Un illusoire magicien

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Fasciné par la vie,
N’avoir qu’une envie,
En profiter,
Et ne rien regretter!

- Si je te disais que toute cette mise en scène ne me ferait pas changer d’avis, est-ce que tu pourrais arrêter de me poursuivre avec cette énorme hache? demanda très poliment Edouard.

Le jeune homme plongea sur le côté, esquivant, à la dernière seconde, la lame de ladite arme. Un homme de sa grandeur, mais bien plus massif que lui la maniait, un sourire carnassier sous sa barbe blonde. Son regard sur son visage rond et au-dessus de son volumineux nez agressif était un mélange d’amusement et d’un sérieux pouvant être mortel encadré par une masse de cheveux de la même couleur que sa pilosité facial. Le jeune Traqueur n’aurait pas parié que son adversaire était complètement sérieux, mais en même temps, il avait une certaine peur qu’il le soit trop et une hache dans ses côtes n’aurait sûrement pas amélioré sa journée! Son massif rival lui répondit :

- Si tu veux vraiment continuer dans tes plans ridicules, tu vas devoir me passer sur le corps. Tu t’es déjà essayé et c’est assez!

- Mais… mais… commença Edouard piteusement. Je ne me suis jamais vraiment essayé. La première fois, je ne faisais que batifoler innocemment sûrement. C’est différent cette fois-ci, Sieg!

- Alors, prouve-le-moi, répondit le massif personnage en souriant et en faisant virevolter sa hache.

Edouard n’hésita pas et il plongea à nouveau pour éviter le coup. Siegter était déterminé à ne pas le laisser faire à sa guise. Pourtant, le tout était tellement innocent. Une jolie donzelle avait croisé son regard et il désirait aller à sa découverte. Ou était-ce la deuxième fois qu’elle rencontrait son regard et était-ce la deuxième fois qu’il allait à sa rencontre? Il avait un doute, mais si c’était la seconde fois, la première fois devait être une histoire anodine, n’est-ce pas? Quoique la hache de Siegter était peut-être un signe que ce n’était pas le cas… À la base, il en avait envie et il le ferait! Il le ferait, après avoir trouvé un moyen de ne pas recevoir un coup de hache!

Esquivant un énième coup de la massive arme, Edouard partit à l’assaut de son compagnon. Il diminua d’un coup la distance entre les deux, le forçant à être sur la défensive. Bien que massif, il était vif, esquivant les coups d’Edouard et réussissant même sous la pression à lancer sa hache pour sortir des dagues pour reprendre le combat. Ce battant maintenant pratique aux poings autant qu’avec ses dagues, Sieg augmentait la pression sur son adversaire. Cependant, ce dernier était déterminé à ne pas perdre. Les deux protagonistes s’élancèrent l’un contre l’autre, s’échangeant coup pour coup sans être capables de prendre l’avantage. Étrangement, le jeune Traqueur avait de moins en moins d’énergie, alors que son adversaire avait l’air d’en avoir toujours autant.

Edouard connaissait bien les trucs de son ami et il savait bien comment il pouvait être une plaie si on le laissait faire : il finirait par l’épuiser et le vaincre en même temps. Décidant de se venger pour une fois, il essaya de canaliser une pointe de magie. Ce ne fut pas évident! Siegter ne lui laissait aucune chance de le faire calmement. Alors, sur la défensive et sous une avalanche de coups, évitant nombre de petits parasites, Edouard réussit à se rendre au sommet de sa tour où il put enfin canaliser. Envahit par la douce sensation de pouvoir, même avec si peu d’énergie, le jeune Traqueur eut une violente envie de canaliser de toutes ses forces. Si seulement… si seulement… il pouvait… Se reprenant instinctivement, il modela le pouvoir dans la forme qu’il voulait et profitant des mouvements agressifs de son adversaire, Edouard attacha un filament de magie après Siegter quand celui-ci le chargea une énième fois. Après le premier échange, sans même que le massif guerrier le remarque, le jeune homme put commencer son plan. Il imagina un double de lui-même, magnifique évidemment, et il lui fit prendre sa place devant les yeux de Siegter.

Heureusement pour lui, il réussit à avoir l’énergie de soutenir les assauts de Siegter avant de flancher. Doucement, Siegter se détourna de sa cible pour affronter le double. Edouard se dépêcha : il n’avait pas assez d’énergie pour imiter les bruits d’un vrai duel. Au moment où son adversaire remarquait la supercherie, son arme ne rencontrant plus aucune résistance, le jeune Traqueur lui asséna un coup du plat de sa lame derrière son cou épais, mettant fin au duel. Du moins, Edouard l’espérait, aussi épuisé fût-il. Or, l’énorme combattant se retourna et il marcha vers son adversaire, un sourire mi carnassier mi-amusé sur les lèvres. De désespoir, Edouard leva les mains dans un signe défensif et s’essayant, il ordonna :

- Non, Sieg! C’est assez. J’ai gagné.

- Tu as triché, l’accusa son interlocuteur en souriant.

- C’est toi qui as commencé, lui répondit Edouard.

L’interloqué ne répondit pas. À la place, il s’esclaffa bruyamment avant de donner une bonne tape dans le dos de son ami, bon joueur. Ce dernier put enfin respirer librement et prendre une longue expiration : le combat était définitivement terminé. Trois autres jeunes hommes vinrent rapidement les rejoindre, les félicitant pour le duel ou pour les taquiner sur leurs manies. Edouard se trouva d’abord face à Gunter, un homme plus vieux que lui, une demi-tête plus petite et aussi proprement rasé du crane que de la barbe. Il lui dit, une lance et un bouclier à la main :

- Est-ce que c’est enfin à mon tour?

- Pardon? répondit le Jeune Traqueur qui demandait à avoir plus d’explications.

- Nous ne sommes quand même pas pour te laisser aller voir cette Lilianne, lui expliqua Siegter de sa puissante voix. Une fois, c’est assez. Il ne faut jamais retourner vers les femmes qu’on a déjà séduites.

- Mais lâche-moi avec ça, s’exaspéra Edouard. J’ai gagné, je fais ce que je veux.

- Pas si Gunter veut t’en empêcher à son tour, lui répondit Siegter.

Edouard regarda le dénommer, suppliant. Il avait besoin de repos et il n’avait pas envie de se battre encore pour cette raison. Gunter le regardait avec un grand sourire. Il semblait y prendre beaucoup de plaisir. Il dit, prenant tout le monde à contrepied :

- Mais je n’ai aucune raison. Je veux juste me battre un peu. C’est tout.

Le jeune Traqueur s’esclaffa à son tour : il était tellement soulagé de ne pas avoir de second duel à faire. Par contre, Siegter semblait beaucoup moins heureux de cette réponse et il interloqua Gunter semi-outré, semi-amusé :

- Tu n’es pas censé être de mon côté?

- Bien, commença le lancier, ça pourrait être pas si mal au final.

- C’est une erreur, Gunter, corrigea Siegter, Edouard va faire une énorme erreur.

- Mais lâche-moi, demanda le nommé, tu ne le sais pas.

- Mais je vais te le rappeler, lui répondit Siegter avec un massif sourire,

Edouard savait que son ami tiendrait parole et qu’il allait tout faire pour lui rappeler sa mise en garde. Dans tous les cas, cela allait dans l’hypothétique et le futur. Donc, ce serait son futur lui qui aurait la charge de s’occuper de cette tâche. Pour l’instant, il avait une demoiselle à conquérir, ou à reconquérir, et personne pour se mettre dans son chemin! À ce moment, Jora se mêla de la discussion :

- Au juste, Ed, est-ce que tu te souviens de comment se fut avec Lilianne?

- Je… commença le jeune Traqueur avant de s’arrêter pour réfléchir.

Il n’en avait pas vraiment de souvenir. Il était sûr que ce devait être un concours de circonstances selon lui, mais il ne se souvenait pas pourquoi ils avaient arrêté de se parler. Il admit un peu à contrecœur avec un sourire nerveux :

- Plus ou moins, mais sûrement que rien de très grave n’est arrivé…

Les quatre autres hommes eurent la même réaction découragée en même temps, surprenant leur ami. Ce dernier ne put s’empêcher de demander des explications. La dernière personne lui répondit:

- Ça serait bien que tu t’en souviennes.

- Et pourquoi cela, Armand? demanda Edouard sur la défensive.

- Car elle, elle se souvient surement de tes actes mieux que toi, répondit Armand serein.

Une longue crinière et une barbe finement découpée encadraient un visage rond toujours positif. Armand était un bel homme au regard jovial. Edouard expira un petit moment avant de répondre :

- Vous êtes tous contre ma décision, n’est-ce pas?

- C’est une mauvaise idée, exprima Siegter.

- Tu risques de te trouver dans le pétrin, insista Gunter.

- Tu ne fais pas l’effort de te souvenir du passé, ajouta Jora.

- Tu n’y as pas suffisamment pensé, compléta Armand.

- Vous êtes désagréables quand vous voulez, leur répondit Edouard avec un sourire.

Il savait que ses amis n’agissaient pas dans le but de lui rendre la vie pénible. Ils avaient de bonnes intentions. Toutefois, il avait quand même l’intention d’aller à l’encontre de la jolie Lilianne. Arrivera ce qui devra, il s’arrangerait à sa façon au final. Elle le regardait dernièrement d’une façon qu’il ne pouvait résister. Par contre, par amour propre, il voulut convaincre ses amis un petit peu. Ainsi, il mit une autre idée en comparaison :

- Je pourrais toujours aller à l’encontre de Selena ou de Frida si vous êtes tant en désaccord pour Lilianne.

- Préfère Frida à Selena, répondit Jora calculateur. Tu risques un couteau dans les côtes si tu courtises Selena. Frida est moins dangereuse.

- Je continue de dire que ce sont de mauvaises idées, ajouta Siegter. Rester en vie est plus important qu’une donzelle.

- Vous êtes… commença Edouard dans un soupir, mais il fut coupé par l’ouverture des portes de la forteresse.

Une petite roulotte venait de franchir les portes et une dizaine d’individus s’amassaient autour immédiatement. En grande partie des serviteurs, il se trouvait aussi Ingmar, le Maitre de l’endroit. Les cinq garçons en arrivèrent instinctivement à la conclusion que ça ne pouvait pas être n’importe qui. Maitre Ingmar accueillait rarement les visiteurs directement à la porte. Alors, sans vraiment se concerter, les cinq hommes se rapprochèrent pour mieux les voir. Il était deux hommes, un était près de leur âge, alors que le second avait l’air d’avoir la mi-trentaine. Le plus jeune avait besoin de s’appuyer sur son aîné pour avancer : il semblait dans un état épouvantable. Edouard reconnut l’un des visages, celui du plus jeune, mais son nom lui échappait. Par contre, le second ne lui disait rien. Il se tourna vers Jora et celui lui répondit immédiatement :

- C’est Lumi, un apprenti qui était ici avec nous, et son maître, Thomas, l’éclair.

Edouard fut surpris par les connaissances et lui renvoya un regard rempli d’interrogations. Jora lui sourit en retour avant de répondre :

- Au contraire de toi, je vais à la rencontre de nos aînés et je n’essaye pas de séduire la moindre femme qui croise mon chemin.

- Tu ne sais pas ce que tu manques, lui répondit Edouard en souriant.

Il retourna son attention sur les deux hommes. Il avait déjà vu Lumi, mais celui-ci s’entrainait rarement avec eux. Il avait toujours été beaucoup plus isolé et il avait toujours semblé malade. Par contre, même s’il n’avait jamais rencontré Thomas, il le connaissait de réputation : c’était l’un des six Éléments, celui du nord. Guerrier immérité ayant affronté son lot de danger, possédant la confiance du grand Nirk et travaillant aussi fort que tous les Traqueurs sous ses ordres, il était souvent cité comme un exemple dans l’ordre. Cet étrange duo intrigua énormément Edouard et il était curieux de savoir s’il serait capable d’avoir un entretien avec le fameux personnage. Il pourrait en apprendre beaucoup, dont ses raisons d’avoir choisi un tel apprenti…

* * *

Lumi reprit connaissance dans un environnement qui lui était familier, même s’il n’aurait pas pu dire où il était exactement. Dans la forteresse surement, mais comme celle-ci était très grande, il n’aurait pu dire où. Au-dessus de sa tête se trouvait un triste plafond de pierre grise, mais un flot continu de lumière s’infiltrait dans l’endroit. En tournant la tête, il put voir deux fenêtres dans le mur. Elles étaient grandes ouvertes, permettant d’admirer le ciel bleu. Ainsi, il ne devait pas être très loin de la cour. Par contre, cela ne l’avançait guère… En tournant sa tête l’autre côté, il eut un choc. Un jeune homme était assis à ses côtés en lisant un livre qu’il ne pouvait voir le nom. Celui-ci semblait imberbe, des cheveux châtains et courts, des traits fins et un regard qui semblait pouvoir passer de l’amusement au sérieux le plus mortel. Lumi crut se rappeler l’avoir déjà vu. Il crut même se rappeler qu’il s’appelait Edouard. Il avait une forte réputation dans la Forteresse : autant trouble fait que travaillant.

Lumi savait qu’il ne pourrait pas rester couché éternellement, mais son ventre douloureux ne l’incitait pas à l’action. En plus, il était nerveux de savoir la raison de la présence d’Edouard dans cette pièce. En y repensant bien, Lumi devrait se demander pour quelle raison il était lui-même dans cette pièce. Il ne s’en souvenait pas! Prenant une longue respiration silencieusement, il s’assit dans son lit. Presque immédiatement, Edouard referma son livre en disant :

- Il était tant que tu te lèves. Fais presque deux jours que tu dors comme une grosse limace!

- J’ai… J’ai dormi pendant deux jours? Ne put que répondre Lumi qui était aussi surpris du contenu que de la façon de transmettre le message de son interlocuteur.

- Et oui! commença l’homme plein d’énergie. Tu as quasiment que dormi depuis ton arrivée, mais en passant, je me présente, je m’appelle Edouard.

-Enchanté… Lumi, répondit ce dernier.

- Tu dois te demander la raison de ma présence, dit Edouard qui exprimait une évidence.

Lumi acquiesça. C’était une drôle de façon de se réveiller et il avait beaucoup d’interrogations, mais il hésitait à les poser. Edouard continua :

- J’ai accepté de rendre service à Thomas en faisant le guet pour savoir quand tu te réveillerais : il tient vraiment à s’assurer de ton bien-être. Je devrais ajouter que ma curiosité m’a un peu poussé : j’étais curieux d’en savoir plus sur l’un des jeunes Traqueurs que j’ai parfois côtoyés et qui soudainement se retrouve l’infirmerie. J’aurais aimé avoir la possibilité de discuter avec Thomas plus longuement, mais peut-être que cela arrivera plus tard. Certains diraient que c’est une façon de m’éviter des problèmes. (Lumi plissa le regard d’incompréhension) Mais ce n’est pas tant important dans le présent!

Lumi ne comprenait pas trop, mais il trouvait son interlocuteur amusant et bavard. Il était surpris qu’il désire le rencontrer. En même temps, il en était content. Il avait assez peu de personnes de son âge dans son entourage. Alors, pouvoir discuter avec Edouard réchauffait sa journée. Ainsi, il posa une question à Edouard :

- Que désires-tu discuter avec Thom?

- J’aimerais en savoir plus sur la vraie vie d’un Traqueur, expliqua Edouard. Que font-ils dans leur temps libre, les avantages, les devoirs, les contraintes et les responsabilités des rangs et d’autres questions? Je suis curieux de rencontrer et de voir l’un des hommes importants de l’Ordre.

- Tu risques d’être déçu, répondit énigmatiquement Lumi.

- Mais d’être surprit, commença Edouard en souriant, j’aimerais bien savoir pourquoi vous êtes tous les deux ici?

- Je… hésita Lumi. J’ai… Je suis tombé très malade lors de ma dernière mission. J’avais… et j’ai encore besoin de repos. Alors, Thomas a décidé de me ramener à la Forteresse.

- Vous ne pouviez pas le faire plus près d’où vous étiez ? Demanda Edouard le regard perplexe. Tu sembles toujours en assez piteux état.

- Oui, on aurait pu ne pas revenir, expliqua Lumi, mais Thomas désirait que nous soyons ici quelque temps pour être présent pour l’évènement prochain.

- C’est-à-dire? demanda Edouard.

- L’arrivée de l’apprenti de Maître Nirk, énonça Lumi.

- Ah! Ça! s'exclama brièvement le jeune homme bien portant avec une pointe de mépris.

Lumi était surpris par réaction de son interlocuteur. Il n’était pas au courant de ce que pensaient les autres Traqueurs de cet apprenti et il n’avait même pas pensé à le demander à Thomas. L’apprenti devait avoir du potentiel pour avoir été pris sous la tutelle du Maitre de l’Ordre. Il ne devait pas être complètement mauvais, mais désirant savoir, il demanda:

- Est-ce qu’il y a un problème avec lui?

- Disons que, même si je ne l’ai pas rencontré, ça réputation est un peu trop omniprésente entre les membres de l’Ordre et j’en ai plus que marre d’entendre parler de lui, expliqua Edouard avant de répondre au plissement d’yeux de Lumi. Même s’il n’est que l’apprenti de Nirk, tout le monde le voit comme son successeur assuré même si aucun d’entre eux ne l’a jamais vu. Il n’y a presque aucun Traqueur qui a eu la chance de le rencontrer. Donc, personne ne sait rien sur lui. Pourtant, tout le monde le voit comme le prochain successeur. Je trouve qu’il y a beaucoup de hâte, alors qu’il y a d’excellents candidats en lice. Je reste curieux de voir qui est ce fameux jeune homme. C’est seulement ensuite que je déciderais s’il a ce qu’il faut pour diriger nos membres.

Lumi ne répondit pas, mais il n’était pas en désaccord avec Edouard. L’apprenti aurait à faire ces preuves avant de pouvoir mériter le poste de Nirk. Par contre, à l’opposé de son interlocuteur, Lumi avait hâte de rencontrer ce mystère. Cet apprenti devait être un cas intéressant. Être resté caché aussi longtemps, il devait avoir quelque chose de différent!

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