PROLOGUE

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J’attendais que mon procès débute, deux gardiens de geôles à côté de moi. Le silence et l’atmosphère lourde uniquement perturbée par les raclements de gorge de l’homme à ma droite ne faisaient qu’ajouter à l’angoisse qui me serrait la poitrine.

Devant moi s’étendait un couloir imposant, son sol de granite noir contrastant avec les murs de marbre. À ma droite, une fenêtre était ornée de magnifiques rideaux en dentelle blanche qui dansaient au gré du vent. Je les connaissais bien, je les avais fait poser. Un rappel amer de mes choix du passé.

Les immenses portes dorées, gravées du sceau royal, semblaient prêtes à s’abattre sur moi. Symbole de mon destin scellé. J'aurais sûrement préféré cela en y réfléchissant… Une mort que je n'aurais pas choisie, mais que personne n'aurait décidée pour moi non plus.

Après de longues minutes d’attente oppressante, j'entendis le grincement caractéristique du battant qui s’ouvrait. Ainsi, j'entamai mon avancée dans la pièce. La pièce où mon jugement se tenait était aussi majestueuse que sinistre, avec ses deux trônes au fond et ses bancs pouvant accueillir une dizaine de personnes de chaque côté de la salle. Le silence qui y régnait, malgré la présence de tant de personnes, ajoutait à mon malaise, tandis que les regards accusateurs et les chuchotements sur mon passage semblaient m'encercler tels des ombres menaçantes.

Je savais que je n'avais pas commis les crimes dont on m'accusait, je sentais sur moi le poids des jugements des autres, le poids de leurs perceptions déformées de la réalité. Rassemblant mon courage, j'avançai jusqu'au trône où siégeait celui que je croyais être mon ami le plus proche, Mikael, trop absorbé par ses conseillers pour me prêter attention. Malgré l’indifférence de celui en qui j’avais placé ma confiance, je maintiens la tête haute, ignorant les regards hostiles qui se posaient sur moi.

Je m'arrêtai au milieu de la pièce, Mikael s’étant enfin intéressé à ma personne. Je ne cessais de me mordre la lèvre, y trouvant un certain réconfort, une certaine paix dans ce mouvement répétitif. Je me rappelais encore que quelques jours plus tôt, cette manie m'avait valu une remontrance de la part de celui qui me regardait froidement.

Le silence oppressant fut brisé par le bruit sourd du poing du roi frappant la table, signifiant le début du procès.

Alors que la décision semblait déjà prise, que les murmures de mes soi-disant amis semblaient sceller mon destin, j'ai pris une profonde inspiration et accepté résolument mon sort. Je savais que je ne reverrais jamais mes proches tels que je les avais connus, mais je me préparais à affronter le verdict, quel qu'il soit.

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