Chapitre 28 La chasse

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 Depuis l'aube, Kreine Stakhos progressait vers le secteur 1 à travers la pénombre des grottes. Après ce que lui avait révélé Prakash, il aurait voulu prêter plus d'attention au moindre boyau de pierre, à la moindre crevasse rencontrée, mais il n'avait pas le temps. Il lui fallait faire vite.

 En se réveillant, il avait eu un pressentiment. Un mauvais pressentiment, qui n'avait fait que s’accroître tout au long de la matinée alors qu'il tentait en vain de joindre son disciple. En désespoir de cause, il avait contacté un membre du groupe Eleftheria.

 Il avait eu alors la désagréable surprise de constater que son pressentiment se révélait exact. La Doshbat avait lancé un message d'alerte-contagion et Cyrus faisait partie des deux protagonistes recherchés. L'autre étant une jeune fille que Kreine avait immédiatement reconnu pour l'avoir contemplé à loisirs la nuit précédente. Ce visage en colère. Ces yeux incroyables. Celle qui n'éprouvait ni l'honneur, ni la reconnaissance de sa fonction d'Élue. Comment son disciple en était venu à la rencontrer alors qu'elle aurait dû être dans la tour ? C'était un grand mystère auquel Kreine entendait trouver une réponse.

 Le Conteur se demandait pourquoi le jeune homme n'avait pas encore trouvé refuge dans les grottes, car Prakash était formel. Cyrus n'y était pas. Cela ne présageait rien de bon. Car, s'il ne savait pas encore l'intégralité de l'histoire de la cité, le jeune homme connaissait en revanche toutes les issues possibles pour rejoindre le monde du dessous.

 Bien sûr, Kreine aurait pu laisser son disciple se débrouiller seul. Toutefois la situation était inhabituelle et requérait, selon lui, des solutions tout aussi inhabituelles. Notamment à cause de l'alerte-contagion.

 Dès l'apparition du message sur toutes les ondes de la cité, Eleftheria avait activé son réseau de connaissances pour tenter de localiser les fugitifs, avec prudence toutefois, car, la surveillance de la Doshbat avait failli parasiter plusieurs fois leurs contacts.

 Les rebelles ne pouvaient pas faire plus, sans risquer de se révéler. Ils ne commettraient pas l'erreur de s'engager trop tôt dans la bataille contre le pouvoir. Au milieu d'une alerte de cette envergure où presque tous les moyens de répression de la Doshbat étaient mobilisés, un soulèvement n'aurait aucune chance. Ça n'était ni le moment, ni la bonne cause.

 Le groupe ne se rendait pas bien compte de la perte qu'occasionnerait la disparition du disciple. Le Conteur était bien trop âgé pour espérer transmettre de nouveau tout son savoir. Il n'avait plus le temps de former quelqu'un d'autre. Et même s'il enregistrait depuis quelques temps tout ce qu'il détenait dans sa mémoire, un simple cône de communication ne suffirait pas à redonner à Capolkan, la mémoire qui lui manquait pour avancer sereinement vers un avenir plus juste. Il lui fallait un homme, une entité, un porte-parole. Kreine avait donc décidé de sortir. Sortir à l'air libre. Rejoindre le monde des vivants. Défier les deux soleils de Tuclander et retrouver Cyrus.

 L'opération n'était pas sans risque. Sa fausse identité ne résisterait sans doute pas à un contrôle poussé comme il devait y en avoir dans certains endroits de la cité à cet instant même. Il allait devoir déjouer les patrouilles, les contrôles et se faire aussi invisible que possible. Il avait un avantage sur la Doshbat. Si lui pouvait parfaitement identifier la menace, elle ne connaissait pas son visage.

 Et puis, il avait toujours le plan B : sa capture. S'il ne parvenait pas à retrouver son disciple, Kreine lui offrirait une formidable diversion. Il affaiblirait la chasse, et détournerait l'attention, car une fois entre les mains de la Doshbat, les priorités risquaient d'être chamboulées. Son sacrifice ne serait pas vain. Il retrouverait de vieux amis et avant qu'aucun d'entre eux ne s'aperçoivent de ce dont il était capable, il aurait eu le temps de fiche une sacrée pagaille, et peut-être même de s'enfuir. Kreine ne doutait pas. Il ne pouvait pas se le permettre.

*

 L'arme au poing, les bersikers avaient abordé avec appréhension l'enclos peu engageant à la limite de la zone d'exploitation du secteur 9. L'épaisseur de sa végétation, et le nom des animaux présents, dont la liste leur avait été communiquée par des gardes-forestiers par ailleurs peu enclin à les suivre, n'avaient pas amélioré les choses. Seul le pisteur du supra Van Stiers, nullement impressionné, n'avait pas hésité à franchir la porte magnétique de l'enclos sans un regard pour les hommes de Marcus Ward.

 Il fallait reconnaître que, malgré son aspect peu engageant et son mutisme, Eupraxius Magne se révélait un atout d'une efficacité redoutable, même dans des conditions aussi peu favorables. La piste avait beau être fraîche, elle n'en était pas moins parasitée, car les fugitifs n'étaient pas seuls. Un animal les avait pris en chasse, et devançait l'escouade, brouillant les signes de leur passage.

 La pénombre de l'enclos bruissait de mille bruits, craquements et souffles invisibles. Les hommes étaient sur le qui-vive, inquiets, attentifs au moindre mouvement de la végétation. Qui pouvait savoir ce qui se tenait dans l'ombre autour d'eux ?

 Brusquement, Magne s'accroupit près d'un bouquet d'arbres à l'écorce brune et odorante. À voir ainsi son corps massif et compact, il était difficile de le croire capable d'une telle souplesse. Et pourtant, il était là, à l’affût près de ces arbres. Marcus s'approcha de sa position pour voir ce qui avait éveillé son intérêt. À quelques mètres, près d'un amoncellement de rocher, quelque chose faisait frémir les buissons tapissant le sol.

*

 Kreine s'extirpa de la cavité non sans difficulté. Il pestait en silence. Il avait dû aller plus loin que prévu pour trouver une issue adéquate. Celle qu'il voulait emprunter à l'origine, avait été obstruée par des rondins de bois. Sans doute les branches d'arbres élagués par les garde-forestiers entreposées là avant d'être déplacées.

 Après avoir jeté un œil inquiet autour de lui, Kreine s'étira en inspirant à fond. L'air des grottes étaient empreint d'humidité et d'obscurité. Ici, malgré le jour déclinant, malgré les feuillages abondants, l'air avait les douces senteurs de la vie qui se propage. Il aurait pu rester longtemps absorbé par la contemplation de cette nature qui lui manquait tant lorsqu'il était en bas. Un autre jour, peut-être. En des temps meilleurs.

*

 Marcus Ward stoppa le geste du pisteur qui venait de mettre en joue l'inconnu. Cet homme n'était visiblement aucune de leur cible. Certes, il gênait la bonne marche de leur mission, en les retardant. Certes, il était en infraction, sans aucun doute possible. Il n'était pourtant pas question de l'abattre sans sommation.

 D'abord, parce Marcus n'était pas le genre d'homme à permettre ce genre de chose. Et ensuite, parce que l'inconnu venait d'en dessous. À sa connaissance, il n'y avait rien en dessous. Rien ? Alors d'où venait-il ? En silence, Ward intima à l'escouade de cerner le nouvel arrivant. Pas question de le laisser filer. Cet homme aurait des choses à lui dire. Plus tard.

*

 Kreine qui s'activait à dissimuler l'entrée du boyau, releva la tête trop tard. Une dizaine d'homme jaillirent de l'ombre l'arme au poing. Il ne chercha pas à leur échapper. Il était juste furieux. Il n'aurait jamais pensé se faire prendre aussi vite. Il avait espéré au moins retrouver la trace de Cyrus.

— Ne bougez pas !

Marcus s'était porté en avant et désignait déjà quatre hommes pour s'approcher de l'inconnu.

— Scannez-le ! Je veux savoir qui c'est, avant de repartir ! lança-t-il avant de toiser sévèrement Magne qui trépignait.

— Brutus Silgire, infra Ward, répondit rapidement le garde qui venait de scanner l'ADN du Conteur, avant d'ajouter en relevant la tête, l'identité n'est pas valide.

— Ça aurait été étonnant, non ? Et bien, Silgire, ou qui que vous soyez, vous allez rejoindre les geôles de la tour, je m'occuperai de vous à mon retour, déclara Ward avant de se tourner vers Magne et de faire mine de le suivre avec le reste de l'escouade.

 Kreine fulminait intérieurement. Non seulement il s'était fait capturer avec une rapidité déconcertante, mais en plus, ces hommes le prenaient pour du menu fretin. Ça ne pouvait pas se passer comme ça. Il devait les amener à se poser des questions sur lui sans que cela ne paraisse trop flagrant, sinon ils auraient des soupçons quant aux motivations qui l'avaient poussé à se révéler. Il n'avait qu'un seul moyen à sa disposition pour mettre en œuvre son plan.

 Tandis que ses quatre geôliers se préparaient à l'emmener hors de l'enclos avec un soulagement non dissimulé, Kreine se concentra. Malgré la fatigue qui l'accablait après avoir parcouru à pieds une si longue distance depuis l'aube, il parvint à identifier sa cible. Un esprit ouvert et suspicieux. Il s'assura que ses effleurements psychiques ne passent pas inaperçus sans être trop flagrants toutefois. La réaction ne se fit pas attendre. Le garde fit un bond pour s'éloigner de lui. Et tout en le fixant bizarrement, il alluma son communicateur portable.

— Infra Ward ? Je crois que nous avons un problème, dit-il d'une voix sèche.

— Quoi ? la voix de Marcus semblait très éloignée alors qu'il n'était probablement qu'à quelques mètres dans les sous-bois.

— Je crois que nous avons un problème avec le prisonnier, répéta le garde sous les regards étonnés de ses compagnons.

— Qu'est-ce qu'il y a, Iro ? demanda l'un d'eux.

 Iro Takasu ne répondit pas. Il fixait toujours Kreine avec intensité en attendant que son supérieur le rejoigne. Ce qu'il ne manqua pas de faire, furieux de devoir revenir sur ses pas et de laisser le pisteur seul diriger l'escouade.

— Sentinelle ! Que se passe-t-il ? Vous êtes autorisés à le neutraliser s'il résiste !

— Ça n'est pas ça ! s'exclama Iro Takasu, j'ai senti distinctement sa présence dans mon esprit, infra.

 Un silence pesant suivit cette déclaration. Marcus observa l'un après l'autre, le garde et le prisonnier. La capacité toute particulière de créer un lien psychique entre deux personnes ne relevait pas du fantasme, il le savait. Seulement, il n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer quelqu'un qui la possédait. Et pour cause ! Cette aptitude était l'apanage d'une poignée de capolkaniens et d'une tribu d'ytualani, les Xochilt, de grands êtres longiformes à la peau lilas.

 Le prisonnier n'était manifestement pas un Xochilt, à moins de savoir aussi dissimuler avec brio une apparence pour le moins hors du commun. Il faisait donc partie des quelques capolkaniens ayant développé cette capacité. Or, ceux-ci étaient fichés dès leur plus jeune âge, une identification même non valide aurait dû leur indiquer ce point crucial. À moins qu'il ne soit pas de Capolkan. Marcus posa un regard interrogateur sur l'endroit d'où était sorti le prisonnier. Décidément, l'inconnu recelait bien des mystères.

*

 Kreine avait réussi à éveiller la curiosité de l'infra Ward. Dès son retour dans la clairière, il s'était concentré sur lui en s'appliquant à ne pas se faire sentir. L'idée qu'il puisse être un espion étranger effleura brièvement l'esprit de l'infra. Pas un seul instant pour le moment, il n'avait envisagé que son prisonnier soit celui que la Doshbat poursuivait depuis tant d'années.

 S'apercevant que Ward était le second du supra Taddeus Moor, Kreine s'enveloppa dans les pensées du jeune homme, s'insinua dans le moindre recoin de son crâne. Noyé par les informations, le Conteur fut néanmoins attiré par l'une d'entre elles. Une pensée émergea. Plus forte et pourtant informulée. Dominante, mais moins claire à cause sa dualité. Une bribe. Un souffle. Un visage féminin. Le visage d'une jeune fille tournoyant à l'infini dans un ensemble de pensées contradictoires. Kreine eut du mal à reconnaître le visage de l'Élue. Pourtant, c'était bien lui qui s'imposait. La jeune fille parasitait la moindre pensée de l'infra. Elle occupait son esprit, et pas seulement à la manière d'une proie pour un chasseur.

 Kreine sut alors qu'il ne pourrait détourner cet homme de son but. Rien ne pourrait l'en détourner, car il était devenu le jouet de son affection. Kreine quitta l'esprit de Marcus Ward consterné. Son plan B était sur le point de tomber à l'eau. Pourtant, il ne pouvait se laisser prendre aussi facilement et aussi inutilement. Ça n'était pas concevable.

 Furieux, il se concentra de nouveau pour lancer une attaque psychique sur les hommes qui l'environnaient. Mais il avait déjà fourni beaucoup d'efforts et l'onde fit tout juste grimacer l'escouade avant que Takasu, le visage marqué par le dégout et la colère, ne lui assène un coup derrière la tête et le fasse sombrer sans plus de cérémonie.

— Ramenez-le à la Doshbat, comme prévu ! Je vais signaler l'incident au supra. Il s'occupera de lui !

 Marcus s'était approché du prisonnier en fouillant brièvement dans une petite sacoche qu'il portait à la ceinture sous sa tunique. Il en sortit un minuscule carré noir qu'il appliqua sur la tempe du prisonnier pour s'assurer qu'il ne s'éveillerait pas immédiatement.

*

 Après le départ de Ward, Eupraxius Magne avait décidé de poursuivre seul la piste des fugitifs. Sans grande difficulté, il avait faussé compagnie discrètement à l'escouade, perdant les hommes désorientés dans l'épaisseur de la végétation. S'éloignant, il avait retrouvé le froissement provoqué par le passage de ses proies. Des traces sanglantes plus ou moins importantes jonchaient certain endroit. Magne se demanda alors si la bête avait finalement réussi à rattraper les fugitifs avant lui. Un feulement sur sa gauche lui indiqua que non.

*

 Ward se mit à courir, dès les premiers hurlements de rage, se maudissant d'avoir laissé cet imbécile de Magne seul avec son escouade. Il dépassa ses hommes, éparpillés dans le sous-bois, qui perdus, hésitaient entre le rejoindre, lui, ou courir vers les rugissements parfaitement audibles. Marcus s'inquiétait de ne pas entendre le bruit caractéristique du laser. Il se surprit à espérer que le pisteur n'ait pas retrouvé les fugitifs, qu'il ait juste fait une mauvaise rencontre.

*

 Le carcajou était féroce et habile. Il évitait les attaques du kansiker avec agilité. Une simple estafilade lui éraflait légèrement la croupe tandis que l'homme, lui, se tenait le flanc gauche bien entaillé par les griffes acérées de l'animal. Le visage crispé dans une grimace de fureur, Magne avait perdu son flegme. C'était un bon pisteur. L'un des meilleurs. Mais ce qu'il faisait mieux encore, c'était tuer.

 Ces dernières années, il avait surtout pratiqué son art sur des hommes ou des ytualanis. Des cibles moins impitoyables que lui. Des proies presque offertes pour cet homme cruel. La résistance que lui opposait l'animal n'était plus dans ses habitudes. Il s'était ramolli. En un sens, cette bête sauvage lui ressemblait. Il aurait pu prendre plaisir à ce combat si il en avait eu le temps, mais en cet instant l'animal ne faisait que le retarder dans sa mission. Il devait l'éliminer rapidement. Magne rangea son poignard tout en fixant sa proie.

 Ward déboucha brusquement entre les arbres à la gauche de Magne, son escouade sur ses talons. La bête, en hauteur, leur faisait face, hésitante. Elle fixa ses nouveaux adversaires un bref instant, avant de disparaître aussi silencieuse qu'un fantôme.

— Vous l'avez fait fuir ! hurla le pisteur, furieux.

— Ne nous remerciez pas, surtout !

— Vous remercier ? Espèce de petit cloporte sans envergure, commença le kansiker en s'avançant menaçant sur l'infra

— Vous comptez faire quoi ? Magne ! Me frapper ? Me tuer ? J'hésiterais si j'étais vous, dit Marcus Ward sans se départir de son calme.

 Autour de lui, ses hommes faisaient front, arme au poing. Magne, voyait sur leur visage tout le plaisir qu'ils auraient eu à l'éliminer s’il leur en donnait l'occasion. Il reprit donc son calme. Cet infra ne perdait rien pour attendre. Il s'occuperait de lui plus tard. Une fois la mission terminée, ou peut-être avant, si l'occasion se présentait. Marcus Ward ne faisait pas partie de son ordre de mission, et Magne ne possédait pas le pouvoir de décider s'il devait vivre ou mourir. Toutefois, il était difficile d'éviter les risques liés à ce genre de travail. Et les risques existaient d'autant plus quand Magne se trouvait dans les parages.

 Sans se préoccuper de sa blessure, Magne jeta un dernier regard plein d'animosité à Ward, puis il se tourna à l'opposé pour suivre les traces qu'il avait momentanément abandonnées. Eupraxius Magne n'oubliait rien et réclamerait son dû en temps et en heure. Marcus le suivit des yeux un instant avant de lui emboîter le pas. Personne ne s'aventura à faire remarquer au kansiker qu'il laissait lui aussi des traces de sang bien visibles.

 Le pisteur s'était accroupi devant un petit espace, dont la végétation largement piétinée montrait que quelqu'un s'y était attardé. Un peu en amont, l'escouade s'était séparée pour suivre un filet de sécurisation posé entre les arbres. Ils n'avaient pas tardé à repérer le point de rupture.

— Ils ont trouvé de l'aide ! lâcha Magne d'une voix neutre.

— Vous croyez que l'un d'eux s'est pris dans le filet ?

— Je vous aurais bien dit oui... Mais il n'y pas eu de chair grillée.

 Marcus se tourna vers le pisteur, interloqué.

— L'odeur, ajouta ce dernier, ici, il n'y a pas l'odeur caractéristique.

 Marcus préféra ne pas savoir comment cet homme pouvait être familiarisé à ce point avec ce genre de signes distinctifs. Néanmoins, ayant pu voir une facette peu engageante de sa personnalité, cela ne l'étonnait qu'à moitié. Ils suivirent les traces des fugitifs jusqu'à une canalisation réparée près de laquelle avait été abandonnée une trousse à outil et du matériel.

— Il me faut la liste des missions effectuées dans la zone sud-est et les noms des ouvriers qui y ont été affectés, fissa, hurla-t-il à l'un de ses hommes qui s'exécuta immédiatement en se connectant au réseau de communication.

— Elle nous donne du fils à retordre, souffla Magne en fixant vaguement les taillis au-delà de la canalisation avec un sourire en coin. J'aime ça.

 Marcus fit mine de ne pas avoir entendu ce que venait de dire le pisteur. Pourtant, il frémissait de rage. Il fallait qu'il se débarrasse de ce type, sinon il ne reverrait jamais l'Élue vivante. Il en était intimement convaincu.

 Sans attendre la réponse de la Doshbat au sujet des missions, Ward dépassa Magne, occupé à observer les traces de pas au sol, et suivit la piste bien visible qui s'enfonçait de nouveau dans la végétation.

 Marcus sentait les fugitifs à portée de main, lui glissant une fois de plus entre les doigts. Mais proches. Si proches. Il était maintenant persuadé que rien n'avait été préparé. Leur fuite était trop chaotique. Leur survie trop hasardeuse. Et pourtant, ils avaient de la chance. Une chance hors norme. Et Marcus, malgré tous ses efforts pour tenter de ne pas penser à la jeune fille autrement que comme sa proie, ne pouvait s'empêcher de s'en réjouir.

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