Chapitre 4

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Ashley avait raison finalement car dans les mois suivant de ce funeste jour, la population de mort-vivant avait nettement grossit. Nous en venions même à cohabiter avec d'autres dans cet hôpital, ils étaient tombés dessus par hasard, ou nous avions amenés ici d'autres. Entre temps, Ashley avait repris la "raison", tout comme moi à l'issue de ma pulsion meurtrière assouvie. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment cela pouvait bien fonctionner... mais Ashley, en dépit de ses paroles incontrollées, s'en voulaient amérement. Tout comme moi, pour elle.


 Ce n'est qu'à partir de là que les vivants commencèrent à s'inquiéter réellement à ce qu'il se produisant. De multiples disparitions de plus en plus fréquentes en ville, chaque jour une ou deux nouvelles à régler. Au début ils imaginaient l'oeuvre d'un tueur en série, puis d'une secte... et finalement ils comprirent la réelle nature de cette "menace" sur leur tête quand un des mort-vivant fut surpris à égorger une pauvre dame en pleine ville. Les journaux disent qu'ils lui ont tiré plusieurs balles dans le torse sans qu'il ne soit mort. Il a fallut d'une balle dans la tête pour le tuer... jusqu'à présent nous ne savions pas notre propre faiblesse. Cependant, ils nous craignaient, cherchant à nous éviter autant que possible car ils avaient peur de nous. Le rapport de meurtres venant de mort-vivant contre des vivants était bien plus fort que l'inverse, ils ne cherchaient pas à nous détruire mais à se défendre de nous.


 Comme pour Ashley ou moi-même, chaque mort-vivant avait une période de "folie de sang", c'est le nom que l'on donna à ce moment où un mort-vivant désir et doit absolument gouter au sang pour se débarasser de son envie de tuer. Ensuite il revenait à la raison. Pour chaque mort-vivant qui passait par cette petite case folie, il y avait une ou plusieurs victimes derrière. Une machine impossible à arrêter, qui continue et écrase le monde... Et pire ! Les personnes mauvaises de nature deviennent des psycopathes en puissance, profitant de leurs avantages afin de servir leurs pulsions de tueurs. Pour arrêter ceux-là, les abattre était la seule solution. Nous leur avons donner le nom de "sauvages". Ils sont comme nous, capables de penser, de raisonner... mais empreint d'envie de tuer pour seulement tuer, rien de plus. Nous ne pouvions rien faire, ni contre eux, ni contre les autres. Une maladie, sans vaccin.

 Les vivants nous craignent, ils savent que nous existons. De temps en temps , je me rendais en ville à flâner dans les rues le soir, en me cachant la tête sous une capuche et la baissant. J'observais ces gens, comme ce couple...

  • J'ai peur mon coeur. Ils attaquent n'importe qui, les enfants, les adultes...
  • Ce sont des mort-vivants, c'est ce qu'ils disent. On se croirait dans un film.
  • Pourtant... ce n'est pas un film Antoine !
  •  Voilà la bien triste image de notre nature. Mais pourtant réaliste et sincère, je ne pouvais pas la nier. C'est de ma faute après tout.

 Le couple s'arrêta face à moi pour me demander quelque chose, prise dans mes pensées je relevais la tête. Ce n'est que quand je vis leurs yeux s'écarquiller que je compris ce que je venais de faire. Idiote.

  • Un... un mort-vivant ! Hurlât le garçon. Elle va nous tuer, barrons-nous !

 Ni une, ni deux il lâcha la main de sa copine qui ne réagissait pas et pris la fuite en la laissant plantée là face à moi, paralysée. Il avait abandonnée ce qu'il est censé aimer le plus à la mort pour sauver sa propre vie, alors que j'aurai pus le rattraper très rapidement pour le tuer, lui et elle, si je le voulais. Qui est réellement le vrai monstre de l'histoire... la fille finit par remuer les lèvres doucement en reculant.

  • Je t'en supplie... Ne me fait pas de mal !
  • Je n'y comptais pas...
  • Tu mens... tu es une mort-vivante, une de ces tueuses... Antoine, aide-moi...
  • Je...

 Je n'eu pas le temps de terminer ma phrase, voyant courir vers moi deux officiers de police accompagnés du copain de la fille qui criait des choses en pointant le doigt vers moi. Il n'en fallait pas plus pour que je prenne la fuite, je ne souhaitais pas essayer de combattre ces deux policiers. Cependant, quelques instants après j'entendis un coup de feu, puis une fraction de secondes après une vive douleur traversa mon corps en provenance de ma jambe droite : ils m'avaient tirés dessus, je chutai au sol. Sans me retourner je pouvais les entendre courir derrière moi, je ne parviens pas à me relever. Ma jambe blessée m'en empêchant. Je ne peux rien faire d'autre que d'attendre qu'ils viennent me chercher. Ils étaient autour de moi, braquant leurs armes avec méfiance, m'ordonnant de me lever ce qui m'était difficile avec cette blessure. L'un d'eux pointa son arme sur mon crane... ça y est, c'est terminé.

 Je ferme les yeux, j'attends ma fin... je ne sais pas si je dois en être triste ou heureuse finalement. Avec le temps j'ai appris à apprécier Ashley, et les autres nous ayant rejoins. Je ne suis plus seule, je ne suis plus perdue comme avant... dois-je vraiment "mourir" maintenant ?

Pourquoi le coup de feu ne vient toujours pas ? Pourquoi ?

 Un bruit d'agonie parvint à mes oreilles. En ouvrant les yeux je vis Ashley tenir l'un des policiers, la gorge tranchée. Le second était appeuré, dans la panique il tira son chargeur dans le torse encore chaud de son collègue, dont la vie avait déjà quitté le corps. Comme elle s'avançait ensuite vers lui, désarmé il prit la fuite plutôt que d'attendre l'inexorable mort. Sans un mots, elle me tend la main que je prends sans réfléchir, elle me tire du sol et m'invite à la suivre. Je boîte pour y parvenir, pendant que j'abandonne derrière moi cette vivante... d'un discret regard en arrière je la vois engueuler son copain pour l'avoir laissée tomber.

 Une fois de retour à l'hôpital elle m'amène directement à l'infirmerie pour que je sois "soignée". L'infirmière se nomme Amy, une femme qui avait 24 ans, tuée il y a quelque sjours par un sauvage. Elle est tombée sur nous par hasard alors qu'elle venait de sortir de sa folie de sang. On l'a amenée avec nous, ses compétences pouvaient être utiles car même si nous ne pouvons pas mourir, une blessure reste une blessure. Je garderais la douleur si je ne soignais pas la mienne, et je ne pourrais pas marcher... bien sûr, les soins à appliquer à un mort-vivant n'ont rien à voir avec ceux des vivants, il n'y a pas besoin de désinfecter par exemple.

 Pendant quelle travaillait silencieuse, souriante, je la regardais faire. J'apprécie beaucoup Amy. Finalement elle leva les yeux vers moi en disant que c'était terminé, qu'elle avait sortie la balle et refermé la plaie. En effet, je ressens moins la douleur qu'auparavant mais elle reste tout de même présente, minime et temporaire. Même si jedevrais boiter encore quelques temps. Je sortis de l'infirmerie en la remerciant. Ashley m'attendait dehors, elle se tourna vers moi pour me lancer un regard plutôt sévère. Elle allait me passer un savon, c'était son regard pour m'engueuler. Gagné.

  • Alice ?! Tu peux m'expliquer comment tu t'es mise dans une merde pareille ? Qu'est-ce que tu foutais en ville hein ?
  • Euh... eh bien... je...
  • Laisse tomber, ce n'est pas grave. Mais heureusement que Maxence - Maxence est l'un des mort-vivant de l'Hôpital - t'a vu partir en direction de la ville ! Il est venu me prévenir, je suis alors partie pour te
  • retrouver. On avait dit que les mort-vivants de l'Hôpital évitent la ville, ça vaut aussi pour toi tu sais ? Mince, quand je t'ai trouvé tu allais te faire buter !
  • Et... tu es venue me sauver ? Demandais-je en supportant son regard de crainte, elle semblait avoir eu peur de me perdre. Alors que tu me détestes ? Repris-je.
  • Je ne te déteste pas. Pourquoi tu dis ça ?
  • Parce que... je t'ai tuée ?

 Elle changea d'expression, se mordant la lèvre inférieure. Elle n'aimait pas pas trop que je lui rappelle ce moment, mais je voulais m'assurer de ses sentiments. Finalement, elle se mis à me sourire, en me disant que c'est de l'histoire ancienne, rajoutant qu'elle aussi a tué, et qu'en plus c'est elle qui a fait le plus de mal aux gens. Et à moi. Nous étions toutes deux honteuses de nos erreurs. Il y avait trop de morts désormais, j'aurai certainement préféré rester seul, mais j'ai tué Ashley.

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