31.

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Une fois encore, l’homme se réveille affaiblit près de la table d’autopsie. Une fois encore il n’a pas réussi. Une fois encore, il n’avait pas kidnappé le bon loup. Son crâne le lance et ses tympans sont vrillés par d’affreux acouphènes. Il tourne la tête en direction de la cage. Un petit loup au pelage doré couine faiblement dans un coin. Quand les rayons de la pleine lune percent les nuages et viennent éclairer sa robe, les poils se mettent instantanément à briller de mille feux. Puis la lumière vacille, et tel un néon en fin de vie, le phénomène prend fin.

***

Dans un élan commun de poils, de plumes et d'écailles, les membres de la meute fraîchement formée sortirent du hangar en direction du combat. Se laissant guidés par les bruits et les odeurs, ils atteignirent rapidement la clairière où le duel faisait rage. Le sol était ravagé de profond sillons. Les arbres étaient éclaboussés de rouge pour certains, fendus de la cime aux racines pour d'autres. L'air était saturée du relan métallique du sang et celui plus âcre de la sueur. D'autres effluves se mélangeaient dans un parfum écoeurant. Parmis elles, celle des tripes offertes à la morsure du vent d'un loup étendu sur un tas de feuilles mortes. Le pelage sali, il étaient impossible d'en disserner la couleur. Délaissant la meute en se rapprochant seuls du corps lupin agonisant, obnubilés par ce spectacle, Mattia et Gabriel ne sentir pas l'autre fauve, caché derrière un rocher explosé. Mattia fut le premier à se sentir observer et fis volte-face.

Protéger. Venger.

Le fauve fit onduler son corps blessé et sortit de sa cachette.

Meute.

Mattia se métamorphosa immédiatement, Gabriel ressentant toute la rage de son frère dans ses propres cellules, les yeux rouges de l'animal estropié luisaient tels des flammes. La lave de ces yeux brûlèrent Gabriel jusqu'à son âme, lui intimant de s'écarter du combat qui n'était pas le sien. Mattia toujours aveuglé par sa haine ne vit pas que le loup sur lequel il s'élançait toutes griffes dehors était brun sous le sang séché de ses blessures.

Protéger. Venger. Achever.

Le fauve reçut le petit loup noir de plein fouet, sentant la douleur cuisante et familière des griffes dans sa chair.

Meute.

Aurore et ses loups, n'eurent pas le temps de prendre conscience de ce qu'il se passait sous leurs yeux impuissants tellement l'action fut rapide. Mattia avait sauté sur le loup de sa propre initiative, meut par son désir de vengeance, mais le reste de la meute ne comprit que trop tard qu'il s'était trompé de cible. Déjà ils voyaient le petit loup déchiquetter et mordre un grand loup brun visiblement insensible à ces attaques peu efficaces. Dans la périphérie de leur champs de vision, un autre prédateur était déjà sur pattes, de nouveau prêt à se lancer à l'assaut. Ce loup gris-bleu, dont les intestins pendaient encore à son flanc, sembla hésiter à se jeter sur son ennemi, comme étonné de la présence du jeune loup déjà affairé à tenter de dépecer sa victime.

« C'est bien, Mattia, aide moi à tuer ce monstre ! »

La voix résonna dans le crâne du jeune loup, puissante, effrayante et familière. Il comprit que l'animal dans lequel ses griffes étaient plantées n'était pas son parrain. Dans une confusion la plus totale, il lâcha prise, non sans emporter dans sa chute des lambeaux de chair sanguinolents.

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