Chapitre 50

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Saissac, dix ans plus tôt

*** Explicite ***

Trois mois avaient passé depuis les premiers séminaires au château de Camigné. Les fréquences avaient augmenté en même temps que la participation. Mélodie voyait revenir les stagiaires des premières séances et variait ses sessions en conséquence. Dans la chapelle, Solange s’était affirmée comme une véritable Maîtresse, et certains adeptes revenaient régulièrement pour des « leçons particulières ».

À l’étage, les fins de soirées ou parfois les après-midi voyaient les couples se former et se mélanger dans une joyeuse ambiance libertine, entretenue par Henri, qui s’efforçait de conserver le bar toujours approvisionné.

Le mercredi, Cornélius avait annoncé que le week-end allait être bouleversé. Il avait demandé une attention toute particulière pour des invités avec qui il souhaitait signer de gros contrats. Solange et Mélodie avaient été contraintes d’annuler les stages prévus, pour se consacrer exclusivement à ces hôtes de marque.

— Mes invités séjourneront au château. Préparez trois chambres pour le vendredi soir. Henri ira les chercher à l’aéroport de Carcassonne où ils arriveront en jet privé. Prévoyez un diner de gala dans le petit salon. Vous assurerez le service avec Amélie et Henri. Prévoyez des tenues affriolantes. Je veux les éblouir.

Deux jours plus tard, tout était prêt selon les souhaits du Maître. Un traiteur toulousain avait livré le repas en fin d’après-midi. La table était dressée dans le salon et un petit buffet attendait les visiteurs dans le hall de réception. Les trois femmes avaient revêtu des tenues de soubrettes extrêmement provocantes : corsage blanc décolleté jusqu’à la limite des aréoles, serre-taille lacé faisant remonter les seins, jupe noire très courte et bas résille, aux pieds des escarpins à hauts talons.

La BMW conduite par Henri, en tenue de chauffeur, s’arrêta devant le perron.

Trois hommes d’âge moyen, à l’allure levantine, en descendirent. Ils avaient tous les trois de grosses bagues dorées et des chaines en or autour du cou. Ils parlaient tous ensemble dans une langue que Mélodie ne reconnût pas.

— Tu sais d’où ils viennent ? demanda-t-elle à Solange qui les attendait à côté d’elle, en haut des marches.

— Du Moyen-Orient sans doute, mais je saurais pas te dire plus précisément.

Cornélius s’empressa d’accueillir ses invités, descendant quelques marches à leur rencontre.

— Mes chers amis, je suis heureux de vous recevoir dans ce modeste endroit. Croyez bien que nos charmantes hôtesses feront tout pour compenser l’inconfort des lieux par la qualité de leur service. Vous pouvez leur demander tout ce que vous voudrez.

Les trois hommes s’arrêtèrent devant les trois femmes alignées. Leurs regards lubriques mirent Mélodie mal à l’aise. Elle se sentait examinée comme une pouliche à une vente de yearlings (*). L’un des trois souleva la jupe de Solange et lui caressa le haut de la cuisse. Un autre palpa les seins d’Amélie avec rudesse. Le troisième faisait face à Mélodie. Elle le fixa droit dans les yeux et mit la main sur son pantalon.

— Je vois que vous avez ce qu’il faut !

L’homme fut surpris et hésita avant d’éclater d’un rire gras.

— Elle me plait celle-là. C’est elle que je veux baiser ce soir !

Mélodie fit une demi-révérence.

— À votre service, Monseigneur.

La soirée démarra lourdement, dans la fumée des cigares. Henri ne cessait de remplir les coupes de champagne que les trois hommes buvaient comme de l’eau gazeuse. Toutes les occasions étaient bonnes pour pincer, claquer ou caresser les fesses des femmes qui assuraient le service. Alors que le plat principal venait d’être servi, celui qui semblait être le leader du groupe prit la parole.

— Pourquoi sont elles encore habillées ? On veut voir leurs nichons.

Cornélius fit un signe. Les trois femmes sortirent de la pièce.

— Ils sont complètement barrés, dit Amélie.

— Tu as entendu Cornélius ! nous devons jouer le jeu, répondit Solange. On n’en a rien à foutre qu’ils matent nos seins. Déshabille-toi.

Les trois femmes ôtèrent les corsets et les blouses, avant de revenir seins nus dans le salon.

— Voilà qui est mieux. Au dessert, vous enlèverez la jupe !

Le ton de la conversion montait progressivement, sous l’effet de l’alcool qu’Henri continuait à approvisionner. Mélodie n’arrivait pas à suivre la conversation, il lui semblait qu’il était question de construire un hôtel, sur une île. Lorsque les soubrettes apportèrent le dessert, elles ne portaient plus que leur string et leurs bas. L’un des hommes attrapa Solange par la taille et la força à plier le buste, mettant ses fesses en valeur.

— Tu as un beau cul ! j’ai bien envie d’y goûter.

L’homme prit de la crème chantilly dans son assiette, avec les doigts, et l’étala sur les fesses de Solange, puis il la nettoya avec sa langue. Quand ce fut terminé, il la congédia d’une claque sur le postérieur.

— Je ne sais pas comment ça va finir, lui glissa Mélodie à l’extérieur de la pièce. Cornélius ne nous avait encore jamais amené d’individus aussi grossiers.

— Je suppose qu’ils sont très riches, répondit Solange. Et nous faisons partie du deal.

Lorsque le repas fut terminé et que Henri eut servi du cognac aux quatre hommes, l’un deux demanda de la musique.

— Les filles vont danser maintenant, devant nous. Comme dans les boîtes de Lap Dance !

— Allons dans le grand salon, alors. Il y a plus de place, dit Solange.

Le temps que tout le monde s’installe, Solange prit les deux femmes à part.

— Je n’ai jamais fait ça, dit Amélie.

— Ne t’inquiète pas, ils sont tellement bourrés qu’ils ne feront pas attention au rythme. Contente-toi de remuer tes seins sous leur nez, ils ne verront que ça. Puis frotte ta chatte sur leur braguette. Tu n’aura qu’à me regarder et faire la même chose.

Les trois hommes s’étaient installés dans de grands fauteuils, leur verre à la main. Cornélius regardait les choses évoluer, un peu en retrait. Henri réduisit la lumière puis lança «You can leave your hat on» (**).

Solange s’avança la première, toujours en string, se déhanchant exagérément tout en faisant onduler sa poitrine sous les yeux des trois hommes, passant devant chacun, faisant mine de s’arrêter, avant de repartir. Mélodie suivit, puis Amélie. Au deuxième passage, le chef du groupe attrapa Mélodie par le poignet.

— Toi, tu restes. Tu danses pour moi !

Mélodie se retourna, les fesses à hauteur de son visage, puis s’assit sur le haut de ses cuisses, remuant les fesses pour stimuler l’érection. Solange et Amélie l’imitèrent avec les deux autres hommes. Après quelques secondes, Solange reprit le contrôle, se relevant pour faire face à son partenaire, faisant lentement glisser son string jusqu’à ses pieds, puis elle se baissa pour le ramasser et le tendit à l’homme en face d’elle. Ses deux comparses firent de même. Solange s’approcha de l’homme assis en face d’elle, les jambes de part et d’autre de ses genoux, jusqu’à ce que son sexe soit à portée de sa bouche. L’homme avança la tête, mais elle se retira juste avant que la langue n’atteigne son pubis. Mélanie fit signe à l’homme en face d’elle d’ouvrir son pantalon. Le temps qu’il s’exécute et libère son membre tendu elle se caressa de façon obscène, à vingt centimètres de ses yeux.

— Regarde, regarde bien !


À côté, Amélie s’efforçait de suivre le mouvement. La respiration des trois hommes commençait à devenir haletante. Ils avaient maintenant leurs sexes à la main, se masturbant en rythme. Mélodie mit une petite tape sur la main de son vis-à-vis et fléchit lentement les genoux, tout en continuant à onduler du bassin. Lorsque son sexe entra en contact avec le membre gonflé, elle fit de très lents mouvement verticaux, frottant ses lèvres humides sur la bite turgescente. La chanson se termina à ce moment et les trois femmes s’éclipsèrent comme de véritables danseuse à la fin du numéro.

— On a assuré sur ce coup, dit Mélodie.

— J’ai pas trop merdé ? demanda Amélie.

— Tu rigoles ? il a failli mourir d’apoplexie ! lui répondit Solange.

— Malheureusement, je ne crois pas qu’ils se contentent d’une danse, ajouta Mélodie.

Lorsqu’elles revinrent dans le hall, Henri avait ouvert une nouvelle bouteille.

— Donne-moi cette bouteille ! dit l’un des hommes.

Le majordome lui tendit le flacon.

— Viens par ici ! fit-il à l’attention d’Amélie.

La jeune femme s’approcha, les mains les bras le long du corps. L’homme fit couler le champagne sur ses seins, léchant le liquide à mesure qu’il s’écoulait., puis comme le liquide descendait sur le ventre et le pubis, il s'accroupit pour happer les gouttes sur son sexe.

— Maintenant on va baiser, dit le chef. Les trois, en même temps. Mettez-vous là, l’une à côté de l’autre, les mains sur la table.

Solange s’installa la première, posant la poitrine sur la table, la croupe offerte. Mélodie et Amélie l’imitèrent, s’installant de part et d’autre de leur amie. Cornélius s’approcha et murmura quelques mots à l’oreille de l’homme.

— Cornélius a raison. On va les enculer, ces putes.

(*) Yearling : Poulain de race dans sa deuxième année

(**) Chanson de Joe Cocker, accompagnant une scène de strip-tease de l’actrice Kim Basinger dans le film « 9½ semaines »

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