Chapitre 8

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Loubens-Lauragais, Haute-Garonne

Ange se réveilla en pleine forme et de bonne humeur. Il avait passé une excellente nuit et se sentait prêt à découvrir la région, comme annoncé la veille. Il avait dormi en laissant les volets ouverts et le soleil éclairait largement la pièce. Un coup d’œil à sa montre lui confirma qu’il était grand temps de prendre ce qui lui servait de petit-déjeuner, à savoir un double expresso.

Il prit soin de lui et de sa tenue, s’attendant à faire la connaissance de Madame de Loubennes, mère.

En arrivant au bas du grand escalier, Ange entendit la voix de son ami qui dialoguait avec une femme.

Le policier se dirigea vers la cuisine. Philippe était attablé avec une charmante personne, très différente de l’idée qu’Ange avait pu se faire de la comtesse. Elle était vêtue d’un pantalon de jogging et d’un sweater gris souris, une serviette blanche autour du cou, sneakers aux pieds.

Philippe se leva.

— Ange, je te présente Madame ma Mère. 

— Je t’en prie, Philippe, arrête avec ces manières ridicules.

— Mes hommages, Madame. Je suis très heureux de faire votre connaissance. J’espère que cette arrivée impromptue ne vous a pas causé de tracas.

— Bien au contraire, je suis toujours heureuse de rencontrer les amis de mon fils. Veuillez excuser ma tenue, je rentre de mon jogging dans le parc. Je vais me changer. Philippe va vous préparer ce que vous voulez. On se reverra un peu plus tard.

Ange regarda la comtesse quitter la pièce avec une élégante allure sportive.

— Impressionnant, n’est-ce pas ? Quel âge lui donnerais-tu ?

— Si je pouvais penser que c’est ta belle-mère, je dirais 55 ou 60 ans tout au plus, et encore !

— C’est bien ma mère biologique, et elle a soixante-seize ans. Nous avons tout juste réussi à la convaincre de ne plus monter à cheval l’année dernière, alors elle s’est mise à la course à pied. Elle court une dizaine de kilomètres tous les jours. Je crois que j’aurais du mal à la suivre plus de dix minutes. Tu n’as pas changé d’habitudes pour ton petit-déjeuner ?

— Non, un double expresso si tu as.

— Tu as de la chance, mon frère a les mêmes goûts que toi. Il a installé une machine Nespresso la dernière fois qu’il est venu. Je te laisse choisir la couleur ?

— Ce que tu as de plus foncé !

— Ristretto Italiano. Je t’en mets deux dans une grande tasse.

— Parfait.

Philippe avait tout juste servi le café que son portable se mit à sonner. Il regarda le numéro affiché, surpris.

— C’est un de mes cousins, il ne m’appelle jamais, ça doit être important.

— Je t’en prie, réponds.

Philippe sortit dans le hall d’entrée pour prendre l’appel. Il revint après quelques minutes.

— Voila qui est intéressant. J’avais prévu de te faire visiter la région, nous avons une destination qui s’impose.

— Tu es bien mystérieux, de quoi s’agit-il ?

— L’un de mes cousins est moine à l’abbaye d’En-Calcat, c’est à une trentaine de kilomètres d’ici, au pied de la Montagne Noire. Il en est même le prieur, c’est-à-dire le bras droit de l’abbé. L’abbaye est pour ainsi dire jumelée à un couvent distant de quelques centaines de mètres. L’une des sœurs a été retrouvée ce matin devant la porte, à demi-consciente.

— Il a prévenu les gendarmes ?

— Je ne crois pas, non. Je pense qu’il préfèrerait que les choses ne s’ébruitent pas.

— Pourquoi a-t-il choisi de t’appeler toi ?

— Parce que je suis médecin, et qu’il sait que je suis là ce week-end. J’avais déjà envisagé de passer lui dire bonjour. Ta compagnie me parait de circonstance, Sherlock.

— C’est toi qui fait le programme Watson !

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