Chapitre 30 : cauchemars

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Je me trouvais dans une chambre que je n'avais pas vue depuis longtemps. Ma chambre d'enfant. J'étais en train de lire l'histoire du Petit Prince, lorsque ma mère entra dans ma chambre. Elle me sourit.
- Tu ne dors pas encore ma puce ? Il est tard et tu vas à l'école demain.

- Je voulais finir ma page. Papa est rentré ?

- Il sera bientôt-là ne t'inquiète pas. Je lui dirai de monter t'embrasser. En attendant endors toi chérie.

Elle m'embrassa tendrement, me souhaita bonne nuit et se leva pour repartir.

- Bonne nuit Maman.

Avant qu'elle ne passe la porte, j'ajoutai :

- Je t'aime.

Elle me répondit en se retournant.

- Moi aussi je t'aime Lana. Dors bien mon ange.

Elle referma la porte. Ce fut la dernière fois où je la vis sourire. Une nouvelle vision me vint. Du bruit, un bruit violent et assourdissant me tirait de mon sommeil. Je me cachai sous la couette d'abord : Papa nous avait dit que si un jour une telle chose arrivait il ne fallait pas sortir de nos chambres sous aucun prétexte. Nous y étions en sécurité. Je tremblais et me demandais si ma cachette était suffisante. Ne ferais-je pas mieux de me mettre dans ma penderie ? Ou rejoindre l'abri ? Il y eut des bruits de meubles qui tombent, du verre brisé. Des cris aussi. Je reconnus la voix de Papa et de tonton Fred. Il y eut aussi les pleurs de Maman. Je songeais à bouger quand la porte de ma chambre s'ouvrit avec violence, elle claqua contre le mur. En écho j'entendis la porte de la chambre de ma sœur claquer. Le cri déchirant de Louna dans cette nuit de cauchemar me tétanisa. Je ne pus faire aucun mouvement, aplatie sur le matelas de mon lit, immobile sous la couette. Je retenais mon souffle. Je compris que l'homme dans ma chambre me cherchait. Il vida ma penderie souleva mon lit pour vérifier si je n'étais pas dessous, sans même s'assurer que je ne me trouvais dedans. Sous le choc, je ne lâchais aucun son. Je compris qu'ils avaient trouvé ma sœur lorsque je l'entendis hurler et se démener. L'homme qui l'avait attrapée jurait et pestait contre elle.

- Viens m'aider cette furie me donne du fil à retordre.

Celui qui me cherchait fit demi-tour et m'oublia. Il aida son acolyte et ils s'éloignèrent. J'expirai doucement en retenant les sanglots qui obstruaient ma gorge. Il y eut de nouveaux cris, ma mère et ma sœur. Mon père aussi qui insultait copieusement ces lâches, disait-il, qui attaquaient une femme et une enfant sans défense. Un bruit de coup et des craquements interrompirent la tirade de mon père. Le cri déchirant de la mère. Des coups de feu. Quatre. Puis le silence. Un homme aboya des ordres, ils allaient tout faire brûler.

J'attendis encore. Et quand je fus assurée qu'ils étaient partis je sortis de mes draps et filais vers la chambre de mes parents. Je n'osais pas regarder par-dessus la rambarde du palier. Je ne voulais pas voir l'horreur. Je pouvais encore faire comme s'il s'agissait d'un des exercices que nous faisait faire Papa. Je me glissai alors dans la penderie de ma mère sans prêter attention au désordre autour. J'appuyai sur le bouton caché au pied de la cloison et me faufilai par l'ouverture qui apparut. J'étais la première t je m'attendais à voir apparaître les autres membres de la famille et aussi certains hommes de mon père. Mais le délai de trente secondes s'écoula et la cloison se referma automatiquement. Je savais que j'étais en sécurité. Cet abri antiatomique avait été construit dans le but de protéger les habitants de cette maison. Rien ne pouvait m'arriver. Il y avait toutes les commodités et même quelques vêtements que Maman changeait régulièrement.

Un temps indéfini passa. Je pleurais en silence. Me repassant la scène dans la tête. Qu'aurais-je pu faire pour les aider ? J'avais la vie sauve, mais eux ?

Une explosion me fit vaciller. Je serrais encore plus fort mes genoux contre moi et enfouissais ma tête. C'était l'apocalypse au dehors. Complètement épuisée je dus m'assoupir. Ce fut des voix qui me sortir de ma torpeur. Je reconnus celle du shérif. Il détaillait ce qu'il trouvait. Je l'entendis dénombrer les corps.

- Il manque une fillette.

- Chef, même s'ils ne l'ont pas exécutée l'incendie l'aura tuée.

Il n'y eu pas de réponse tout de suite.

- Oui tu as sûrement raison.

Ils partirent quelques heures plus tard. Deux hommes revinrent par la suite. Ils approchèrent directement de ma cachette. Avant que l'un d'eux n'appuie sur le bouton, il chuchota :

- N'aie pas peur petite. C'est moi le shérif Smith, je suis avec un agent du FBI, personne ne sait que tu es là.

L'autre voix s'impatienta :

- Vous vous rendez compte que vous parlez sûrement dans le vide Shérif ?

- Non je suis sûr qu'elle est là. Son père l'avait préparée ainsi que sa sœur.

Il appuya alors sur le mécanisme et je vis alors son visage au moment où la cloison s'écarta. Il parut soulagé soudain. Il tendit les bras vers moi en une invitation silencieuse.

- Lana. Lana ?

Sa voix changea et devint celle de mon amant :

- Lana, ma puce réveille-toi. Ccchhhh. Je suis là mon amour, tu es en sécurité.

J'émergeai enfin, sortant de ce souvenir enfoui depuis des années maintenant. Je sentis mes joues baignées de larmes. Me voyant réveillée, Trent me serra contre lui et je sanglotais de plus bel.

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