Chapitre 12 : 1h - Révélations

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Tout se passa ensuite très vite. Les forces de l'ordre entrèrent dans le bureau, les autres bikers avaient été appréhendés et mon sauveur se fit un malin plaisir de frapper l'amant de Clover. Celle-ci eut les mains entravées et fut conduite dans un véhicule pour être mise en prison le temps d'une garde-à-vue. Harry et Manuella durent faire une déposition et on les enjoignit à rester dans la ville jusqu'à ce que l'affaire soit tirée au clair. J'eus droit à la même chose, si ce n'est que le flic infiltré, Marco, me raccompagna en voiture.

J'étais épuisée, que ce soit physiquement que moralement. Je n'avais pas vraiment d'amies, Bia peut-être, et encore je ne savais plus en qui croire. Je m'étais surement fait avoir par Trent. Je voulais m'endormir et constater à mon réveil que tout ceci n'est qu'un cauchemar.

- ... parler s'il vous plaît !

Je me reconnectais à la réalité pour constater que mon chauffeur s'adressait à moi.

- Vous disiez ?

- Vous sembliez partie bien loin...

- C'était le cas, je suis crevée.

- On le serait à moins. Dure soirée.

Ce n'était pas une question, juste une constatation. Je me demandais ce qu'un flic pouvait bien chercher dans un club de bikers. J'imagine que la police était au courant d'affaires illégales que menaient Trent et ses frères comme il les appelait.

- Trent sait-il que vous êtes flic ?

- Pourquoi cette question ?

- Ben, vous venez de vous faire griller pour moi.

- Pas plus pour vous que les autres civils de la soirée. Et puis j'attendais une occasion pour mettre Mike en taule.

Un peu vexée, je le remerciai tout de même pour être intervenu.
Il me dit pas de quoi même s'il regrettait de ne pas avoir agi plus tôt puis il changea de sujet :

- Vous avez mal ?

- Ça va, c'est supportable, la piqûre de l'infirmier me soulage bien. C'est si moche que ça ?

Il fit une grimace sans me répondre.

- Merde, et je bosse dans deux jours. Va falloir que j'investisse dans du fond de teint.

Il pouffa. Je le regardai et remarquai qu'il se retenait de rire.

- Quoi ? Allez-y, marrez-vous ! Mais dîtes moi au moins pourquoi.

Il explosa alors franchement de rire. Il reprit contenance et lâcha :

- Je comprends mieux le bon feeling qu'a eu Scott pour vous.

- J'en ne comprends pas...

- Vous allez bosser comme ça ?

- Eh bien oui. Pourquoi pas ?

Et il se mit à rire de plus bel.

- Vous savez les private Joke, ce n'est drôle que quand on comprend.

- Hum, désolé. Je repensais à une discussion que j'ai eu avec l'écossais. Il m'a promis sa moto s'il rencontrait un jour une fille pas chochotte qui n'arrêterait pas de travailler pour un bleu sur le visage.

- Et alors ?

- Je viens de gagner une nouvelle moto !

Je levai les yeux au ciel. Bon sang, j'étais maintenant l'objet d'un pari stupide ! Je me remémorais la soirée et je retrouvais mes doutes quant à Trent.

- Est-ce que Trent est pote avec Brett ?

- Pourquoi ?

Je haussais les épaules n'ayant pas vraiment envie de répondre à sa question. Il me jaugea un instant, un ombre passa dans son regard, cela ne dura qu'une seconde, peut-être moins avant qu'il ne reprenne son air sympathique et souriant.

- Ils sont frères. Ils font partie du même club de bikers.

- Ça ne répond pas vraiment à ma question.

- C'est la seule réponse que vous aurez. Nous sommes arrivés.

Je le remerciai de nouveau et descendis comme je pus. Mon corps n'était que douleurs. Je retins de justesse une plainte, j'inspirais un bon coup et serrais les dents. Finalement je n'aurais pas ma réponse. Trent était peut-être bien un gros salopard. Quelle soirée pourrie !

Marco m'avait rendu mon sac. Il attendait que je sois entrée dans l'immeuble sécurisé avant de repartir. J'habitais au premier étage, ce. Fut la première fois que la volée de marches me parut si longue à monter. Quand enfin je fus sur mon palier, une masse sombre et imposante se trouvait devant ma porte. Je regrettais de ne pas avoir allumé la lumière de la cage d'escaliers. Est-ce que je devais faire demi-tour ? J'entendis de faibles gémissements, et une voix rauque :

- Tiens le coup, elle va arriver bientôt. Me lâche pas frère.

Je reconnus alors le timbre de cette voix. Trent. Sans hésiter cette fois, je m'avançai jusqu'à ma porte. Je vis alors l'ampleur des dégâts. Ils étaient deux, blessés aux jambes, du sang coulait, ils peinaient à contenir les plaies.

- Bon sang ! Trent ! Que vous est-il arrivé ?

- Lana, enfin ! On peut entrer, on aurait besoin de tes talents d'infirmière.

Je les fis entrer, je dégotais une nappe plastifiée assez grande pour les contenir tous deux. Pas la peine qu'ils ruinent mes tapis et mon mobilier avec leur sang.

Je n'allumais qu'un petit luminaire pour commencer afin de ne pas nous éblouir. Trent accrocha mon regard et écarquilla les yeux.

- Putain Lana ! Quel est le connard qui a osé porter la main sur toi ?

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