Chapitre 33 : Chantage

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- Elle se réveille Hellwood.

- Remets-lui une seringue de sédatif.

- Elle ne va pas faire d'overdose ?

Je percevais ces quelques mots à travers un brouillard visuel et sonore. Les mouvements et le vrombissement d'un moteur me firent comprendre que je me trouvais dans un véhicule. Mes mains étaient entravées dans le dos. J’étais couchée sur le côté et mon bras droit commençait à s'engourdir. Quelques secondes plus tard, je sentis de nouveau une piqûre dans le cou et je sombrai juste après.

Je ne savais pas combien de temps j'avais été inconsciente. Il faisait jour à présent. Je fus surprise de reconnaître le décor familier du centre social. J'étais dans mon bureau, attachée sur ma table d'auscultation. J'observais autour de moi, secouais mes liens espérant me détacher. Malheureusement rien ne semblait pouvoir m'aider. Je me mis alors à crier à l'aide. Si j'étais au centre, il y aurait assurément du monde pour m'aider. Mes cris portèrent leurs fruits : la porte s'ouvrit violemment, laissant entrer Mike et un autre gars que je n'avais jamais vu.

- Ah la princesse est réveillée !

- Détache-moi Mike !

- Avec plaisir, mais avant que je ne le fasse, tu vas me promettre de rester bien gentille, sinon tu ne voudrais pas qu'il arrive malheur aux habitués du centre. Ce serait dommage que cette chère Rose ne se prenne une malheureuse balle entre les deux yeux.

Quand mon esprit intégra ses paroles mon cœur eut un raté. Il avait pris en otage des habitués du centre. Y avait-il des enfants ? Des malades ? Devinant ce qui me passait par la tête, il ajouta :

- Elle ou bien l'un des enfants si prometteurs que tu as soignés avec tant de patience et de gentillesse.

Le ton sarcastique qu'il utilisa me glaça le sang. Il était bien assez fou et machiavélique pour mettre sa menace à exécution.

- Qu'attends-tu de moi ?

- Ah ma chère Lana, je sens que nous allons former une super équipe !

Il me défit de la table et me rattacha les mains dans le dos. La présence de son homme de main derrière moi m'angoissait.

- Bien je t'ai préparé les documents pour notre association.

- De quoi parles-tu exactement ?

Je voulais le faire parler et jouer les innocentes me ferait gagner du temps précieux. Je priais de toute mon âme que Trent me retrouve au plus vite. J'avais pu sentir dans ma poche qu'ils ne m'avaient pas ôté mon portable. Je l'avais laissé allumer à l'hôpital. J'espérais alors que mon amant puisse utiliser celui-ci afin de me retrouver.

- Tu me déçois ma chérie. Il me semblait que tu avais fait quelques découvertes quant à ta véritable identité. J'ai besoin de ta signature en bas de ce contrat de mariage. Quand tu seras ma femme, alors je pourrais mettre la main sur l'héritage de ton cher papa.

- Je ne comprends pas ! Qui est mon père ? De quel héritage parles-tu ?

- Tu es vraiment plus cruche que je ne le pensais. Remarque ce sera plus simple pour moi d'obtenir ce que je veux.

Il s'approcha, fit glisser une mèche de cheveux derrière mon oreille.

- Je pourrais peut-être même en tirer un avantage supplémentaire, je suis sûr que tu dois être une belle salope au lit.

Je tressaillis. Le bile me remonta à la gorge et je retins tant bien que mal la nausée qui menaçait. Je n'étais pas assez sûre de moi pour jouer ce rôle. Hors de question de flirter ni même de toucher cet homme, il me répugnait.

- Tu vas m'épouser et je pourrais reprendre le commandement du gang de ton père. Qui l'eut cru qu'une pauvre petite orpheline comme toi soit en réalité la fille chérie d'un mafieux notoire. Tous ses hommes t'attendent, enfin attendent l'homme que tu épouseras pour reprendre les affaires.

- Quelle valeur peut avoir une telle signature si elle est faite sous la contrainte et dans ce bureau ?

- Figure-toi que tu vas signer avec le sourire et devant tous tes amis du centre. Ainsi nous aurons tous les témoins nécessaires pour valider le document. N'essaie même pas de me duper. A la moindre incartade je bute un des habitués ou encore un gamin. Je n'en ai rien à faire ! De toute façon, leur survie ne tiendra qu'à ta coopération, maintenant et dans les mois à venir.

Il me jeta un regard concupiscent, j'eus un spasme de l'estomac et retins comme je pus mon envie de vomir. Quand il posa sa main sur mon menton pour que je le regarde, je ne tins plus et rendis mon dernier repas sur ses chaussures. Il jura et me repoussa durement. Il se nettoya grossièrement et ordonna à son homme de me nettoyer afin que je sois présentable devant les autres.

- Je ne me sens pas très bien. Laissez-moi aller me rafraîchir.

- Tu nous prends pour des idiots ?

- Il y a un cabinet attenant, sans fenêtre. Je ne pourrais m'échapper même si je le voulais.

Il ouvrit la porte que je lui désignais et entreprit de se nettoyer d'abord. Puis revenant vers nous, une serviette sur le visage, il ordonna :

- Détache-là. Tu as deux minutes pas une de plus. Et tu laisses la porte ouverte.

Je filais en me frottant les poignets douloureux. Je fis couler l'eau et glissai une main dans ma poche. Mon téléphone en main, je rappelai Trent. Ne pouvant lui parler, je remis le téléphone dans ma poche et mes ablutions effectuées je me mis à parler pour donner le maximum d'informations à mon écossais.

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