Chapitre 30 - Guerre

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- Flashback -

Douglas se trouvait dans son bureau, en train d'écrire des listes de matériel pour la base, quand soudain des gardes entrèrent.

Monsieur, la station de la montagne nous a encore contacté, commença l'un d'entre eux deux.

Ils ont dit qu'ils étaient au courant que nous nous étions alliés à la base ! poursuivit l'autre.

Le nouveau gouverneur soupira bruyamment, avant de s'exclamer :

Argh, mais qu'est-ce qu'ils veulent de nous à la fin !?

Des médecins, apparemment, répondit le premier homme.

Qu'est-ce qu'on fait ? demanda le deuxième.

Robert se mit à réfléchir. Il ne voulait et ne pouvait pas accepter une telle requête, c'est pourquoi il dit :

Rien, on ne fait rien. Ces mecs veulent le pouvoir, pas des médecins ! Alors laissez-les nous menacer, car ils ne savent pas ce qui les attend.

Vous comptez les attaquer ?

Et le pacte de paix ?

Je pense pas qu'il y ait de paix sans guerre, déclara Douglas.

- Fin flashback -

Toutes les personnes de la station s'étaient activées pendant une journée entière afin de déménager toutes les affaires qui se trouvaient à l'intérieur. Tout l'essentiel avait été transporté à la base. De plus, la plupart des habitants de la station et de la base avait été invité à sortir afin de s'habituer à l'air de l'extérieur. Par précaution, il avait été interdit à tous ceux qui étaient susceptibles d'avoir un faible organisme de respirer cet air. De même que les moins de treize ans et les plus de soixante ans n'y avaient pas eu droit non plus.

Le soir même, Maya, Josh, Logan, Athéna et Vera s'étaient tous réunis afin de bien se préparer. Ils avaient nettoyé leur arme ensemble, et avaient tous révisé leurs techniques de combat ensemble également. Ils n'étaient pas très joyeux à l'idée de partir à la guerre avec pour but de tuer des gens, mais ils avaient encore plus peur de mourir ce jour-là. Enfin presque tous.

Le lendemain matin, ils s'étaient tous levés à cinq heure du matin, réveillés par des gardes. C'était les mêmes qui allaient encadrer toutes les personnes déclarées comme « soldats » afin que personne ne tente une évasion en plein dans la nature. Par conséquent, tout le monde allait être entouré par ces hommes sensés empêcher une quelconque rébellion. Il n'y avait donc personne qui avait le choix.

Ainsi, il était cinq heure quarante cinq du matin lorsque tout le monde fut fin prêt. Les soldats avaient été réunis dans la salle d'ouverture, avec tous une Famas à la main. Ils étaient plus de deux cents, tous dans une tranche d'âge entre treize et trente deux ans. La moitié était déterminée, et l'autre était complètement en sueurs. En revanche, ils étaient tous décidés à en finir avec la guerre. Tout devant se trouvait le nouveau gouverneur, accompagné de ses gardes les plus fidèles. Il avait seulement attendu les derniers retardataires afin de commencer son discours d'avant-guerre.

— Bonjour à tous ! fit la voix de Douglas à travers le haut-parleur.

L'ancien sergent s'était lui aussi préparé à la guerre. Il avait opté pour une tenue tactique militaire et une AK47 attachée à une bretelle qu'il portait sur lui.

— Aujourd'hui, reprit-il, c'est le jour J. J'espère que vous êtes tous bien préparés, car il y aura forcément des pertes. Il y aura du sang, des blessures, de la peur... Mais nous allons gagner cette guerre, et la station de la montagne ne sera plus jamais une menace pour nous !

À cet instant les gens s'étaient mis à acclamer le nouveau gouverneur et après quelques secondes où il avait épié la foule du regard, il reprit la parole :

— Nous n'avons plus de temps à perdre. Dès lors où l'entrée s'ouvrira, nous nous mettrons tous en route pour la station de la montagne ! N'oubliez pas, restez bien groupés. Une fois arrivés là-bas, vous aurez le feu vert pour tirer sur tout ce qui bouge ! Normalement, les civiles innocents seront enfermés dans leur logement. Sur ce, bon courage !

Douglas posa son haut parleur contre le mur, et quelques instants plus tard l'entrée commença à s'ouvrir. Par conséquent, lui et ses meilleurs hommes ouvrirent la marche tant dis que le reste des gardes entouraient toute l'armée. Lorsque tout le monde fut arrivé dehors, la station Luciole se referma. À l'intérieur, les dernières personnes qui se trouvaient encore là-bas se préparaient pour évacuer.

Après quelques minutes de marche, tout le monde se retrouva en plein milieu des bois. Il était difficile de rester groupé, c'est pourquoi les gens s'étaient séparés en plusieurs petits groupes encadrés par un ou deux gardes. Maya, Josh, Logan, Athéna et Vera se trouvaient ensemble dans l'un de ces groupes, de même que Felicity et Gabriel l'étaient aussi. Et le garde qui les accompagnait n'était autre qu'Ayden.

— Si tu continues de faire cette tête, tu ne seras pas crédible devant les gardes de la station de la montagne, fit Josh à l'attention de sa camarade.

Maya le regarda avec un air inquiet, avant de répondre :

— Il a dit qu'il y aurait des pertes...

— Logan, Athéna, Vera, toi et moi on est des survivants, la rassura le jeune homme.

— Sauf qu'on tue pour ne pas mourir, rétorqua la jeune fille.

— ...Parce-que dans ce monde il faut tuer pour survivre, déclara Josh.

Il eut un silence entre les deux adolescents, un silence dans lequel Maya eut la surprise d'apercevoir Vera avec un jeune homme. Elle lui souriait avec un air sincère, et elle avait l'air heureuse. Elle avait tout simplement l'air d'une autre personne avec lui. Gabriel était le premier homme envers qui la jeune femme avait développé des sentiments, et c'était le dernier.

— Me lâche pas Gabriel, fit soudainement la rousse alors que son compagnon était en train de parler du plan.

— Je ne suis pas Yumi, se contenta-t-il de répondre.

— Et si tu-

— Vera... l'interrompit le jeune homme. Il faut que tu saches quelque chose.

La jeune femme pencha sa tête sur le côté et fronça les sourcils.

— Je ressens des choses, quand je suis avec toi. Et pas que de l'attirance. C'est plus que ça... Et je sais que t'aimes les meufs, mais je voulais que tu saches que pour moi nous c'est plus que du sexe.

— Gab'... C'est réciproque.

Le jeune homme fronça les sourcils. Il était totalement surpris par cette révélation. Néanmoins, il n'en était pas déçu. Au contraire, tout son corps bouillonnait de désir et d'affection envers sa compagne. Il n'avait jamais cru qu'il y aurait plus que de l'attirance de son côté, et pourtant c'était ce qu'il avait le plus souhaité... Et ce, depuis la première fois où il l'avait vu.

Mais alors que les deux tourtereaux se prenaient dans les bras l'un de l'autre, Athéna se forçait à regarder ailleurs. Elle aussi voulait prendre son ami dans ses bras, et elle pensait au fait qu'il se trouvait actuellement à la base, prêt à mourir dans quelques jours. Elle aurait aimé lui dire au revoir, mais les gardes l'en avaient empêché. Un ordre qui leur avait sûrement été donné par son frère, le jeune homme avec qui elle ne pouvait plus s'entendre. Il n'avait même pas écouté la raison pour laquelle Valentin avait été emprisonné, il s'était tout simplement contenter de l'éloigner de sa sœur.

— Sérieux Athén', fit le garde en s'approchant de sa petite sœur. Arrête de faire l'enfant. On va peut-être mourir aujourd'hui, et toi tu continues de me faire la gueule tout ça pour avoir fait mon devoir.

— Toujours envie de jouer le grand frère protecteur, mmh ? répliqua la brunette sur un ton sarcastique. Eh bah vas te trouver une autre poupée, moi je ne joue plus.

— Putain non mais tu t'entends ? Athéna, tout ce que j'ai fait c'était pour ton bien !

— Pour mon bien, Ayd' ? Écoute-moi : Valentin a été celui qui m'a le plus soutenu quand je croyais que je ne reverrai jamais. Il a été la personne sur qui j'ai le plus compté, et s'il a été emprisonné c'est parce-qu'il essayait d'échapper aux tortures qu'allaient lui affliger les gardes de la station quand ils auraient découvert qu'il avait volé des anti-douleur pour sa mère souffrante.

Ayden baissa les yeux, puis rétorqua :

— D'accord, il est gentil. Et après ? Actuellement tu serais dans la merde si tu avais continué de le voir et que les gardes l'auraient découvert. Tu peux pas n'en faire qu'à ta tête petite sœur, il y a des règles à respecter et des limites à ne pas franchir.

La jeune fille roula les yeux au ciel, puis décida de garder le silence. À quelques mètres derrière elle se trouvaient Logan et sa copine. Celui-ci était très pensif tant dis que Felicity avait l'air de vraiment s'inquiéter pour lui. À multiples reprises, l'adolescente avait tenté de capter son attention, mais sans succès. Alors, au bout d'un moment, la jeune fille perdit patience.

— Dans quelques heures on va peut-être mourir, Logan, fit-elle tout en retenant sa colère. J'aurais voulu passer le peu de temps qu'il me reste avant cette foutue guerre avec la personne que j'aime, mais si c'est pour être à moitié présent alors je ferais peut-être mieux de rejoindre ma sœur.

— Felicity... soupira le jeune homme. Faut voir la réalité en face : nos sentiments nous rendent faibles. Et si on veut avoir une chance de survivre au milieu du chaos qu'il y aura à la station de la montagne, alors on devrait peut-être se séparer...

— Comment est-ce que tu oses dire ça ? répliqua la blonde, les larmes aux yeux. On s'était promis de ne pas s'abandonner pendant cette bataille. Tu n'as pas le droit de me faire ça au dernier moment !

— Écoute, je... Je pense vraiment qu'on a plus de chances de s'en sortir si on se bat chacun de son côté, déclara-t-il.

Ainsi, la jeune fille s'en alla. Lorsque Ayden lui demanda où elle allait, cette dernière lui demanda la permission de changer de groupe. Sachant que les autres n'étaient pas très loin et qu'ils étaient à portée de vue, il accepta. Ainsi, Maya comprit qu'il y avait un problème entre son jumeau et sa copine. Par conséquent elle s'approcha de lui afin d'en savoir plus.

— Qu'est-ce qui se passe entre elle et toi ? dit-elle en désignant la blonde qui venait de rejoindre sa sœur.

Logan haussa les épaules, avant de répondre :

— Les sentiments ça rend faible. Tu sais, je ne suis pas capable de la protéger en ressentant ce que je ressens envers elle. Les sentiments ça fait faire n'importe quoi, et je pense que si nous nous battons ensemble alors on aura aucune chance de survie. Au moins, comme ça, on aura l'esprit plus clair.

— T'en fais pas, on s'en sortira tous, déclara Maya avec un petit sourire compatissant tout en mettant une main sur l'épaule de son frère.

Le jeune homme lui répondit par un faible sourire, et sur ces paroles elles s'éloigna pour rejoindre Josh à nouveau. Elle lui expliqua alors la situation entre Logan et Felicity, puis lui cita les paroles de son frère. Après ça, il se mit à réfléchir tout en contemplant la forêt de sapins tout autour d'eux. Ainsi, il prit une petite inspiration avant de dire à sa camarade :

— Tu sais, t'as vraiment changé ma vie. Et moi aussi tu m'as changé, au passage.

— Toi aussi tu as vraiment bouleversé mon existence. Et tu sais quoi ? J'en suis vraiment très heureuse.

Josh sourit, puis soupira.

— Si on doit crever dans quelques heures, alors je veux que tu saches que tu es la personne la plus importante de ma vie, déclara la blonde.

— Toi aussi tu es la personne la plus importante de ma vie. Et contrairement à Felicity et ton frère, on affrontera cette guerre ensemble, fit le jeune homme tout en tendant une main à sa camarade.

La jeune fille lui sourit, puis attrapa sa main. Comme quelques mois plus tôt, les adolescents marchèrent main dans la main. Ils n'étaient pas prêts à s'abandonner, et ils ne pouvaient se battre chacun de leur côté. Ils avaient besoin l'un de l'autre. Ainsi, à partir de ce moment, leur petit groupe fut plongé dans le silence. Seuls les bruits des brindilles qui craquaient sous leurs pieds et celui du vent passant à travers les branches de sapins se faisaient entendre. Plus loin, les groupes de devant étaient plongés dans le même calme.

Une heure et demi plus tard, les renforts venant de la base les rejoignirent. Tous étaient sous le commandement du sergent Winchester, et ils étaient accompagnés de plusieurs médecins et scientifiques. La tranche d'âge de ces soldats était différente de celle de ceux de la station Luciole, la plupart avait donc entre vingt cinq et quarante ans. Évidemment, ils allaient être d'une grande aide contre les quatre cents personnes considérées elles aussi comme des soldats à la station de la montagne. D'après Ayden, ils se faisaient appeler les combattants et étaient là pour faire régner l'ordre et protéger la station en cas d'invasion.

Après avoir traversé la forêt et avoir gravi la pente de montagne jusqu'à l'endroit où se trouvaient leurs ennemis, les soldats de la station Luciole et de la base arrivèrent près l'entrée du bunker où la guerre allait commencer. Par conséquent, Douglas mit son masque à oxygène et les médecins et scientifiques firent de même. Ensuite, il les escorta jusqu'à devant l'ouverture, là où ils se mirent tous en ligne, les mains dans le dos, avant que le nouveau gouverneur n'appuie sur le bouton de communication.

— Veuillez vous identifier, fit une voix masculine dans l'appareil qui permettait d'entrer en contact.

— Je m'appelle Robert Douglas, je viens de la base que vous avez contacté deux jours plus tôt et je suis là pour vous livrer les médecins et les scientifiques que vous nous avez demandé.

Quelques secondes plus tard, l'entrée s'ouvrit sur plusieurs gardes de la station de la montagne qui eux aussi avaient mis leur masque à oxygène. Mais la reine n'était pas là. Ils avaient tous leur arme dans les mains, et ils pointaient toutes les personnes qui se trouvaient devant eux. Malgré qu'ils étaient sur leurs gardes, ils décidèrent de s'approcher petit à petit, avec passivité. Mais au moment où ils ne furent plus qu'à quelques mètres de lui, Douglas cria :

— Ouvrez le feu !

Ainsi, avant que les gardes ne puissent s'en rendre compte, les faux médecins et scientifiques qui avaient gardé leur arme dans le dos se mirent à arroser les hommes de balles. On entendit alors plusieurs coups de feu. Douglas avait fait de même, et lorsqu'il s'était assuré que tous les ennemis face à eux étaient bien morts il pénétra à l'intérieur, suivi de toute son armée.

Quelques secondes plus tard,

l'alarme de la station se déclencha.

C'était le début de la guerre.

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