Chapitre 52 Le nouveau conteur

13 minutes de lecture

 Cyrus détalait comme un lapin à travers la forêt. Décidément rien ne se passait comme prévu. Il était furieux. Furieux de l’enchaînement des événements, et du peu de maîtrise qu'il avait sur eux. La disparition de Stakhos pour des raisons qu'il ignorait encore. Le conseil des ytualanis qui le mettait sur la sellette afin qu'il prenne en main la situation dans Capolkan. La capture de l'Élue. Et maintenant la communication de Shankar.

 Avant son départ du Sanctuaire, Prakash avait donné à Cyrus le communicateur qu'il avait récupéré dans la grotte de Kreine. Le jeune homme s'était donc empressé de vérifier sur le réseau si aucun message codé ne lui était parvenu. Il espérait tant avoir des nouvelles de Stakhos. Mais rien, sinon un appel de Shankar pour lui fixer un rendez-vous.

 Or, Cyrus avait de sérieux doutes au sujet du filtreur depuis sa conversation avec Kala dans le Sanctuaire. La jeune esclave lui avait révélé, de manière anodine, qu'elle avait fourni un communicateur à son frère dans la pagode, peu de temps avant que les hommes de la Doshbat ne débarquent. Ça n'était peut-être qu'une coïncidence, mais Cyrus avait du mal à y croire.

 Il n'avait pas interrogé Shankar, lui laissant une chance d'en parler lui-même. Ce qu'il n'avait pas fait. La brèche dans le Sanctuaire avait permis à Cyrus de se débarrasser de lui avant qu'il ne mentionne devant lui les ytualanis ou même le gardien. Cependant, même s'il ignorait si le filtreur était un agent du pouvoir, Cyrus était convaincu que le jeune homme était une menace à ne pas négliger. Il ne pouvait exclure que la Doshbat soit au courant, ou en passe de l'être, pour le Sanctuaire et pour sa fonction. Il devait être doublement sur ses gardes.

 Le rendez-vous avait été fixé dans le repère d'un passeur puissant, dont l'aide serait précieuse pour les projets de Cyrus. Il ne pouvait donc pas se dispenser d'y aller. Et ce d'autant plus que le réseau Eleftheria courait peut-être aussi un grand danger. Toutefois, il se refusait à accuser sans preuve, car il devait reconnaître que sans Dasalik, sa fuite avec l'Élue aurait tourné court. Il aviserait donc sur place. Il le devait à Kala.

 Et puis, il y avait Prya. Il redoutait de la revoir. Il s'était comporté comme un idiot avec elle. Et même s’il avait senti qu'elle n'était pas réticente à son baiser volé, rien n'aurait pu lui permettre d'affirmer que la jeune fille partageait ses sentiments, qui, par ailleurs, étaient particulièrement confus. Il n'avait pas eu beaucoup le loisir de repenser à tout cela, et il devait bien l'admettre, il s'interrogeait sur l'accueil qu'elle lui réserverait.

 Son communicateur se mit à vibrer contre son avant-bras. Il réceptionna le message, et y répondit brièvement. En informant les ytualanis de la capture de l'Élue, et de ces plans pour la nuit, Cyrus repensa à la giedre dans les tunnels. Il espérait que la menace, dont elle avait parlé, ne soit pas aussi importante que ses yeux terrifiés semblaient vouloir le dire.

*

 Les deux ytualanis s'enfonçaient dans les profondeurs du Sanctuaire par des tunnels que la meute n'avait sans doute jamais explorés. À mesure qu'elles progressaient, l'odeur devenait plus prégnante, plus agressive. Ivenka était effrayée. Les ondes cérébrales qu'elle interceptait, étaient primitives. Aucun contrôle possible. Ce qui était caché là-dessous n'était que force brute et sauvage.

 Yésénia aussi avait peur. Pour tenter de maîtriser l'angoisse qui l'étreignait, elle songeait à la terrienne. À Alma. La giedre avait été effondrée d'appendre que la Doshbat l'avait capturée. Cela anéantissait du même coup tous les espoirs de son peuple.

 Comme tous les giedres, Yésénia avait été élevée dans le souvenir de la Terre et de ses rites. Elle avait accompli la purification du matin, remercié les soleils, honoré les ancêtres et sacrifié à la mer. Elle s'était assise sur les bancs sculptés de la salle d'étude pour y être initiée aux secrets des langues oubliées qui donnaient leur nom véritable aux choses. Elle avait aimé se fondre dans les traditions de son peuple et les perpétuer. Contrairement à sa sœur aînée, Mitti.

 Après l'attaque qui avait coûté la vie à leur mère, et durant laquelle, Yésénia avait failli être capturée par Capolkan, Mitti avait changé. Elle n'avait cessé de s'opposer à l'autorité de la tribu, jusqu'à défier le conseil d'Oktéa. Elle avait refusé, à 17 ans, d'accomplir les rituels de passage qui permettaient d'orienter les jeunes vers les voies les plus appropriées pour eux.

 Mitti se fichait de la part d'humanité qui subsistait en elle. Elle se fichait des origines terriennes de ses ancêtres et de leur préservation. Pour la punir, les chefs l'avaient condamnée à vivre aux portes du campement, loin des falaises et de la mer, avec les parias, ceux qui comme elle, n'étaient plus en phase avec les principes fondamentaux des giedres.

 À 13 ans, Yésénia avait vu sa sœur bien aimée partir dans la honte. Elle lui en avait voulu au début, jusqu'à ce que son leur père, Yéronem, lui explique la colère de Mitti. Pour l'aider à pardonner. Pour qu'elle ne fasse pas les mêmes erreurs.

 Les giedres avaient collaboré durant de nombreuses années avec Capolkan, prenant une place à part parmi les tribus ytualanis. Ils avaient accepté de nombreux sacrifices avec l'espoir qu'un jour enfin la cité blanche les aiderait à retrouver la part d'humanité perdue par leurs ancêtres. Ils avaient fermé les yeux sur les raids des kansikers, sur la pollution des rivages, et sur la profanation des sépultures ancestrales.

Quand certains giedres se mirent à s'opposer à cette politique en montrant les multiples trahisons de Capolkan, Oktéa trouva le moyen de les faire taire d'une manière ou d'une autre. Le pouvoir était à ce prix. L'espoir aussi.

 Personne n'aurait pu relier le conseil au raid de kansikers qui avait tué la mère de Yésénia et Mitti. Personne. Pourtant leur père savait. Il savait également qu'en plus de perdre sa femme, il aurait pu perdre la plus jeune de ses filles si, par un heureux effet du hasard, un kansiker ne s'était pas retourné contre son propre camp. Yéronem avait donc fait profil bas. Mitti n'avait pas pu. Furieuse et incapable de se soumettre. Comme sa mère.

 Mitti s'était opposée. Mitti avait payé. Et eux aussi. Yésénia avait été obligée de vivre avec ça. Le mensonge, la honte, l'hypocrisie. Elle s'était forgée une armure en étant la meilleure en tout. Deux ans plus tard, après que Mitti fut partie avec son compagnon vers Deshrem afin d'y donner naissance à son premier enfant, Yésénia avait accompli le rituel de passage.

 La dernière épreuve servait à recruter les plus braves et les plus forts. Ceux qui parvenaient à affronter la fureur de la mer jusqu'au récif, intégraient la caste des guerriers, les gardiens du peuple. Ceux qui échouaient s'orientaient vers d'autres tâches, tout aussi utiles, mais moins prestigieuses aux yeux de Yésénia.

 Encore une fois, la jeune giedre avait surclassé tous les autres. Mais cela ne suffisait pas pour racheter la faute de sa sœur. Le défi de Kapis le lui avait montré. Alors elle avait décidé de frapper un grand coup en accomplissant un acte de bravoure.

 Toutefois son retour avec le corps du kansiker avait provoqué un vif émoi à Oktéa. Officiellement la cité ne collaborait plus avec Capolkan, le conseil ne pouvait donc pas réprouver publiquement l'acte insensé de Yésénia. Et ce d'autant moins que la population semblait l'admirer.

 Officieusement, la situation était tout autre. Le conseil se rendait parfaitement compte que de tous les membres de sa famille, elle était sans doute la plus dangereuse, car elle luttait contre eux avec leurs propres armes. Elle les forçait à affronter les mensonges si souvent répétés, les compromis si souvent défavorables à leur peuple.

 Ne pouvant l'éloigner comme il l'avait fait avec sa sœur, ni la museler comme il l'avait fait avec son père, le pouvoir giedre appliqua l'adage qui affirmait qu'il valait mieux s'attacher les services de son ennemi, plutôt que de le combattre ouvertement. Le conseil d'Oktéa la récompensa donc, en lui octroyant un poste dans la garde attachée à ses membres les plus éminents. Elle était devenue la plus jeune giedre à accéder à ce genre de fonctions fort convoitées.

 Elle était consciente que ses supérieurs seraient à l'affut de la moindre erreur de sa part. Un faux pas, et elle se retrouverait à leur merci. Le conseil ne manquait pas de moyen pour punir ceux qui avaient la malchance de tomber entre ses griffes. Et le bannissement était bien l'un des moindres. Pourtant, Yésénia avait accepté. Elle espérait changer le pouvoir de l'intérieur. Si on lui en laissait l'opportunité.

 L'ordre de suivre la délégation vers un lieu inconnu l'avait fait frémir. Elle avait d'abord cru à une exécution maquillée jusqu'à ce qu'elle se rende compte que les autres membres de l'expédition n'étaient en rien dans les mauvaises grâces du conseil. À son grand étonnement, la jeune giedre avait même appris que Batan, celui qui dirigeait la mission, avait été autrefois un vieil ami de sa mère.

 Sans jamais relâcher son attention, Yésénia avait découvert le Sanctuaire et son histoire. Pour la première fois, elle avait vu de près d'autres ytualanis que les Wahids, dont les aires de chasses croisaient parfois les leurs. Puis, elle avait écouté un capolkanien dont le but secret était d'établir une paix durable entre sa cité et les ytualanis. Enfin, elle avait vu une vraie terrienne. Un être pur. Un être unique.

 Tous les contes et les légendes ressurgirent du lointain pays de l'enfance. Un bref instant, elle s'était mise à espérer que la frêle jeune fille, qui se tenait à quelques mètres d'elle, soit la clé d'un profond changement pour son peuple. Jusqu'à ce qu'Alma disparaisse.

 Et maintenant, elle enrageait de constater que personne n'avait été assez courageux pour imposer sa volonté à la jeune fille. Sa vie de simple terrienne ne tenait à rien. Et pourtant personne n'avait oser la contraindre. Et maintenant elle était entre les mains ennemies. Quel gâchis !

— Chut ! Yésénia ! Tu es trop bruyante ! chuchota Ivenka derrière elle.

— Mais je n'ai pas parlé ! riposta la jeune giedre un peu vexée d'être accusée à tort.

— Ton esprit s'en charge pour toi ! Si ça continue, je ne vais plus entendre que lui ! répondit Ivenka, un sourire en coin.

 La jeune giedre haussa les épaules. C'était à prévoir avec une télépathe xochilt comme partenaire. Pour changer de sujet, Yésénia l'interrogea sur un point qui l'intriguait.

— C'est vrai ce qu'on dit ? Que vous parvenez à influencer les gens ? À les contraindre à faire des choses contre leur volonté ?

 Ivenka se rembrunit. Son front se rida légèrement, et sa silhouette sembla moins altière. Au lieu de répondre oralement, elle s'adressa directement à l'esprit de Yésénia.

— Certains des derniers nés sont effectivement très puissants, mais ils sont isolés afin d'éviter tout dérapages. Ce ne sont que des enfants, et par conséquent, inconscients du mal qu'ils peuvent engendrer. Nous les éduquons spécifiquement pour ressentir l'empathie d'autrui. Parfois, il y a des incidents... Mais c'est rare.

 Consciente du malaise d'Ivenka, Yésénia n'insista pas et reprit sa progression vers les profondeurs. Son esprit vagabonda de nouveau. Cette fois, elle songea à cet insupportable conteur qui ne semblait pas bon à grand-chose. Elle se demanda où il en était.

*

 Zigzaguant entre les arbres pour éviter les caméras et les escouades qui sillonnaient encore la cité, Cyrus se demanda pourquoi Capolkan semblait toujours en état d'alerte alors que l'Élue avait été capturée. Même certains garde-forestiers avaient été mis à contribution. La cité grouillait d'hommes en armes.

 Fort heureusement, il arrivait en vue du point de rendez-vous situé légèrement en retrait de la route. Il s'agissait d'une grande bâtisse à l'écart des autres bâtiments à la facture plus récente.

 Cet ancien hangar avait été transformé en séchoir. On y entreposait des peaux l'été et les salaisons à l'automne. À certains endroits la peinture bleue laissait apparaître le bois dont étaient constitués les murs. Le toit de chaume serait sans doute consolidé à la fin de la saison chaude avec la paille des moissons.

 Cyrus s'était approché lentement. Il restait sur ses gardes bien que l'endroit lui parut désert. Des claies étaient posées contre le mur près de l'entrée secondaire que le jeune homme avait l'intention d'utiliser. Il se déporta légèrement, s'offrant un bref instant aux rayons indirects d'un lampadaire. Cela suffit aux occupants du lieu pour détecter sa présence.

*

 Aquila Breatheater veillait depuis un moment, mais c'était la sourde-muette qui l'avait aperçu la première. Sacrée guetteuse, la gamine. Pas de langue, mais de bons yeux. Dans l'obscurité, aucune identification n'était possible. Ils s'étaient donc tous préparés à accueillir l'ombre qui approchait. Shankar s'était armé d'un long tranchoir, tandis que Darius, lui, avait préféré une faux à écharner.

 Mais contre toute attente, personne ne franchit la porte. Un bruit léger, mais parfaitement identifiable, fit se retourner Breatheater. Quelqu'un venait d'armer un laser dans leur dos. La silhouette se tenait dans l'obscurité juste derrière Shankar et le menaçait de son arme. Le jeune filtreur était d'une blancheur spectaculaire. Kala braqua alors la lampe sur l'inconnu pour l'abaisser aussitôt, stupéfaite.

— Kreutzer ! s'écria Aquila.

 À ce nom, Shankar fit mine de se retourner, mais l'arme lui intima de demeurer immobile. Breatheater rencontra le regard déterminé du disciple et s'assit sans rien faire pour aider Shankar. Kala avait reculé, effrayée par le comportement de celui qu'elle considérait comme un ami et se cogna dans le grand corps immobile de Darius, qui posa une main imposante sur son épaule.

— Je vais poser une question et tu y répondras. Si tu tentes de mentir, je te préviens, je te tuerai, et je m'occuperai de ta sœur ensuite. À moins que je ne commence par elle ! Est-ce que tu as compris ?

 Cyrus s'était exprimé avec une voix dure, la mâchoire serrée. Shankar acquiesça de la tête, tandis que Kala mettait ses mains horrifiées devant sa bouche comme pour empêcher un cri d'en sortir. Un simple gémissement à peine audible filtra entre ses doigts, alors que la main de Darius resserrait sa pression. Cyrus posa sa question.

— Es-tu un agent de la Doshbat ?

— Non ! s'écria Shankar avec un tel désespoir dans la voix qu'il était impossible de croire qu'il puisse mentir.

 Le filtreur fixa alors sa jeune sœur et signa rapidement un « je te demande pardon » alors qu'elle le regardait interloquée.

— Pourquoi lui demandes-tu pardon ?

— Je l'ai trahi ! Je vous ai trahi ! Ou du moins ai-je tenté de le faire ! Je croyais que je pourrais les obliger à lui rendre sa liberté ! Je croyais que de cette manière nous n'aurions pas besoin de prendre le risque de quitter la cité ! Je croyais...

 Shankar n'acheva pas sa phrase. Il tomba à genoux, prêt à recevoir le châtiment que les rebelles réservaient aux traitres. Mais Cyrus ne fit pas feu. Il abaissa son arme, tandis que Darius desserrait son étreinte. Kala se précipita alors vers son frère et l'entoura de ses bras.

— Et bien quelle famille ! Est-ce que tu crois que nous sommes en danger ? demanda Breatheater en désignant Shankar qui jetait des regards anxieux vers les trois hommes.

— Non, je n'ai rien dit sur cet endroit. J'ai juste donné la localisation de l'Élue quand nous étions dans la Pagode. J'ai laissé le communicateur sur place ! Je vous le jure ! s'écria le filtreur.

— Oui ! Mais depuis tu as eu un autre communicateur entre les mains !

— Je n'ai rien communiqué d'autre à la Doshbat ! Je me suis rendu compte de mon erreur durant la fuite. Kala n'aurait jamais accepté d'être de nouveau citoyenne de Capolkan, et la Doshbat ne m'aurait rien donné de toute façon !

— Je crois que nous pouvons nous en tenir à cette version, Kreutzer ! Ils ont l'air sincères et puis vous vous en êtes sortis.

— De justesse...

— Certes, mais tu es là, et vu ce qui se prépare, nous avons d'autres priorités que ces deux-là. D'autant qu'ils sont sous ma protection depuis un moment. Leur évasion est toujours d'actualité.

— Ce qui se prépare ? répéta Cyrus intrigué.

— Prya Fitzpatrick nous a permis de mettre à jour une information surprenante et vraiment très inquiétante. Et si j'en crois les quelques messages qui circulent déjà, la nuit va être longue.

— De quoi parles-tu ? Et où est Prya, d'ailleurs ?

— Elle est là où la sœur l'a laissé ! lança Darius.

La voix était tranchante et Kala avait beau ne pas l'avoir entendu, elle avait saisi chaque mot sur les lèvres du jeune homme blond qui les avaient prononcés. Elle baissa la tête, honteuse.

— Je te présente Darius Blackwell, il fait partie de la confrérie du secteur 12, dit simplement Breatheater avant d'ajouter, c'est un ami de Prya. La jeune fille a été capturée.

— Un passeur l'aurait vu pénétrer avec une escorte dans une usine du secteur 6. Il faut la sortir de là ! lança Darius.

Cyrus dévisagea Darius non sans curiosité. Il se demanda brièvement ce qu'entendait Breatheater par « ami », avant d'accuser le coup de la nouvelle concernant Prya.

— Nous ne pouvons pas nous en occuper maintenant. Il va falloir qu'elle se débrouille seule un moment, laissa tomber Cyrus avant de reprendre, l'Élue aussi a été capturée, mais franchement dans l'état où elle était la dernière fois que je l'ai vue, il y a peu d'espoir qu'elle survive.

— Kala demande pourquoi tu n'as pas pu la ramener.

— Parce que cette idiote a décidé de n'en faire qu'à sa tête ! Et quand je dis ça, je parle poliment ! Elle a préféré affronter des bêtes sauvages plutôt que de me suivre ! Cette fille était une vraie plaie ! Toujours à refuser d'obéir ! À refuser son destin !

 Kala se redressa furieuse. Elle avait fait une erreur en abandonnant Prya, certes ! Son frère en avait commis une également, en trahissant Alma pour tenter de la sauver, certes ! Mais elle ne pouvait accepter ce genre de discours sans broncher. Pour qui se prenaient-ils tous, ces types dont le seul souci quotidien avait été de remplir les containers du tribut ? De quel droit se permettaient-ils de les juger ?

 Kala jeta un regard assassin à Cyrus en signant avec une telle frénésie que Shankar avait des difficultés à suivre et à traduire.

— Bien sûr qu'elle refuse son destin ! Pauvre cloche ! Pense un peu à ce qu'on lui demande de sacrifier, et demandes-toi si tu serais prêt à faire pareil ! En plus, si elle avait eu le même raisonnement que toi il y a deux jours, il n'y aurait plus de disciple à Capolkan ! Tu n'es vraiment qu'un idiot ! Je me demande ce que Prya te trouve !

— Ce que Prya lui trouve ? Qu'est-ce que …

Darius s'était levé, prêt à sauter sur Cyrus, mais Aquila s'interposa.

— Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Où est le conteur, Kreutzer ?

— Devant toi, Breatheater. Je suis le nouveau conteur.

Annotations

Vous aimez lire CTrebert ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0