Chapitre 20 : Surprise

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Je me retournai alors et observai le président des Black Dragon s'avancer nonchalamment. Il fut honnête et ne joua pas la surprise de nous trouver là. Il était venu tout en sachant que nous y étions. Trent s'approcha de nous, il avait plongé son regard dans le mien et comme à chaque fois je me perdais dans ses yeux émeraude. Sa démarche féline et clairement virile me donna un coup de chaud. J'avais oublié à quel point il pouvait être sexy. On n'imaginait même pas qu'il y a quelques jours il était encore convalescent et boitait. Son sourire s'accentua quand il se rendit compte de l'effet qu'il produisait sur moi. Il nous salua quand il fut à la hauteur de notre table sans pour autant s'arrêter. Il avança jusqu'au comptoir auquel il s'accouda et ne me quitta du regard seulement lorsque le barman prit sa commande.

- Ne fais pas attention à lui. Il est persuadé que nous sommes en danger et il veut s'assurer que rien n'arrive.

- Tu y crois toi ?

- Que l'on est en danger ?

- Non qu'il est là pour nous "protéger".

Marco haussa les épaules et ajouta :

- Le danger est réel, Mike et ton amie...

- Ancienne amie !

- Et ton ancienne amie, continua-t-il en insistant sur l'adjectif, sont planqués quelque part dans la nature. Ils préparent quelque chose c'est sûr.

Je frissonnais malgré moi. Finalement cette histoire n'était pas terminée. Clover ne s'était pas suffisamment vengée. Je pensais au mariage de Bia qui avait lieu dans trois jours.

- Ne t'inquiète pas outre mesure. On te protégera, ... je te protégerai.

Je n'attrapais pas la perche qu'il me tendait, trop inquiète pour ma meilleure amie.

- Il y a le mariage de Bia ce weekend.

- Tu penses qu'ils seraient capables de le saboter ?

- Je ne sais pas. Je ne sais plus qui est Clover. Je crois qu'elle est prête à tout pour se venger.

Le moment était gâché. Sans s'être incrusté, Trent avait réveillé en moi le sentiment de danger et d'insécurité qui s'était installé depuis cette terrible nuit. Marco s'excusa lorsque son téléphone se mit à sonner.

- Je dois répondre. Le boulot. Désolé.

Il s'éloigna me laissant désemparée et inquiète. Comme s'il avait senti ma détresse, Trent vint à notre table. Il prit la chaise et la plaça de manière à se trouver près de moi. Il attrapa l'une de mes mains et posa son autre paume sur ma joue. Nos genoux se touchaient. La chaleur de son corps allait à la rencontre de mon corps et ce cocon m'apporta du réconfort. Il me fit lever les yeux afin de pouvoir lire en moi. Son pouce caressait ma pommette. J'avais terriblement envie de me blottir dans ses bras. C'était là que je me sentais le plus en sécurité. Dans son regard, se bousculaient des tas d'émotions, je crus y déceler de la compassion, de la tendresse et un éclat plus vif au fond de ses prunelles, on aurait dit du désir.

- Je ferai en sorte qu'il ne t'arrive rien.

Il se pencha alors vers moi et m'embrassa. Ce fut d'abord léger, comme des ailes de papillon puis sondant dans mon regard un rejet ou un refus, il se recula. J'avais fait mon choix : si je devais avoir un biker dans ma vie ce serait lui. J'avançai alors mon visage pour unir nos bouches. Le baiser devint intense, il traduisait tous les besoins et toutes les promesses que nous nous faisions. Ce serait lui, ce serait moi, tous les deux unis contre ceux qui nous en veulent. Il me protégera et je serai là pour le soutenir et panser ses blessures.

Je ne savais pas combien de temps nous restâmes ainsi. Mais lorsqu'il me proposa de rentrer notre bulle éclata et la raison me revint.

- Oh ! et Marco ?!

- Ne t'inquiète pas Chaton. Il a compris. De toute façon il a dû filer au boulot. Une urgence si j'ai bien compris.

- Je ne me suis rendue compte de rien.

- C'est flatteur pour moi, tu me fais confiance au point d'oublier ce qu'il se passe autour de nous, me souffla-t-il à l'oreille en souriant.

Je le regardai et constatai que définitivement je lui faisais confiance, que j'étais capable de mettre ma vie entre ses mains. C'était à la fois délicieux et totalement effrayant. Je souris timidement et me couvris tandis qu'il déposait sur la table un billet pour régler les consommations.

Il me fit monter sur sa moto et me demanda en me tendant un deuxième casque :

- Une balade avant de rentrer ?

Je souris comme une enfant devant ses cadeaux à Noël et hochai la tête. Il déposa un doux baiser sur mes lèvres avant d'enfiler son casque. Je fis de même et m'installai derrière lui. Cette fois, je me collais à son dos et glissais mes doigts sous son blouson de cuir. Je posais ma tête sur son dos et savourais le plaisir de le sentir contre moi et le sentiment de liberté que me procurait la moto filant sur l'asphalte.

J'aurais aimé que cette balade dure encore et encore. J'oubliais tout, mon esprit était apaisé et je ne me concentrais que sur les sensations.

Quand nous arrivâmes en bas de chez moi, j'arborais un sourire béat. Trent me fixait et me glissa à l'oreille :

- Tu as l'air d'avoir pris ton pied, mon chaton.

- C'est un peu ça, mon chéri, lui répondis-je avec un clin d'œil.

Il sourit de plus bel à l'entente du surnom que je venais de lui donner sans y penser et il m'embrassa de nouveau avec une telle intensité que je me félicitais d'être accrochée à lui, sans quoi je me serais assurément cassé la figure. Il entrelaça nos doigts et me guida dans les escaliers. Nos sourires bienheureux s'effacèrent rapidement lorsque nous vîmes la porte de mon appartement entrouverte.

- Sonne chez ta voisine et demande à rester chez elle jusqu'à ce que je vienne te chercher, chuchota Trent.

Je sonnais chez ma voisine de palier, je savais qu'elle était là à cette heure-ci. Elle parut étonnée mais accéda à ma requête.

Qui pouvait bien être chez moi ?

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