Chapitre 3

7 minutes de lecture

Les mois passèrent assez vite. Plus je voyais Ashlea et moi je pouvais la reconnaître. Je comprenais qu'elle n'allait pas bien. Elle s'isole, elle pleure... elle regarde les passants sur le chemin, là où elle est morte. Les soirs, quand nous étions ensembles, elle me parlait de sa famille en me disant que, parfois, elle allait observer ses parents discrètement. Pour savoir comment ils vont, mais elle ne voyait que des larmes et des bouches sèches. Une famille qui pleure encore sa chère disparue depuis tant de mois, depuis presque un an. Elle m'avait amenée faire un tour au cimetière, sa tombe était si fleurie que l'on aurait cru qu'un jardin avait poussé au milieu de cet endroit funèbre. Malheureusement cette tombe était vide. Le corps censé ne pouvait que la regarder. Toutes les fleurs du monde, même les plus rares, même les plus belle comme l'Edelweiss, ne pouvait changer cette réalité funeste.

 La police avait bien fait des enquêtes sur les lieux du crime, ils avaient bien trouvé les traces de notre fausse bataille sur le sol, le sang qui avait tâché le terre. Toutes les recherches pour trouver son corps furent inutiles. Parce que son corps pouvait bouger, et donc se cacher. Et Ashlea ne voulait pas que l'on sache la vérité, ce qu'elle est. Parfois quand Ashlea s'en allait en ville pour prendre un journal en veillant à cacher son cou et son visage, elle le ramenait pour le lire. Elle faisait la Une de tous les journaux pendant plusieurs semaines, mais peu à peu elle fut oubliée, réduite à un article de faits divers ici et là, avant d'être oubliée. Mais sa famille, elle, n'oubliera jamais.

 Parfois, elle faisait ses petits discours philosophiques sur la vie et la mort, en tenant des propos qui commençaient à me faire douter de sa santé mentale. Je la sentais divaguer vers la même folie que j'avais ressentie un peu avant de la tuer. Une folie imprégnée de haine, de désir de tuer. Cette peur et cette tristesse qu'elle éprouvait avait disparue au profit de l'envie de détruire. Elle voulait juste la mort.

 Nous étions en Décembre. Noël sanglant.

C'est une nuit de Décembre, la nuit de Noël, que tout a dégénéré réellement. Ashley était sortie de l'hôpital discrètement, en faisant attention à ce que je ne l'attende pas marcher dans le couloir. Elle s'imaginait certainement que je n'ai pas fait attention à ses petits pas légers. Je l'ai donc suivie, doucement à quelques mètres derrière, cette commençait vraiment à m'inquiéter par son comportement douteux et étrangement ressemblant à celui que j'avai avant de la tuer. La suivre dans les bois fut plus difficile dans le noir, cependant la neige me permettait de voir ses traces de pas. Peu à peu, je constatai qu'elle prenait la direction du chemin, pour remonter vers le parking. En me cachant dans les abords des bois sans me mettre à découvert j'observais Ashley s'avancer vers une voiture noire garée là.

 Etrange. Dans la voiture je pouvais voir quatre jeunes, deux filles et deux garçons. Certainement deux couples d'amis qui voulaient faire un Noël à leur façon, sans la famille. C'est bien triste, car si Ashley est prise de la même folie que moi, alors vous ne reverrez jamais vos proches. Ils riaient, parlaient sans que je ne parvienne à comprendre la discution certainement très intéressant mais sans grande importance.

 Ashley, à demi masquée par l'obscurité de la nuit, sortait des ténèbres douceent à mesure que les phares de la voiture commençaient à éclairer son corps. Ils furent assez surpris en la voyant, une jeune

fille tout aussi peu présentable que moi désormais, sortir seule des bois ainsi... l'expression sur le visage des adolescents était la même que sur celui d'Ashley quand elle me vit sortir pour lui barrer la route.

Finalement, un d'entre eux, plutôt grand et assez costaud, se ressaisit pour interpeller mon "amie".

  • Qui... qui es-tu ?
  • ...

 Ashley ne répondit pas, elle ne bougeait pas. Finalement c'est la copine de ce garçon qui prit la parole, en ayant reconnue le visage d'Ashley.

  • Mais... mais c'est la fille qui a disparue dans les bois il y a quelques mois, tu te souviens pas ? Ils en ont parlés pendant si longtemps... elle était alors en vie ?
  • En vie... ce n'est certainement pas le bon mot pour décrire Ashley. La seconde fille s'exprima.
  • T'es sérieuse ? Puis se retournant vers Ashley. Tu... tu vas bien alors ? Qu'est-ce qu'il... t'es arrivé ?
  • Rien. Répondit faiblement Ashley. Rien d'important... la même chose qu'il va vous arriver. Elle s'avança alors d'un pas. La mort, conclut-elle, en sortant un couteau, s'approchant en même temps qu'un second garçon essayait de la raisonner.
  • On... on va se calmer. Il ne bougeait pas, paralysé de peur. On y est pour rien à ce qu'il t'es arrivé... Il se tut, Ashley venait de planter on arme dans son ventre.

 Les autres étaient appeurés, au début ils restèrent plantés là en voyant leur ami déglutir du sang pendant qu'Ashley prenait plaisir à massacrer sa victime et se couvrir de son sang frais. Finalement, elle se tourna la tête vers les trois autres avec un sourire malsain aux lèvres. Le second garçon abandonna sa copine et son amie pour fuir, laissant les deux filles face à Ashley. Profitant de leur incompréhension entre la mort du premier et la lâcheté du second, elle se jetta immédiatement sur l'une des deux adolescentes pour la plaquer au sol, dans le même temps l'autre comprit qu'elle devait fuir, sans jetter un regard à son amie. Cette trahison fut certainement bien plus douloureuse que les coups de couteaux d'Ashley dans ses jambes, pour la faire souffrir le plus longtemps possible. Elle se réjouissait de l'entendre hurler, mais n'ayant guère le temps d'en faire plus, elle tua la pauvre fille en lui brisant la nuque. Ashley avait encore deux victimes sur sa liste.

 La seconde fille n'était pas loin, Ashley n'eu aucun souçis à la rattraper. Sachant qu'elle ne pourrait certainement pas retrouver le dernier, elle prit son temps pour massacrer l'adolescente. Ses hurlements déchiraient le silence de la nuit. Je me décidais finalement à sortir des bois pour aller l'aider, je ne pouvais plus supporter cette souffrance. Je fis face à Ashley, la fille n'était pas morte mais son visage tordu par la douleur était insoutenable. Ashley leva finalement la tête de sa victime pour me sourire.

  • Tu veux te partager à mon plaisir, Alice ?
  • Qu'est-ce que tu fais... lui demandais-je dégoûtée.
  • Rien de pire que ce que tu m'as fais, ma pauvre.
  • Laisse... laisse là partir... c'est bien trop tard, elle est déjà morte.
  • Ah... Elle eu un sourire, puis un rire fou avant de crever les yeux de sa victime. Non, répondit-elle enfin.

 Sans répondre, je me jettais sur Ashley avant de lui donner un coup de poing. Surprise et déstabilisée elle tomba à la renverse. Derrière moi j'atendais la fille parler doucement, en peinant... Maman, papa...

je t'aime. Je suis désolée... Je vais... Je ne veux pas mourir... Maxime, les amis, pardon de ne pas vous dire adieu... Finalement, elle était morte.

 Ashley se releva en riant, puis elle me mis un coup de couteau dans le ventre pour me punir. J'avais beau être une mort-vivante, la douleur traversa l'intégralité de mon corps, prouvant que nos nerfs sont toujours actifs. Pourtant, je ne sentais rien d'autre que de la douleur... je ne sentais aucune faiblesse, pour moi cette douleur était violente mais pas mortelle, mais ne m'empêchant pas non plus de tomber à genoux sur la neige. En retirant son couteau de ma chaire, il était teinté de rouge... de me sang, sec. Ashley me regardait avec ce sourire malsain, diabolique. Elle semblait si fière de son massacre, avant de pester sur celui qui s'était échappé. Finalement, me laissant seule ici, elle se retourna en me disant qu'elle rentre à l'hôpital. Je ne ressentais plus que de la colère envers elle, alors que moi-même j'avais tué cette fille de façon aussi horrible, et j'aurai tué plusieurs personnes si elle n'avait pas été seule ce jour-là. Ca ne m'empêchait pas de détester ce qu'elle venait de faire, qui elle était devenue.

 Je m'étais relevais pour repartir à mon tour vers l'hôpital, en laissant le corps de la fille au sol. Le survivant aller certainement prévenir la police et ils trouveraient ces corps là. Après quelques minutes de marche difficile car douloureuse, je tombais sur Ashley qui m'attendait devant l'hôpital, toujours sourire au lèvre.

  • Ash... qu'est-ce que tu as fais ? Dis-je doucement.
  • Je change le monde, répondit Ashley de façon déterminée et froide. Si ça fonctionne, alors ils se réveillerons eux-aussi, et si je comprends bien comment ça fonctionne, alors ils auront aussi envie de tuer d'autres personnes. Comme un virus qui va se répendre sur ce monde, créant des "mort-vivants" capable de penser et de sentiments, un monde où la peur de la mort ne sera plus qu'un lointain cauchemar pour l'Humanité...
  • Tu es folle, arrête ça, hurlais-je. Tu ne peux pas faire ça, ce n'est pas... ce n'est plus notre monde désormais ! Reviens sur terre un peu ! Tu ne peux pas massacrer des gens, tu ne peux...
  • Je ne veux pas vivre seule avec toi dans ce trou pour l'éternité Alice ! Les vivants n'accepterons jamais des morts dans leur fichue société, alors je vais changer la société !
  • Cette société ne t'appartiens pas, tu n'as pas à la changer.
  • Je le ferais. C'est trop tard Alice, tu étais seule. Tu as tué, nous étions deux. J'ai tué, nous serons cinq. Ils vont tuer. Ainsi de suite. Rapidement nous seront bien plus nombreux. Alice, tu es trop gentille et généreuse. Nous avons autant le droit d'exister qu'eux, ils ne pourront pas nous le refuser quand nous serons assez nombreux, ils seront obliger d'accepter cette vérité. Maintenant à plus tard, Alice.

 Elle se retourna pour aller vers le hall, je ne sais pas où traîner dans l'hôpital. Mais je me mis à sa poursuite pour l'aggriper au dos et la tirer en arrière, la faisant tomber au sol. Nous nous retrouvions ainsi toutes deux allongées sur la neige, puis je me mis à califourchons par-dessus elle en lui tenant les bras.

  • Tu oses dire des choses aussi horrible toi ? Alors que tu étais la première en me détester pour ce que je t'ai fais. Toi qui a pleuré tes proches ?

 Son regard venait de se durcir. Sans me répondre, elle réussie à se libérer de mon emprise pour me décrocher un coup de poing dans la machoire. Le choc me fit lâcher prise et tomber à la renverse. Elle

se leva en me lanca un regard de mépris et se retourna à nouveau vers l'hôpital, avec une petite conclusion à notre dispute.

  • Ne parle plus jamais de famille.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Lina Avdeeva ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0