Chapitre 2. Histoires.

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(Point de vue de l'étranger.)

Après que la sublime créature qui me semble être une jeune femme m'ait posé cette question, je suis plongé dans mes souvenirs. Je décide de lui raconter, je n'ai pas le choix de toute façon :

— Je m'appelle Evan Delino et je suis Terrien. Je viens de la Terre, qui se trouve à neuf-cent- cinquante-quatre années-lumière de votre galaxie. J'ai environ vingt-quatre ans (années terriennes). Normalement nous n'aurions jamais dû atterrir ici. Notre objectif était une autre planète, plus éloignée, mais notre ordinateur de bord vous a trouvés alors que nous ne vous avions pas détectés avant notre départ. Nous avons tout de même décidé de venir ici.

Quand je suis né, la quatrième Guerre Mondiale faisait toujours rage. Quand j'ai atteint mes huit ans, mes parents et ma sœur sont morts. J'ai été récupéré par le Centre Aérospacial Mondial Terrien, centre spécialisé sur la recherche spatiale et la construction de vaisseaux spatiaux. J'ai grandi là-bas et l'on m'a trouvé un poste dans la recherche de plantes extraterrestres. Enfin, je me suis porté volontaire pour ce très long voyage. Je porte l'uniforme en treillis de l'Armée de Terre qui a été repris par l'Armée Spatiale. Tout ce que je sais de l'histoire de mon peuple est plutôt négatif, nous avons subis beaucoup de guerres, que se soit de religion ou de racisme, les déclencheurs de la 3ème puis 4ème Guerre Mondiale. Je n'ai jamais connu d'animaux, ils ont tous disparus pourtant nous avons réussi à survivre... Même nos grandes avancées technologiques ne sont pas tant que ça des points positifs, nous avons pollué l'espace et nous sommes à la recherche d'une planète ou nous implanter. Beaucoup de gens ne font plus attention à l'histoire de la Terre, mais moi j'ai bien étudié ce sujet et je suis persuadé que nous reproduirons les mêmes erreurs... C'est pour ça que je fais partie de cette expédition, surtout que je n'avais aucune attache là-bas ni aucun avenir ; notre planète est destinée à mourir étouffée par les activités humaines. Nos recherches sur l'espaces n'ont pas été facilitées par le nuage de pollution qui bloque l'atmosphère ; dire que quelques siècles plus tôt, les gens s'inquiétaient du réchauffement climatique... Cet épaisse couche noire bloque les rayons du soleil et à refoidi considérablement la température de notre environnement et observer le ciel à été plus que fastidieux, heureusement l'on a pu compter sur l'ingéniosité de certains qui ont peu détourner cet obstacle. Je n'ai pas grand chose de plus à raconter pour l'instant, je me souviendrais peut être d'autre chose plus tard, ce voyage en caisson d'hibernation m'a fait perdre la notion du temps et le contre-coup fait que j'ai du mal à me rappeler de tout.  Je te laisse la parole pour me raconter ton histoire.

_ Je n'ai pas tout compris mais bon. Moi je m'appelle Énokiera, ma planète, celle-ci, c'est Horchystus elle est dans le système de Coldéni. Nous avons deux saisons et deux soleils. Le premier est énorme et marron foncé c'est Kophino, il n'éclaire pas beaucoup, le deuxième c'est Kiera, il est vert. Nos journées sont réglées en fonction d'eux. Nous avons deux saisons Karmaï et Chiki. Je n'ai jamais rencontré mon père car il est mort. Un bête accident. Un arbre lui est tombé dessus, il en est mort. Au moment de ma naissance Kiera venait d'apparaître, ça a inspiré ma mère, Rahy, pour mon prénom. Ma mère a une peau rose-violacée, j'ai les mêmes cheveux jaunes qu'elle et pareil, ils deviennent orange dans l'eau. Elle est plus grande mais également plus grosse que moi. Elle reste plus agile que moi cependant. Elle a plus expérience. Pour tout vêtement, elle porte de larges et rondes feuilles vertes foncées striés de noir. Ce sont les feuilles de son arbre fruitier préféré, le Gaschra. Je n'ai ni frères ni sœurs. Je suis la plus âgée des enfants de mon peuple les Dudulliniens.

Je suis la seule à avoir appris la Langue Universelle (c'est le Français) car mon peuple a son propre dialecte : le Shadès. Auprès des autres peuples je sers d'interprète. Ma planète est presque entièrement constituée de forêts. Les plaines, sont impures et hostiles, l'eau n'y est pas potable. Dans les forêts l'eau est filtrée par les arbres. Il y a des animaux, pour cela il faut être très vigilant. Nous vivions dans les arbres. Nous sommes les seuls êtres à pondre des œufs, dans lesquels se trouvent nos petits. Si une femme abandonne son œuf pour s'en débarrasser elle est punie. Moi personnellement je peux me cacher car ma couleur de peau et mes cheveux ressemblent à un Goshiro, en plus cet arbre est creux, je gagne rarement au cache-cache, les autres savent où me trouver. Notre peuple garde la plus grande source d'eau pure d'Horchystus. Je ne sais pas si j'ai tout dit mais c'est déjà pas mal.

À l'instant où elle termine sa phrase, un gargouillement sonore retentit dans la tente. Elle se précipite vers l'extérieur et regarde partout. Il n'y a plus de bruit à part ceux de ses colliers en bois taillé qui s'entrechoquent les uns dans les autres. Je me sens honteux d'avoir à lui avouer que j'ai faim. Sans feu je ne peux pas manger. Visiblement, il n'y a pas le droit de faire du feu. Je décide de rompre le silence. C'est d'une voix hésitante que je prononce ces mots :

— Euuh, c'est juste mon ventre vient de grogner. C'est parce que j'ai faim. Personne n'attaque.

Énokiera s'arrête brusquement de regarder quelque chose qu'elle ne voit pas. Elle tourne la tête vers moi et la seule chose qu'elle trouve a dire c'est :

_ Ah.

Elle sort complètement de la tente et s'élance dans l'escalade d'un arbre à feuilles bleu clair. Je soupire. Pour deux raisons, l'une étant que sur Terre je n'aurais jamais pu grimper dans un arbre et l'autre c'est qu'elle en a profité pour s'enfuir et que je n'ai plus qu'à mourir de faim. Je m'allonge sur ma couchette en soupirant de nouveau. Je ferme les yeux. L'image d'Énokiera s'impose dans mon esprit. Son magnifique corps vert parsemé de points bleus, ses longs cheveux jaunes, sa jupe de longues plumes rouges assorties à ses iris rouges. Ses pupilles blanches et ses cils et sourcils de même couleur, ses colliers en bois qui essayent en vain de cacher sa poitrine. Son odeur... un mélange d'arbres, de feuilles, de fleurs... elle sent la nature. Si mon ventre n'avait pas grogné une nouvelle fois, je me serais endormi. Une voix que je commence à reconnaitre me fait reprendre espoir !

— Voilà, voilà, j'arrive monsieur l'affamé ! dit-elle en me déposant une multitude de fruits. Puis en voyant la tête que je fais, à moins que ce soit à cause du ton qu'elle a employé, elle s'esclaffe. Un rire doux, communicatif, pareil à des oiseaux, s'échappe de sa gorge. Mon rire d'homme, grave, s'ajoute au sien et nous rions à en avoir mal au ventre. Il y avait près de vingt-cinq fruits, que j'ai tous dévorés avec appétit. Heureusement elle s'en était gardé pour elle. Je l'invite à dormir dans ma tente en attendant le lendemain. Avec réticence, elle finit par accepter. Je la comprends elle n'a pas l'habitude de cette technologie. Je remarque qu'elle porte une sorte de bracelet-bague fait de plusieurs matériaux. Le métal est son principal composant. Sans lui faire peur je lui demande à quoi ça sert. Elle a un ton fatigué :

—C'est une arme alors pas touche. C'est très dangereux. Tout mon peuple en a une à part les jeunes enfants.

_ Tu ne me diras donc pas comment ça fonctionne ?

_ Non. Si tu sais comment on s'en sert, tu peux nous exterminer. Pas envie que ça arrive.

_ Pourquoi voudrais-je vous exterminer ?

_ Vu ton histoire, ton peuple à une sombre histoire, et si vous vous entretuez les uns les autres, je n'ai pas envie que ça arrive ici. En plus tu l'as dit toi même que vous seriez capable de recommencer. Sur ce, bonne nuit. répond-elle, froidement.

_ Bonne nuit, Énokiera.

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