En attendant que tout cela se mette en place, je me surprenais à imaginer ma vie de millionnaire. Même en claquant un million par jour, j'avais de quoi faire vivre, grâce à des opérations boursières secrètes, plusieurs générations de DomC après moi. Ha ! Mon portrait, dans la maison familiale gigantesque, trônerait dans chaque pièce et chacun se prosternerait devant, reconnaissant qu'un ancêtre doué d'une intelligence surprenante leur avait legué une telle fortune. 142 millions d'euros... Du flouze à ne plus savoir quoi en faire. Mais par quoi commencer concrètement ?
D'abord, je ferais clôner Fifi parce qu'avec sa face de piranha, je sais qu'il n'est pas éternel. Tiens, d'ailleurs, avant qu'il clamse, je lui achèterai une maison. C'est un beau geste, ça. Une villa pour Fifi. Comme ça le week-end on s'inviterait.  

 — Salut Fifi ! Tu fais quoi ce week-end ? Comment ? tu te fais livrer un os en argent massif que tu vas enterrer dans ton jardin privatif de 2500 hectares ? C'est pas le treizième que tu enterres ? Fifi, fais gaffe, t'as les yeux plus gros que le ventre !

En fait, il a vraiment les yeux plus gros que le ventre. Physiquement, je veux dire. J'ai longtemps pensé que c'était un alien qui avait loupé son intégration tellement il avait des yeux énormes. Il doit être croisé avec un poisson-lune, un truc comme ça. Ou peut-être qu'il a trop chialé quand il était gosse, j'hésite. En tous cas, c'est flippant la nuit quand je vais pisser. Tiens, du coup, j'y pense, je me ferais construire des Wc HighTech juste à côté de mon lit, genre Stannah, quand j'aurais mes 142 millions.

 — Pour toi aussi mon Fifi, ne t'inquiète pas...

Qu'est-ce que je ne ferai pas pour lui ? Tiens, je viens d'avoir une autre idée. Ho, purée ! J'ai trop d'idées. Je lui paierai des séances de botox pour qu'il puisse pécho un peu et avoir une descendance, parce que là, se reproduire avec les coussins du salon, ça fait pitié. Il mérite mieux mon Fifi.

 — Hein, mon Fifi, ton papa il va prendre soin de toi. Fifi ? Fifi ? T'es où encore ?