#11 J'ai du boulot, moi !- Arthur

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— Donc, ce que vous essayez de me dire, c'est que, non content d'avoir bloqué la zone durant la presque totalité du weekend, vous voulez encore la rendre inaccessible quelques jours de plus ?! Et vous ne savez pas combien !

— Oui, Monsieur.

-Mais c'est complètement délirant ! s'exclama le gérant de la zone, outragé. Ecoutez, je sais qu'il s'est passé un bon nombre de choses ici, ces derniers temps, mais ne croyez vous pas qu'il est inutile de fouiller plus longtemps ? Après tout, vous n'y avez rien trouvé ! Personne ne se cache dans cet endroit ! Et j'ai du boulot, moi !

— Ecoutez, monsieur, le coupa le commissaire en s'approchant de lui. Vous. Ne. Pouvez. Pas. Entrer. Ici. Cela ne me semble pas difficile à comprendre.

— Mais pourquoi ? grommela une nouvelle fois Arthur Lanscet.

Le policier, excédé, n'en rajouta pas plus et demanda à un de ses collègues de venir le remplacer, avant qu'il ne s'énerve.

— Vous désirez, monsieur Lanscet ?

—J'aimerai comprendre pourquoi je vais devoir stopper le travail et empêcher tous mes employés de bosser durant toute la semaine.

— Mon collègue ne vous a rien dit ?

— Aucune raison pertinente, du moins ! tonna le directeur, énervé de nouveau.

— Ecoutez, monsieur. C'est la dernière fois que moi, ou l'un de mes collègues, vous l'expliquons. Après quoi, si vous ne quittez pas les lieux tout de suite, nous serons obligés de vous en chasser.

Arthur ne répliqua pas, cette fois, mais son air exaspéré trahissait sans mal son état d'esprit.

— Je reprends, commença le policier, exaspéré, mais préférant ne pas céder à la frustration.

— Samedi matin, une jeune femme est venu nous signaler la disparition de sa petite sœur. Elle rendait service à son petit ami, un de vos employés, qui était sensé déposer des documents dans chaque bâtiment. Elle y était allé avec sa petite sœur. En sortant de ce bâtiment, elle se rend aussitôt compte que sa sœur ne la suit plus et n'est plus là. Quelques temps plus tard, avant notre arrivée sur les lieux, on entends des coups de feu. On voit deux chiens sortir des bâtiments, mais en entrant, on ne retrouve rien d'autre que des traces de sang encore fraîches. Nous ne trouvons aucun indice, hormis deux ados qui ne savent même plus dire d'où venaient les coups de feu. Et hier, un homme est venu nous trouver pour signaler la disparition de sa fille, une disparition apparemment liée aux événements de la veille. Et un vieil espion, un peu fou mais souvent utile, tombe d'un arbre avec une caméra dans la main, en affirmant qu'on lui a tiré dessus "mais il ne sait pas d'où". Il est dans le coma en cet instant et sa caméra est désormais inutilisable, trop abîmée par la chute. Il a affirmé connaître le coupable, mais s'est évanoui avant d'accuser qui que ce soit. Trop de choses nous retiennent en cet endroit, monsieur le directeur. C'est pourquoi nous ne pouvons le quitter tout de suite, vous comprenez ?

Excédé, Arthur tourna les talons et s'éloigna sans plus rien demander, à la grande joie de la brigade, qui ne savait plus que faire pour le convaincre.

Bien sûr qu'il comprenait ! Il n'était pas idiot, non plus !

Mais pourquoi ne pas enquêter plus en profondeur ? Même si personne ne savait y accéder, il y avait un grenier, la fenêtre en attestait. Pourquoi n'avaient ils pas trouvé comment y accéder ? C'est leur boulot, après tout. Ils le faisaient mal, et à présent, ça avait désormais un impact sur son propre travail. Végéter autour d'un bâtiment des jours entiers n'allait pas aider à trouver une réponse.

Et puis, une autre de leur pseudo-informations le perturbait.

Une demoiselle avait signalé la disparition de sa sœur vers son bâtiment, mais personne n'était là, avec eux.

Qui aurait pu affirmer qu'elle disait la vérité ? Il n'y avait aucun témoin, après tout.

Personne n'aurait pu attester de son innocence.

Et donc, peut-être était elle coupable.

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