CHAPITRE 6

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Je me levai lentement, laissant mon esprit vagabonder parmi les événements de la veille. La nuit avait été agitée, parsemée d'instants que je peinais à assimiler. La fatigue, résultat de seulement trois heures de sommeil, se faisait cruellement sentir. Mon esprit était encore empreint des réminiscences de la soirée passée : la conversation surprise, l'ombre de Rafe qui m'avait suivie, et ma propre réaction, teintée d'une inexplicable hésitation.

Je me surprenais à revenir sans cesse sur ces moments, à les examiner sous toutes leurs coutures, comme si je cherchais à en extraire un sens caché. Pourquoi avais-je réagi ainsi ? Pourquoi avais-je laissé transparaître ma présence à Rafe alors que j'aurais pu passer inaperçue ? Ces questions tournaient en boucle dans mon esprit, éveillant en moi un doute profond.

Et puis, une pensée insidieuse s'immisça dans mes réflexions : avais-je secrètement souhaité que Rafe me remarque ? Cette idée me fit tiquer. Pourquoi voudrais-je attirer l'attention de quelqu'un comme lui ? Qu'est-ce que cela signifierait ? Je me retrouvai alors à sonder les méandres de mon inconscient, cherchant désespérément des réponses à ces questions troublantes.

Je soufflais un bon coup pour me redonner de la contenance et partie dans la salle de bain. J'avais besoin d'une douche pour me réveiller.

-Après un grand café.-

Le miroir me renvoya une image peu flatteuse de moi-même. Mes cheveux étaient en bataille, encadrant un visage marqué par de profondes cernes et un teint pâle. J'aurais pu passer pour un fantôme. Ma mère aurait sûrement été choquée de me voir dans un tel état. Sans perdre de temps, je me glissai sous la douche, consciente que le compte à rebours était lancé avant le début du jeu ce soir, avec l'arrivée de la pleine lune. Les hostilités allaient bientôt commencer.

Je m'habillai à la hâte, enfilant un sweat à capuche et un jogging sans vraiment prêter attention à mon apparence. Attrapant mes clés, je quittai ma suite précipitamment. À ma grande surprise, je me retrouvai nez à nez avec le garçon aux yeux bleus, celui que j'avais aperçu en compagnie du rouquin. Son regard accusateur me transperça avant qu'il ne se détourne brusquement pour descendre les escaliers. Perplexe face à son comportement, je ne m'attardai pas et me hâtai à sa suite, convaincue que le rouquin avait dû lui raconter notre rencontre dans la ruelle la veille.

Dévalant les marches deux par deux, je me dirigeai vers le lieu où je pourrais enfin trouver la boisson salvatrice qui me réveillerait enfin.

Cependant, dès que j'atteignis la cafétéria, je sus instinctivement que mon café ne serait pas pour tout de suite. Une scène étonnante se déroulait sous mes yeux : le rouquin était en larmes, assis à l'une des tables, criant, se débattant, accusant du doigt le garçon que j'avais croisé quelques instants plus tôt. Une fille s'approcha de moi pendant que j'observais la scène et m'informa que la sœur de l'un des garçons avait disparu.

— Pourquoi tu me dis ça ? demandai-je, perplexe.

La fille me fixa avec insistance avant de répondre d'un ton grave :

— Prépare-toi à être accusée. Il semble qu'il t'a évoquée pendant ses pleurs et ses cris. Attends, tu es bien la fille de la chambre rubis ? ajouta-t-elle en me toisant.

Je hochai simplement la tête pour confirmer ses suppositions. Je n'avais rien d'autre à ajouter, me contentant d'observer la scène qui se déroulait devant moi. Pendant ce temps, le garçon aux yeux bleus me lança un regard en coin et murmura quelques mots à l'oreille de son compagnon. Je bouillonnais intérieurement. Comment pouvait-il faire en sorte que cela retombe sur moi ? Le rouquin se tourna brusquement vers moi et s'approcha à grands pas. J'étais de plus en plus agacée par sa manière d'interagir avec moi. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement venir me parler de manière civilisée ?

— Toi ! s'exclama-t-il en pointant un doigt accusateur sur mon torse.

— Moi ? répliquai-je avec un rictus ironique.

-RIDICULE-

Il était désespéré, complètement perdu. Je ne comprenais pas pourquoi il semblait me désigner comme responsable, mais je n'avais guère envie de le contredire. Il s'était déjà fait une idée de moi et de mes actions. À quoi bon me défendre alors qu'il était fermé à toute raison ? Cependant, je ne pouvais pas me permettre d'aliéner tout le monde.

— Où est ma sœur ? Où l'as-tu cachée ? demanda-t-il avec angoisse.

— Ta sœur ? répétai-je, feignant l'incrédulité. Tu crois vraiment que j'ai quelque chose à voir avec sa disparition ?

— C'est forcément toi ! s'emporta-t-il. Il ne manquait que trois personnes à l'hôtel cette nuit : toi, Rafe et moi. Je n'ai pas enlevé ma sœur, et Rafe n'aurait aucun intérêt à le faire !

Sa logique me déconcerta.

Je haussai les sourcils et plissai les yeux, scrutant son visage à la recherche du moindre signe d'ironie.

— Quel aurait été mon motif ? Pourquoi aurais-je enlevé ta sœur ? demandai-je d'un ton incrédule.

Il grimaça et bredouilla que j'étais sûrement jalouse d'elle.

— Je vois, répliquai-je sarcastiquement. Donc, j'aurais enlevé ta sœur par jalousie, alors que je ne la connais même pas ? Brillant, le rouquin, ajoutai-je en applaudissant ironiquement.

Je décidai de mettre fin à cette conversation absurde et partis rapidement chercher un café. Je devais admettre que ce n'était pas la meilleure façon de commencer une journée.

-Le maître du jeu a peut-être orchestré un enlèvement-

Ce serait une hypothèse plausible, du moins. Alors que je terminais de me servir ma boisson tant désirée, quelqu'un me tapota sur l'épaule. Sans me donner la peine de me retourner, je réalisai que décidément, ils s'étaient tous mis d'accord pour me compliquer la vie.

— Si tu lui as fait le moindre mal, je te jure… commença-t-il.

Je me retournai brusquement vers le garçon aux cheveux bleu foncé.

— Bon, pour que ce soit bien clair, m'exclamai-je d'un ton cinglant, je n'ai pas enlevé votre pote. Je n'avais aucune raison de le faire hier, et encore moins aujourd'hui. Donc, laissez-moi tranquille, crachai-je.

-Ils ont tous décidé de me faire chier avant mon café. Je commence à avoir de sérieuses envies de meurtre-

Je pris un moment pour l'observer plus attentivement. Sa mâchoire était carrée, ses cheveux n'étaient pas vraiment bleus, mais plutôt d'un noir bleuté. Ses yeux, d'un bleu gris, évoquaient la couleur d'un ciel orageux. Les sourcils froncés, il semblait chercher ses mots.

— On se connaît tous, sauf toi. Tu n'étais même pas censée faire partie du jeu, déclara-t-il calmement.

Je me souvins de la conversation entre le roux et l'inconnu la veille au soir. En effet, le rouquin avait mentionné qu'il connaissait tous les participants, sauf moi.

Je réprimai un soupir exaspéré face à sa réponse.

— Ouais, ouais, j'ai cru comprendre ça hier. Pourtant, il s'avère que je n'ai aucune putain de raison de l'avoir enlevée. Je ne sais ni comment elle s'appelle, ni qu'elle faisait partie du jeu. Je m'en doutais évidemment, mais contrairement à vous, je n'avais aucun informateur qui m'a confirmé qui prenait part à cette chasse au trésor. Par conséquent, tu m'excuseras, mais excepté si tu as des preuves solides, fous-moi la paix.

Il murmura alors un nom, "Andréanne", la tête baissée. Mon sourcil se leva de nouveau, perplexe. Devais-je deviner de quoi il parlait ?

— Son prénom, c'est Andréanne. Moi, c'est Nova, et son frère s'appelle Enzo.

-Chouette, je peux maintenant nommer connard numéro 1 et connard numéro 2.-

— Super, répondis-je d'un ton sarcastique.

Je ne voyais pas l'intérêt de lui révéler mon prénom. De toute façon, il finirait par le découvrir tôt ou tard, surtout s'ils avaient des informateurs. Bien que je puisse être invisible pour la plupart des gens, il y aurait forcément quelqu'un pour découvrir mon identité. Je me levai et m'éloignai vers une table isolée, préférant éviter toute interaction avec Enzo et Nova. Ils étaient insupportables.

Alors que je pensais que ma matinée ne pouvait pas être pire, Rafe fit irruption dans la pièce avec toute sa présence énergique. Je fronçai les sourcils, encore irritée par la manière dont il m'avait manipulée la veille. Un coup d'œil en direction d'Enzo et Nova me fit presque rire : Nova semblait bouillonner de pensées meurtrières envers le beau brun, tandis que le rouquin pleurait à chaudes larmes dans son bol de nourriture. Je baissai la tête, espérant passer inaperçue, mais Rafe ne tarda pas à se joindre à moi, une pomme à la main.

Le silence pesait dans la cafétéria, nimbée d'une atmosphère étrange et chargée de mystère. Les regards inquiets de quelques occupants tournaient autour de la salle, chacun semblant chercher des réponses aux questions muettes qui pesaient sur eux. Pour ma part, je m'étais déjà perdu dans mes pensées, tentant de démêler les fils complexes de cette énigme qui nous enveloppait tous.

La voix de Rafe, calme et assurée, brisa soudain le silence.

— Bien dormi, petit oiseau ? me lança-t-il, un sourire narquois aux lèvres, tandis qu'il croquait dans sa pomme distraitement.

Son surnom déplaisant pour moi ne faisait qu'ajouter à mon irritation. Je préférai ignorer sa question, refusant de lui accorder la satisfaction d'une réponse.S'il espérait une réaction, il se trompait lourdement.

Pourtant ses paroles suivantes m'interpellèrent.

— J'imagine que ça veut dire non. Pour ma part, j'ai dormi comme un bébé, poursuivit-il, mordant de nouveau dans sa pomme. Oh ! J'ai entendu dire qu'Andréanne avait disparu et qu'ils te soupçonnaient, ajouta-t-il avec un rire moqueur. Mon regard se durcit mais je gardais mon calme. Je relevai tout de même les yeux, intriguée par ses paroles. Que voulait-il insinuer ?

— Tu étais avec moi quand ils l'ont vue pour la dernière fois. Tu n'as pas pu l'enlever. À moins que tu ne sois une magicienne ou que tu aies une sœur jumelle qui a pris ta place dans cette allée, continua-t-il, taquin.

Je le scrutai un instant, cherchant à décoder ses intentions. Si ce qu'il disait était vrai, alors il était aussi innocent que moi dans cette affaire. Cependant, je ne pouvais pas être sûre de sa sincérité. Nova m'avait assuré qu'ils se connaissaient tous, mais je savais qu'il fallait se méfier de tout le monde dans ce jeu dangereux. Tout ce que je pourrais dire risquait de se retourner contre moi.

Je sentais la colère monter en moi, mais je me retins de lui répondre sur le même ton.

— Que veux-tu ? finis-je par demander, mes yeux plongeant dans les siens d'un vert hypnotisant, cherchant à percer son masque.

Il émanait de lui une aura étrange, presque envoûtante. Ses paroles étaient douces, presque rassurantes. Il parut hésiter un instant.

— Je veux t'aider, énonça-t-il sa voix empreint d'une sincérité que je n'étais pas certaine de pouvoir lui accorder.

Je scrutai ses traits, cherchant la moindre trace de duplicité, mais il semblait authentique. Cependant je savais mieux que quiconque que les apparences pouvaient être trompeuses. Pouvais-je réellement lui faire confiance ? Je sentais au plus profond de moi que le moindre faux pas pourrait être fatal. Pourquoi voulait-il m'aider ? Qu'avait-il à y gagner ? Les questions tournaient dans ma tête, mais je savais que je ne pourrais pas obtenir de réponses claires de sa part.

— Pourquoi ? ,lui demandais-je simplement, méfiante.

Il hocha la tête, comme s'il s'attendait à ma réaction.

— Par ce que je sais des choses sur Andréanne, avoua-t-il, ses yeux verts brillant d'une lumière énigmatique.

Un frisson me parcourut l'échine. Les révélations de Rafe semblaient confirmer mes soupçons les plus sombres. Mais, avant que je puisse en savoir plus, un bruit de clochette retentit dans ma tête.

-Il y a des informations à obtenir-

Consciente que la clé de cette affaire se trouvait là, quelque part, dans les méandres de cette étrange chasse au trésor. Je l'invitais à continuer de ma tête.

— Après t'avoir raccompagnée jusqu'à ta chambre, Enzo est sorti de la sienne en m'accusant d'avoir enlevé sa sœur. Apparemment, elle voulait me parler. D’après ce qu’il m’a dit, elle est sortie de sa chambre peu de temps après moi, mais n'est jamais revenue.

Je tiquai. Il cherchait ses mots, ses yeux errant dans le vide tandis qu'il humectait fréquemment ses lèvres. Il était nerveux, cela se voyait. Je n’avais pas encore cerné ce qui le rendait hésitant, mais je savais que ce ne serait qu’une question de temps. Il ne resterait pas longtemps un mystère.

— Que ne dis-tu pas, Rafe ? Demandai-je, plus pour moi-même que pour obtenir une réponse réelle.

J'avais parlé à voix haute sans même m'en rendre compte. Il semblait interloqué, mais se mit à réfléchir.

— Sois plus précise, petit oiseau. Je cache beaucoup de choses, déclara-t-il en gloussant.

Une chaleur sourde monta en moi, tel un volcan prêt à entrer en éruption. Je baissai la tête, espérant dissimuler ce que mes joues trahissaient. Il était temps que je parte, que je fuie ce qu'il réveillait en moi. J'avais été façonnée pendant des années. Je suis censée être pragmatique, sûre de moi, froide.

— Je pense qu'il est temps pour moi d'y aller, déclarai-je.

Je jetai un regard rapide autour de la salle, et soudain, une évidence me frappa : nous n'étions que six personnes. Nous étions les participants du jeu. Où étaient donc passés les autres occupants de l'hôtel ? Ma stupeur devait se lire sur mon visage, car Rafe ricana en tentant de cacher un sourire derrière sa main. Des frissons me parcoururent le dos, mes joues s'enflammèrent.

-Comment n'avais-je pas remarqué ce détail ?-

— Tu as enfin remarqué, petit oiseau ? Il était temps, je te pensais plus observatrice que cela, dit-il.

— Tu penses beaucoup de choses sur moi, Rafe. Il serait peut-être temps de me lâcher les basques. Les occupants de l'hôtel ? demandai-je finalement, après une pause de quelques secondes.

D'abord tenté de me répondre, il préféra rester muet et secoua négativement la tête. Ils avaient disparu. Je commençais à me douter de ce qui était arrivé à la sœur d'Enzo, le roux.

— Andréanne. Elle ne faisait pas partie du jeu, n'est-ce pas ? Elle a menti.

Il hocha la tête pour confirmer mes dires. Leurs informateurs avaient raison, Enzo aussi : ils ne jouaient jamais qu'à six. Ce n'était cependant pas moi l'intrus. C'était Andréanne.

— Sais-tu ce qui leur est arrivé ? Demandais-je

— Non. Néanmoins, c'est ainsi, à chaque jeu, les gens disparaissent, tous ceux qui ne font pas partie du jeu s’évaporent, dit-il étonnamment fort. Ses paroles créant un écho dans la salle à manger.

Enzo et Nova relevèrent la tête de leurs bols, visiblement en train d’écouter notre conversation, s'apercevant également du nombre de personnes présentes dans la salle. Leurs yeux s'ouvrirent en grand, leurs bouches semblaient prêtes à gober des mouches. J'avais pitié d’eux. Il est toujours délicat de savoir qu'une personne vous a menti. J'en profitais pour regarder les autres concurrents. Il y avait Rafe en face de moi, Enzo et Nova à la table dans le coin le plus éloignés, avec eux une fille s’était assise. Elle était un peu en retrait, mais je parvenais à voir la couleur blonde de ses cheveux. Elle était très jolie également et je me demandais si ce jeu n'était finalement pas un concours de beauté. Elle avait des yeux d'un gris anthracite, de longs cils noirs, une bouche en cœur et un visage rond qui lui donnait un air enfantin. Dans le coin à gauche de nous, une fille me fixait. Celle qui m'avait adressé la parole pour me mettre en garde. Elle avait les cheveux rouges, la peau métisse. Elle était également très belle, je ne l'avais pas réellement regardé tout à l'heure, mais ses traits étaient splendides. Elle semblait bien musclée. S’il y avait une épreuve de force, je pense qu'elle la remporterait haut la main. Elle me fit un signe de la main auquel je répondis par un sourire. Je n'avais aucun intérêt à m'en faire une ennemie.

— Tu devrais regarder en l'air, petit oiseau, me chuchota Rafe.

Je me retournais vers lui, furibonde, mais il ne me regardait pas. Il fixait le plafond. Mon esprit de contradiction m'incitait à ne pas lever la tête, en revanche sentant une goutte tomber sur mon front, je le fis. Une adresse était notée avec ce que j'espérais être de la peinture rouge. Un cri retentit dans la cafétéria, la blonde à côté d’Enzo et Nova avait tourné de l'œil. Je fronçais les sourcils, mes lèvres pincées.

— Que le jeu commence, petit oiseau, dit-il en se levant.

Il ne regarda pas une seule fois en arrière, me laissant seule avec mes interrogations. Que je n'aurais d'ailleurs jamais exprimé à voix haute. L’idée de manipuler Rafe me traversa l’esprit, mais ce serait un trop gros risque. Je ne pouvais pas me le permettre.

-Vraiment, le rôle que j’incarne m’agace. Il est vraiment dur d’aller contre son instinct.-

Une goutte tomba devant moi cette fois, je regardais vaguement l’endroit où elle avait atterri. L'odeur me frappa de plein fouet. Il ne s'agissait pas de peinture. Quiconque avait déjà senti l’odeur du sang ne pouvait pas se tromper. Je me levais précipitamment après cette constatation, j'avais baissé ma garde. Je ne devais plus me laisser prendre. Si pour écrire une adresse, Raven avait utilisé du sang, de quoi était-il réellement capable ? Je devais me préparer pour rejoindre le lieu indiqué.

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