Chapitre 35 : Disparue - Trent

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Lorsque nous quittâmes la zone blanche, mon téléphone m'avertit de plusieurs messages et appels en absence. Il y en avait plusieurs de Lana. J'écoutais alors ses messages. Elle pleurait. Flinn était blessé et inconscient sur un lit de l'hôpital. Il avait été retrouvé derrière le bâtiment dans une ruelle. Il était encore en vie. Elle me demandait de la rappeler et de venir au plus vite. Je tentais de lui téléphoner, mais pas de réponse. Cela sonnait dans le vide. Nous pourrons la localiser à la première heure. Marco était aussi nerveux que moi. Je crois qu'il tenait à Lana. Je devais parler avec lui, je lui avais cassé son coup avec elle, enfin il avait compris qu'elle était à moi. Nous n'en avions jamais parlé.

- On va la retrouver. Si cela se trouve elle est juste au chevet des malades et son téléphone est dans son casier. Tenta-t-il de me rassurer ou peut-être de se rassurer.

- Au fait, on n'a jamais reparlé de ton rencard avec elle avant que je me mette en couple avec elle.

- Que veux-tu en dire ? Elle ne voit que toi et tu la voulais. Je n'aurais pas fait le poids.

- Merci mec.

- N'empêche que si tu fais le con et qu'elle te quitte, je ne me gênerais pas pour tenter ma chance.

- T'es un vrai frère toi !

Il ne répondit pas mais me montra ses dents dans un sourire sardonique. Il ne perdait pas le nord ce connard.

Il ne nous fallut pas longtemps avant d'arriver à l'hôpital. Nous eûmes un peu plus de difficultés à entrer. En effet, imaginez cinq gars furieux et inquiets qui débarquent à trois heures du matin au service des urgences, ça pue l'embrouille. Finalement, grâce à Marco et à son badge de flic, nous eûmes les renseignements attendus. Tout d'abord, Flinn était dans un des lits, salement amoché. Seul Marco avait pu l'approcher. Nous avions patienté car il était le seul à savoir ce qui était arrivé à Lana. Celle-ci avait purement et simplement disparue. Ses collègues ne s'étaient pas inquiétés car c'était la fin de son service. Toutes ses affaires avaient été ramassées comme si effectivement elle était rentrée à la maison.

Sauf qu'elle n'y était pas. Ni dans son ancien appartement. J'avais envoyé un gars vérifier. Je n'étais pas du genre à perdre mon sang-froid, mais je commençais sérieusement à m'impatienter. Je marchais de long en large dans la pièce, j'avais renvoyé les deux prospects au QG afin qu'ils se reposent. Ils avaient protesté, ils s'en voulaient de s'être fait avoir. Je me doutais bien que ce salopard de Mike était derrière tout ça. A moins qu'il ait été engagé pour faire diversion. J'aurais dû écouter la sensation désagréable, ce mauvais pressentiment qui me taraudait depuis deux jours. J'aurais dû l'attacher à mon lit, lui faire l'amour encore et encore, lui faire oublier tous ces dangers qui la guettent. Je devenais fou. S'il lui arrivait quelque chose, je ne pourrais m'en remettre.

Marco n'était parti que depuis cinq minutes, mais j'avais l'impression que le temps n'en finissait pas. Il revint deux minutes plus tard, le visage sombre. Je ne lui parlais pas, mon regard lui signifiait la question que je souhaitais lui poser :

- Il a été tabassé par trois gars et abandonné dans une ruelle. Il a entendu Lana à son chevet, mais il n'était pas vraiment conscient. Si l'on reconstitue la chronologie, elle a disparu quelques minutes après les messages qu'elle t'a laissé. Il faut que je file à la brigade pour tracer son téléphone.

J'hochais la tête et le regardais partir. Je ne savais pas quoi faire. Elle pouvait être n'importe où. Peut-être dans un endroit isolé de cet hôpital ou bien quelque part en ville ou encore dans un autre état. Je réécoutais encore une fois son message. Sa voix trahissait son inquiétude. Elle m'avait toujours impressionné par sa force de caractère, sa capacité à garder son sang-froid. Dans sa voix, l'armure était fissurée. Elle avait besoin de soutien, elle me demandait de l'aide et je n'avais pas été là. J'avais failli à ma promesse de la protéger. Les coudes posés sur les genoux, la tête dans les mains, je me sentais frustré et perdu. Que pouvais-je faire ? Je n'avais pas le droit de baisser les bras. J'étais encore impuissant quelques heures. Mais dès que nous aurions la localisation de son téléphone, je savais que nous pourrions la récupérer. J'avais confiance en elle. Elle était forte, elle se battrait jusqu'au bout. Il ne servait à rien d'attendre ici, je décidais de laisser Froggy à la porte de Flinn, je ne voulais pas le laisser seul ni sans surveillance. Je repartis au QG, je devais me préparer à toutes les conditions possibles.

Deux heures passèrent avant que Marco ne pointe son nez. Il avait la mine sombre. Je n'eus pas le loisir de lui demander ce qu'il avait que mon téléphone sonna. Lana m'appelait. Je décrochais aussitôt et j'entendis qu'elle parlait, il y avait aussi cette enflure de Mike. Je l'entendis parler du chantage affreux qu'il exerçait sur ma femme. Sa signature contre la vie des usagers du centre social. Je levais alors les yeux sur Marco qui me confirma par un hochement de tête qu'elle s'y trouvait. Evidemment, aucun de nos hommes ne se trouvaient sur place, avec toutes ses histoires, j'avais assigné les hommes à la surveillance de Lana. Le bâtiment était vaste et surtout difficilement prenable avec le peu d'hommes que j'avais à ma disposition. Mon regard tomba alors sur le dossier des parents de Lana. J'avais peut-être là une solution.

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