Le Maudit

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Condamné par le passé,
Des évènements imposés,
Il n’est responsable de rien,
La poupée du destin.

Au coin de deux sombres ruelles, pataugeant dans les semi-eaux, semi-neiges stagnantes putrides et répugnantes, il se demandait s’il devait suivre les deux hommes devant lui. Il ne sentait pas extrêmement bien dans cet endroit aux murs hauts qui bloquaient la plupart des rayons du soleil et où s’empilait des tonnes de détritus. En plus, les deux individus en question n’inspiraient aucune confiance. L’un était énorme et massif, tellement de muscles qu’il semblait pouvoir déplacer une échoppe, ou, du moins, un gringalet comme lui, d’un coup de main. Ses bras nus laissaient voir de nombreuses cicatrices et son visage avait l’air de tout, sauf de vouloir échanger des potins amicalement ou d’avoir une discussion intime. Le second aussi avait une apparence menaçante, mais différemment. Il était incapable de discerner le moindre détail de l’homme. Il avait une taille moyenne, quelque peu voutée et d’une corpulence moyenne. Tout était caché par une énorme burne noire et une capuche tout aussi noire.

Les deux hommes discutaient tout bas. Si bas que le gringalet était incapable de comprendre ce qu’ils pouvaient bien dire. Pourtant, il devrait essayer. On l’avait chargé de découvrir ce que le géant avait comme but, mais présentement, ils auraient pu parler d’acheter des vases ou des petites fleurs, comme ils auraient pu parler d’assassiner le duc. Le gringalet n’aurait pas pu deviner. Prenant son courage à deux mains, il commença à avancer subtilement. Alors qu’il prenait le premier pas, une voix d’homme se fit entendre au-dessus de son oreille :

- Doucement Lumi. Il n’y a rien pour te cacher ni pour te dissimuler. Ils te verront dès le premier tournant.

La voix, presque une brise, était chaleureuse et un point directif. Or, le dénommé Lumi s’arrêta immédiatement, son cœur s’arrêtant presque en réalisant les conséquences possibles. Sans cette voix, il serait soit mort, soit dans une fâcheuse position. Expirant longuement et essayant de calmer ses nerfs, il se tourna vers la provenance de la voix. Derrière lui se trouvait un homme d’une trentaine d’années, souriant, les traits semblant toujours joueur, des yeux marron doux et une crinière de cheveux presque toujours en bataille. Lumi était porté à l’écouter l’aveuglette. Son mentor, son guide, son ami, il représentait beaucoup de choses pour le jeune homme. Or, celui-ci demanda :

- Alors, qu’est-ce qu’on fait, Thomas?

- On pourrait les suivre, chacun un, quand ils se sépareront et essayer de comprendre ce qu’ils préparent chacun? proposa l’interloqué en souriant.

- C’est toi qui t’y connais le mieux, concéda Lumi.

- Tu vas prendre l’énorme masse de muscle et je prends le petit encapuchonné, imposa l’aîné d’un sourire désarmant.

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée… tenta de dire Lumi.

Or, Thomas lui répondit par une simple grimace, mais son regard avait perdu toute chaleur. Il fixait les deux hommes, dans l’ombre, prêt à bouger au premier instant. Un prédateur en chasse. Lumi qui retourna ses yeux sur la scène n’était pas capable d’éprouver la même chose que son mentor. Il avait peur de ce qu’il pourrait arriver. Soudainement, les deux hommes suspects se séparèrent et avec une petite tape dans le dos, Thomas fit de même, s’évaporant quasiment dans les ombres. Lumi hésita quelques instants avant de suivre le colosse. S’assurant de rester caché, il faisait très attention en avançant : la volumineuse masse humaine se retournait souvent, craignant visiblement d’être suivie. Le chasseur faisait très attention pour ne faire aucun bruit, la peur au ventre. Pourtant le colosse, lui, ne ralentissait nullement. Rapidement, Lumi fut obligé de prendre des risques et de faire quelques acrobaties pour réussir à suivre le rythme.

Le cœur du chasseur battait si fort la chamade, Lumi se demandait si on ne pouvait pas en entendre le son étouffé. Il espérait que cela ne le trahirait pas… Il suait abondamment, sur les nerfs, prêt à s’arrêter aux moindres moments que le colosse risquait de se retourner. Pendant ce qui lui sembla des minutes et des minutes, presque des heures, il suivit l’homme dans le dédale de ruelles, voyant à peine où il mettait les pieds, tournant et tournant un nombre incalculable de fois. Celui-ci semblait presque tourner en rond. Lumi se posa plusieurs fois la question à savoir s’il n’avait pas déjà vu cette caisse à demi fracturée. Perdant finalement connaissance d’où il était, il vit le colosse tourner sur une des rues achalandées de la cité. Lumi se dépêcha de tourner le coin, craignant de perdre sa proie. Or, en arrivant sur l’avenue, il fut pris d’étourdissement. La lumière du soleil le frappa de plein fouet, le hurlement de la foule lui envahissant les oreilles.

Se reprenant rapidement, il put voir sa cible se déplacer dans la foule, se fondant plus ou moins tant il était massif. Lumi alla pour repartir après, désirant se camoufler dans la masse de monde quand une énorme explosion fit vibrer l’air ambiant, paralysant toute vie aux alentours. Alors que la confusion régnait dans la ville qui reprenait son cours, le colosse partit en courant, bousculant tout le monde sur son passage. Encore confus, Lumi suivit son mouvement, se déplaçant dans son sillage de bousculade. Les citoyens étaient au bord de la panique, se questionnant ardemment sur ce qui venait de se passer. La cohue se faisait de plus en plus rude entre les habitants : les gens se poussant pour mieux voir ou pour mieux s’écarter. Les passants étaient de plus en plus rudes et le chaos s’accentuait. Lumi espérait que Thomas était correct de son côté.

Soudainement, le colosse se précipita dans une ruelle, renversant deux passants crasseux dans le mouvement. Lumi n’hésita pas deux secondes et le suivit, tournant au même coin quelques secondes après. En tournant, le noir et une douleur au visage se firent : Lumi avait l’impression d’avoir percuté un énorme rocher. Étalé de tout son long sur le sol, dans un léger état de confusion, il voyait un peu flou. Il cherchait à comprendre ce qu’il se passait. Sa tête tournait dans tous les sens à la recherche du coupable. Soudainement, une voix puissante s’entendit :

- Alors, c’est toi le petit rat qui me suit depuis un bon moment!

Lumi sentit qu’on le levait du sol d’une main et finalement, il put voir le coupable. L’énorme brute qu’il suivait le tenait fermement… Et il n’était pas seul… Autour du colosse, il se trouvait trois autres géants à l’allure menaçante. Trois mastodontes prêts à écraser ce petit marsupial, marsupial qui ne pouvait s’empêcher de sourire. Il était dans une très étrange posture et il se trouvait un peu bête. Il se sentait devenir rouge sous le regard menaçant des quatre hommes… ce n’était vraiment pas sa meilleure journée… Le colosse continua :

- Rudfert savait que toi et ton ami nous suivaient. L’explosion doit signifier que ton ami est mort.

Les yeux de Lumi s’écarquillèrent sous la surprise : celle qu’ils avaient été découverts et celle que Thomas puisse avoir été blessé. La première était plausible, mais il ne pouvait pas croire la seconde. Thomas était un pilier de l’Ordre et un guerrier hors du commun. Il ne pouvait pas être mort! Quoique… il lui avait si souvent dit que la moindre erreur pouvait être terriblement couteuse. Personne n’était invincible… Ça n’allait vraiment pas très bien… Son interlocuteur continua :

- Par contre, Rudfert serait très curieux de savoir qui vous êtes, toi et ton ami.

Soudainement, les brutes se firent plus menaçantes, ils souriaient de toutes leurs dents, comme des prédateurs prêts à fondre sur une proie. Lumi avait de moins en moins de confiances. Pire encore, son ventre se mit à lui faire extrêmement mal. Ça arrivait… La souffrance commençait à grimper quand le colosse l’envoya percuter un mur d’un simple lancé. Le coup le laissa coi de surprises et de douleurs. Le mur était solide… et son ventre se révoltait encore plus... Il vit ses quatre ennemis s’approcher et commencer à frapper dessus. Ce protégeant d’une main la tête et d’une seconde le ventre, Lumi fit de son mieux pour recevoir les coups. La douleur augmentait… une tornade de feu lui brûlait les intestins, s’acharnant à ne pas laisser le moindre endroit sans douleur.

Subitement, ils s’arrêtèrent. Le corps du petit rat était douloureux : les quatre hommes n’y avaient pas été de mains mortes… Ses intestins lui brûlaient l’estomac… pour le meilleur ou pour le pire… Ce qui semblait être le chef, le premier colosse, se pencha sur lui. Lumi se sentait de moins en moins bien : le souffle pestilentiel sur son visage et sa peur au ventre lui coupaient sa respiration. Il sentit des postillons quand l’homme lui parla :

- Es-tu prêt à parler, Vermine? Je suis curieux de savoir pourquoi tu me suis…

La douleur dans le ventre de Lumi atteint son paroxysme : sa malédiction était prête… et particulièrement pénible... Le colosse prit le temps de soulever la cadavérique Lumi avec une seule main. Il regardait sa victime comme un petit rat : tellement de mépris qu’il aurait pu le transformer en vermine. Son tortionnaire lui posa une question, mais il ne comprit rien. La tête lui tournait et un léger brouillard se formait dans ses pensées : il se sentait de moins en moins bien… Le colosse posa une deuxième fois sa question, mais Lumi aurait été incapable de dire ce qu’elle était. La patience du géant céda et il se prépara frapper. Au même moment, sa cible lui attrapa le bras. Sur le coup, rien ne se produit. Aucun vent et aucun bruit ne dérangeaient le silence. Même la brute avait cessé de bouger. Son visage était vide de toute expression.

Ses compagnons l’interloquèrent, surpris de son inaction. Aucun n’aurait pu dire ce qu’il se passait. Ce calme en était inquiétant. Lumi non plus n’était pas tout à fait sûr, mais il savait que ce ne serait pas particulièrement sympathique. Soudainement, tout se mit à dégénérer. Le chef du groupe semblait flétrir sur place : ses muscles fondirent, ses cheveux perdirent leur couleur, sa peau se ratatina. Les trois larbins écarquillèrent les yeux de surprise et de peur devant ce spectacle surnaturel. Rapidement, il ne devient qu’un cadavre ambulant et il s’effondra, lâchant Lumi qui atterrit debout, une nouvelle force en lui. Une dangereuse aura émanait de son être, une aura vermeille dégageant un désir de sang. Les trois brutes restantes sortirent lames et bâtons, tentant vainement de rependre courage en eux-mêmes.

Son ventre dans une tempête de feu, Lumi les défiait du regard, attendant de voir comment ils réagiraient. Pleins d’incertitude, leur regard dans toutes les directions, branlant par avant et par en arrière, ils semblaient sur le point de vouloir partir. Or, alors que Lumi pensait pouvoir se calmer, l’un d’entre eux lui fonça dessus, l’arme levée, les yeux fous et en criant pour s’encourager. C’était un colosse blond avec ce qui semblait être un nez cassé à plusieurs reprises. Esquivant sa lame à la dernière seconde, Lumi posa sa main doucement sur son bras, comme une caresse. Le blond cessa de bouger presque immédiatement. Encore plus rapidement que son chef, celui fondit devant Lumi, s’effondrant à genoux avant de s’affaisser complètement. Les deux derniers n’eurent plus aucune hésitation : ils s’enfuirent sans jamais demander leur reste. Dans cette allée, il se trouvait un démon sous forme la forme d’un homme cadavérique.

Vérifiant qu’il n’y avait plus de menaces autour de lui, sa tension s’envola. Le combat était terminé et malheureusement, la mission était un échec constata Lumi en reprenant pleinement connaissance. Thomas serait déçu… Soudainement, le maigrichon s’écroula violemment. La douleur dans son estomac était devenue insoutenable. On aurait dit que les enfers se déchainaient dans son estomac, que les dieux jouaient à faire bouillir ses sucs gastriques, que son intérieur allait exploser en une tempête de feu. Pendant ce qui lui sembla des heures, il se trouva en position fœtale, s’agrippant à son estomac, gémissant de douleur. Il était absolument incapable de réfléchir ou de bouger. Tout son être était possédé par son estomac.

Peu à peu, il reprenait conscience de son environnement, mais il était encore incapable de bouger. Il sentait l’eau boueuse d’un ruisselet sur son visage, une pierre sous ses côtes, l’odeur fétide des déchets oubliés à périr dans le noir de la ruelle. Soudainement, il entendit le frôlement de pas dans la ruelle, comme si quelqu’un glissait tranquillement. Il remarqua un souffle calme et contrôlé : la personne ou la chose ne semblait nullement effrayée à l’idée de montrer sa présence. En fait, il percevait pratiquement l’amusement caché dans ce souffle. C’était peut-être Thomas? « Non, il ne s’amuserait pas à me faire peur… pas dans mon état… », se répondit à lui-même Lumi en respirant difficilement. L’inconnu parla, mais pour lui-même. Sa voix était amusée tout en étant en même temps glaciale :

- Mmmm… Un jeune homme maigrichon capable de vaincre des colosses expérimentés. Un autre capable de ravager le monde par le feu et les éclairs. Il semblerait que j’aie attiré l’attention d’un Ordre particulièrement dangereux dans ce royaume. Les choses risquent de devenir intéressantes beaucoup plus rapidement que prévu. (L’inconnu ricana tout bas) Le jeu est déjà commencé.

Lumi comprit rapidement que la personne à côté de lui devait être Rudfert. La peur s’agrippa à lui, lui tordant encore plus l’estomac. Thomas était supposé lui courir après et voilà qu’il était à côté de lui… Le jeune homme tenta de se concentrer, mais la douleur dans son estomac explosa à nouveau. Elle fut telle que Lumi se mit à cracher du sang. Il était à bout de forces et l’ennemi à ses côtés. Il ne pouvait rien faire… L’inconnu dut remarquer que Lumi était conscient de sa présence, car il vient s’accroupir devant son visage. Sa capuche relevée empêchait le jeune homme plus ou moins complètement conscient de pouvoir discerner ses traits. Par contre, il avait remarqué son regard. Un regard qui, peu importe le ton de sa voix, ne changeait jamais. Le regard froid et métallique d’un homme prêt à tout pour arriver à ses fins. Il dit sur un ton amusé :

- Ne t’inquiète, petit rat, je ne suis pas ici pour t’achever. Nous rediscuterons de cela un autre jour, quand tu pourras me montrer comment tu as tué mes hommes. Entre temps, je vais te laisser un petit message pour tes maîtres.

Alors que Rudfert lui murmurait le message, les yeux de Lumi s’écarquillèrent de surprises. Il n’aurait pas pu dire le sens du message, mais il se força à le retenir. Il était sûr que celui-ci aurait un sens pour les bonnes personnes. Alors, au prix de sa propre santé, il retient le message, mais il en cracha du sang pour payer. Soudainement, des pas de course se firent entendre dans la ruelle. L’homme arrêta de parler et il leva le regard. Lumi l’entendit avoir un reniflement dédaigneux, couper dans son discours. Or, sans un mot, celui-ci disparut alors que les pas devenaient de plus en plus proches. Presque immédiatement après, Thomas se trouva agenouillé à ses côtés, le visage inquiet. Lumi remarqua qu’il avait une entaille profonde au-dessus du sourcil gauche d’où coulait un flot continu de sang. Le jeune homme ne trouvait pas l’éclat espiègle habituel, mais il était soulagé de voir son aîné sain et sauf. Son mentor lui demanda :

- Est-ce que tu vas bien, Lumi?

Ce dernier essaya de parler, mais il fut incapable d’émettre le moindre mot. Un long gémissement s’échappa de ses cordes vocales au moment où il s’agrippa l’estomac. Ce dernier lui ravageait encore plus l’intérieur. Il cracha une nouvelle fois du sang et il aurait été bien peiné de pouvoir dire ce qu’il se passait. Il devint confus et le délire s’agrippa à son esprit, essayant d’oublier sa souffrance. Il crut même se sentir s’enfoncer vers les entrailles de la Terre avant de perdre connaissance.

* * *

Lumi se réveilla dans une pièce à moitié éclairée par le soleil orangé du crépuscule. Une fenêtre se trouvait à sa gauche et il pouvait voir l’obscurité envahir les cieux peu à peu. Tout ce qu’il voyait d’autre était le vieux plafond en bois. Le silence régnait autour de lui. Il avait chaud sous les nombreuses couvertures qui le recouvraient. Il essaya de bouger, mais la douleur le paralysa. Il recommença. Le résultat fut pire : une longue quinte de toux le pris : il cracha encore du sang. Tout d’un coup, il sentit une main sur son épaule. Seulement capable de tourner les yeux, il vit que Thomas se trouvait à ses côtés, le visage toujours aussi inquiet, la plaie refermée. Quand leurs yeux se croisèrent, l’aîné fit un sourire à son cadet. Il émit son soulagement immédiatement après :

- Tu es très faible, évite le moindre effort et repose-toi. Ton corps ne supportera pas grand-chose pour l’instant, mais je suis content de voir que tu es réveillé.

Lumi acquiesça faiblement. Il avait même de la difficulté à parler… C’était pareil à chaque fois…bel et bien maudit... Au moins, il était encore en vie... Thomas continua :

- Il est dommage que nous ayons échoué dans notre mission. Me faire repérer comme un débutant pendant ma filature, mais au moins, nous sommes en vie!

Lumi savait que ce n’était pas un complet échec. Il avait un nom, une suspicion et un message à transmettre. Décidé, le faible jeune homme se força à le faire :

- Tho…Tho…Thomas?

- Ne te force pas, se précipita Thomas soucieux.

Son visage ne ressemblait à rien que Lumi avait vu chez son mentor et cela le frustrait pour une raison qu’il n’était pas encore sûr de comprendre. Or, il n’était pas le temps de se laisser abattre et Lumi recommença :

- Tho…mas? L’ennemi… nous… attendait… il savait… notre présence… depuis… le début…

Les yeux de Thomas s’écarquillèrent en écoutant : était-ce l’effort surhumain de Lumi ou l’idée que l’ennemi avait un pas d’avance sur eux? Peu importe, le jeune homme continua :

- Rudfert… l’homme… encapuchonné… il m’a transmis… la moitié… d’un message… (il prit une pause pour prendre une longue inspiration) : le dragon… n’abandonnera jamais… cette terre et… il brûlera… tout… il a arrêté ici… juste avant… que tu arrives…

L’effort que venait de faire Lumi lui avait coûté ces seules forces. Sa respiration était difficile, son estomac grondait et il était en nage sous les draps. Par contre, le message intrigua fortement son aîné qui se mit à répéter les paroles leur cherchant visiblement un sens. Ainsi, pendant un instant, Lumi se trouva seul avec son corps meurtri et douloureux. Son estomac prenait de plus en plus de place dans son esprit et il lui fallait faire un énorme effort pour s’empêcher de gémir. La tempête n’était pas encore terminée… Finalement, Thomas haussa les épaules et il enchaîna :

- Je ne pourrais dire le sens avec certitude, mais je vais le garder en tête. Cela nous donnera peut-être un indice comme ce nom : Rudfert, n’est-ce pas? Du moins, peut-être que nous gagnerons quelque chose dans cette catastrophe…

L’inquiétude s’envola un peu du visage de son mentor. Il semblait soudainement un peu moins soucieux. La lueur espiègle dans son regard revient même quand il continua :

- Par contre, jeune homme, je t’apprends que tu retournes à la Forteresse. Tu as besoin de repos et de t’entrainer avec les armes. En plus, celle-ci va recevoir un visiteur important et j’aimerais vraiment que tu fasses sa connaissance. Tu vas voir, ce sera une belle tornade en approche.

En regardant le sourire de Thomas, Lumi n’aurait su dire si c’était une bonne chose ou une très mauvaise chose que le passage de cette tornade dans sa vie. Alors qu’il allait pour y songer, l’orage dans son ventre se réveilla et une nouvelle quinte de toux le prit avant que la douleur ne l’emporte dans les limbes de l’inconscience.

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