Chapitre 18 : Jalousie - Trent

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J'avais des fourmis dans les jambes. Cela faisait une semaine que je rongeais mon frein. Je ne pouvais pas dépenser mon trop plein d'énergie. Je ne pouvais pas encore reprendre la course à pied, encore moins la boxe. Ce connard de Mike m'avait bien eu. Je me retrouvais pour ainsi dire immobilisé. J'avais tenté de reprendre la course doucement, mais la douleur s'était rappelée à mon bon souvenir. Bon sang, qu'est-ce que cela faisait mal ! J'avais été tenté d'aller voir Lana pour qu'elle vérifie si je n'avais pas fait de dégâts. Mais je m'étais souvenu juste à temps qu'elle ne souhaitait pas se lier à nous, ... à moi. Cela aussi ça fait mal. Mon cœur n'arrivait pas à se faire vraiment une raison. Il la voulait et mon corps aussi, il n'y avait qu'à voir dans quel état je me réveillai après ces rêveries nocturnes de nos corps mêlés. Je tenais assez à elle pour me retirer de sa vie. Elle méritait une belle vie tranquille sans magouille et surtout sans danger.

Sam n'était pas mieux que moi, il pestait après la télévision. Rien ne lui plaisait. J'attendais le moment où il balancerait la télécommande sur l'écran. Il y eut du bruit dans le vestibule que nous saluâmes avec soulagement. Enfin du monde ! Marco racontait avec enthousiasme sa journée au centre social. Nous y allions régulièrement donner un coup de main, pour retaper le bâtiment ou s'occuper des gosses en leur apprenant à se défendre. Je l'accompagnais d'habitude, mais rien que l'idée de me traîner et de ne pouvoir rien faire, me déprimait. En général, nous y allions en semaine, mais exceptionnellement il y avait travaillé aujourd'hui. Mary fêtait son anniversaire, nous ne pouvions pas rater ça. Marco nous y avait représenté. Quand je le vis chargé de boîtes pleines de gâteaux ma bonne humeur revint : rien de tel qu'un gâteau de Mary pour vous redonner le sourire.

- Alors comment ça s'est passé ?

- Nickel, tiens Mary m'a donné ça en échange de ton cadeau. Elle te remercie et je cite : tu n'aurais pas dû, c'est trop !

Je ris doucement, c'était toujours trop avec elle, mais je savais que sa retraite d'institutrice ne suffisait pas toujours à payer la nourriture et les fournitures qu'elle prenait sur ses deniers pour le centre. Je lui avais donc pris un bon d'achat dans une enseigne de grande distribution. Pas d'argent, elle le prendrait mal. Le bon d'achat restait acceptable pour elle. J'attrapai la boîte de gourmandises et me servis largement avant de la passer à Sam. Un pur délice !

- Tu ne devineras jamais qui j'ai vu au centre.

- Bah vas-y, dis !

- Lana, tu sais l'infirmière.

J'avalais de travers ma bouchée et faillis m'étouffer. Je me mis à tousser. Marco me tapa le dos et reprit son récit après que je m'étais calmé.

- On a mangé presque l'un en face l'autre. On a parlé de tout et de rien. Elle est vraiment chouette cette fille, elle me plaît bien.

J'arrêtais de manger à l'entente de cette information. Sam me regardait, regardait Marco et écarquillait de plus en plus les yeux en passant de l'un à l'autre. Il savait l'attachement que j'avais pour Lana. Je ne m'étais pas étalé auprès de mes frères, j'avais fait une croix sur elle, pour l'éloigner du danger que pouvait représenter notre fréquentation.

- Je suis allé la voir dans son bureau et je ne me suis pas dégonflé...

Je m'attendais à tout, j'appréhendais ce qu'il allait dire. Qu'avait-il fait avec ma Lana ?

-... et je lui ai demandé si elle était partante pour aller boire un verre. Quand elle a accepté j'étais sur le cul. Une fille comme ça, accepter de sortir avec moi c'est presque inespéré.

Inespéré oui, surtout si on considérait qu'elle m'avait proprement éconduit. Pourtant nous avions partagé de chouettes moments, dormi ensemble. Elle m'avait sucé la bite, putain. Elle est à moi ! La rage commençait à monter en moi, avec ce pincement au cœur, cette sorte de brûlure dans les tripes. Je déglutis et fis mon possible pour garder un ton neutre à défaut de me réjouir pour mon ami :

- Tu la vois quand ?

- J'attends son appel, mais je suis assez confiant. Je pense que le weekend prochain ce sera fait.

Bon, ils n'avaient pas de rencard de fixé, elle avait peut-être juste voulu être polie en acceptant d'échanger son numéro. Il fallait que j'arrête de me faire des films. Elle allait sortir avec Marco, mon VP et meilleur ami. J'avais une petite idée de la raison du pourquoi elle avait accepté avec lui tout en rompant les liens avec moi. Mais elle se trompait, partager sa vie ne serait pas moins dangereuse. Il fallait que je reste vigilant, les surveiller pour qu'ils ne soient pas de nouvelles cibles. Je le suivrais au rendez-vous. Pour les protéger bien-sûr... Et puis peut-être qu'en me voyant, elle se souviendra de l'attraction qu'il y a entre nous et combien ce serait bon d'être ensemble. Ouais j'allais faire ça !

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