8.

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« Ambre est enceinte ! On va avoir des jumeaux ! N’est-ce pas merveilleux ?? »

Une boule se forme dans sa gorge. Son cœur se serre au moins aussi fort que les bras de son ami qui vient l’enlacer dans un élan de joie.

***

Se concentrant sur ses mouvements, son corps se figea dans la posture du Triangle, enchaîna sur celle de l’Arbre avant de finir par celle du Guerrier. Le yoga lui permettait de gainer ses muscles et de méditer chaque matin, avant de commencer sa journée. Le petit ruisseau glougloutait en contre bas et l’air sentait l’herbe fraîche. La toge ample et immaculée de Mattia devenait éblouissante sous la lumière du soleil. Ses pieds nus, bien ancrés sur le sol, disparaissait sous les touffes folles de graminées, tandis que la peau laiteuse de ses bras découverts profitait de la brise. Ses muscles se tendirent et adoptèrent la pose de l’Angle Puissant. Enfin, la séance se termina par la pose du Chien.

En allant se rincer dans l’eau glacée du court d’eau, son épiderme fut criblé par la chair de poule. S’allongeant sur l’herbe, encore humide de sa baignade, Mattia se laissa sécher tout en laissant vagabonder son esprit. Ses courtes mèches noires lui collaient au crâne et ses yeux vert d’eau étaient à demi fermés. Ses lèvres pulpeuses adoptèrent une moue agacée lorsque que des fourmis décidèrent de lui grimper dessus et de se perdre dans les sillons que formaient ses abdos parfaitement dessinés. Les insectes furent chassés d’un revers de main. Mattia resta ainsi près d’une heure avant de réenfiler ses vêtements sur ses épaules carrées, laissant le tissus habillé le mètre cinquante de muscles et tendons. Malgré un visage fin et aux traits délicats, son corps était robuste, ses jambes athlétiques et ses bras costauds, mélange surprenat d'innocence, de fragilité et de robustesse. Au loin, une alouette chanta, rappel qu'il était l'heure de rentrer.

De retour en ville, Mattia longea l’Arno. Un vendeur à la sauvette l’interpella : « Ragazzino, vuoi qualcosa ? ». Comme il n’obtint aucune réponse, il abandonna et alla harceler une autre personne. La ville de Florence grouillait de touristes en cette période. Ils tenaient tous une glace à la main, essayant tant bien que mal de la manger avant que la chaleur ne la fasse totalement fondre, de la crème dégoulinant partout entre leurs doigts. Un groupe de japonais s’extasiait devant le Ponte Vecchio, se prenant en photo en s’exclamant « Suuugoi ! ». Mattia les dépassa sans leur adresser un regard et s’engouffra dans une des artères de la ville pour rejoindre la Piazza della Signoria puis la Piazza del Duomo, dont l’imposant édifice de marbre offrait aux visiteurs son architecture bicolore colossale. Une fois la cohue des touristes laissée dans le centre-ville, Mattia rejoignit ses appartements : un immeuble médiéval discret, typiquement florentin.

« Buongiorno, Signore ! Que piacere aver un sole cosi, vero ? » Le concierge eu pour seule réponse un hochement de tête de son locataire. Quel petit malpoli, celui-là, pensa-t-il. Il l’entendit grimper les marches rapidement, claquer la porte et pousser un cri de surprise. Il ne s’en soucia pas plus que ça, il avait d’autres chats à fouetter que de s’intéresser aux imprévus de la vie de ce minet androgyne. A l’étage, un filet de chaînettes d’argent armées de pics bloquait Mattia au sol, s’enfonçant dans sa peau au moindre mouvement, carbonisant l'épiderme par endroits. « Je te tiens petit, tu es à moi maintenant ! » déclara l’homme.

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