Chapitre 4. Explications.

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(Point de vue d'Evan.)

Je l'ai vue dégringoler précipitamment de l'arbre dans lequel elle avait grimpé. Nous l'avions appelée car nous ne la voyons plus. Avec effroi, j'ai assisté à sa chute, impuissant. Quand elle a fini sur la branche, celui qu'elle a nommé Arkanir est allé la chercher. Il l'a portée puis installée sur sa monture. Le reste du trajet jusqu'au village s'est fait dans le silence. La sentinelle a parlé avec Arkanir, ils nous ont pointés du doigt elle et moi. Malgré une certaine réticence ils m'ont fait entrer. Plusieurs fois ils m'ont nommé Norié mais je ne sais pas ce que ça signifie. Ils m'ont mis dans une cabane où je suis resté assis dans une terre noire et meuble. La porte constituée de feuilles et de bois, laissait passer la lumière et me montrait ainsi que l'on me surveillait. Pendant le temps où je suis resté enfermé, les deux soleils ont eu le temps de se coucher. Cela correspond à un jour, puis enfin, une jeune fille à la peau jaune et noire avec des cheveux blancs m'apporta un panier de fruits en me lançant un regard assassin. Un autre soleil se couchait quand une femme rouge et grise avec des cheveux roses fluorescent entra. Elle mit son index armé sur sa poitrine et prononça le mot suivant :

— Watie.

Puis sans me laisser le temps de dire mon nom, elle dit son nom, entremêla ses deux index et dit << Énokiera >>. Je n'ai pas compris ce qu'elle a voulu me dire mais je pense qu'elle est liée par je ne sais quel moyen à Énokiera. J'ai hâte de la revoir, savoir si elle s'est remise sa chute. Je souhaite comprendre ma situation. Watie, qui a les mêmes yeux si particuliers de mon amie, me prend la main et la tire pour que je me lève. Comme si elle répugnait à me toucher, elle attrape ma manche et me tire derrière elle. Je n'admire pas le village, bien trop absorbé par la marche rapide de Watie que je peine à suivre. Elle nous fait traverser un pont qui débouche sur un arbre creux géant. Mes yeux s'habituent vite à la pénombre ce qui m'étonne. La première personne que je vois est Énokiera. Elle me sourit et je fais de même. Ensuite je vois cinq trônes en bois. Sur chaque siège un cercle y est sculpté. Je ne distingue pas les dessins gravés dans les cercles mais ce n'est pas ce à quoi je m'intéresse. Les personnes assises sur les trônes sont dans l'ombre. Ils ont de longs cheveux, une barbe pour trois d'entre eux et des visages ridés. J'ignore leur couleur de peau et de cheveux. Je me souviens qu'Énokiera avait parlé d'un certain Conseil, un homme sur un siège à droite me dit dans un Français approximatif :

— Norié, tu répondre à moi questions par oui ou non.

Tout le monde le regarde, surtout ses compagnons. Le silence est total. Énokiera a dit être la seule à parler la L.U. Les autres membres le questionnent dans leur langue. Il règne un grand brouhaha. Le vieux Dudullinien brandit un gros livre et parle à ses congénères, il désigne Énokiera et prononce son nom. Il parle encore. Je ne comprends pas un traître mot à ce qu'il raconte. Centimètres par centimètres je me rapproche de mon amie. Discrètement, elle m'explique que l'Ancien a trouvé son dictionnaire et a commencé à apprendre pendant sa convalescence.

— Arkanir à dit que tu m'avais frappée. Regarde.

Je retiens un cri. Son ventre est noir-violacé. Je plaque ma main sur ma bouche. Je lui pose une question qui me taraude :

_ Watie, c'est qui pour toi ? Quand elle s'est présentée elle a dit son nom et le tien et a croisé ses index.

_ C'est ma meilleure amie. Elle a deux années de plus que moi.

L'Ancien qui parle Français élève la voix et ma voisine me prévient qu'il va commencer l'interrogatoire.

— Donne ton nom.
_ Evan Delino.

_ Ta planète ?

_ La Terre.
_ Combien être vous ?

_ Horchystus ou Terre ?


Je fais simple pour faciliter le dialogue.

_ Horchystus.

_ Entre cinquantaine et centaine.

_ Bien, vous armés ?

_ Moi non, eux oui.

_ Toi agressif ?

_ Non. Moi dire pas armé.
_ Je savoir. Pour elle. Que arrivé ?
_ Elle tombé haut sur branche. Lui (Arkanir) témoin mais menteur.
_ Je décide toi innocent.

Énokiera applaudit. Je lui prends les mains et l'embrasse sur les deux joues. Elle s'adresse à l'Ancien :

— Sed euq siares eireug jiari riov nos eluep. Ruop sed snosiar seqitamolpid.

(Dès que je serais guérie j'irais voir son peuple. Pour des raisons diplomatiques.)

_ Edrocca.

(Accordé.)

L'Ancien fait un discours pour calmer les gens et expliquer que je suis réellement innocent. Énokiera écoute puis traduis un passage. << Ils ont eu la même version sans avoir de contact. J'ai parlé dans sa langue. Personne ne réfute une parole d'un Ancien. Il est innocent et libre. Il n'est ni armé ni dangereux. >> Elle ajoute que tout les deux on ira voir mon peuple.

— Tu peux te servir de ton téléphone ? Les prévenir que tu vas bien et que tu vas bientôt retourner dans ta base.

_ Je vais essayer.

Je l'aide à se relever puis l'accompagne dehors. Elle nous éloigne du village pour le silence. Je compose le numéro d'un vaisseau.

— Ici l'agent Delino. Vous me recevez ?

_ Evan ? Tu es vivant, tu vas bien ? C'est Marc.

_ Oui. Salut Marc. Écoute j'ai trouvé un peuple, je vais bientôt vous retrouver à la base avec l'un d'entre eux qui parle le Français. Évitez de chasser. Cueillez ou ramassez des fruits. Ne faites SURTOUT-SURTOUT PAS de feux.

_ OK. Je préviens les équipes. Comme tu avais disparu personne n'est entré dans la forêt.

_ N'y allez pas. Restez à la lisière.

_ OK. Je transmets. A bientôt.

_ A bientôt.

Je raccroche. Pour la ramener chez sa mère je décide de la porter. Je mets ses genoux au creux de mon coude gauche et cale le haut de son dos contre mon bras droit. Avec ma main gauche j'empêche son genou droit de glisser et avec ma main droite je bloque son épaule droite. Je marche doucement pour éviter de la secouer. Elle m'adresse un sourire reconnaissant. Elle me guide à travers le village. Je me rends compte qu'il est construit en cercle et que l'Arbre est son centre. Les maisons sont toutes construites en pilotis (sauf celle où j'ai été enfermé). Il y en a des petites et des grandes. Des fleuries, des feuillues, des simples. La maison de sa mère est feuillue et fleurie. Des feuilles rouges, violettes et des fleurs vertes, blanches, jaunes... La lisière et la forêt sont proches. Un arbre sur deux est un arbre toxique pour les animaux. Je ne pense pas que cela soit naturel.

— Énokiera, les arbres rouges, là, ce n'est pas naturel ? Et quand vous allez arriver à la lisière vous allez faire comment ?

_ Tu as raison ce n'est pas naturel. Je ne sais pas si tu as remarqué qu'il y avait des arbres entre certaines maisons.

Elle s'interrompt, une réponse.

_ Si, pourquoi ?

_ En haut il y a une maison. De sentinelle en général, car ils voient s'il y a des problèmes. Donc dès qu'on arrivera à la lisière on se mettra dans les arbres. De toute manière nous ne sommes pas immortels donc il y aura toujours des maisons de libres dans les cercles inférieurs.

_ Désolé, je change de sujet, est-ce que c'est possible de faire des prélèvements sur des plantes de ta planète ?

_ Je ne sais pas si tu peux. Attention Evan, ce n'est pas parce qu'ils t'ont dit innocent que tu es tout permis et accepté du peuple.

_ Je...

_ Essaye de rester en vie les jours qui suivent et on verra. Arkanir a des amis, et nous lui avons donné tort devant le Conseil et il a rompu la Promesse de Vérité. Donc il va avoir des problèmes, nul doute qu'il veuille te tuer.

Nous nous taisons, pendant que je réfléchis à ce qu'elle vient de me dire. Alors que je m'apprête à lui poser une question, un homme entièrement blanc, mis à part ses yeux rouges et ses cheveux mauves et vert pomme, l'aborde en Shadès :

_ Tu as un porteur ? Choisis mieux ceux que tu fréquentes. Gare à toi.

_ Kikocho, ne t'en mêle pas ! Et puis personne ici ne m'aurait ramenée chez moi.

_ Arkanir se vengera !

_ Laisse-nous !

La mère d'Énokiera arrive et me fait signe de la poser par terre. Je pose ses pieds par terre et je met ma main entre ses omoplates pour maintenir son équilibre. Énokiera s'adresse à sa mère puis à moi.

— Li tuep em retrop, ut sias. Ej nsiarevirra sap a retnom etuot elues. Viens Evan, aide-moi à monter. Les maisons en hauteur ce n'est pas pratique pour moi en ce moment.

(Il peut me porter tu sais. Je n'arriverais pas à monter toute seule.)

_ Où sont mes affaires, où vais-je dormir ?

_ Je vais demander à ma mère de les chercher. Tu dormiras chez moi ou dans ta tente.

Mon talkie-walkie vibre dans ma poche. Je laisse sa mère la monter dans son lit et je décroche.

— Allô ?

_ C'est Jared, Marc m'a dit que tu étais vivant.

_ Oui.

_ Il paraît que tu as trouvé un peuple, tu es un héros !

_ J'ai enfreint une de leurs règles alors... Ce n'est pas héroïque. Heureusement que je n'étais pas armé !

_ Ils ne sont pas pacifiques ?

_ Si mais c'est un peu complexe à expliquer.

_ Bah, quand tu rentreras tu me raconteras. Ils sont armés ?

_ Oui une arme très sophistiquée et puissante. Ils ne m'ont pas expliqué comment s'en servir, ils ne me font pas confiance. Je ne l'ai pas vue à l'oeuvre.

_ Ce n'est pas du bluff ?

_ Non.

_ Comment sont-ils ? Évolués, primaires, ont-ils des technologies ? Ont-ils des femmes et des hommes ?

_ Arrête avec tes questions ! J'ai dit que j'allais revenir ! Avec un des leurs ! Calme-toi !

_ Désolé le Français, t'es le seul à les voir et les connaître, permet-nous de poser des questions.

_ On m'appelle, désolé ! A plus !

_ Ouais c'est ça, à plus !

Il est sympathique Jared, mais j'ai du mal à cerner cet Américain (sur Terre tout le monde parle Français mais les nationalités sont conservées). Ils ont trop pris la grosse tête à gagner cette Quatrième Guerre Mondiale. Moi elle me dégoûte. En réalité, personne ne m'a appelé, je voulais juste mettre un terme à la discussion. Je m'assoie par terre, seul, et je replie mes genoux contre mon menton, mon téléphone à mes pieds. Cette posture me rappelle ma rencontre avec Énokiera, quand j'avais allumé ma lampe elle s'était mise ainsi, ses plumes et ses pieds lui laissant de l'intimité.

J'entends << Norié >> ; le nom qu'ils m'ont donné, cette fois-ci je suis réellement nommé. Je redresse ma tête à la recherche du cri. C'est la mère de mon amie, dont je ne connais pas le nom. Je crois qu'elle m'invite chez elle. Je monte l'échelle que j'ai montée un peu auparavant. Je franchis la porte. C'est comme si... c'est indescriptible ! Malgré l'absence de fenêtres et le toit fermé ; contre les intempéries, la seule pièce de vie est lumineuse. Il y a des meubles, grossièrement faits mais des meubles tout de même. Finalement c'est assez grand à l'intérieur. Ma sauveuse est allongée sur son lit et son ecchymose se voit plus qu'avant. Oh ! Comme elle doit souffrir ! Je vais à son chevet :

— Ma pauvre, comment va ton ventre ? Pourrais-tu demander à ta mère de m'apporter mon sac avec mes affaires ? Il y va de ta santé, s'il te plaît !

_ D'accord. Namam ennod iul nos cas.

(Maman donne-lui son sac.)

_ Iuo, siam ut siarruop erid lis et tialp.

(Oui mais tu pourrais dire s'il te plaît.)

Sa mère lui a répondu les mains sur les hanches. J'ai peur qu'elle dise non. Enokiera me glisse que j'aurais bientôt mes affaires. Je lui souris, reconnaissant.

_ Merci pour tout ce que tu fais pour moi. Pourquoi le fais-tu ?

_ Parce que tu es un ami.

_ Tu fais ça avec tous ceux qui viennent sur cette planète ? Ce sont tous des amis ?

_ Non, tu es le premier, c'est étrange. Peut-être parce que je t'ai rencontré par moi-même, ce n'est pas quelqu'un qui est allé vous chercher pour des raisons diplomatiques.

_ C'est vrai que tu devais juste traduire.

_ Donne-moi ta main.

Je pique un fard, personne ne m'a jamais demandé ça. Comme cet ordre est étrange... Donner ma main... Je ne comprends pas.

_ Pourquoi ?

_ Je veux juste tenir ta main dans la mienne, voir comment elle est. Ça te dérange ?

Je perds mon assurance, je bafouille :

_ E...Euh, n-n-non.

Je m'installe par terre, juste à côté d'elle et lui tends ma main droite. Puisqu'elle est allongée sur le dos elle l'attrape de sa main gauche. Elle a la peau à la fois douce et rugueuse mais c'est agréable. Elle touche mes ongles lisses, mes cinq doigts et les superpose aux siens. Ses ongles sont longs, et si mes bouts sont blancs, les siens sont bleus foncé. On dirait qu'elle s'est mise du vernis juste sur le bout des doigts. Le reste est transparent donc vert comme les miens sont roses. Elle a les mêmes lignes dans la main que moi.

Physiquement les Dudulliniens ressemblent à l'espèce humaine, juste leur couleur de peau est leur différence. Ils ont des facultés en plus, voir dans le noir, dans l'eau. La différence c'est qu'ils sont ovipares, enfin elles sont ovipares. Il y a peu de différences entre nos deux peuples. J'observe ses veines brunes qui sillonnent son bras puis son épaule, son ventre... Enokiera relâche ma main. Je me tourne en collant mon dos contre le lit. Le reste de la pièce s'offre à mon regard. Sa mère ne revient pas, sans doute des problèmes pour récupérer mon sac.

Je sens une chose peser sur ma tête. Pas besoin de la relever pour savoir que c'est sa main. Elle dessine des arabesques sur mon crâne. Plusieurs fois, je frissonne. Je ferme les paupières les rouvres, le même bloc de bois qui sert de table, les mêmes tabourets à trépied, le même autre lit à l'opposé de celui contre lequel je suis appuyé. Les mêmes accessoires en bois sur un autre bloc de bois, les mêmes tas de feuilles séparées, rangées. J'ai retrouvé ma quiétude, avec une pointe de sentiment inconnu. Elle me masse le cuir chevelu, elle ne s'arrête pas. Je ferme les yeux. Si loin des miens, si seul et pourtant je ne le suis pas. Si détendu et à la fois nerveux. Je crois que je m'endors.

Je fais un rêve qui vire au cauchemar, dans lequel je vois ma famille, non pas sur Terre mais ici, sur Horchystus. Je me tourne et me retourne mais cette planète est devenue la Terre, détruite, sale et Enokiera est une esclave. Elle détruit tout avec son arme puis elle me dit que c'est de ma faute, puis elle s'en va. Et j'ai l'impression de perdre mes parents et ma sœur une deuxième fois. Je pleure et j'ai peur, peur de mourir, peur de mourir de sa main...

Je fais un rêve qui vire au cauchemar, dans lequel je vois ma famille, non pas sur Terre mais ici, sur Horchystus. Je me tourne et me retourne mais cette planète est devenue la Terre, détruite, sale et Enokiera est une esclave. Elle détruit tout avec son arme puis elle me dit que c'est de ma faute, puis elle s'en va. Et j'ai l'impression de perdre mes parents et ma sœur une deuxième fois. Je pleure et j'ai peur, peur de mourir, peur de mourir de sa main... Je me réveille, prêt à crier, lorsque que je vois le visage de sa mère devant moi. Je recule, puis me cogne la tête. Comment ai-je pu reculer si j'étais adossé au lit de mon amie ? En fait, je suis moi-même sur un lit. Et c'est sans doute celui de sa mère car j'ai une vision différente de tout à l'heure. J'aperçois Enokiera sur le lit d'en face. Je suis en sueur. Je ne sais pas comment je suis arrivé là. Je n'arrive pas à décrypter le regard de sa mère dont je ne connais toujours pas le prénom. Je me redresse et remarque qu'elle a un plateau de feuilles avec de la nourriture. Je me sers sans un mot. Il n'y a que des fruits mais c'est délicieux. Pas de viande ni de poisson mais je le savais, pas de laitage cependant je ne pense pas qu'ils connaissent. Ils n'ont pas l'air de souffrir de carences alimentaires. D'après ce que j'ai vu ils n'ont pas d'animaux de compagnie, ou alors je n'en ai pas trouvés.

Je n'ai pas mangé depuis longtemps alors voracement je déguste tous les fruits, certains ont un goût amer, mais dans l'ensemble, ils sont bons et sucrés. Plus ou moins les mêmes goûts les fruits sont nourrissants. L'eau est vraiment pure, potable. Elle n'est pas insipide comme celle qu'on trouve sur Terre. Cette planète est tellement agréable. Dommage que l'on ne puisse habiter ici, on risquerait de refaire les mêmes erreurs et tout détruire. Réduire le peuple d'Enokiera en esclavage, utiliser leurs armes, prendre toutes les ressources, faire de cette planète un enfer puis fuir comme nous avons toujours fui. Ça n'arrivera pas du moins je l'espère.

C'est dur de vouloir communiquer avec quelqu'un qui ne vous comprends pas. J'ai eu de la chance de rencontrer Enokiera. Je lui dois ma vie, ma survie et ma présence ici. Mon talkie sonne, encore. Qu'ont-ils tous ? Je me lève repu, et décroche.

— Allô ?

_ Ici la sergente Leah Vaylori, je suis bien en contact avec l'agent Delino ?

_ Oui sergente.

_ Nous avons lancés cinq patrouilleurs de repérage. Pour vous localiser. J'ai été informée de vos exploits et de vos consignes. Nous voulons vérifier que vous dites vrai.

_ Vous croyez que je me suis perdu ? Que je n'ose pas le dire ? Vous croyez qu'il n'y a pas de danger, que je reste pour mon plaisir ? Sergente ? dis-je d'un ton cinglant.

_ Je n'ai pas dit ça ! se défend elle rapidement, Quand devrez vous venir ?

_ Hem... Il y a eu un accident... il faut que le représentant sois valide pour me conduire jusqu'à vous... Envoyez les drones vers le plus grand arbre de la forêt. Dans, disons, deux semaines, peut-être moins, je serais là.

_ D'accord. Respectez vos engagements monsieur Delino. Sinon... ça pourrait vous coûter cher de nous avoir menti.

Je rêve ou elle est en train de me menacer ??!!

_ Je ne suis pas un menteur sergente Vaylori, si vous traitez vos hommes de cette manière, croyez-moi je préfère être sous les ordres du colonel Erstaque. Sur ce, je vous laisse, j'ai a faire.

_ Ah, oui, quoi faire exactement ?

_ Je dois m'occuper d'un blessé. Au revoir, sergente.

Clic. Cela fait deux fois que je mets fin à une discussion ainsi. Je soupire. Pourquoi doute-t-elle de mes propos ? Le colonel Erstaque a toujours été satisfait de mes services, et ne se plaint pas de moi. Et puis vu le temps que j'ai passé à la Nasa il me connaît. Le seul point où j'ai menti, c'est que je n'ai pas de blessé à m'occuper. Sauf si l'on prend en compte l'état d'Enokiera.

Finalement, je crois qu'elle m'avait dit le nom de sa mère mais j'ai oublié. Je n'avais pas remarqué à mon réveil, mais mes affaires sont là. Juste au pied du lit. Je m'accroupis et ouvre l'un de mes deux sacs. J'en sors la trousse à pharmacie, blanche avec une croix rouge, pour en observer le contenu. Scalpels, baumes de plusieurs types, compresses, ciseaux, flacons d'alcool, de désinfectant, poches de nourritures, d'eau et sacs à déchets. Ensuite, des objets inconnus, heureusement qu'il y a deux fiches d'instructions. Je repère un baume réparateur à l'arnica artificiel, idéal pour les bleus et les bosses. Sa mère m'ignore, fait comme si je n'étais pas là, même lorsque que je m'approche de sa fille. J'ouvre le baume, et en dépose au creux de ma paume gauche, puis avec mon index et mon majeur droit j'en prends et l'étale sur son ventre. Elle ne bronche pas, j'espère que je ne lui fais pas mal. Tant que je n'appuie pas je pense que ça ira. Tout doucement je masse son ventre, elle n'a pas de nombril, il est complètement lisse. Je sens les battements de son cœur et sa respiration soulève ma main de quelques centimètres. Elle est si tranquille, si jolie quand elle dort. Je sens mes joues chauffer et j'ai soudainement chaud. Elle ne sent pas mes doigts sur son ventre, elle ne bouge pas. J'espère que l'arnica va agir vite et qu'elle n'est pas allergique. Son ventre est aussi chaud que mes joues. Mes mains commencent à devenir moites. Je les enlève de son corps. Je les essuie sur un chiffon qui était dans mon sac. J'ai encore faim. J'ai du papier et des crayons. Je lui laisse un mot pour son réveil.

<< Suis parti me balader, ne touche pas à ton ventre. Ai pris un couteau avec moi, pour me protéger. Vais m'entrainer à grimper aux arbres. A tout à l'heure. Evan. D >>

Je laisse le message dans sa main. Je sors, il commence à faire nuit.

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