Saint-Louis, le mercredi 5 août 2020

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runo et Éric n’eurent pas le temps de s’asseoir dans leur véhicule que la radio grésilla.

— Oui ?

— Une agression à domicile, 10 rue des tulipes à Huningue. La municipale est déjà sur place.

— On file

Bruno alluma le « deux tons » et ils louvoyèrent dans une circulation assez dense. La rue se situait dans un quartier pavillonnaire un peu en périphérie de la ville. Dès qu’ils eurent bifurqué dans la rue, ils virent l’attroupement et les véhicules de secours. Un gardien de la paix les accueillit et les accompagna à l’intérieur.

— Bonjour, voilà, une sale agression assez violente sur deux personnes âgées. La femme est la plus commotionnée, ils vont l’emmener tout de suite. Le mari est encore assez vaillant. Je pense qu’il va pouvoir répondre aux questions.

La pièce présentait la décoration typique des années soixante-dix. Rien ne semblait avoir bougé depuis. Les meubles rustiques se distinguaient par leur qualité. Le vaisselier du salon, entièrement an merisier et marqueterie, contenait une impressionnante collection de verres en cristal. Tout à côté, effondré dans un profond fauteuil, le visage en sang, un vieil homme recevait les premiers soins. Le désespoir de cet homme saisit Bruno au cœur. Il tremblait en marmonnant. Bruno regarda Éric. Ils se comprenaient, pas sûr que ce pauvre homme puisse répondre aux questions. Bruno se pencha devant lui. Il fit un signe interrogateur à l’infirmier.

— Ça va aller, mais on va l’emmener assez vite.

Bruno lui toucha la main.

— Monsieur Perin, pouvez-vous répondre à quelques questions ?

Il leva le visage vers lui et sembla le regarder sans le voir. Puis il hocha la tête.

— Combien étaient-ils ?

— Trois, murmura-t-il.

Bruno devait tendre l’oreille pour le comprendre.

— Pourriez-vous les décrire ?

Après une seconde d’hésitation, il fit non de la tête.

— Ils étaient cagoulés.

Il inspira profondément.

— Ils étaient jeunes, j’en suis sûr.

— Étaient-ils armés ?

Une lueur de panique traversa son regard.

— Oui, murmura-t-il. En fait ça a sonné à la porte. J’ai regardé et j’ai vu un policier. Il m’a dit avoir besoin de renseignements sur des cambriolages dans le quartier. Alors j’ai ouvert.

Il marqua une pause. La suite était, à l’évidence, douloureuse. Il inspira profondément et agrippa le bras le Bruno.

— Alors il a poussé la porte brutalement et a braqué un pistolet sur moi. Les deux autres ont suivi.

Une bouffée de larmes lui monta aux yeux.

— Ils ont tout de suite agressé ma femme, mais pourquoi ?

Bruno connaissait la réponse, mais comment lui expliquer que ce geste était de la pure violence pour ôter tout désir de résistance aux victimes. On s’en prenait au plus vulnérable.

— Qu’ont-ils pris ?

— Ils m’ont traîné dans la chambre pour que je leur montre où étaient notre argent et les bijoux de ma femme.

De nouveau, il fut parcouru de tremblements.

— Mais ça suffisait pas, ils ont dit qu’il devait y avoir autre chose. Mais comme j’avais rien, ils m’ont tapé.

Nouveau silence.

— Je me suis retrouvé par terre et ils sont partis.

Bruno comprenait que pour le moment il fallait s’arrêter là. Il fit signe à l’infirmier qui aida le pauvre homme à rejoindre l’ambulance. Éric le rejoignit.

— Bon, deux personnes ont vu les mecs sortirent et monter sur deux scooters. Ils sont partis par là. Vu le peu de signalements qu’’on a, on ne va pas aller loin.

Bruno souffla de dépit. Il devait reprendre sur lui après le témoignage de la victime.

— Il ne reste plus qu’à retourner au poste et expliquer tout ça.

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