Chapitre 20 - Valentin, Gabriel, Felicity

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- Flashback -

Alors, quel est le bilan ?

Certains combattent le virus avec plus de facilités que d'autres, et pour l'instant il n'y a que deux morts.

Le gouverneur et second étaient se trouvaient au niveau trois, au milieu de tous les malades.

Qu'est-ce qu'on fait ? demanda l'homme qui l'accompagnait.

Rien, on continue comme ça, déclara le quinquagénaire.

Ainsi, le gouverneur lui ordonna de l'attendre pendant qu'il entrait dans une petite salle isolée. À l'intérieur se trouvait une femme de la quarantaine, allongée sur un petit lit. Elle était très malade ; son teint était pâle et elle avait de grosses cernes sur le visage.

Comment tu te sens ? demanda Tulius en s'agenouillant près d'elle.

Dans trois mois, Tulius Bishop allait atteindre la cinquantaine, et son souhait le plus cher était que sa femme soit encore là pour le fêter son anniversaire avec lui…

- Fin flashback -

Logan, Athéna et Vera venaient d'arriver près de l'entrée de la station lorsqu'ils virent le gouverneur et ses gardes en sortir. Devant eux, l'un des gardes tenait fermement un jeune homme qui tentait tant bien que mal de se débattre. Ce jeune homme, Athéna le reconnut immédiatement. À cet instant, ils se cachèrent derrière l'un des murs de la station.

— Merde, on les a loupé ! s'exclama Logan.

— Et ils ont attrapé Valentin... fit la brunette avec un air dépité.

Vera ne dit rien. Elle se contenta seulement de donner un coup dans le mur avant de s'en aller. Athéna tenta de la rattraper pour finir de régler ses comptes avec elle, mais Logan l'en empêcha. En ce moment, le monde de cette dernière était en train de s'écrouler. Son frère s'était fait poignardé par sa meilleure amie, son camarde venait de se faire attraper par le gouverneur et ses gardes, et une guerre était en train allait bientôt éclater.

— Qu'est-ce qui s'est passé entre Vera et toi ? demanda le jeune homme en désignant la rousse qui était en train de s'éloigner.

— Elle a poignardé Ayden ! s'exclama la jeune fille.

Logan n'en croyait pas ses oreilles. Comment cela avait-il pu se passer ? Et surtout, pourquoi ? Il n'eut même pas le temps de poser ces questions à sa camarade que celle-ci s'enfuit pour aller voir son frère. Alors, il la suivit. Une fois arrivé au logement de la brunette, il découvrit le jeune homme allongé sur son lit, en sueurs, grimaçant tellement la douleur était insupportable. Un médecin se tenait à côté de lui.

— Ayden, souffla Athéna en prenant la main de son grand frère et en s'accroupissant près de lui.

— Tout va bien, il va survivre, fit le médecin. Heureusement la plaie n'était pas extrêmement profonde, et le couteau n'a pas touché d'organes vitaux, alors j'ai pu le retirer sans trop de complications. Maintenant il lui faut du repos.

Le médecin s'en alla puis le jeune homme regarda sa sœur avec un petit sourire et lui caressa la joue avant d'ajouter :

— T'inquiète pas petite sœur, je vais pas te lâcher comme ça.

— Je vais te venger grand frère... répliqua-t-elle.

— Non, Athéna. Ne deviens pas comme ça... Vera paiera pour ses actes, mais en attendant tout ce dont j'ai besoin pour l'instant c'est de te savoir en sécurité à la station, déclara Ayden.

À cet instant, Logan se sentit de trop, alors il s'en alla. Déambulant à travers les couloirs, il ne savait pas où aller. Ce n'est que lorsqu'il arriva à hauteur de la salle d'entraînement qu'il s'arrêta pour observer des jeunes s'entraîner. Parmi eux, une jolie fille en train de s'entraîner face à un sac de frappe. Ses cheveux étaient légèrement bouclés et ils étaient d'un blond mielleux magnifique.

Logan s'approcha d'elle. Il l'avait immédiatement reconnu, car seule la nièce du gouverneur avait une crinière pareil. Le jeune homme remarqua que cette dernière avait légèrement les yeux mouillés. Par conséquent, la jeune femme remarqua sa présence, elle s'essuya rapidement les yeux puis s'efforça de faire un petit sourire avant de lancer :

— Est-ce que je peux t'aider ?

— Tu n'as pas l'air de t'entraîner souvent toi, plaisanta-t-il.

— Je débute, c'est vrai... admit-elle. Mais après tout, maintenant je suis bien obligée.

— T'es la nièce du gouverneur, comment tu pourrais être obligée ? demanda le blond.

La fille regarda ailleurs pendant quelques secondes comme pour fuir cette discussion, puis elle finit par répondre :

— Parce-que c'est mon oncle qui m'oblige... Il dit qu'on aura besoin de tout le monde pour l'assaut à la station de la montagne.

— Attends, quoi ? Il l'a déjà annoncé ? s'étonna Logan.

Ce que pensait le jeune homme venait d'être remis en doute. Selon lui, le gouverneur allait attendre l'alliance avec la base avant de déclarer la guerre à la station de la montagne, mais apparemment il était déjà décidé. En réalité, cette idée n'était pas si absurde. Ils étaient près de deux cents jeunes à avoir été déclarés aptes à être des soldats. Pourquoi des jeunes ? Tout simplement parce les trois quart des adultes de la base souffraient d'une maladie qui les rendait lents, fatigués, et inefficaces.

Depuis quelques temps, cette maladie touchait de plus en plus de personnes, des cas les plus graves où la maladie pouvait entraîner la mort aux cas les plus légers où certains ne ressentaient que de la fatigue. Pour la plupart, ils étaient restés aptes à travailler et ne présentaient pas de symptômes très graves. Mais malheureusement quelques uns n'y ont pas survécu, y compris la femme du gouverneur...

C'est pourquoi il s'était tant acharné pour retrouver le remède que les chercheurs de la station avaient trouvé et qui leur avait été volé. Et maintenant qu'il l'avait retrouvé, les médecins étaient en train de le reproduire en plusieurs exemplaires. C'était une victoire pour lui. Mais en revanche, il savait parfaitement que cela ne lui rendrait jamais sa femme...

— Oui, il l'a annoncé avant-hier soir. Eh mais attends... Si t'es pas au courant, c'est que tu faisais parti des jeunes qui sont sorti sans autorisation et qui ont ramené un garde disparu et des inconnus avec eux ! s'exclama la fille, étonnée.

— En effet, répondit le jeune homme un petit sourire. Je m'appelle Logan Nelson, et toi... c'est ?

Il tendit une main vers son interlocutrice, mais celle-ci ne broncha pas. Elle mit ses mains sur ses hanches, puis regarda l'adolescent avec un air espiègle.

— Alors, quoi ? Tu sais que je suis la nièce du gouverneur mais tu ne connais pas mon prénom... ?

— Bien vu Felicity, dit-il avec un air amusé tout en ramenant sa main dans sa poche.

Les deux adolescents se sourirent, puis soudain la jeune femme eut une pointe de tristesse dans ses petits yeux verdâtres et le sourire de son doux visage angélique s'effaça. Logan était intrigué, il se demandait bien ce qui pouvait la mettre dans cet état. Était-ce à cause de la guerre qui était en train de se préparer ? Peut-être était-elle tout simplement très anxieuse...

Le jeune homme hésita, mais finit par dire :

— Qu'est-ce que tu as ?

Il se rendit alors compte que les yeux de la fille s'étaient mouillés à nouveau.

— Ma sœur, elle vient d'avoir treize ans... L'âge minimal pour devenir un soldat. Alors elle est obligée d'aller à la guerre... gémit-elle.

— Attends, tu as une sœur ? Je croyais que le gouverneur n'avait qu'une nièce, s'étonna-t-il.

— Il n'en a qu'une, répondit Felicity d'une voix plus calme. Mais quelques années après la mort de mon père, ma mère a rencontré un autre homme et a eu un autre enfant avec lui. Mon oncle a décidé qu'il n'était pas nécessaire de révéler ce secret, et il a commencé à se comporter méchamment avec ma mère... Jusqu'à ce que celle-ci meurt du virus peu de temps après Elena.

Elena Bishop était la femme de Tulius Bishop. Sa mort avait rendu fou le gouverneur... Littéralement. Depuis maintenant deux ans maintenant, il avait mis en place un régime encore plus strict que précédemment à la station. C'était même lui qui avait inventé le purgatoire. À ses yeux il n'y avait plus qu'une solution à tous ses problèmes : la violence.

— Je suis désolé pour ta mère... fit le jeune homme.

— Ne t'en fais pas, répondit-elle avec une voix paisible et un petit sourire triste. Ma mère restera toujours dans mon cœur...

Pendant ce temps, Vera marchait d'un pas déterminé dans le couloir. Soudain, elle s'arrêta devant une porte et toqua. À peine quelques secondes plus tard, une jeune femme ouvrit. Celle-ci avait les cheveux noirs rangés dans un chignon, des traits fins, et des joues creusées. Ses yeux étaient d'un noisette qui virait au vert au soleil, et son visage avait plutôt une forme ovale. Elle était seulement vêtue d'un t-shirt rouge qui moulait sa poitrine, et d'un collant noir rapiécé.

À cet instant, la rousse se jeta sur elle et commença à l'embrasser furieusement. Pendant cet élan d'excitation soudaine, le chignon de la vingtenaire se défit, laissant ses cheveux longs ondulés se mélanger à ceux de sa compagne. Au début la jeune femme s'était laissée faire jusqu'à ce que toutes les deux se retrouvent à moitié déshabillées, mais soudainement elle s'était ravisée.

— Stop, non mais à quoi tu joues là !? s'exclama-t-elle tout en se rhabillant frénétiquement. D'abord tu couches avec moi, et ensuite tu disparaît pendant quelques jours pour finalement comme ça sans explications ? Non mais tu t'es crue où ? Je suis pas ta putain de chienne !

Vera ne répondit rien. Elle qui se trouvait au milieu du bordel de l'appartement décida de s'en aller sans un mot. Quand elle se retrouva dans le couloir en train de s'éloigner, elle entendit la jeune femme lui crier dessus dans son dos. Elle ne fit pas attention, puis poursuivit sa route jusqu'au logement d'une autre personne. Lorsqu'elle toqua, un jeune homme à peine plus vieux qu'elle ouvrit.

Celui-ci était brun

— Tiens donc, ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vu, déclara-t-il.

La rousse ne prit même pas la peine de répondre et entra dans le domicile de son ami. À l'intérieur, il y avait plusieurs plantations de cannabis. Cet individu cultivait ces plantes en plein dans son appartement, et les revendait à quelques personnes de la station afin de se faire du bénéfice. Les gardes étaient au courant, et il les payait avec quelques grammes pour éviter que l'affaire de ce petit business n'arrive jusqu'aux oreilles du gouverneur.

— Un peu de space cake ? proposa le jeune homme avec un air malicieux.

— Merci Gabriel, répondit-elle en attrapant le morceau de gâteau au chocolat.

Gabriel était le fournisseur de Yumi. Très vite, cette dernière l'avait présenté à Vera et le courant était bien passé entre les deux. Après la mort de la jeune femme une dizaine de mois plus tôt, Vera passait souvent voir son ami afin de consommer avec lui. Mais après quelques jours, elle ne revint plus. Il lui arrivait quelques fois de le croiser dans les couloirs ou la cantine, mais elle continuait de l'ignorer.

— Celui-là n'est pas très chargé. Tu ne sentiras seulement que ses effets effets relaxant, dit-il avant d'en prendre une bouchée.

La rousse resta silencieuse, puis elle finit par manger un peu de cake avant de dire :

— Je me déteste.

De son côté, Athéna était en train s'infiltrer dans la prison à l'aide de la carte magnétique de son grand frère. Lorsqu'elle pénétra dans l'endroit, elle découvrit plusieurs rangées de cellules remplies d'hommes et de femmes dans un piteux état. Mais alors qu'elle s'apprêtait à s'avancer vers l'une de celles-ci, un garde passa. Rapidement, la jeune fille se cacha l'une des rangées puis attendit que le garde soit assez loin pour commencer à chercher son ami. Par chance, sa cellule n'avait pas été très dure à trouver.

— Valentin ! s'exclama la brunette à voix basse.

— Athéna ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ! fit tout bas le jeune homme en s'approchant des barreaux.

— Je suis venue pour voir comment tu allais... répondit-elle en s'aggripant à deux barres de fer. J'ai vu qu'ils t'avaient attrapé, est-ce qu'ils t'ont fait du mal ?

— Non, pas pour le moment... dit-il avant de relever la tête. Athén', promets-moi que ma mère n'en saura rien.

— Val', je... je ne lui dirai rien, promis. Tiens le coup, je trouverai un moyen de te faire sortir de là, murmura l'adolescente.

Valentin fit un petit sourire à son amie. Il savait que c'était peine perdue, mais il décida quand même de ne pas lui ôter tout espoir.

— D'accord, pour ça tu dois d'abord partir. Si le gardien te voit...

Le jeune homme fut coupé par des bruits de pas qui se rapprochaient de plus en plus. À cet instant Athéna lâcha un long regard à son camarade, comme pour lui dire « je reviendrai », puis elle s'évapora. Quelques secondes plus tard, elle était en train de retourner à son appartement lorsqu'elle croisa la route de Logan et Vera. Immédiatement, elle fit demi-tour, mais fut rapidement rattrapée par son ami qui attrapa son bras pour la retenir.

— Attends ! Vera et moi on a un plan et on a besoin de ton aide, déclara-t-il.

La brunette leva un sourcil, puis se retourna vers son camarade.

— Un plan ? Et qu'est-ce que vous comptez faire ? demanda-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.

Logan jeta un regard à Vera par-dessus son épaule, puis il répondit :

— On veut tuer le gouverneur.

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