Les frontières se ferment

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Le rêve suivant fut moins éprouvant. Mais il m'avais fallu une nouvelle nuit blanche avant de retourner dans le sommeil. Le rêve revenait à l'époque du Liam adolescent et du cercle des quatre jeteurs de sorts. J'incarnais cette fois un homme, assez âgé, à l'esprit paisible. Il se trouvait sur une vaste prairie, embrassant de son regard les montagnes lointaines, la forêt toute proche et ses moutons qui paissaient tranquillement. Il leva les yeux comme un vol d'oiseaux passait au dessus de lui et son regard se posa, sans la moindre réaction étonnée, sur de formidables piliers d'un blancs pur, surmontés d'une protubérance oblongue. Je percevais de son esprit qu'il s'agissait là de la frontière physique délimitant le territoire des duchés. J'apercevais un collègue berger qui revenait de sa pause déjeuner au loin et lui adressait un signe de la main.

Une bourrasque vint soudain de l'est, forte, froide et brutale. Mon attention fut attiré dans cette direction, cherchant le signe d'un changement de temps. Mais pas un nuage à l'horizon ne justifiait ce mouvement de l'atmosphère. Les moutons bêlèrent de mécontentement et... De peur ? Un bruit inconnu résonna derrière moi : fort et sourd comme un grondement de tonnerre mais avec une tonalité très nettement artificielle. Je reconnus ce son comme celui de ces petits appareils mariant magie et technologie, mais porté à une ampleur incroyable. Me retournant, je constatais une chose qui, du vivant de mon hôte, ne s’était jamais produite : la Frontière se fermait.

Les immenses piliers irradiaient des éclairs, les rayons d'énergie commençaient a se former entre eux tandis que les protubérances oblongues au sommet de chacun se mettaient en mouvement. Elles s'élevèrent un peu, de plusieurs mètres sans doute, puis s'ouvraient comme des boutons de fleurs en train de s'épanouir pour libérer l'armement qu'elles cachaient jusque là. Les canon se mirent en branle et j'entendais le grondement de l'énergie qui s'accumulait à l'intérieur de ces machines. Je me trouvais pourtant à plusieurs centaines de mètres.

Pris de peur, je m'empressais de pousser le cri que mes bêtes connaissait comme étant « maison », et commençais à les presser vers les portes du Duché. Jamais je n'avais eu à faire cela : faire passer mes moutons par la grande porte et par la route qui y passait. Mais il aurait été suicidaire de passer, comme d'habitude, entre les piliers. Je savais que passer là équivalait a mourir instantanément, désintégré.

Je me hâtais, la peur au ventre. Dans ma tête, une question tournait en boucle : Qu'est-ce qui se passe, bon sang ? Qu'est-ce qui se passe ?

Alors que je passais les portes du duché, les alarmes de guerre se mirent a hurler dans toute la ville.

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