Prologue

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Rien ne vient à partir de rien. Tous les changements ont des causes... et des conséquences.

Je pensais être une personne normale, dans un monde "normal". Difficile de parler d'un monde normal à vrai dire, les sept milliards d'humains vivant sur cette dénommée Terre se comportaient comme un virus. Leur planète était malade et ils n'y faisaient rien... des événements presques banalisés entre conflits et crises, violence et haine. Une minorité détruisait le monde, une autre cherchait à la combattre, mais la majorité vivant dans un luxe et un bonheur relatifs fermait les yeux, préférant laisser le temps s'écouler normalement, comme si de rien n'était en se disant « après tout, qu'est-ce que l'on peut faire ? ».

Pourtant, ils n'étaient pas heureux, comme l'explique Jan dans sa tirade de The Edukators : « Ils s'ignorent tous, et chacun pense qu'il est à un centimètre du bonheur. Bonheur qui restera pourtant inaccessible. ». La réalité, c'est leur lâcheté.

Ce monde était misérable, mais il fonctionnait "normalement". Des riches de plus en plus riche, des pauvres de plus en plus pauvres. Quelques fois des riches étaient ruinés, quelques fois des pauvres devenaient riches. Les guerres laissaient peu à peu place à une nouvelle forme de conflit : le terrorisme.

Seul le pouvoir et l'argent devenaient la réelle préoccupation de toutes ces personnes, même si ils ne voulaient pas se l'avouer. Au fond argent était synonyme de vivre.

Ce monde était fragile, brusquement il allait s'arrêter... par ma faute.

Je ne me rappelle pas d'une vie que j'aurais pu vivre. Mes seuls souvenirs sont ceux à partir de mon réveil. D'un coup, j'ai ouvert les yeux. À ce moment, je ne savais pas qui j'étais... ce que j'étais. Simplement couchée sur cette table d'opération métallique et froide. Il y avait quatre personnes dans la salle, je ne voyais que des ombres gesticulant autour de moi, je n'entendais pas ce qu'ils pouvaient dire, je ne percevais que de vagues murmures incompréhensibles. J'étais dans les vapes, comme sous anesthésie, tout autour de moi tournait au ralenti : les images, le son, le temps. J'ai voulu parler, bouger... C'était impossible. J'étais simplement paralysée, incliner la tête d'à peine quelques centimètres sur un côté me demandait des efforts considérables, alors tenter de la lever pour mieux voir où je me trouvais... Une idée qui ne m'avait même pas traversé l'esprit.

Je ne distinguais qu'un plafond blanc. Etait-ce l'hôpital ? Victime d'un accident et ayant perdu la mémoire ? Pourtant j'avais gardé les notions et connaissances de ce monde. J'imaginais ce plafond comme le Paradis qui m'appellait à le rejoindre, une lumière vers un autre monde. J'avais tort...

Ils ne m'avaient pas encore vue, trop occupés à faire d'autres choses. Je ne sais pas ce qu'ils faisaient, mais je pouvais sentir une main gantée sur ma cuisse droite nue. Peu à peu je commençais à reprendre mes esprits. Lentement, je pouvais distinguer les mots correctement, je pouvais voir dans les conditions normales pour un œil humain, sans que cela ne soit ralentit. Ils parlaient de quelque chose dont je comprenais pas le sens, d'un projet secret. je ne pouvais deviner sur le moment, mais aujourd'hui je le sais... Ayant enfin la force de me lever je provoquais la stupéfaction des gens qui m'observaient.

Ils portaient une casaque chirurgicale, sur absolument tout le corps, sauf leurs visages couverts d'un masque bleu. Il devait s'agir de scientifiques et je devais me trouver dans une sorte de laboratoire. Les murs de la pièce étaient couleur crème. Je pouvais aussi voir des outils, des armoires grises en métal, des ordinateurs et autres choses que l'on trouve dans des laboratoires en général. L'un d'entre eux avait eu si peur en me voyant qu'il s'était enfui de la pièce en laissant la porte ouverte. Tant mieux, car en le suivant des yeux je vis qu'il y avait besoin d'une carte d'identification pour l'ouvrir. Les trois autres étaient pâles, ils ne bougeaient pas et me dévisageaient. Je lisais la peur dans leurs regards, sans que je ne comprenne pourquoi. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes que je remarquais qu'un d'eux avait ses yeux braqués sur ma poitrine, en baissant les miens je découvris que j'étais totalement nue. Gênée je pris rapidement la couverture qui me couvrait en partie alors que j'étais allongée, avant de l'entourer autour de mon corps comme si je sortais de la douche. Ensuite, je m'avançai doucement vers la sortie. Aucun d'eux n'avait bougé, paralysé d'incompréhension et de crainte sans sans que je ne sache pourquoi.

Une fois sortie, je déboulais dans une série de couloirs vides avant de tomber dans un hall d’accueil. Il y avait du monde. Habillés de blouses blanches, bleues ou rouges, certains en civils, d'autres des gardes de sécurités. Ce que je ne comprenais pas c'est pourquoi ils avaient l'air si surpris et effrayés en me voyant. Le scientifique qui s'était enfui ne semblait pas les avoir prévenus, c'était assez bizarre. J'étais encore dans l'incompréhension par rapport à leur attitude, après tout je n'étais qu'une fille normale. C'est du moins ce que je croyais, avant de voir mon reflet dans l'une des fenêtres du bâtiment.

Mes yeux étaient rouges sombres, il y avait quelques traces de sang qui coulaient de ces derniers jusqu'en bas de mes joues. Je n'avais aucune respiration, une peau livide... En me voyant dans cet état je compris que je n'étais pas une fille si normale. Effrayée de ma propre condition, je reculais en titubant sous le choc. Voilà pourquoi ils avaient si peur de moi, j'étais morte, effrayante. Beaucoup de questions m'agressèrent en même temps, que faisais-je ici ? Qui m'avait tué ? Pourquoi étais-je en « vie » ? Et surtout, quel était ce fameux projet dont parlaient les scientifiques ? Toutes ces questions sans réponses me hantaient à la seconde même, j'en avais envie de vomir. Je m'étais dirigée en courant vers la sortie sous les regards de ces personnes qui me dévisageaient comme si j'étais un monstre ou un extraterrestre. Je me suis enfuie, les hommes de la sécurité se sont mis à ma poursuite après quelques instants, le temps de réaliser que j'étais dehors et qu'ils reviennent à la réalité, mais j'ai couru, j'ai couru sans m'arrêter dans cette ville que je ne reconnaissais même pas...

Ce n'est peut-être pas totalement ma faute... c'est peut-être aussi la leur.

Ceci est mon histoire, ainsi que celle de nombreuses autres personnes qui ne seront que des innocents embarqués dans la folie humaine en quête de pouvoir et d'argent. Dont j'en suis moi-même victime.

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