Chapitre 10 Le disciple

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 Le bruit familier de la navette accompagnait chaque va-et-vient sur la trame. Une étoffe soyeuse de couleur vert pale s'allongeait sous les yeux brillants de Juliana. Le tisseur ne semblait pas l'avoir remarquée. Immobile à l'entrée de l'atelier avec sa corbeille pleine de bobines multicolores, la fillette était fascinée par l'adresse du jeune homme. C'était si nouveau pour elle ce déploiement de couleurs chatoyantes qu'elle avait l'impression de vivre un rêve.

 Après avoir chevauché pendant quelques instants un redsherpal grâce à son nouvel ami Marcus, elle avait réintégré le giron maternel, non sans remarquer les regards inquisiteurs qui se posaient sur elle. Juliana était une fillette malicieuse, mais parfois naïve. Elle ne s'était pas rendue compte de ce que pouvait impliquer son escapade aux yeux des autres, et n'eut pas le loisir de se poser la moindre question. Le soir même du Hichini, après le banquet, elle apprit son transfert vers le secteur 1 sur les conseils du primus responsable.

 Appréhendant le voyage, la fillette avait regretté sa cousine qui aurait pu la réconforter comme seule elle en était capable. Cependant, elle n'avait pas pu voir Prya. La jeune fille avait été emprisonnée après qu'elle avoir désobéi une fois de trop aux lois régissant la vie des femmes dans la cité. Le primus avait décidé qu'il avait trop souvent fermé les yeux sur son compte, qu'elle avait été trop loin. Par sa faute, un homme avait été blessé. Cette fois, elle allait devoir payer. Juliana avait bien tenté de lui apporter un peu de nourriture dans sa cellule, mais elle avait été repoussée par les geôliers, dont l'un montrait de manière manifeste les traces d'un combat à mains nues. Juliana avait donc gardé pour elle ses inquiétudes, et avait atterri chez sa tante Greta.

 Et là, un autre monde s'était ouvert à elle. Un monde de joie et d'émerveillement. Pas que le travail n'y soit pas difficile, mais il était si différent. Ici, les mains n'avaient pas la rugosité de celles des viticulteurs du secteur 12. Ici, les femmes suivaient les mêmes lois qu'ailleurs, mais paraissaient plus libres. Enfin, le travail y était régi par des règles strictes, mais établies par et pour tous, sans exception ni préférence, contrairement à là d'où elle venait, où les vignerons, bien que minoritaires, maintenaient un joug quotidien sur le reste des ouvriers agricoles du secteur. Cette notion d'égalité, lui était si étrangère, qu'au début la fillette s'était demandée si sa tante, toujours d'humeur égale, ne lui appliquait pas un traitement de faveur en toute discrétion.

 Juliana avait rapidement pris ses marques dans ce drôle de secteur. Elle regrettait évidemment sa cousine. Avec elle, la vie en générale paraissait plus aventureuse, moins monotone. Mais Prya lui avait toujours dit qu'il ne servait à rien de se lamenter sur ce que l'on venait de perdre. Mieux valait profiter de ce que la vie nous offrait au moment où elle nous l'offrait. Alors elle profitait.

 Sa tante lui avait confié la tâche de distribuer les bobines aux tisseurs. Elle tirait un petit chariot aux multiples casiers entre les ateliers et les tentes, et distribuait son contenu en fonction des besoins et des demandes. Elle avait rapidement remarqué Cyrus Kreutzer, car elle avait dû le ravitailler plusieurs fois dans la journée.

 Les oreilles aux aguets, elle avait appris qu'à 25 ans, le jeune homme était l'un des meilleurs tisseurs du secteur. Pour lui, les fileurs réservaient les fils les plus fins et les plus précieux. Il n'en tirait pourtant pas profit auprès de ses compagnons de travail. Bien au contraire. Il ne se vantait jamais comme certains qui, dès son arrivée s'étaient rengorgés de leur habileté. En fait, Kreutzer n'était pas très apprécié par les autres, car il était solitaire, et ne faisait aucun effort pour se mêler plus que nécessaire à la communauté. Mais d'après elle, ce que d'aucun prenait pour du mépris, n'était rien d'autre qu'un goût immodéré pour l'isolement et le secret. Elle en était sûre.

 Juliana trouvait le taciturne jeune homme très attirant. Il ne ressemblait pourtant en rien à son ami Marcus. Un peu moins grand que l'infra, Cyrus était aussi plus efflanqué. Ses cheveux noirs, coupés courts et soigneusement coiffés en arrière, encadraient un visage pâle et émacié où deux yeux gris vous fixaient avec intensité. Mais ce côté sombre auréolé de mystère avait un charme irrésistible pour la fillette. Il était le côté aventureux qu'il lui manquait pour apprécier tout à fait sa nouvelle vie.

 Cyrus leva enfin ses yeux d'orage sur elle. À l'extérieur, le ciel s'était obscurci, et le vent de plus en plus violent malmenait l’auvent à la porte de l'atelier. La lumière déclinante l'empêchait de continuer son travail sans allumer quelques lampes.

— Je crois que nous allons avoir un bel orage ! dit-il tranquillement.

 Juliana blêmit. Elle détestait les orages qui s'abattaient sur la cité. Bien que brefs, la violence des coups de tonnerre et de la foudre la terrifiaient.

— Tu devrais rejoindre ta tante avant qu'il ne pleuve trop, continua-t-il en lui prenant une corbeille de fils. Juliana ne bougeait toujours pas, hésitant entre se perdre un instant de plus dans les yeux si étranges du tisseur et s'enfuir à toutes jambes vers un abri plus sûr.

 Soudain un grondement lointain la fit tressaillir et sembla ranimer son jeune corps transit de peur. Elle attrapa une chute de tissus dans un panier près de la porte et s'en couvrit la tête, avant de se précipiter vers l'atelier de sa tante. Cyrus la regarda courir sous la pluie depuis le auvent et se rembrunit en constatant qu'elle avait laissé son chariot à découvert. Il le rentra dans son atelier non sans mal pour éviter la perte irrémédiable de toutes les bobines qui y demeuraient. Puis avec un soin méticuleux, il replia le dais qui servait d’auvent à son petit atelier. Il se sentit observé comme toujours ces derniers temps lorsqu'il mettait le nez dehors.

*

 Lysandra, la jolie voisine, l'épiait depuis la pénombre de l'atelier se trouvant de l'autre côté du chemin. Elle ne perdait pas une miette du spectacle qu'offrait son sombre voisin en plein effort. C'était tout ce qu'il lui permettait de toute façon.

 Arrivée depuis peu dans le secteur, Lysandra, 17 ans, était la nouvelle compagne de Giuseppe Dervin, un homme au caractère emporté de 15 ans son aîné. Giuseppe avait un vrai don pour la mécanique et s'occupait principalement de la réparation des machines du secteur. Il se déplaçait souvent et laissait Lysandra seule dans l'atelier. N'étant pas née tisseuse, la jeune fille s'était vue attribuer la tâche ingrate du reprisage. Elle s'activait sur les tuniques usées des plus pauvres. Ceux à qui aucune tenue neuve ne serait attribuée avant longtemps.

 Les journées lui auraient paru bien longues s'il elle n'avait eu une mission, car Lysandra n'était pas là par hasard. Elle avait été infiltrée afin d'obtenir des informations sur diverses enquêtes en cours. Son rôle était d'observer, de questionner discrètement et de rapporter.

 Elle avait été recrutée quelques années auparavant et connaissait bien son travail. Elle savait manipuler son entourage et obtenir les renseignements dont elle avait besoin sans éveiller le moindre soupçon. L'intrusion de Juliana dans la vie de Cyrus l'irritait. Une pointe de jalousie s'était insinuée en elle. Perfide, latente, cruelle. Lysandra avait tenté de séduire Cyrus pour en faire son amant, en vain. Et en seulement une journée, cette petite idiote du secteur 12 arrivait à l'approcher plus souvent qu'elle. Peut-être allait-elle devoir s'en servir pour s'introduire dans l'intimité du jeune homme ? Car Lysandra ne pouvait ignorer Cyrus. Il avait un secret et elle devait le découvrir. C'était ce pour quoi elle était là. Bien qu'opiniâtre, elle savait également qu'elle n'avait pas assez d'informations pour lâcher les meutes de la Doshbat.

 Elle imaginait très bien le sort qui lui serait réservé si elle lançait des accusations sans fondement, même sur le plus insignifiant des capolkaniens. La cité ne manquait pas d'endroit désagréables, dégradants, voire dangereux. Les usines de retraitement des déchets de son enfance lui paraîtraient bien anodines face à un séjour dans les mines du secteur 11, ou pire, dans l'un des bordels de la cité. La condamnation ultime étant l'exil hors du dôme, dans la grande prairie où elle trouverait la mort immanquablement, d’une manière ou d'une autre. Elle savait pertinemment qu'elle n'était qu'un pion aux yeux de ses supérieurs. Un pion interchangeable et corvéable à merci. Un pion facile à éliminer.

 Lysandra serra les poings. Elle ne devait pas penser ainsi. Elle avait obtenu de larges compensations contre ses services, notamment un enfant sans avoir de compagnon officiel. Si cette mission s'éternisait s'était uniquement parce qu'elle buttait sur le mystère si bien gardé de son voisin. Elle avait bien remarqué l'existence de quelques trafics, mais rien d'assez gros pour intéresser la Doshbat. Si elle parvenait à percer à jour l'énigmatique Cyrus, elle serait autorisée à rentrer auprès de son fils, Dean, et à reprendre pendant quelques temps une vie tranquille dans la tour. Alors elle pourrait oublier Giuseppe. Oublier ses nuits avec Giuseppe.

 La pluie avait cessé à l'extérieur. Sous le couvert des arbres derrière son atelier, Cyrus venait de se faufiler parmi les ombres du début de soirée. Il avait pris soin de placer le chariot de Juliana à l'extérieur sous le dais redéployé du auvent. Il était si sûr que personne ne remarquerait son absence. En cela, il se trompait. Lysandra attrapa sa cape et sortit à son tour. Elle emboîta discrètement le pas au jeune homme, espérant avoir plus de chance que les fois précédentes, car immanquablement, Cyrus disparaissait dans les vergers et la semait.

 Ce soir-là ne fit pas exception. Savait-il qu'il était suivi ? Elle en doutait. Il paraissait ne pas faire particulièrement attention et prenait toujours plus ou moins le même chemin à chacune de ses mystérieuses escapades. Elle espérait que sa demande de surveillance du secteur 16 ait été prise en compte. Cela lui permettrait peut-être d'avancer sur ce dossier.

*

 Dissimulé dans les branches feuillues d'un vieux mûrier, Cyrus observa la silhouette qui s'éloignait entre les arbres. Ainsi le Conteur avait raison. Il était bel et bien surveillé. Les services de sécurité étaient de plus en plus difficiles à déjouer et ne reculaient devant rien pour parvenir à leurs fins. Il s'étonna que la menace vienne de sa jeune et jolie voisine. Il douta qu'elle sache qui elle avait pris en chasse, ni ce que pouvait bien cacher ses petites sorties. Sinon, elle aurait lâché les « chiens » sur lui depuis longtemps.

 Il se demanda alors si Juliana faisait partie du plan ou si l'adoration que la fillette semblait lui vouer était réelle. Peu importait. Il allait redoubler de vigilance et fermer sa porte plus hermétiquement. Quant à la fouineuse, il allait s'en débarrasser à sa façon.

 Cyrus s'apprêtait à descendre de l'arbre, lorsque des bruits l'alertèrent que quelqu'un approchait. Il hésita. Lysandra revenait-elle sur ses pas ? L'avait-elle repéré ? De quels moyens pouvait-elle disposer ? Piégé, Cyrus patienta pour agir, l'arme au poing. Les ombres se faufilèrent entre les arbres puis disparurent aussi vite qu'elles étaient apparues. Il y avait décidément trop de monde dans le coin, mieux valait déguerpir au plus vite.

 Il atteignit les bois perdus après une bonne heure. La frange de végétation qui longeait la muraille extérieure de la cité et le dôme, était appelée ainsi du fait de son épaisseur et de sa densité. On y prélevait de temps à autre du bois pour le feu mais peu de capolkaniens osaient s'y aventurer. La faune y était sauvage et la flore plutôt peu engageante. C'était une sorte de zone franche, percée de quelques sentes pour accéder à la muraille.

 Cyrus avait atteint la périphérie du lac Victorius et n'hésita pas une seule seconde sur le chemin à emprunter. Il écarta la végétation pour accéder à un petit sentier à peine visible. Puis d'une main experte, il dissimula toute trace de son passage. Dans le silence de la nuit, il pouvait entendre non loin de lui, le bruissement de l'eau accompagné d'une étrange lamentation. Il sourit en pensant au frissonnement des gardes de la muraille au-dessus de lui. Il savait que certains détestaient cette partie du chemin de ronde à cause des étonnants gémissements qui semblaient provenir des ombres profondes des bois. Lui n'avait pas peur. Il savait d'où provenait le chuchotement entre les arbres.

 Un amas rocheux recouvert de ronces et de racines enchevêtrées se dressa bientôt devant lui. Il vérifia les alentours avant de dégager un petit endroit à la base du rocher et s'y faufila. Cyrus pénétra alors dans le royaume du Conteur : un réseau très dense de grottes souterraines qui parcouraient une partie des sous-sols de Capolkan, et se prolongeait sous la grande prairie. Ignoré de tous ou presque, c'était l'endroit le plus secret de la cité. Le plus secret et sans doute aussi le plus dangereux.

 Il songea qu'il pourrait entraîner Lysandra jusqu'ici et la perdre. C'était la solution la plus simple, mais aussi la plus cruelle. Elle deviendrait sans doute folle avant de s'éteindre déshydratée et affamée. À moins qu'elle ne rencontre la meute qui ne ferait qu'une bouchée de sa chair tendre. Lysandra avait beau être une espionne, il ne pouvait se résoudre à lui infliger un tel châtiment. Surtout en connaissant les méthodes de la Doshbat pour forcer les gens à lui obéir. À quel chantage était-elle soumise ? À quelles pressions devait-elle faire face ? Il trouverait un autre moyen de l'écarter.

 Cyrus sortit un morceau de cospraw et l'inséra dans une lampe laissée à son intention à l'entrée du tunnel. Il songea à sa découverte des souterrains, à sa première rencontre avec le Conteur, et à son émerveillement face à cet homme qui disait tant de choses absolument fantastiques. Qu'importait alors si ses histoires différaient de celles qu'on lui enseignait dans son centre d'éducation. Ce qu'il voulait alors c'était écouter, et se perdre dans les récits de batailles et de royaumes oubliés. Il voulait rêver, et le Conteur faisait vivre en lui tout un monde qu'il aurait voulu ne plus quitter.

 Il avait grandi. Après avoir écouté, il avait appris. Et de simple spectateur, il était devenu un disciple. Le secret que requérait sa nouvelle condition lui avait conféré une assurance et un aplomb surprenant que ses proches avaient constatés avec étonnement. Il n'avait que 11 ans et il avait tenu bon, ne révélant rien à personne, pas même à son frère aîné, dont il était si proche à l'époque.

 Au début, il n'avait pas compris ce que représentait réellement son maître. Le jeune garçon avait pris conscience de l'importance du savoir qu'il détenait, lorsqu'il avait été présenté aux chefs du réseau Eleftheria. Le Conteur était la mémoire de Capolkan, le symbole d'une vérité perdue. Il était le fragment d'un temps révolu fiché dans le cœur de ceux qui avaient établi la tyrannie. L'affrontement auquel il allait prendre part en tant que disciple durait depuis des siècles et n'avait qu'un but : la lutte pour le pouvoir dans la cité. Toutefois, Cyrus n'avait réalisé la proximité du danger que plus tard, lorsqu'il avait vu certains de ces chefs mourir pour les préserver, lui et le Conteur.

 Jusqu'à présent la Doshbat damait le pion aux rebelles, manipulant la population, la muselant et se rapprochant toujours plus du Conteur jusqu'à le contraindre à disparaître. Les souterrains qui avaient servi de refuge de temps à autre, étaient devenus le royaume permanent du fugitif. Un royaume de pierre et d'isolement. Alors il était devenu évident à Cyrus qu'en plus d'acquérir le savoir de son maître, il lui faudrait aussi devenir son protecteur le plus ardent.

 Le jeune homme était désormais son lien le plus fort avec le monde. Il prenait de nombreux risques pour le ravitailler et lui apporter des nouvelles, sans compter tout ce qu'il devait accomplir en son nom avec le réseau Eleftheria. La tâche était loin d'être simple, et les responsabilités qui lui incombaient étaient importantes. Cependant, il ne s'en plaignait pas. Bien au contraire. Il était assez fier de son statut. Il jouissait du pouvoir et du respect qu'il lui conférait, et n'était pas prêt de s'en défaire. Lysandra ne découvrirait pas son secret.

 Il se demanda s'il n'allait pas feindre de succomber à ses charmes pour profiter d'elle, et puis l'abandonner en prétextant une autre femme. Ainsi, elle le croirait volage, et ne soupçonnerait pas les vraies raisons de ses sorties nocturnes. Il sourit à cette idée. Après tout elle était plutôt jolie.

— Pourquoi souris-tu aussi bêtement, Cyrus ?

 La voix était moqueuse bien que murmurante. Cyrus se redressa dans une grotte assez vaste, aménagée pour la vie d'un homme seul et reclus. Le Conteur, de son vrai nom Kreine Stakhos, était appuyé contre une paroi et le fixait un sourire ironique aux lèvres. De taille moyenne comme Cyrus. Pâle du fait de sa situation, il était aussi très maigre. Son visage hâve faisait ressortir l'étrangeté de son regard vert clair, tandis que ses cheveux roux, bien que coupés court, résistaient à toute tentative de discipline.

— Je pensais à la petite espionne qui cherche à savoir où je vais la nuit...

— Ainsi j'avais raison...

— Oui, c'est la jolie voisine qui s'y colle.

— Il va falloir agir.

— Justement, j'ai un plan.

 Cyrus ne rentra pas dans les détails. Le Conteur n'avait pas besoin de savoir. Et puis, il serait sans doute contrarié de la manière dont il allait traiter la jeune fille. Il ne l'aurait probablement pas approuvé. Probablement pas. La voix grave du Conteur ramena Cyrus à la réalité.

— Je te fais confiance, jeune disciple, mais ne tarde pas trop. Elle pourrait se révéler dangereuse surtout si elle s'obstine à découvrir ton secret. La curiosité d'une femme peut être fatale.

 Le dernière phrase de son maître intrigua Cyrus. Elle supposait qu'il ait connu une situation similaire. Elle suggérait que Kreine Stakhos ait connu au moins une femme assez proche pour le mettre en danger. Or, le jeune homme n'avait jamais vu son maître en galante compagnie. Cyrus savait qu'il y avait encore des choses que Kreine ne lui avait pas apprises, notamment concernant les ytualanis, mais il pensait tout savoir de sa vie. En cet instant, il paraissait évident que le disciple ne savait pas tout du maître, alors que l'inverse était peu probable.

 Kreine Stakhos sourit intérieurement. Non, son jeune disciple n'avait même pas idée de ce qu'il était capable de faire.

— Je réglerai le problème rapidement.

 Cyrus songea brièvement à toutes les options possibles. Définitivement, il pensait qu'abuser Lysandra serait encore le moins cruel des châtiments. Et le fait d'en profiter au passage n'avait rien à voir. Absolument rien.

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