Chapitre 8

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J'entre lentement, un peu incertaine. Tia me dire un peu pour que je me dépêche et je comprends pourquoi ; le professeur est déjà là. La jeune fille aux cheveux roses va s'installer tout devant et avant que je ne puisse la suivre, le professeur me retient.

- Vous êtes Aiden, c'est ça ?

- Ou-Oui..

Je l'observe. Il me fait un peu peur.. il est vieux, les cheveux gris, blancs, et les yeux d'un bleu profond.. froid.. les lèvres pincées, il hoche doucement la tête.

- J'ai cru comprendre que vous aviez beaucoup à rattraper.. je vous ferais paraître des documents qui pourraient vous aider.

Eh bien. En fait il était sympathique.. enfin.. au moins il aidait ses élèves.. pouvais-je vraiment être considérée comme une vrai élève ? C'est à mon tour de hocher la tête et je m'avance, pour trouver une place. 

- Mademoiselle, pas de lunettes de soleil dans mon cours !

Je me retourne vers le professeur qui vient de parler et soupire intérieurement. Eh mince. Je les retire sans vraiment en avoir envie et.. toute la classe suit mon geste du regard. Tous fixent mes iris, l'air un peu choqué. Et moi je ne comprends toujours pas. Je croise le regard étonné de Tia mais rapidement elle se reprend pour sourire, tapotant la place à côté d'elle. Je me dépêche de m'asseoir, embarrassée, et une sorte de cours d'histoire commence, mais je n'y prête pas attention. Je regarde Tia et m'éclaircis la voix avant de parler.

- Il y a.. un truc bizarre avec moi ?

- Quoi ? Oh.. non, non.. mais ne t'inquiète pas, Ash va tout t'expliquer ce soir..

 Super.. Je me re-concentre alors sur le cour qui parle.. de runes.. des runes ? C'est quoi une rune au juste ? Enfin, j'ai une vague idée.. vous savez, les runes là, les symboles étranges, mais c'était tout.. sauf que là, il parlait carrément d'un gouvernement.. dirigé par les plus puissants d'entre 'nous', qui régissent notre monde et maintiennent la paix et.. et il est complètement taré ce professeur.. enfin, il n'y a pas que lui, tout le monde prend des notes, est attentif.. mais dans quel mouise je suis moi ? Il passe une heure à nous expliquer comment se compose le gouvernement.. et merde, je comprends rien.. ils se créent tous une histoire ici ? Ce n'est pas le bon gouvernement !

Ok.. attends.. réfléchis Aiden.. tu changes physiquement, tu passes une barrière pour entrer dans une vieille école avec un vieux directeur, des gens font mumuse avec de l'eau.. enfin.. contrôlent l'eau.. enfin quelque chose du genre.. ce serait.. parfaitement.. enfin pas parfaitement.. mais ce serait logique qu'il y ait un gouvernement de ce monde de tarés, non ? Enfin.. dans une histoire fantastique en tout cas, il y en aurait un.. J'ai mal au crâne.. j'ai qu'une seule envie, c'est de rentrer.. mais de rentrer où ? Non.. je n'ai pas tellement envie de revoir mon père, encore moins ma mère.. non, j'ai envie de rentrer dans cette petite chambre qui est devenue mon refuge depuis hier soir. Mais lorsque la sonnerie retentit, je n'ai pas un seul instant de répit, Tia me tire en me disant de me dépêcher.

J'en ai marre de courir.

On court un bon bout de temps, on sort du bâtiment, on passe par un petit chemin et on arrive devant un immense gymnase.

- Ah non non.. pas sport.. j'ai pas envie..

- Oh, non, sport, c'est demain. Aujourd'hui on a maîtrise.

Maîtrise ? D'accord. Oui oui. Bien sûr.. mais non pas bien sûr ! Maîtrise de quoi ? On avance sans que je ne pose ma question, trop occupée à réfléchir. On entre dans le gymnase. Chacun sort sa tenue de sport et l'enfile - les filles et les garçons dans leur vestiaire respectifs bien sûr -. Tia me sourit et me tend un legging et un long tee-shirt gris.

- Tiens, j'ai toujours ça en plus..

- Oh, merci..

Ouais enfin merci, je sais même pas en quoi consiste ce fichu cours.. mais bon.. je fais comme tout le monde et m'habille. Voyant toutes les filles attacher leurs cheveux, j'attache aussi les miens en une queue de cheval basse. Je suis Tia. L'intérieur du gymnase est semblable à n'importe quel gymnase.. mise à part qu'il est totalement immense.. vraiment.. vraiment immense. Il est séparé en quatre portions, une bleue, une verte, une grise et une rouge. Un professeur s'approche. Une femme aux cheveux bruns coupés courts, les yeux verts.. d'un très, très beau vert.. Elle sourit calmement.

- On continue, comme la semaine dernière, je ne penses pas avoir besoin de réexpliquer. Aller, on démarre !

Quatre groupes se forment. Il s'éparpillent tous dans le gymnase. Je reste bêtement plantée là, devant le professeur qui finit par plisser les yeux.

- Oh.. tu dois être Aiden..

Elle étudie un instant la couleur de mes yeux, comme si c'était une chose précieuse, avec un sourire serein aux lèvres.

- Suis-moi.

Un peu déboussolée, je la suis sans dire un mot. On va s'asseoir sur les marches devant la une porte qui mène aux vestiaires. Elle me regarde.

- Bon. Comment ça se passe, jusqu'à maintenant ?

- Euh.. je.. je dois vous avouer que je ne comprends pas vraiment.. ce que je fais là..

Elle se contente de sourire.

- Tu es bien la seule à l'ignorer.

- Mais.. pourquoi ?

- Disons.. que tu es comme nous tous ici. Regarde un peu, tous ces élèves..

Je tourne le regard vers les groupes. Un frisson me parcourt. A gauche, les élèves.. je n'arrive pas à percevoir correctement ce qu'ils font car ils sont loin mais je vois comme de l'eau, qui se déplace autour d'eux.. en fait.. chacun contrôle une bulle d'eau, chacun se concentrant pour qu'elle ai une forme correct, une taille correct et qu'elle ne parte pas dans tous les sens.. un peu plus proche de moi, la section verte.. chacun a un petit pot devant lui, certains sont accroupis, d'autres debout, mes tous sont concentrés dessus, au fond, un élève arrive à faire sortir un petit bourgeon et il lâche un cri de victoire. Plus proche encore, la partie grise.. l'ambiance est moins légère.. chacun a un binôme, les paumes tendues vers l'autre, il semble que chacun résiste pour ne pas se faire envoyer valser par la bourrasque que lui envoie l'autre. J'ai l'impression que mon cerveau est déconnecté car je n'arrive même pas à sortir une pensée cohérente ni à me sentir particulièrement effrayée sur ce qui arrive devant moi. Mon regard finit par dériver sur la droit devant nous.. les élèves ont tous les paume tendu devant eux et transpirent, sues à grosses gouttes, comme si ils se trouvaient dans un désert. Lentement, leurs paumes rougissent et une petite flamme apparaît, pour certains, mais celle-ci paraît difficile à contrôler, leur demander beaucoup de forces. Mais peu importe les sections, chacun semble dans son monde, en plein extase.. leurs yeux brillent, littéralement.. ceux qui contrôlent l'eau et leurs yeux bleus aux différents degrés, les yeux verts des amis des plantes, les yeux gris de ceux qui semblent contrôler le vent et les yeux noisettes, tirant maintenant vers un rouge foncé.. tous brillent, comme vibrant de la magie qui les entoure.. et moi je m'aperçois que je tremble maintenant.. je sens une main se poser sur mon bras et je sursaute. Le professeur m'adresse un sourire encourageant.

- Ne t'inquiète pas.. ici, tu es en sûreté..

- Mais.. attendez.. attendez.. je.. je suis pas du tout comme eux moi ! 

- Effectivement.

- Donc qu'est-ce que je fais ici.. ?

- Tu ne fais pas partie des ces quatre là, vois-tu..

- Mais alors je fais parti de quoi moi..

Je sens les larmes monter. J'en ai marre. Je veux seulement qu'on m'explique simplement cette situation. Sinon mes nerfs vont craquer..

- Aiden, tu es bien plus forte qu'eux. Bien plus que ce que tu peux imaginer.

Donc j'étais un monstre parmi les monstres..

Je déglutis et me relève. Il faut que je prenne l'air. Le professeur ne semble pas me retenir alors je cours hors du bâtiment. Lorsque je suis dehors, je ne m'arrête pas. Je ne veux pas m'arrêter. Je ne veux pas qu'on me retrouve. Je veux sortir.. qu'on me laisse.. redevenir normale.. je veux plus, rien de tout ça. Je cours donc sans penser à rien, sans non plus savoir où aller.. mais de loin j'aperçois une porte, une grande porte, je cours alors vers elle sans penser à rien quand brusquement on m'attrape et on me force à me stopper. Je suis à bout de souffle, tenant à peine sur mes jambes, les larmes coulant sur mes joues sans que je ne puisse rien y faire, quand j'entends une voix familière.. mécontente.

- Je peux savoir ce que tu fous ici ?

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