Chapitre 17 : Une rencontre inattendue

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Je pris mon service dans l'un des bureaux qui avaient été transformés en salle de consultation. J'avais apporté tout ce dont je pouvais avoir besoin dans mon sac. Le centre n'avait pas les moyens de fournir le nécessaire, j'apportais donc mon matériel. Il y avait déjà une vingtaine de patients qui nous attendaient. Ma collègue prit le bureau à côté. La matinée passa à une vitesse folle. Vers treize heures, on toqua à ma porte et le doux visage de Nora, l'une des bénévoles parut. Je lui souris pour l'inviter à parler :

- On se retrouve dans la grande salle pour déjeuner, Mary fête son anniversaire.

- Je termine ce bandage, lui désignant mon petit patient, et j'arrive.

- A tout de suite alors.

J'acquiesçai et lui souris avant qu'elle ne reparte.

- C'est bon bonhomme j'ai terminé. Tu n'y touches pas, j'ai expliqué à maman comment faire pour nettoyer la plaie.

- Merci Lana !

- De rien Larry ! Fais attention à toi, que je ne te revois pas trop vite !

Il m'embrassa sur la joue et fila avec la sucrerie que je lui avais donné. J'enlevai alors ma blouse et après avoir verrouillé la porte, je partis rejoindre les autres bénévoles dans la salle commune. Cette salle était l'ancienne salle de bal de cet ancien hôtel qui avait été recyclé en centre social. Le bâtiment n'était pas dans un état complètement délabré, mais certaines pièces trop vétustes avaient été fermées au public. Plusieurs organismes aidaient au fonctionnement du centre devenu en quelques années le cœur de la ville. Les populations dans le besoin y trouvaient aide et refuge et les autres pouvaient donner que ce soit du temps ou de l'argent, faisant une bonne action. Finalement, on y croisait presque toute la ville, sans préjugé ni discrimination. Malheureusement, à la sortie du centre, tout cela disparaissait.

Ce jour-là nous étions une trentaine présents. Mary était la plus ancienne des bénévoles. Elle disait qu'elle voyait du monde et qu'ainsi elle restait jeune. Elle était persuadée que le jour où elle ne pourrait plus venir, ce serait le début de la fin. Ancienne institutrice, elle aidait les enfants pour l'écriture et la lecture. Les adultes aussi parfois. Mais surtout, elle nous gâtait de ses bons petits plats. La table était largement fournie. J'en avais déjà l'eau à la bouche et le grondement de mon estomac fit rire Mary alors que je m'approchais pour lui souhaiter mes vœux.

- Prends place Lana, ils ont sérieusement entamé les plats, si tu veux quelque chose va vite te servir.

- Merci Mary et bon anniversaire ma belle.

Elle me sourit et m'indiqua une place pas très loin d'elle. Je ne fis d'abord pas attention à mes voisins de tablée. Après trois bouchées, je ressentais un regard appuyé sur moi, je relevais la tête et tombais sur le sourire de Marco, le flic qui m'avait sauvé la mise lors de l'affreuse soirée d'enterrement de vie de jeune fille ratée. Je finis rapidement ma bouchée, et me mis à tousser ayant avalé de travers. Il rit de ma réaction et me tendit un verre d'eau. Une fois ma toux calmée, je pus le saluer.

- Je n'aurais jamais imaginé vous trouvez là. lui dis-je.

- Je viens de temps en temps, mais rarement le week-end.

- C'est pour cela que je ne vous ai jamais croisé ici.

- Vous officiez comme infirmière c'est ça ? J'ai vu le petit Larry sortir avec un bandage et un grand sourire.

Amusée, je lui souris pour confirmer son hypothèse.

- Et vous, vous apportez votre aide comment ? Si cela n'est pas indiscret.

- On pourrait peut-être se tutoyer ?

Quand j'eus acquiescé, il reprit :

- Je fais un peu de bricolage enfin ici c'est plus du rafistolage !

Nous rîmes ensemble à ce commentaire.

- Avec les gars du MC, on donne aussi quelques cours de self défense.

- Le MC ?

- Oui, les Black dragon. On est plutôt actifs sur le centre.

Je restais bouche-bée. Qui eut cru que ces gros-bras seraient des citoyens solidaires ? Bon d'accord, c'était mes préjugés qui parlaient.

- Je comprends votre étonnement, mais on vient du même milieu que ceux que nous aidons. On s'en est plutôt bien tiré alors on rend la pareille.

- Pourquoi être venu aujourd'hui ? Si ce n'est pas ton habitude.

- Mary est un peu notre grand-mère, je tenais à être là pour son anniversaire.

- C'est vrai qu'elle est géniale et elle donne tellement.

Il hocha la tête à ces mots et nous continuâmes à déjeuner, trinquant quand un des bénévoles souhaitait porter un toast à la reine du jour.

Avant que je ne prenne un nouveau patient, Marco entra dans mon cabinet.

- Je voulais juste te remercier pour Scott et Sam.

- Pas de souci, je n'allais pas les laisser en plan.

- Tu leur as sauvé la vie.

- Comment vont-ils ? Je n'ai pas eu de nouvelle.

- Ils vont plutôt bien, on voit à peine qu'ils boitent.

- J'étais assez épatée de leur capacité de guérison.

- Ce sont de vrais durs !

- Oui, répondis-je un brin nostalgique. Passe-leur le bonjour.

- Pas de problème, ce sera fait. Sinon, je voulais savoir, ça te dirait qu'on aille boire un verre un de ces quatre ?

Je fus surprise de sa proposition et après réflexion, pourquoi pas. Vous allez me dire que je rejetais un biker pour me jeter dans les bras d'un autre. La différence était que celui-ci était du côté de la loi, après tout c'était un policier.

- Volontiers ! Donne-moi ton numéro, voici ma carte. Appelle-moi pour me donner rendez-vous.

Il souffla, soulagé semblait-il que j'ai accepté. Il me sourit et s'en alla après m'avoir donné son numéro.

J'étais sur mon petit nuage, un rencart, ça faisant longtemps que je n'en avais pas eu. Finalement j'avais hâte.

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