Chapitre 21 : Protection - Trent

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Evidemment, c'était trop beau pour durer. Je tenais Lana dans mes bras, j'avais bon espoir de passer une nuit torride dans ses bras. Ses regards, ses baisers et ses gestes, tout montrait qu'elle était prête à nous donner une chance. Je la voulais peau contre peau, la faire mienne en m'enfonçant en elle, la faire crier mon nom encore et encore. Mais nous étions bien vite redescendus de notre petit nuage. Je l'avais envoyée se cacher chez sa voisine. J'avais mené mon enquête sur celle-ci, il n'y avait rien à craindre. Quoi ? Je devais bien m'assurer que ma femme était en sécurité !

Une fois Lana chez sa voisine, j'envoyais un message à Marco pour le prévenir. Dans ce genre de merde, toujours prévenir quelqu'un. Je sortis mon arme de ma poche intérieure. Je l'avais glissée là pour ne pas que Lana la sente sur la bécane. Déjà qu'elle ne raffolait pas du danger, cela ne valait pas le coût de l'affoler. Bon pour le coup, le moment romantique était passé, il fallait que je m'assure que son appart était hors de danger. D'un autre côté j'espérais surprendre des visiteurs de façon à savoir qui étaient les connards qui étaient entrés chez elle.

Je poussai la porte lentement, le miroir de l'entrée me donna une vision partielle du salon. Celui-ci avait été retourné, purement et simplement. Je repoussai la porte jusqu'au mur afin de m'assurer qu'il n'y ait personne derrière. Pas la peine de se faire cueillir comme un bleu. Surtout que j'étais seul, personne pour me couvrir. Je me faufilais sans bruit, me baissant afin de ne pas être dans le champ de vision. Personne dans le salon, personne dans la cuisine ouverte. Je m'arrêtai afin de tendre l'oreille. Attentif à tous les bruits, je ne discernais aucun mouvement. Je ne me détendis que lorsque j'eus fait le tour de la chambre et de la salle de bain. La fenêtre donnant sur le balcon était ouverte, j'avançai prudemment. Il n'y avait plus personne. Je passais la tête par la fenêtre, regardant si l'intrus ne se trouvait pas sur les balcons voisins. Mais l'échelle de secours dépliée m'apprit qu'il avait dû se faire la malle dès qu'il ou ils nous avaient entendus monter. Je remis mon flingue à la ceinture et allait chercher Lana. J'avais besoin d'elle pour faire l'état des lieux et savoir s'il manquait des choses. Il s'agissait peut-être d'un banal cambriolage, bien que j'aie de sérieux doutes là-dessus.

Je toquai à la porte voisine, ce fut Lana qui ouvrit. Elle se jeta dans mes bras me montrant ainsi son inquiétude pour moi. Je ris doucement. Elle tenait à moi, il n'y avait rien de plus doux à mon cœur. J'enfouis mon nez dans ses cheveux et déposai quelques baisers sur sa nuque. Qu'est-ce que j'aimais son odeur. Lana me sonda du regard pour savoir si cela allait, sans parler j'hochai la tête. Elle souffla et s'écarta de moi pour remercier sa voisine. Nous prîmes la direction de son appartement.

- Prépare-toi, ils ont retourné ton appart.

- A ce point-là ?

- Oui, avant de toucher quoi que ce soit, essaie de voir s'il manque des choses. Tu veux qu'on appelle les flics ?

- Ce serait mieux non ?

- Oui, au moins si on chope celui qui a fait ça, il y aura une raison de plus de le faire condamner.

- Appelle alors. Je commence à faire le tour.

Je la vis déambuler dans les pièces, elle se retenait pour ne pas remettre les choses à leur place, elle soufflait dépitée lorsqu'un objet était cassé. Je savais qu'elle ne s'encombrait jamais de choses sans importance. Ces objets avaient probablement une valeur sentimentale. Au moment où j'allais appeler Marco, celui-ci chercha à me joindre. Je décrochai sans tarder.

- Ouais Marco ?

- Son appart est dans quel état ? Tu as vu quelque chose ?

- Non, ils avaient décampé avant que je n'entre. L'appart est retourné, je n'ai pas l'impression qu'ils aient touché à quoi que ce ...

Je ne pus terminer ma phrase que Lana m'appela. Ses albums photos avaient disparu. Vraiment étrange.

Marco déclara :

- J'arrive avec une équipe, ne touchez à rien.

Je rangeai mon téléphone et ouvrit les bras. Lana n'attendit pas plus longtemps pour venir s'y blottir. J'étais heureux qu'elle baisse enfin la garde avec moi. Je sais qu'elle se forçait à être forte face aux autres. Elle me l'avait avoué lors de l'une de nos nuits à bavarder lorsque j'avais squatté chez elle durant ma convalescence.

- Il y a d'autres choses qui ont disparu ?

- Non, uniquement les photos, même les deux ou trois cadres que j'avais de posés sur mes meubles.

- Que peuvent-ils chercher dans ces albums ?

- Je ne sais pas, il y avait toute la mémoire de ma famille, certains avaient été fait par ma mère. Ce sont les rares choses que j'ai gardées d'elle. Tu sais que je n'ai plus aucune famille, j'ai l'impression que je viens de me faire déraciner.

Elle éclata en sanglot. Je la serrais encore plus contre moi. Ce vol était très personnel. Les biens de valeur qu'elle avait étaient tous en place. Même ses bijoux reposaient encore dans son coffret. Marco arriva assez vite et les enquêteurs prirent les empreintes et des photographies. Marco se chargea de nos dépositions. Lana fut autorisée à prendre des affaires pour passer quelques jours chez moi. Je ne pouvais pas la laisser là. J'enverrai des prospects mettre de l'ordre avant qu'elle ne revienne. Je lui pris son sac, et je la guidais à l'extérieur de l'immeuble. Je laissais Marco gérer le reste. Il avait les clefs, bien qu'elles ne servent plus à rien puisque la porte avait été forcée. Il préviendrait les gars pour venir la faire changer. Je fis monter ma belle sur la moto et nous prîmes le chemin de mon loft. J'avais hâte d'être arrivé pour la réconforter vraiment. Nous avions échangé peu de mots. Elle n'aurait jamais craqué devant des inconnus.

Sans me faire de grandes illusions, j'espérais secrètement retrouver ses albums photos. Mais ils étaient si faciles à détruire.

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