Chapitre 9 : Décision difficile.

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- Trois jours plus tard, les quatre compagnons étaient retournés séjourner dans l'auberge où tout avait commencé. Kyokushin avait dédommagé les quelques dégâts causés par Akeru, leur présence sur les lieux au moment de l'attaque en était la cause selon lui. -

Keita s'entraînait dans la montagne qui surplombait le petit village dans lequel ils se trouvaient, petit village lui-même enserré par une forêt. Kyokushin rendait service à quelques habitants du village durant toute la journée, tandis que Mitsuyo et Nataku buvaient un coup à l'auberge, discutant de tout et de rien. Bavarder n'était absolument pas un trait caractérisant Mitsuyo, mais pour une fois, il trouvait agréable de converser avec Nataku afin d'en apprendre plus sur sa personne.

  • Mitsuyo : « Comment t'es venu l'idée de quitter Céleste ? Ça n'a pas dû être une décision facile à prendre. »

  • Nataku : « Effectivement, ça n'a pas été simple... J'ai encore un peu de mal à dormir le soir quand je pense à l'importance que ce rôle représente, autant pour mon peuple que pour mon père. Je pense manquer de maturité, ne pas encore être à la hauteur et très honnêtement, être roi n'est pas le meilleur métier du monde. »

  • Mitsuyo : « C'est déjà une preuve de maturité que de prendre conscience d'un manque de maturité. Le problème ne vient peut-être pas de là. »

  • Nataku : « Je fais ces rêves incessants où je vois mon père, en vie... C'est perturbant. »

  • Mitsuyo : « Tu en as parlé à ton frère ? »

  • Nataku : « Kyokushin me prendrait pour un fou. »

  • Mitsuyo : « Hum. Parle-moi un peu de la vie à Céleste. » Enchaîna-t-il, voulant changer de sujet.

  • Nataku : « Hé bien... »

Quelques semaines auparavant, dans le palais royal de Céleste.

  • Valet de Céleste : « Votre couronnement approche à grands pas Majesté, je suggère de ce fait que vous vous essayiez à l'exercice de la Royauté. »

  • Nataku : « De quoi s'agit-il là, d'un stage ? » Répondit-il agacé.

  • Valet de Céleste : « Considérez ça comme une préparation, ne soyez pas offusqué. »

  • Nataku : « Les citoyens de ce royaume ont vécu sans dirigeant pendant de nombreuses années, je ne pense pas que ce soit nécessaire. »

  • Valet de Céleste : « Peut-être seriez-vous en mesure de vous pencher sur les quelques conflits internes ? De plus, ce n'est pas parce que notre royaume est à l'abri de toute menace extérieure que vous ne devriez pas étudier la stratégie. Diriger une armée est tout aussi important que diriger un peuple. »

  • Nataku : « Je vais plutôt m'exercer au maniement du sabre. »

  • Valet de Céleste : « Cela ne vous concerne pas simplement vous. »

  • Nataku : « Personne ne se préoccupe de mon bien à moi. Si je ne le fais pas, qui d'autre le fera ? »

  • Valet de Céleste : « C'est le propre d'un Roi de Céleste de se soucier des autres avant, Majesté. »

  • Nataku : « Et je le sais très bien. » Finit-il avant de s'en aller.

« Toujours aussi obstiné par ta quête, hein ? »

Prononça une douce voix. Il s'agit d'Eisen, bras droit et lame protectrice de Nataku. Eisen était à la tête de l'armée de Céleste, âgé d'une vingtaine d'années de plus que son Roi. Il avait de longs cheveux cendrés légèrement ondulés. Ses traits de visage étaient d'une finesse telle qu'ils égalaient ceux d'une femme. Eisen était d'ailleurs très apprécié par les demoiselles de Céleste pour son physique et sa candeur. C'était aussi le seul ami de Nataku.

  • Nataku : « J'ai besoin de quitter Céleste, tu es le seul susceptible de comprendre cette décision. »

  • Eisen : Il poussa un soupir. « Tu as bientôt cent dix-huit ans, Nataku. Après tant d'années à désirer t'asseoir sur le trône, tu y renonces, si près ? »

  • Nataku : « Ce sont ces rêves incessants... Je ne peux pas me sentir épanoui dans un environnement qui me rappelle constamment l'absence de ma famille. »

  • Eisen : « Ta vie ne fait que commencer. Tu es bien le seul à ne pas t'intéresser aux femmes ! » Dit-il en ricanant.

  • Nataku : « C'est toi qui dis ça alors que toutes les femmes de Céleste te courent après ? Même les plus âgées d'entre-elles ! » Rétorqua-t-il en riant également. « J'ai encore le temps pour fonder une famille. »

Un silence régnait quelques instants, les deux amis contemplaient la vue du royaume appuyé sur la balustrade de la terrasse royale.

  • Eisen : « Je vais t'aider à quitter Céleste. »

  • Nataku : « Vraiment ? »

  • Eisen : « À une condition, je t'accompagne. Tes talents d'épéiste restent imparfaits. »

  • Nataku : « Tu es trop important ici, si je pars je préfère que tu restes. »

  • Eisen : « Quelle ironie venant d'un Roi. Je ne te laisse pas le choix. »

  • Nataku : « Hum... Par où est-ce qu'on va quitter Céleste ? »

  • Eisen : « Il y a ce fameux passage secret qui servait en cas d'urgence. Je sais précisément où il se trouve. On attendra la nuit après ton couronnement. »

  • Nataku : « Bien. »

  • Eisen : « Sinon... Que dirais-tu d'un petit combat ? »

  • Nataku : « J'attendais que tu me le proposes ! »

En fin de journée, alors que le soleil se couchait, Nataku, habillé d'une cape noire se rendit au marché de Céleste, en plein centre du royaume où les rues étaient bondés. Il consulta une marchande de plantes médicinales et acquit un remède efficace contre l'insomnie. Les jours passèrent, jusqu'au fameux jour du couronnement. Nataku célébrait son couronnement aux côtés du peuple qui festoyait. Difficile pour lui de cacher ses émotions. Il se servait de son enthousiasme dû à son départ imminent pour ne refléter que de la positivité et feignait son bonheur, comme si c'était pour son couronnement qu'il était heureux. Le soir même, il but un verre avec Eisen sur la terrasse royale, ayant préalablement dissout la plante dans son verre afin qu'il ne se réveillât pas durant la nuit.

  • Eisen : « Je pense qu'il est l'heure d'aller dormir... » Dit-il en s'étirant. On se retrouvera au milieu de la nuit. »

  • Nataku : « Hum. » Il hocha la tête.

Mitsuyo finit son verre, buvant également les paroles de Nataku.

  • Nataku : « J'ai quitté le royaume le soir même. C'est tellement paradoxal, d'être aimé de tant de personnes mais de se sentir si seul. Pourtant au fond de moi, je suis persuadé que mon valet connaît ce sentiment. Mon père a eu la chance d'avoir du monde autour de lui. »

  • Mitsuyo : « Je pense aussi que ton père a beaucoup souffert pour que tu n'aies pas à connaître la même chose que lui. Plus besoin de laisser la tristesse et la solitude prendre le dessus maintenant que tu as retrouvé ton frère. » Conclut-il en se levant et en quittant l'auberge.

Nataku esquissa un léger sourire.

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