Le quotidien de Liam

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Des rêves similaires suivirent, durant lesquels Liam fut mis à l'épreuve par le doyen. Ses illusions étaient de plus en plus fortes, très souvent horribles et il m'arriva plusieurs fois de me réveiller parce que mon cœur battait trop fort dans ma poitrine. Durant ces rêves, que je ne relaterais pas en entier (ce serait bien trop fastidieux), j'eus des informations que je dois rendre ici, car elles participent de l'importance de la suite. Presque chaque jour, dans la Grand-Salle, on entendait des rumeurs et des nouvelles inquiétantes. Et vivre des heures durant dans la peau de Liam me permit d'accéder à de plus en plus de ses souvenirs et de ses pensées.

Tout d'abord, je compris que nous ne nous trouvions plus à Nalavas, mais dans la capitale. Et je n'étais pas le seul a subir ce traitement particulier, à ceci près que j'étais formé par un champion, le doyen de l'académie et une jeune professeur qui, je l'appris durant ce séjour, avait terminé ses classes parmi les meilleurs et gagné plusieurs des cinq joutes qui, ensemble, formaient le Tournoi. Il fallait remporter les cinq joutes pour pouvoir prétendre au titre de Champion du Tournoi et c'était extrêmement rare. Hors, mon nouveau professeur avait, certes dans un passé déjà lointain, accompli cet exploit par trois fois. J'étais donc un privilégié parmi près de deux mille jeunes hommes et femmes du duché, qui rejoindraient bientôt les armées régulières.

On nous enseigna le maniement des armes à feu modernes. Mais nous n'étions pas destinés à devenir de simples soldats. Nous faisions tous partie d'une future élite. Nous devions devenir le Nouvel Ordre de la Chevalerie. Car déjà, les troupes des différents pays avaient constaté que les armes conventionnelles, ces fusils pourtant bien plus efficaces en théorie que la lame d'une épée, ne fonctionnaient guère contre les morts relevés et soumis à la volonté du Nécromancien. Nous devions donc nous servir d'armes consacrées, comme mon ancêtre, à son époque : des armes renforcées de puissants sortilèges, que nous devions apprendre à entretenir nous-même. Et nous devions faire vite, car ces pratiques, tombées en désuétude, n'étaient presque plus enseignées aux enfants. Un enseignement normalement dispensé sur plusieurs années, dès l'âge de sept ans, devait entrer dans nos cervelles en quelques mois, voire quelques semaines.


Je crois pouvoir dire que ces rêves me devinrent, pendant un temps, presque indispensables. Car ils me plongeaient dans une sorte de second quotidien extraordinaire et, bien que fatigants et parfois terrifiants, me permettaient de voir, d'entendre et de faire des choses qui me resterons à jamais interdites durant ma vie éveillée.

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