PROLOGUE
À genoux dans une salle plongée dans le noir, je me remémorais les événements qui s’étaient déroulés dans la matinée. Une sensation de flottement me faisait tanguer de la gauche vers la droite. Mes paupières irritées par la quantité de larmes déversées arrivaient à peine à bouger. Un silence accablant me donnait l’impression d’être seule au monde. Dans ma tête régnait un désordre chaotique dans lequel résonnaient des paroles inintelligibles. Une succession d’images saccadées, floues, prenait possession de mon cerveau à mesure que je respirai. Elles étaient animées par de la vitesse, des ralentis, des bruits de branche et des cris. Tout cela, mélangé avec des sensations de peur, de rage, de haine et d’inquiétude. Il faisait pourtant beau ce matin-là, les oiseaux chantaient, le soleil brillait, l’odeur des feuilles mouillées par la rosée se diffusait dans la nature. « Un cadre idyllique pour méditer » comme disait mon grand-père Flora.
C’était en effet une belle journée qui débutait, rien ne présageait qu’elle annonçait une disparition.
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