Chapitre 34 : Détournement d'attention - Trent

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Quand Lana était partie au boulot, j'avais été quelque peu rassuré de savoir que Flinn avait réussi à s'introduire à l'étage de ma belle et allait pouvoir la suivre comme son ombre durant son service. Phil et Franck, les deux prospects en faction devant les portes de l'édifice ne pouvaient pas faire grand-chose dans le cas où la menace viendrait de l'intérieur. Un frisson désagréable me fit tressaillir. Encore cette impression étrange. Je sentais que quelque chose arrivait, mais j'étais incapable de deviner quoi. Cela avait le don de m'exaspérer. La frustration à son maximum, je répondis rageusement au téléphone qui se mit à sonner. Marco me prévenait qu'il était arrivé. Je descendis au bar qui nous servait de QG et rejoignis mon VP dans le bureau. Après s'être salué, il m'informa des raisons de sa venue :

- J'ai réussi à récupérer les dernières infos sur le dossier de Lana.

Je pris le dossier qu'il me tendit en hochant la tête pour remercier Marco. Je l'ouvris distraitement, et vis que les noms des fédéraux et de quelques membres du gang avaient été ajoutés.

- Parfait, je ne sais pas ce que Lana voudra en faire, au moins elle aura la liberté de choisir ou non de renouer avec son passé.

A peine avais-je finis ma phrase que la sonnerie de mon téléphone interrompit la conversation.

- Ouais Phil ?

- Scott, j'ai besoin d'aide.

La voix du prospect semblait désespérée, mais mon esprit s'orienta directement vers ma femme.

- Où est Lana ?

- Toujours à l'hôpital. Flinn est avec elle, elle allait bien la dernière fois que nous avons échangé des messages il y a quinze minutes environ. Scott... Je me suis fait coincer par les Hell's dogs.

- Tu es seul ?

- Oui j'ai perdu Franck de vue quand ils m'ont surpris. J'étais en train de pisser derrière une poubelle. J'ai rien pu faire Scott, ils étaient trois sur moi.

- T'inquiète. Et t'es où ? Comment peux-tu appeler ?

- Ces idiots m'ont mis dans le coffre sans m'enlever mon tel.

Les bruits sourds de route et de heurts confirmèrent ce qu'il me disait.

- La voiture ralentit, on doit arriver...

Je l'entendais de moins en moins jusqu'à ce que l'appel se coupe. J'essayais de le rappeler mais je tombais directement sur le répondeur. Marco ayant suivi la conversation avait allumé l'ordinateur afin de suivre le signal. Nous le suivîmes sans difficulté de l'hôpital jusqu'à l'entrée d'un hangar sur le port.

- Il doit y avoir une zone blanche, plus aucun signal ne passe. Expliqua le VP.

- Allons le récupérer. Appelle Fizz et Stuart en renfort et essaye d'avoir Francky, c'est bizarre qu'il ne se soit pas manifesté.

Je montais alors dans ma voiture, m'assurant que mes armes et leurs munitions soient toujours dans leur cachette sous le plancher à l'arrière. Je filai vers le port rejoindre le lieu où Phil avait été amené. Je trouvais étrange que les hommes de Mike aient été aussi négligents, laisser le téléphone à Phil, franchement ça frôlait l'amateurisme. Une fois sur place, j'attendis l'arrivée des gars et fut contrarié d'apprendre que Franck était lui aussi porté disparu. Nous observâmes les alentours, élaborant une stratégie assez simple, puis sans attendre nous passâmes à l'action. J'aurais dû me douter que le peu de résistance à laquelle nous fûmes confrontés annonçait un piège.

Alors que nous retrouvions les deux prospects ligotés et inconscients, une alarme retentit et les portes claquèrent. Nous étions faits comme des rats dans un hangar sans réseau. Nous vérifiâmes les constantes de Phil et Franck, ils étaient en vie, seulement assommés comme en témoignaient la marque de coup sur leur tempe. Nous fîmes ensuite le tour du bâtiment afin de trouver une quelconque issue. Tout était verrouillé. Stuart commença à fouiller dans les affaires qui traînaient par-là, peut-être pouvions nous trouver un outil ou un moyen de sortir. Stuart c'était un peu notre MacGyver à nous. Il inventait tout un tas de trucs pour dépanner.

En assemblant quelques éléments, il fit une sorte de bélier. Fizz choisit la porte la plus fragile, et définit le point le plus faible. Ensemble, nous poussâmes la création de Stuart contre celle-ci et après plusieurs heurts, la porte céda. La lumière extérieure nous éblouit. Un projecteur était braqué droit sur nous. Nous étions des cibles faciles, des lapins pris dans des phares de voitures. Nous nous mîmes à l'abri, Phil et Francky avait repris leur esprit et tâchaient de ne pas nous encombrer. Soudain un objet cylindrique roula jusqu'à nous, nous eûmes le réflexe de nous éjecter derrière une rangée de bidons. La grenade explosa et fit jaillir des bouts de métal et de bois qui nous frôlèrent. L'adrénaline coulait dans nos veines, la douleur n'était qu'une stimulation supplémentaire pour notre instinct de survie. Je sortis du couvert où nous nous tenions et je visais le projecteur. Il explosa lançant des bras scintillants qui éclairèrent le mirador où se tenaient nos geôliers. Sans tarder et profitant de l'effet de surprise je les visais. Je fis mouche et les deux hommes tombèrent une balle dans le crâne.

Nous nous extrayions du bâtiment et filions vers nos véhicules. Une fois, sur la route je relâchais mon souffle. Je me rendis compte que j'avais retenu ma respiration. Je demandai à mes hommes leur état. Des éraflures et des égratignures. Rien de trop grave. Franck nous expliqua comment il avait été fait prisonnier. Je lui demandais d'appeler Flinn. Nous avions perdu le contact depuis plus de deux heures. Le téléphone sonna dans le vide. Je changeai alors de direction et me dirigeai vers l'hôpital. Il y avait quelque chose de pas clair. Cette sensation désagréable s'intensifia et me comprima le cœur. Lana, faites que tu ailles bien mon amour.

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