirail. J’avais prévu de l’utiliser soit pour me défendre soit pour chasser. Car n’ayant pas pris de nourriture, je devrais me nourrir sur place en chassant des animaux et peut-être en cueillant des baies. Contrairement à nous les hommes, la plupart des animaux et certaines plantes étaient parvenu à se protéger contre la pollution, les autres espèces dépérissaient comme nous.


J’arrivais sur la fin, il devait me rester moins d’un kilomètre, et il était 23h. L’adrénaline qui courrait dans mes veines depuis le début, depuis que la pression enserrait mon cœur, depuis que la peur de ne pas réussir m’étouffait, me permit d’accélérer encore. J’aperçu la borne une vingtaine de minute après, et j’accélérais encore. Lorsque je m’écroulais plus que je ne m’arrêtais à son niveau, je croyais rêver. Cette chose qui sortait du sol et filait vers le ciel me semblait irréel. Cette chose avait la capacité de décider qui gagnait et qui perdait. Qui pouvait vivre, et qui pouvait mourir. Tout en crachant mes poumons, je pressais mon poignet gauche contre le lecteur pour qu’il enregistre mon passage. La borne bipa, et une voix électronique en sorti.


« Daniel Pani en tête, passage il y a 4 heures, 23 minutes et 18 secondes. »


La voix se tu avant de reprendre.


« Lucien Morault dernier, passage à 23 heures, 30 minutes et 40 secondes. »


La voix se tu une nouvelle fois. Puis ajouta.


« Temps restant avant la fin de l’étape 1, 29 minutes et 20 secondes. Temps restant avant la fin de l’épreuve, 9 jours, 29 minutes et 20 secondes. »


Après ça, elle ne prononça plus un mot.


Je m’écroulais complètement et m’allongeais sur le dos dans l’herbe. J’avais lu dans de nombreux roman, et vu dans la plupart des films que j’avais regardé que lorsque le héros ou l’héroïne faisait ça, il était capable de se perdre dans la contemplation des étoiles et se poser des questions profondes du type « quel est le sens de la vie ? ». Moi la seule chose que je pouvais scruter, c’était l’amoncellement de nuage de pollution qui recouvrait tel un manteau étouffant notre planète entière. Cela faisait bien longtemps que le seul endroit où je pouvais voir à quoi ressemblait les étoiles, c’était dans les images des livres que nous avions à la maison.


J’observais donc d’un œil vide ces volutes de fumé en attendant de reprendre mon souffle avant de continuer. J’avais l’impression que mon corps s’enfonçait lentement dans le sol. Je savais bien sûr qu’il n’en était rien, mais cette sensation me perturbait beaucoup, comme si mon corps était devenu tellement lourd, plus dense que le sol lui-même et qu’il s’enfonçait dedans. J’avais la tête qui tournait légèrement aussi. J’arrêtais de suivre des yeux le pesant parcours des nuages de pollution tout en nuance de rouille, pour fermer les yeux et essayer de calmer mon corps en adoptant un rythme de respiration régulier. « Inspirer par le nez, expirer par la bouche. Recommencer comme ça plusieurs fois de suite. » J’appliquais les conseils que j’avais lu dans l’un des livres sur le yoga à la maison.


Après de longues minutes je finis par me calmer et sentir mon corps se relâcher. Ma tête allait mieux. J’ouvris les yeux, attendis encore quelques secondes, puis me relevais et partis en direction de la forêt.


Je voulais l’atteindre le plus rapidement possible et me trouver un arbre pour y grimper et passer le reste de la nuit. J’estimais qu’il était plus prudent de dormir en hauteur, loin du sol, on ne savait jamais ce qui pouvait roder dans les bois la nuit. Et depuis que les animaux avaient muté pour survivre à la pollution, ceux qui était déjà dangereux pour l’Homme, l’étaient encore plus, et certains qui ne l’étaient pas avant, étaient également devenu mortelle pour l’Homme. Alors certes dans les arbres je ne serais pas à l’abri des insectes et animaux volant mais ça éliminait les rampant et ceux qui marchaient ou grouillaient.


La forêt était à une petite demi-douzaine de kilomètres. J’y parvint plus rapidement que je ne l’aurais cru. Après cela, je m’enfonçais dans la sombre forêt à la recherche d’un abri pour dormir. Ce faisant je repensais aux autres coureurs que j’avais croisé en chemin et qui s’étaient couché à même le sol dans la prairie. Il devait bien y en avoir une cinquantaine qui avaient fait ce choix. Mais d’après moi, au réveil il n’y en aurait que la moitié qui émergerait. L’autre moitié resterait profondément endormit et cela pour toujours.


Dormir comme ça sans protection était très dangereux, c’est pourquoi il n’était pas conseillé du tout de dormir dehors, surtout la nuit. Mais dans des circonstances exceptionnelles comme celles d’aujourd’hui ou des jours prochains, on était obligé de revoir nos principes. Mais être obligé de dormir à l’extérieur ne voulait pas dire le faire sans réfléchir !


Je marchais lentement et je scrutais les frondaisons des arbres, à la recherche d’un arbre approprié. Il ne devait pas avoir des branches trop basses, et il était préférable qu’il en ait des épaisses vers son sommet, ou en tout cas un enchevêtrement suffisamment épais et solide pour que je puisse m’y assoupir sans risquer de basculer dans le vide au moindre mouvement.


Après une dizaine de minutes à scruter la structure des arbres, je finis par en trouver un qui ferait l’affaire. Il me semblait compliquer d’y monter, car la plupart de ses branches au niveau du sol avait été cassé, mais à mie distance du sommet, les branches étaient suffisamment collées les unes aux autres pour me permettre de passer la nuit.


Avec ma main abimé je grimpais difficilement, je n’arrivais pas à l’utiliser pour m’agripper. J’utilisais donc le creux de mon coude ou mon aisselle pour me hisser jusqu’à mon repère provisoire. Lorsque j’y parvins enfin, je ne pus m’empêcher de pousser un soupir de soulagement. J’observais quelques minutes les environs avant de fermer les yeux, rassurer, m’enfonçant presque immédiatement dans un lourd sommeil.

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