Chapitre 10 : Apprentissage intensif.

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  • Nataku : « C'est complètement stupide ! »

  • Kyokushin : « Je ne t'ai pas demandé ton avis. Continue. » Dit-il, échangeant quelques coups avec Keita.

Les quatre compères s'entraînaient afin d'entretenir leur forme physique. Nataku, lui, s'exerçait dans le but d'améliorer directement ses capacités musculaires, ainsi que ses réflexes, à travers des exercices simples, mais qu'il jugeait sans intérêt. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'il n'effectuait que des frappes obliques, verticales, et horizontales à l'épée.

  • Kyokushin : « Je t'ai vu prier devant de modestes tombes hier, de qui s'agissait-il ? »

  • Nataku : « Les hommes d'Akeru que j'ai tué moi-même... »

  • Kyokushin : « Tu n'as pas perdu la foi, c'est bien. »

  • Nataku : « Tu dis ça comme si tu l'avais perdu... »

  • Kyokushin : « J'ai tué plus d'hommes que tu ne peux l'imaginer, j'ai arrêter de prier pour mes ennemis depuis longtemps. »

  • Nataku : « Hum... »

  • Kyokushin : « C'est bon, tu peux t'arrêter là. »

  • Nataku : « Il était temps... » Dit-il haletant, dégoulinant de sueur.

  • Kyokushin : « Selon tes capacités actuelles, tu vas ressentir d'intenses courbatures dès demain. Tu ne t'en rends pas encore compte car tes muscles sont congestionnés et engourdis mais tu as gagné pas mal de vitesse. Prends quelques minutes pour reprendre ton souffle avant qu'on ne passe à l'étape suivante. »

  • Nataku : « Étape suivante ? C'est pas fini ? Mais je suis épuisé ! »

  • Kyokushin : « Ce n'est pas un problème. Ton métabolisme va pallier à ta fatigue en puisant directement dans ton Kihetai, t'accordant une régénération plus rapide d'endurance. »

  • Nataku : « C'est bon à savoir. C'est vrai que je ne suis quasiment plus essoufflé... Sinon, c'est quoi la suite ? »

  • Kyokushin : « Les premières heures à l'épée n'ont servi qu'à améliorer ta vitesse, puisque l'épée de père est lourde et difficile à manier. La suite, c'est l'apprentissage du combat à mains nues. Pour ceux qui maîtrisent l'usage du Kihetai, le combat à mains nues est essentiel, voir plus important que le maniement d'une arme. »

  • Nataku : « On a un style d'art martial qui nous est propre ? »

  • Kyokushin : « Pas spécialement. J'ai simplement entendu des histoires concernant des combattants dotés de Kihetai, qui ont inventé leur propre art martial, mais je n'en ai vu aucun à l'œuvre. Tes mouvements et ta tactique de combat seront forcément issus d'un style existant, que ce soit un mix d'arts martiaux, ou un style précis. Pour ma part, le Taijutsu constitue une base pour le combat sans armes. C'est par là qu'on va commencer. »

  • Nataku : « Taijutsu ? » S'interrogea-t-il.

  • Kyokushin : « Un art martial japonais, issu du monde des humains et que l'on a grandement perfectionné grâce à nos capacités supérieures. »

  • Nataku : « Hum ? Comment des techniques du monde humain ont pu arriver dans notre monde ? Je pensais qu'il était impossible pour eux d'accéder au nôtre. »

  • Kyokushin : « C'est l'inverse qui s'est produit. Des explorateurs ont voulu découvrir le monde humain en quête de savoir différent du nôtre, qu'il s'agisse de formes d'arts, de technologie, ou de savoir lié au combat. Grâce à nos pouvoirs et à nos capacités physiques et intellectuelles supérieures, nous sommes en avance technologiquement parlant. On a encore des chercheurs aujourd'hui qui continuent de les étudier. »

  • Nataku : « Leur monde a l'air intriguant. »

  • Kyokushin : « Nous n'avons rien à leur envier aujourd'hui, chacun sa culture. Je suis simplement reconnaissant envers nos ancêtres qui ont su récolter tout ce savoir. Assez parlé, reprenons. Le Taijutsu possède différents types de techniques comme le Dakentaijutsu, que tu m'as vu utiliser contre Akeru. Ça consiste essentiellement à effectuer des blocages et des coups frappés sur les points vitaux, osseux, musculaires ou nerveux. »

  • Nataku : « Couplé à ton Kihetai, c'est ce qui t'as permis d'immobiliser Akeru pendant notre affrontement ? » Déduisit-il.

  • Kyokushin : « Exactement. C'est là tout l'intérêt apporté par ces techniques. Le premier conseil que je peux te donner, c'est d'aborder un combat de manière défensive dans un premier temps. Tu vas chercher à lire ton adversaire et n'effectuer que des blocages de ses attaques et des esquives. Une fois que tu t'es approprié sa configuration d'attaques, tu pourras agir offensivement en conséquence. »

  • Nataku : « Je vois. »

  • Kyokushin : « Un autre conseil, laisse ton Kihetai te guider également. Tu l'as expérimenté précédemment, il peut se manifester de manière instinctive. Contrairement aux humains, nous n'avons pas besoin de cultiver notre corps autant qu'eux pour maîtriser une forme d'art martial. Ceux dont le Kihetai est éveillé sont pour une grande majorité prédestinés au combat. La notion de souplesse par exemple, importante dans toute discipline martiale, te sera bien plus naturelle et rapide par l'apprentissage qu'à un humain ordinaire, et ton énergie facilitera l'apprentissage de tes mouvements. En plus de ta mémoire musculaire, tu comprendras que ton Kihetai aussi est doté de ce qu'on appelle la "mémoire énergétique." C'est grâce à cette mémoire énergétique que ton corps subiras un peu mieux un même type de coup qui te sera porté à répétition. Pour te donner un exemple concret, si je t'inflige une ruée de coups chargés de Kihetai sur ton thorax, ton Kihetai va naturellement finir par absorber une petite quantité de l'énergie que tu reçois, et ce, de manière croissante, bien qu'il y ait une limite dépendante du niveau de puissance de chaque individu. Cette absorption autonome d'énergie résulte donc en la réduction des dégâts physiques reçus. »

  • Nataku : « Les possibilités qu'offrent le Kihetai semblent infinies, c'est incroyable... » Dit-il, émerveillé par les explications de son grand frère.

  • Kyokushin : « Pour te donner un ordre d'idées, à l'heure actuelle, ta puissance est si faible qu'utiliser la totalité de ton énergie contre Atsuya ne servirait à rien. L'écart entre vous deux suffit à ce que la mémoire énergétique de son Kihetai encaisse la totalité de tes coups. En définitive, il n'aurait rien besoin de faire à part déployer une infime quantité de son Kihetai, juste ce qu'il faut pour surpasser le tien. »

  • Nataku : « Ah... »

  • Kyokushin : « Bien, c'est peu d'explications concernant le Taijutsu mais passons directement à la pratique. Approche. »

  • Nataku : « Ok. »

  • Keita : « Oi, Mitsuyo, je crois que ça va être marrant. »

Mitsuyo interrompit ses exercices suite à la remarque de Keita, afin d'observer le déroulement de l'entraînement d'à côté.

Le jeune apprenti prit une profonde inspiration, laissant apparaître une faible quantité de Kihetai autour de lui lors de son expiration. Il fronça les sourcils et assaillit Kyokushin à une vitesse assez surprenante malgré son faible niveau. Une fois à portée, Nataku infligea un coup de poing directement dans la face de son aîné. En réponse à son attaque rapide, Kyokushin dévia le coup de Nataku d'un vif mouvement du revers de la main puis lui fit subir une projection épaulée, le faisant passer par dessus son épaule avant de l'écraser contre le sol.

  • Kyokushin : « Ne te fais pas avoir par de simples techniques de projections comme celles-ci. Soit plus patient. »

  • Mitsuyo : « Il ne pourra jamais égaler la vitesse de Kyokushin. » Affirma t-il d'un ton sec.

Nataku se releva.

  • Kyokushin : « Soigne ta posture, tiens toi prêt ! »

Nataku acquiesça d'un signe de tête avant d'adopter une posture un peu plus propice au combat, mais qui présentait tout de même des failles venant d'un combattant clairement inexpérimenté.

  • Kyokushin : « Plus de souplesse ! » Cria-t-il en le chargeant.

En agissant de façon plus offensive cette fois-ci, Kyokushin créa l'occasion parfaite pour Nataku de mettre en œuvre les précédents conseils qu'il avait reçu. Armé de patience, ce dernier attendit que son adversaire arrive à portée, concentré sur le moindre mouvement que ses yeux furent en mesure de voir. Kyokushin s'arrêta brusquement dans sa course, tendit sa jambe gauche de façon parfaitement verticale et frappa Nataku d'un coup de pied marteau, visant son crâne à l'aide de son talon. Le novice parvint à parer l'attaque de son avant bras droit, mais se retrouva légèrement enfoncé dans le sol. Durant ce court instant, et d'un point de vue purement technique, il eut l'avantage et profita de ce moment pour balayer la seule jambe sur laquelle l'équilibre de son grand frère reposait. Cette scène eut de quoi impressionner les deux spectateurs de cet échange, qui virent Kyokushin chuter en arrière.

  • Mitsuyo : « Bien vu gamin. » Commenta-t-il de manière inaudible.

Dans sa chute, Kyokushin accentua sa rotation afin de réaliser un saut de main arrière, retombant parfaitement debout.

  • Kyokushin : « Tu as bien réagi. »

  • Nataku : « Cool ! » Se réjouit-il.

  • Mitsuyo : « Plus intéressant encore, ses pieds étaient coincés dans le sol mais il a tout de suite réussi à concentrer du Kihetai dans sa jambe droite pour la dégager et balayer Kyokushin, et ce, assez rapidement. »

  • Keita : « Je n'avais pas remarqué ce détail. »

  • Kyokushin : « Bien, passons à la vitesse supérieure. » Une aura verte l'enveloppa.

  • Mitsuyo et Keita : « Ça va faire mal. » Prononcèrent-ils en même temps.

Plongé dans sa concentration, Nataku relâcha la totalité de son Kihetai. Son aura, croissante, provoquait de légers coups de vents environnants.

  • Keita : « Son aura en plein potentiel est déjà pas mal. »

Kyokushin se mut à une vélocité si importante que les yeux de Nataku ne purent plus le suivre, comme s'il se téléportait. Ce dernier porta un regard rapide sur sa gauche et sa droite et vit une image rémanente de Kyokushin de part et d'autre, ne sachant de quel côté il se trouvait. Nataku eut la pertinente idée de se baisser dans le but d'esquiver un éventuel coup, et d'exécuter un balayage circulaire, touchant les deux images de Kyokushin.

  • Kyokushin : « En haut imbécile ! » Cria-t-il, prêt à attaquer en piqué.

  • Nataku : « Hein ?! »

À peine eut-il le temps de relever sa tête qu'il se prit un coup de pied en pleine face, et finit le crâne enfoncé dans le sol.

  • Nataku : « Aïe... »

  • Kyokushin : « Bien joué. Si tu n'avait pas concentré ton Kihetai pour protéger ta tête, tu serais certainement inconscient. En conclusion, tu manque encore de beaucoup d'expérience au combat, mais ça va venir. Le point positif, c'est que tu te sers de mieux en mieux de ton énergie, surtout à but défensif et c'est le plus important pour survivre. »

Le jeune novice se releva et se tint la tête à cause de la douleur provoquée par l'impact que sa boîte crânienne avait reçue. Le ciel commençait à s'assombrir peu à peu, laissant quelques gouttes de pluie tomber.

  • Kyokushin : « Bien, je crois qu'on peut s'arrêter pour aujourd'hui. On reprend la route dès demain. »

  • Nataku : « Où est-ce qu'on... » Il cessa de parler, comme figé.

  • Keita : « C'est quoi cette merde ? » Dit-il surpris, jetant un coup d'œil sur son bras.

  • Nataku : « J'ai senti une goutte de pluie sur ma tête... »

  • Mitsuyo : « Ce ne sont pas des gouttes de pluie. »

  • Kyokushin : « C'est du sang. »

Les quatre camarades scrutèrent autour d'eux dans une incompréhension totale tandis que la pluie écarlate s'intensifiait. Un bruit violent surgit à quelques mètres d'eux.

  • Keita : « C-C'est... »

  • Nataku : « Un cadavre ! »

Un cadavre éventré gisait sur le sol. Le bruit effroyable que son atterrissage avait causé était celui de ses os se fracassant sur le sol.

  • Mitsuyo : « Restez sur vos gardes. »

  • Kyokushin : « Je ne sens aucune présence particulière. »

Les deux meneurs du groupe gardèrent un sang-froid exemplaire. Subitement, un autre corps dégringola du ciel avant de s'écraser brutalement sur le sol, une femme cette fois-ci. Nataku n'avait jamais vu une telle chose se produire, il était paralysé par la peur. À seulement quelques secondes d'intervalles, un troisième cadavre chuta près d'eux, puis un quatrième, puis un cinquième. Durant une longue minute de silence, plus rien. Cinq dépouilles tombées du ciel, d'un point de chute totalement inconnu. Kyokushin prit soin d'examiner les blessures de chacune des victimes, qui présentèrent tous des signes d'une méthode d'assassinat similaire.

  • Kyokushin : « C'est assez barbare. Mitsuyo, viens voir ça de plus près. »

Mitsuyo s'approcha de Kyokushin et examina à son tour les corps sans vie.

  • Mitsuyo : « Je ne connais aucun assassin qui tue de cette façon. »

  • Keita : « Oi ! J'ai trouvé quelque chose sur celui-ci ! »

Keita retira une minuscule aiguille de la nuque d'une des victimes et vit une marque noire y apparaître. Après avoir vu ce symbole, Keita fut paralysé, les yeux grand ouverts. Son rythme respiratoire s'accéléra fortement et devint incontrôlable. Pris de tremblements, il se jeta en arrière, s'éloignant du cadavre très rapidement.

  • Nataku : « Keita... ? »

  • Mitsuyo : « Keita ! » Il accourut vers son petit frère et saisit son visage. « Calme toi ! »

  • Kyokushin : « C'est la même marque que vous portez sur votre visage... Ces cadavres sont un avertissement. »

À suivre...

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