2ème partie

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- Euh, les trois soleils c’est normal ? »

Je suis légèrement hébétée, encore secouée par le passage à ce nouveau monde, mais ce détail est sans doute ce que j’ai vu de plus incroyable de toute ma vie. Basile hausse les épaules, semblant peu concerné par le spectacle. Je le devine habitué à ce ciel. Ébahie, je regarde autour de moi, m’imprégnant des odeurs et couleurs de cet invraisemblable endroit. Les cerisiers roses sont en fleurs et sentent bon l’arrivée du printemps. Nous avons atterri dans un quartier aux rues propres, semblables aux nôtres. La joie des enfants qui jouent dehors résonne dans les jardins, des femmes discutent, échangent des confidences par-dessus les clôtures blanches.

- À part les trois soleils, tout me paraît identique au monde que nous venons de quitter », ne puis-je m’empêcher de remarquer, rassurée.

On dirait que je viens de faire une bonne blague, car Basile se met à rire à gorge déployée, son éternel nœud papillon à carreaux tremblant légèrement.

- Vraiment ? parvient-il à articuler entre deux gloussements, tu te trompes, mon amour. Regarde mieux, concentre-toi. »

Intriguée, j’observe à nouveau les alentours, perplexe, me demandant ce que j’ai pu manquer et si je dois m’attendre à voir les gens se transformer en méchants aliens ou horrifiques zombies. Basile, contrairement à moi, semble chez lui. Les mains dans les poches, il marche à grande enjambée, tournant la tête de tous les côtés, un sourire amusé sur les lèvres. Mon extraterrestre n’a pas l’air inquiet, c’est plutôt bon signe ; nous n’allons pas nous faire désintégrer par des machines de haute technologie ou des morts-vivants.

C’est alors que je remarque un élément assez troublant… les mères de famille font les gestes du quotidien de façon presque mécanique, bougeant et bavardant de manière automatisée, dans un imperceptible bruit de mécanique. Comme si toute ma perception s’ouvrait d’un coup à la révélation de ces détails, je vois au niveau du cou, poignet et autres endroits des boulons d’un rose couleur chair qui maintiennent ces robots debout. Je cours vers Basile qui a déjà traversé la rue et se tient devant un petit sentier de terre qui monte doucement vers une colline surplombé par un immense chêne centenaire. Je pose ma main sur son dos, sentant la rugosité du veston de mauvaise qualité qu’il porte. Les goûts vestimentaires de mon compagnon m’ont toujours paru des plus surprenants… mais bon, il trouve sa tenue cool… surtout son nœud papillon.

Je lui dis :

- J’ai vu. Ce sont des robots.

- Plutôt des cyborgs en fait. C’est un monde bien étrange où nous sommes arrivés, tu vas vite t’en rendre compte.

- Super !

Des tas de questions me brûlent les lèvres, mais il y en a trop et je ne sais pas par laquelle commencer. Basile paraît le deviner et se tourne vers moi, plongeant son regard vert dans le mien. Il attrape vivement mes mains qu’il serre dans les siennes.

- Est-ce que tu te souviens de ma réaction la première fois où nous nous sommes rencontrés ?

Je ris, mais cesse aussitôt devant la gravité de son visage.

- Oui, évidemment que je me rappelle. Tu avais l’air de me connaître ; c’était bizarre.

Tu ne cessais de m’appeler Amélia au lieu d’Amy. D’ailleurs, tu n’avais pas vraiment l’air de m’apprécier à ce moment-là.

- Exact, je t’ai prise pour une autre, mais j’ai vite compris que je me trompais de double.

- Pardon, de quoi tu parles ?

- Oups, j’ai omis quelques détails assez importants, me concernant. Je vais devoir t’expliquer certaines choses sur la dimension où nous nous trouvons.


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