Chapitre 30

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Toulouse, dix ans plus tôt

*** Explicite***

— Vous connaissez le protocole maintenant, profitez de la soirée, dit Charles. Et toi, ma belle, je te retrouve tout à l’heure.

Le notaire et sa femme déambulèrent un moment entre les petits groupes, captant des regards et des murmures flatteurs. Béatrice remarqua la femme qui l’avait embrassée avant leur départ, lors de leur première participation. Elle se dirigea droit vers elle, avec un sourire enjôleur.

— Va me chercher du champagne, demanda-t-elle à son mari.

Sa cible était une femme d’âge mur. Son allure et sa tenue étaient beaucoup plus soignées que deux semaines plus tôt. Elle portait une robe longue, au décolleté plongeant et de grandes créoles d’or. Elle était en conversation avec deux personnes plus jeunes, un couple visiblement, qui se tenaient par la main, peut-être un peu intimidées. Béatrice les ignora.

— Je crois que j’ai été impolie avec vous la dernière fois. Voulez-vous que nous repartions sur de bonnes bases ?

— Pour ta peine, tu me donnes un baiser, tout de suite.

Béatrice prit délicatement le cou de sa nouvelle amie entre ses mains et posa ses lèvres sur les siennes, pour un long baiser langoureux. Quand les deux femmes se séparèrent, Béatrice vit son mari qui la regardait étrangement.

— Je te présente Jacques, mon mari.

— Enchantée, je m’appelle Solange.

— Je te le prête si tu veux, mais tu risques d’être déçue, il baise comme un lapin.

— On peut se retrouver là-haut toutes les deux, un peu plus tard, répondit Solange avec une moue de dédain, je préfère les femmes.

— Avec plaisir.

Béatrice continua de passer de groupe en groupe, engageant la conversation avec aisance, semblant évaluer l’assemblée. Jacques la suivait à quelques pas, comme un caniche, totalement fasciné par sa femme ainsi transformée.

— Il ne se passe rien d’intéressant ici, dit-elle. Allons à l’étage !

Il était encore assez tôt. Deux des chambres étaient vides. Dans une autre, un homme était assis sur le bout du lit, le pantalon sur les chevilles. Sa partenaire était à ses pieds, alternant les caresses buccales et manuelles sur le membre dressé. Béatrice jugea le spectacle sans intérêt et passa à la dernière pièce. Deux femmes face à face sur le lit s’embrassaient et se caressaient tout en s’effeuillant lentement. Dans les angles de la pièce, assis chacun dans un fauteuil, deux hommes, leurs partenaires sans doute, regardaient le spectacle en massant leurs sexes au travers de leur pantalon.

Tout en regardant le plaisant spectacle offert à ses yeux, Béatrice sentit une main délicate se poser sur sa nuque et descendre lentement le long de la colonne vertébrale jusqu’au bas de son dos. La main remonta sur son flanc, s’insinuant entre la peau nue et l’étoffe de sa robe, sous le bras. Lorsqu’elle atteignit le sein droit, Béatrice sentit un frisson de plaisir la parcourir. Loin de se dérober, la jeune femme choisit de se livrer à l’inconnue. Seule la main d’une femme pouvait avoir une telle légèreté. L’arrivante se rapprocha. Béatrice sentit la pression de la poitrine dans son dos tandis que la main continuait à progresser, sur son ventre, jusqu’à atteindre le pubis totalement glabre. Une voix douce lui glissa à l’oreille :

— Je t’ai vue monter. Viens !

En se retournant, Béatrice reconnut celle qu’elle avait embrassé un peu plus tôt. La femme lui prit la main pour la guider hors de la pièce.

— Tu as déjà fait l’amour avec une autre femme ?

— Non, jamais répondit-elle.

— Tu ne vas pas le regretter.

Solange se dirigea vers une des chambres vides, suivie de Béatrice, puis ferma la porte derrière elles.

— Pour une première fois, nous n’avons pas besoin de spectateurs.

Solange fit glisser sa robe sur ses épaules, dévoilant deux seins fermes et une taille étroite, puis elle se débarra d’un string minuscule, révélant une étroite bande de poils au-dessus de son sexe parfaitement lisse.

— Tu aimes mes seins ? Caresse-les si tu veux.

Béatrice posa ses mains sur la poitrine offerte, soulignant le galbe avant de venir effleurer les tétons qui se gonflèrent immédiatement.

— Regarde, tu vois comme ils apprécient tes doigts ? Laisse-moi voir comment sont les tiens.

Béatrice écarta les pans de sa robe pour accéder à son désir. Sa poitrine était plus modeste que celle de Solange, mais tout aussi sensible. Quand elle sentit les lèvres parcourir son buste, une onde la traversa.

— Allonge-toi ! Ce ne sont que des préliminaires.

La jeune femme fit passer la robe autour de son cou et la jeta sur un fauteuil avant de se laisser aller totalement. Solange s’assit à son côté pour entamer de lentes caresses sur tout son corps, alternant les mains et les lèvres, jusqu’à se focaliser sur le bas du ventre. De ses longs doigts, Solange ouvrit délicatement le sexe déjà humide, à la recherche du bouton sensible, puis, par de très lents massages elle fit monter des soupirs de bonheur. Quand, dans un spasme, le corps de Béatrice se cambra, elle laissa retomber la pression, abandonnant le clitoris pour s’insinuer plus bas, les doigts glissant entre les lèvres, captant la liqueur qui s’en écoulait, avant d’atteindre l’œillet étroit. La jeune femme réagit par une nouvelle contraction de tout le corps avant de se détendre et de s’ouvrir à l’intrusion.

— Tu es vierge de ce côté, n’est-ce pas ?

La jeune femme confirma d’un simple signe de tête.

— Nous y reviendrons une autre fois, une expérience à la fois. Voyons ce que nous avons ici. Cornelius est toujours prévoyant.

— Cornélius ?

— C’est ainsi que nous appelons Charles, le maître de cérémonie.

Solange ouvrit un tiroir dans un petit meuble à proximité de la tête de lit. Divers accessoires et sex-toys y étaient disposés, ainsi qu’un flacon de gel lubrifiant. Elle prit un long cylindre en matière souple et l’enduisit de lubrifiant.

— Tu sais ce que c’est ? On appelle ça un double dong. Une extrémité pout toi, l’autre pour moi. Tu as des jouets à la maison ? Tu te caresses ? Seule ou devant ton mari ?

— Seule. Avec mes doigts, comme tu as fait.

Solange prit le gode par le milieu et introduisit doucement une extrémité dans le vagin de sa partenaire, avec de petites rotations et des lents mouvements de va-et-vient. Béatrice réagit très vite. La poitrine de la jeune femme palpitait, Solange pouvait voir le mouvement des seins au rythme de ses gestes, puis quand elle jugea la pénétration suffisante, elle se plaça de façon à pouvoir faire pénétrer l’extrémité libre dans son propre sexe. Il ne fallut pas longtemps pour que la femme du notaire laisse entendre un râle plus profond, puis des cris de jouissance intense. Solange continua ses mouvements quelques instants, puis elle laissa la vague retomber en prodiguant de nouvelles caresses et baisers sur les seins et la bouche.

— Je n’avais jamais ressenti un tel plaisir, susurra la jeune femme.

— Je te l’avais prédit, non ? et ton initiation est loin d’être terminée. Cornélius sera content de toi. Il t’a choisie. Tu ne vas pas le décevoir n’est-ce pas ? 

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